Saveur coco

SaveurCoco


Titre : Saveur Coco
Scénariste : Renaud Dillies
Dessinateur : Renaud Dillies
Parution : Septembre 2013


Les albums Ă©crits par Renaud Dillies ont la capacitĂ© de me bouleverser. La lecture de AbĂ©lard ou Betty Blues ne m’ont pas laissĂ© indemne. Il s’agit d’histoires trĂšs intenses Ă©motionnellement. J’étais donc enchantĂ© de voir apparaĂźtre dans les libraires son dernier opus sorti le cinq septembre dernier. Il s’intitule Saveur Coco. Comme toujours, il s’agit d’un trĂšs bel objet de quatre-vingts pages. La couverture est trĂšs rĂ©ussie. Elle prĂ©sente un oiseau et un renard en train de marcher dans le dĂ©sert. Le seul lien avec le titre semble ĂȘtre la noix de coco que tient dans ses mains l’un des personnages. L’ouvrage est accompagnĂ© d’une Ă©tiquette indiquant que ce bouquin est « plus poĂ©tique que Le Petit Prince ». Ce n’est pas rien mĂȘme si je ne suis pas un grand fan de l’Ɠuvre de Saint-ExupĂ©ry.  Continuer la lecture de « Saveur coco »

Mon ami Dahmer

MonAmiDahmer


Titre : Mon ami Dahmer
Scénariste : Derf Backderf
Dessinateur : Derf Backderf
Parution : FĂ©vrier 2013


Mon ami Dahmer est un ouvrage dont la sortie en mars dernier n’a pas laissĂ© les bĂ©dĂ©philes indiffĂ©rents. EditĂ© chez Ca et LĂ , il est l’Ɠuvre de l’auteur amĂ©ricain Derf Backderf. Il se compose d’environ deux cents pages. Son prix avoisine vingt euros. Mais ce ne sont pas ses caractĂ©ristiques administratives qui ont fait sortir ce bouquin du lot mais sa thĂ©matique. Le personnage qui donne son titre au livre est un cĂ©lĂšbre tueur en sĂ©rie. Il se rĂ©vĂšle que Backderf l’a cĂŽtoyĂ© au lycĂ©e. Son point de vue narratif s’avĂšre donc intĂ©ressant et original. C’est pour cette raison et pour avoir lu nombre de critiques Ă©logieuses que j’ai dĂ©cidĂ© de dĂ©couvrir cet album finalement assez unique dans son genre
 Continuer la lecture de « Mon ami Dahmer »

Les naufragĂ©s d’Ythaq, T13 : GlĂšbe la singuliĂšre

LesNaufragesDYthaq13


Titre : Les naufragĂ©s d’Ythaq, T13 : GlĂšbe la singuliĂšre
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Novembre 2015


« Les NaufragĂ©s d’Ythaq » fĂȘtent ses dix ans Ă  l’occasion de la parution de son treiziĂšme opus intitulĂ© « GlĂšbe la singuliĂšre ». En effet, la couverture nous annonce un cahier graphique inĂ©dit pour cĂ©lĂ©brer cette dĂ©cennie d’aventure. Je suis fidĂšle depuis le premier tome Ă  l’Ɠuvre nĂ©e de la collaboration du scĂ©nariste Christophe Arleston et du dessinateur Adrien Floch. AprĂšs des dĂ©buts prometteurs, la suite s’est parfois montrĂ©e inĂ©gale. NĂ©anmoins, la sympathie ressentie Ă  l’égard les personnages et le souvenir de leurs premiĂšres pĂ©rĂ©grinations suffisent Ă  me persuader de poursuivre mon immersion dans l’univers d’Ythaq. Continuer la lecture de « Les naufragĂ©s d’Ythaq, T13 : GlĂšbe la singuliĂšre »

Blacksad, T4 : L’enfer, le silence

blacksad4


Titre : Blacksad, T4 : L’enfer, le silence
Dessinateur : Juanjo Guarnido
Scénariste : Juan Diaz Canales
Parution : Septembre 2010


