Titre :Â Okko, T10 : Le cycle du vide, deuxiĂšme partie
Scénariste : Hub
Dessinateur : Hub
Parution : Novembre 2015
« Okko » fait partie de ces rares sĂ©ries qui, au fur et Ă mesure des tomes, se bonifie. AprĂšs cinq diptyques, il est temps pour Hub de raccrocher et de terminer son histoire. Les premiers cycles avaient vu Okko le ronin faiblir, vieillir et ĂȘtre mutilĂ©. Dans « Le cycle du vide », il prend une retraite bien mĂ©ritĂ©e. Câest lâoccasion de revenir sur son passĂ©. Le tout est publiĂ© chez Delcourt.
« Okko » reprend les codes de lâaventure classique. Un groupe disparate dâindividu (un dĂ©mon, un ronin, un moine alcoolique et son apprenti) arpente un Japon mĂ©diĂ©val fantastique. En utilisant un flashback pour terminer son Ćuvre, Hub sâattache Ă nous expliquer comment ce groupe sâest formĂ©. Okko est donc Ă la recherche de sa mĂšre. ParallĂšlement, on suit lâhistoire de Noshin, comprenant comment il est devenu moine.
Une fin en apothéose.
LâinconvĂ©nient majeur de ce cycle est lâabsence (presque) totale de Noburo, un personnage ĂŽ combien charismatique ! Cependant, les informations distillĂ©es, le suspense insoutenable et les rĂ©vĂ©lations compensent largement cette perte. Car au-delĂ de ce cycle passionnant, câest toute la sĂ©rie qui prend du sens. SitĂŽt fermĂ© ce tome, je me suis relancĂ© dans la lecture complĂšte des cycles prĂ©cĂ©dents, retrouvant les allusions laissĂ©s par Hub prĂ©cĂ©demment (la relecture de la visite des monastĂšres prend ainsi une saveur particuliĂšreâŠ). Lâauteur a vraiment pensĂ© sa sĂ©rie comme un tout. Et au-delĂ de chaque cycle qui possĂ©dait un intĂ©rĂȘt en tant quâentitĂ© unique, la sĂ©rie prend encore une nouvelle dimension.
Hub réussit donc le pari de refermer sa série sans laisser de regret à ses lecteurs. On sentait un Okko à bout et on le laisse partir chasser ses démons intérieurs. Les révélations sont puissantes et on ne sort pas déçu de ce cycle qui explique le passé des protagonistes sans renier aux codes de la série : violence, démons et manipulations.
Graphiquement, Hub a beaucoup Ă©voluĂ© dans son dessin les annĂ©es passant, tout en gardant cette identitĂ© forte. Le trait est dynamique et Ă©lĂ©gant, puisant dans diffĂ©rentes sources. La colorisation est encore une fois de grande qualitĂ©, sublimant les ambiances sans ternir le dessin de lâauteur.
« Okko » se termine et câest tant mieux. Point dâorgue de la sĂ©rie, ce cycle du vide est riche en action et en Ă©motion. Ainsi, aucune dĂ©ception ne vient ternir cette Ă©popĂ©e qui restera comme lâune des meilleures sĂ©ries de ces derniĂšres annĂ©es. Okko a pris sa retraite et on aura grand plaisir Ă relire ses aventures. Il nây a pas eu de cycle de trop et câest bien le principal !