« Blacksad » est une sĂ©rie de bandes dessinĂ©es de grande qualitĂ©. DĂšs la parution de son premier tome il y a dix ans, elle a su conquĂ©rir les critiques professionnels et le public. Cela fait maintenant que la parution de chaque nouvel opus est un vĂ©ritable Ă©vĂ©nement dans l’univers du neuviĂšme art. Ce mois-ci est apparu dans les bacs des libraires « L’enfer, le silence », quatriĂšme aventure du dĂ©sormais cĂ©lĂšbre John Blacksad. Je me suis empressĂ© de me l’offrir. Une nouvelle fois Juan Diaz Canales s’est occupĂ© de scĂ©nario pendant que Juanjo Guarnido a ƓuvrĂ© sur les dessins et les couleurs. Continuer la lecture de « Blacksad, T4 : L’enfer, le silence »

Metronom’, T5 : Habeas Mentem

metronom5


Titre : Metronom’, T5 : Habeas Mentem
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Grun
Parution : Novembre 2015


« MĂ©tronom’ » est une sĂ©rie qui m’avait intĂ©ressĂ© parce qu’elle Ă©tait scĂ©narisĂ©e par Eric Corbeyran. J’ai toujours eu de l’intĂ©rĂȘt pour le travail de l’auteur bordelais depuis que j’ai dĂ©couvert « Le chant des Stryges ». Je m’étais donc laissĂ© tenter par cette aventure futuriste nĂ©e il y a quelques annĂ©es. Cette saga se conclut avec la parution rĂ©cente de son cinquiĂšme acte intitulĂ© « Habeas Mentem » il y a quelques semaines. J’apprĂ©cie le fait que l’histoire ne s’étire pas indĂ©finiment et trouve son conclusion dans un dĂ©lai respectable. Je trouve que les sagas qui s’étalent sur un nombre trop important de tomes ont tendance Ă  voir leur qualitĂ© et leur intĂ©rĂȘt dĂ©croitre au fur et Ă  mesure que les Ă©pisodes s’accumulent. Continuer la lecture de « Metronom’, T5 : Habeas Mentem »

Metronom’, T3 : OpĂ©ration suicide

metronom3


Titre : Metronom’, T3 : OpĂ©ration suicide
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Grun
Parution : Septembre 2012


« Metronom’ » est une sĂ©rie qui avait attisĂ© mon intĂ©rĂȘt par le nom de son scĂ©nariste. Eric Corbeyran est un auteur que j’apprĂ©cie depuis que j’ai dĂ©couvert « Le chant des stryges », « Le maĂźtre de jeu », « Uchronies » ou encore « Pavillon noir ». Il est trĂšs productif. Il s’avĂšre donc compliquĂ© de s’offrir l’intĂ©gralitĂ© de sa bibliographie. Il faut donc faire des choix de temps Ă  autre. « Metronom’ » m’avait attirĂ© par sa thĂ©matique. On se trouve au beau milieu d’un rĂ©cit d’anticipation. Je suis toujours intriguĂ© par ce type d’histoire. Cette saga est toujours en cours d’écriture et se compose actuellement de trois albums. Ma critique porte sur le dernier d’entre eux intitulĂ© « OpĂ©ration suicide » qui est apparu dans les rayons le dix mars dernier. La couverture nous prĂ©sente les deux hĂ©ros menottĂ©s sous un ciel Ă©toilĂ© qui nous laisse croire qu’ils se trouvent dans l’espace.

Il est Ă©vident que commencer l’histoire par cet opus rend les choses compliquĂ©es. Les prĂ©requis sont indispensables dans ce type de scĂ©nario. Je me garderai de rentrer trop dans les dĂ©tails afin que tout le monde puisse se faire une idĂ©e du bouquin sans pour autant se voir rĂ©vĂ©ler des choses importantes ou ĂȘtre noyĂ© par un amas trop dense d’informations. La quatriĂšme de couverture prĂ©sente succinctement l’esprit de la trame : « Dans un avenir proche, au sein d’une sociĂ©tĂ© totalitaire qui Ă©crase l’individu au profit de la toute puissance et du mensonge Ă©tatiques, une femme mĂšne un combat pour dĂ©couvrir les raisons de la disparition mystĂ©rieuse de son mari parti en mission spatiale
 »

Le mur totalitaire semble s’effriter.

La femme en question se prĂ©nomme Lynn. AccompagnĂ©e d’un journaliste en quĂȘte de vĂ©ritĂ©, elle se trouve sur une navette spatiale Ă  la recherche de son mari. Alors que leur mission est en passe d’ĂȘtre menĂ©e Ă  bien, ils se retrouvent arrĂȘtĂ©s sur place. On la retrouve donc dans une cellule. Elle vient d’apprendre que son conjoint a succombĂ© Ă  un virus inconnu. VoilĂ  oĂč dĂ©marre la narration de ce nouvel acte. Il nous plonge pleinement dans la rĂ©sistance contre la dictature au pouvoir. Il poursuit l’évolution rĂ©guliĂšre de la sĂ©rie. Le premier Ă©pisode Ă©tait une prĂ©sentation du quotidien liberticide de la sociĂ©tĂ©. Le deuxiĂšme voyait naitre des voix dissonantes dont le rapport de force apparaissait disproportionnĂ©. Dans ce nouveau tome, les deux hĂ©ros rencontrent les rebelles et une organisation qui nous Ă©tait jusqu’alors inconnue. On voit donc naitre un espoir. Les prĂ©paratifs d’un grand jour semblent se mettre en place. Sur ce plan-lĂ , l’atmosphĂšre de la lecture diffĂšre quelque peu de celle des actes prĂ©cĂ©dents. Le mur totalitaire semble s’effriter.

NĂ©anmoins, la narration n’est pas non plus totalement positive et sans accroc. Lynn subit de nouvelles Ă©preuves qui alimentent l’empathie qu’on ressent Ă  son Ă©gard. De mĂȘme, le personnage du journaliste consolide l’attrait qui gĂ©nĂšre. Son rĂŽle est important tant pour l’avancĂ©e de la trame que pour notre curiositĂ© primaire pour les protagonistes. ParallĂšlement, certains personnages secondaires prennent une ampleur certaine. Par leurs actes, ils quittent l’ombre et voient naitre un rĂŽle important quant Ă  l’issue de l’histoire. Les diffĂ©rents personnages prennent une Ă©paisseur qui n’était pas aussi poussĂ©e jusqu’alors. NĂ©anmoins, tout cela n’empĂȘche pas le sentiment que l’intrigue est un petit peu diluĂ©e. Une fois l’ouvrage terminĂ©, j’ai eu le sentiment que le rythme aurait pu ĂȘtre plus soutenu. Le scĂ©nario nous offre des bribes d’évolution et de changement sans pour autant lancer rĂ©ellement la machine. On peut donc supposer que le prochain tome se montrera plus dense et intense du fait que les jalons auront Ă©tĂ© posĂ©s dans « OpĂ©ration suicide ».

Cette sĂ©rie a Ă©tĂ© l’occasion pour moi de dĂ©couvrir un nouveau dessinateur. Il se nomme Grun. Son style accompagne parfaitement le propos qui alimente la lecture. Le trait est prĂ©cis. Que ce soit les personnages ou les dĂ©cors, rien n’est pas bĂąclĂ©. Le ton est classique est conviendra Ă  un public large. Les personnages possĂšdent chacun leur identitĂ© graphique malgrĂ© des expressions relativement mesurĂ©es. Je trouve que le travail de Grun est sĂ©rieux. Il met en valeur la narration Ă  dĂ©faut de la transcender. L’identitĂ© chromatique est par contre Ă©vidente. Toutes les planches se construisent majoritaire autour des teintes de bleus et de marrons. Cela rend originale les pages et participe Ă  l’empreinte de la sĂ©rie.

En conclusion, « OpĂ©ration suicide » est un ouvrage sĂ©rieux et de qualitĂ©. Il est dans la lignĂ©e des deux prĂ©cĂ©dents. Les trois actes forment une entitĂ© unique et se lisent Ă  la suite l’un de l’autre sans effort. NĂ©anmoins, « Metronom’ » reste un rĂ©cit d’anticipation classique et qui contrairement Ă  ce qu’on peut lire ici ou lĂ  ne rĂ©volutionnera pas le genre. MalgrĂ© tout, on a Ă  faire Ă  une saga construite avec application qui se dĂ©couvre avec plaisir. Ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal. Il reste donc Ă  attendre la parution du quatriĂšme tome pour en savoir davantage. Mais cela est une autre histoire


gravatar_eric

note3

Comment faire fortune en juin 40

CommentFaireFortuneEnJuin40


Titre : Comment faire fortune en juin 40
Scénaristes : Fabien Nury & Xavier Dorison
Dessinateur : Laurent Astier
Parution : Septembre 2015


« Comment faire fortune en juin 40 » m’a tout de suite attirĂ© lorsque j’ai vu la prĂ©sence conjointe de Fabien Nury et de Xavier Dorison sur la couverture. Le fait que deux de mes scĂ©naristes prĂ©fĂ©rĂ©s participent Ă  ce projet garantie Ă  mes yeux une qualitĂ© remarquable Ă  l’ouvrage. La couverture de l’album laisse prĂ©sager une histoire rythmĂ©e et le titre fait naĂźtre des perspectives intĂ©ressantes. Bref, la premiĂšre impression gĂ©nĂ©rĂ©e par ce livre est largement positive et m’incite Ă  m’y plonger rapidement.

« Braquer deux tonnes d’or Ă  la Banque de France, ça paraĂźt difficile
 mais en plein exode, dans un pays Ă  feu et Ă  sang, c’est faisable. » VoilĂ  les mots qui accompagnent la quatriĂšme de couverture du bouquin. Cela annonce un programme haut en couleurs ! Ce court texte est associĂ© au portrait de quatre personnages : deux d’entre eux sont munis d’une arme Ă  feu, un autre tient sĂ©vĂšrement une clĂ© Ă  molette et le dernier une ravissante jeune femme muni d’un bĂąton de dynamite. Bref, tout ce petit monde n’est pas lĂ  pour rigoler !

L’histoire d’un casse.

CommentFaireFortuneEnJuin40bIl s’agit donc de l’histoire d’un casse. Un fourgon doit vĂ©hiculer deux tonnes d’or de Paris en Gironde. Un petit groupe de malfrats voit ici l’occasion de s’offrir une nouvelle vie. Le plan consiste donc Ă  suivre le camion blindĂ© pour saisir l’occasion de mettre la main dessus. Le problĂšme est que le pays est en guerre : toute la capitale fuit et l’armĂ©e allemande bombarde. Tout ne va donc pas ĂȘtre aussi simple que prĂ©vu. Les enjeux sont simples et la trame se met en place rapidement.

MalgrĂ© le classicisme de l’objectif – mettre la main sur un butin – l’intrigue est pleine de surprises et de rebondissements. La fine Ă©quipe enchaĂźne les complications sur le chemin de la fortune. Le scĂ©nario est dense et la lecture ne connaĂźt aucun temps mort. Chaque lĂ©ger moment de calme n’est que le prĂ©misse d’un nouveau problĂšme. L’adaptabilitĂ© des hĂ©ros est mise Ă  rude Ă©preuve tant leur plan qu’ils pensaient ĂȘtre rĂ©glĂ© comme du papier Ă  musique va ĂȘtre souvent remis en cause. Le rythme de la narration est un modĂšle du genre. Les cent pages ne cessent pas de monter en puissance et en intensitĂ©. L’histoire est une vĂ©ritable spirale infernale pour les protagonistes.

CommentFaireFortuneEnJuin40cCette densitĂ© scĂ©nariste m’avait Ă©videmment beaucoup plu et a alimentĂ© de maniĂšre constante ma curiositĂ©. Mais mon attrait a Ă©galement Ă©tĂ© facilitĂ© par la prĂ©sence d’un casting quatre Ă©toiles. Je trouve que le petit groupe en chasse est composĂ© de personnalitĂ©s intĂ©ressantes. Franck est un ancien boxeur adepte de se coucher contre quelques menues monnaies. Sambio porte bien le costume et aime faire fumer la sulfateuse qu’on n’est pas assez vite d’accord avec lui. Ninon est une ravissante jeune fille dont les mains de fĂ©e font merveille avec la dynamite. Enfin, le dernier est Helmut, un allemand qui a fui le pays suite Ă  l’arrivĂ©e d’Hitler au pouvoir. Il n’y a aucune affection entre eux. Ils sont uniquement partenaires de travail. La nature de leurs relations couplĂ©e Ă  leur cĂŽtĂ© « Pieds nickelĂ©s » offre des moments de dispute vraiment sympathiques. L’écriture des dialogues est plutĂŽt sympathique. Je me suis trĂšs vite attachĂ© aux protagonistes et ai Ă©tĂ© soucieux de leur devenir dĂšs les premiĂšres pages.

J’ai Ă©galement beaucoup apprĂ©ciĂ© les dessins de Laurent Astier. Je trouve qu’il a un trait qui colle parfaitement avec l’époque Ă  laquelle se dĂ©roulent les Ă©vĂ©nements. Je trouve ses illustrations trĂšs travaillĂ©es. Les dĂ©tails sont nombreux et donnent ainsi pleinement vie aux dĂ©cors. De plus, les diffĂ©rents personnages possĂšdent une personnalitĂ© graphique forte. DĂšs leurs premiĂšres apparitions, ils dĂ©gagent tous quelque chose. Cela est d’ailleurs Ă©galement valable pour les personnages secondaires. Quant aux couleurs de Laurence Croix, elles sont pleines de vie et apportent leur Ă©cot Ă  la bonne humeur dĂ©gagĂ©e par l’ouvrage.

CommentFaireFortuneEnJuin40a

Pour conclure, « Comment faire fortune en juin 40 » est une belle rĂ©ussite. L’intĂ©gration dans cette histoire dans la grande Histoire lui donne un ton particulier qui m’a beaucoup plu. De plus, la qualitĂ© du casting permet de s’impliquer pleinement dans le destin des quatre acolytes. Le suspense qui accompagne leur destinĂ©e est Ă©galement bien construit. Bref, la grosse centaine de pages qui compose cette intrigue se dĂ©guste avec appĂ©tit et plaisir. Je vous conseille donc de suivre les pas de ces quatre braqueurs qui ne vous laisseront pas indiffĂ©rents


coupdecoeur_new

gravatar_eric

note5

Largo Winch, T20 : 20 secondes

LargoWinch20


Titre : Largo Winch, T20 : 20 secondes
Scénariste : Jean Van Hamme
Dessinateur : Philippe Francq
Parution : Octobre 2015


La sortie d’un nouvel album de « Largo Winch » fait partie d’un rituel du calendrier annuel du neuviĂšme art. Ce vingtiĂšme opus s’intitule « 20 secondes » et s’inscrit comme la suite du prĂ©cĂ©dent « ChassĂ©-croisĂ© ». Nous retrouvons le duo historique aux manettes : le scĂ©nariste Jean Van Hamme et son acolyte dessinateur Philippe Francq. La couverture est particuliĂšrement Ă©purĂ©e. Nous n’y dĂ©couvrons qu’une ravissante jeune femme en nuisette sur un fond vierge faisant uniquement apparaĂźtre un immense « 20 ».

La premiĂšre page fait un Ă©tat des lieux de la trame. Largo Winch a convoquĂ© les prĂ©sidents de son groupe Ă  Londres. ParallĂšlement, une jeune fille libanaise arrive dans la capitale britannique. Tour Ă  tour en quĂȘte d’un emploi, djihadiste infiltrĂ©e, amante du hĂ©ros et agent double pour la CIA, elle est logiquement difficile Ă  cerner. Alors que les amours se font et de se dĂ©font dans les chambres du Royal Sword, un attentat est en train de se mettre en place et Largo semble en ĂȘtre la cible. Bref, il est maintenant temps de dĂ©mĂȘler la pelote


Ni manipulation boursiĂšre, ni montage financier Ă  signaler.

LargoWinch20aAvant d’entrer pleinement dans ma critique de cet Ă©pisode, je me dois de vous indiquer que je n’étais pas sorti conquis de ma lecture de la premiĂšre partie de l’intrigue. Le tome prĂ©cĂ©dent m’avait paru bien loin des thrillers Ă©conomiques qui ont fait le succĂšs de la sĂ©rie. J’avais davantage eu le sentiment d’ĂȘtre au beau milieu d’un vaudeville dans lequel les portes des chambres d’hĂŽtel claquaient et que les tromperies et les amours rythmaient la narration. Les quarante-huit pages de « ChassĂ©-croisĂ© » Ă©taient, Ă  mes yeux, un simple prologue particuliĂšrement diluĂ© aux vĂ©ritables enjeux que j’espĂ©rais voir naĂźtre dans « 20 secondes ».

L’histoire de cet opus se contente d’ĂȘtre un compte Ă  rebours rĂ©glĂ© sur l’explosion d’une bombe au cours de la rĂ©union du board du groupe W. J’ai rapidement fait mon deuil de retrouver les attraits habituels des aventures du milliardaire en blue jeans. Il n’y a ni manipulation boursiĂšre Ă  signaler ni montage financier occulte Ă  signaler. Le ton pris par l’intrigue dans l’acte prĂ©cĂ©dent m’a fait accepter plus aisĂ©ment le changement de ton qui accompagne cette nouvelle lecture. NĂ©anmoins, j’espĂ©rais que l’intensitĂ© dramatique soit Ă  la hauteur. J’avais envie d’ĂȘtre habitĂ© par un suspense fort quant Ă  l’issue de ce plan meurtrier.

LargoWinch20bJe dois dire que cette course contre la montre n’est pas particuliĂšrement effrĂ©nĂ©e. Les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent de maniĂšre linĂ©aire. Les rebondissements manquent d’ampleur. Finalement, l’intrigue est relativement fine. Le scĂ©nario est plus paresseux qu’à l’habitude. Par consĂ©quent, je n’ai jamais ressenti d’angoisse quant au devenir de Largo. La situation paraĂźt finalement assez simple et maĂźtrisable. La lecture reste agrĂ©able et Ă  aucun moment je ne me suis ennuyĂ©. Par contre, j’ai regrettĂ© que l’histoire ne soit pas plus dense. Elle m’aurait alors davantage captivĂ© et je me serais senti plus investi dans le destin du hĂ©ros.

Le fait que son hĂ©ros soit Ă  la fois un milliardaire Ă  la tĂȘte d’un grand groupe et un aventurier qui erre souvent en dehors des sentiers battus est une porte d’entrĂ©e originale dans la sĂ©rie. Au fur et Ă  mesure de la parution de ses aventures, je me suis attachĂ© Ă  lui et Ă  ses proches. Il y a Cochrane son adjoint coincĂ©, Miss Pennywinkle la trĂšs anglaise secrĂ©taire, Simon son meilleur ami fidĂšle et gaffeur et enfin la derniĂšre arrivĂ© Silky, sulfureuse pilote d’avion. Ce dernier cycle a tendance Ă  privilĂ©gier les deux premiers citĂ©s au dĂ©triment des deux derniers. Certes, il est agrĂ©able de dĂ©couvrir la rigide secrĂ©taire en femme fatale septuagĂ©naire mais ne voir Silky et Simon de maniĂšre pĂ©riphĂ©rique enlĂšve une lĂ©gĂšretĂ© qui m’a toujours beaucoup plu. La personnalitĂ© des deux amis est un acteur majeur de la bonne humeur qui habite la sĂ©rie. Elle est ici plus tĂ©nue qu’à l’habitude.

Pour conclure, cet album est dans la continuitĂ© du prĂ©cĂ©dent. Il y a donc une rĂ©elle cohĂ©rence de ton dans ce cycle. D’ailleurs, j’ai eu la surprise de dĂ©couvrir que ce dernier aurait une suite. Il s’agit de la premiĂšre fois que la rĂšgle du diptyque n’est pas respectĂ©e. « 20 secondes » est loin d’ĂȘtre un des meilleurs opus de la sĂ©rie. NĂ©anmoins, l’affection dĂ©gagĂ©e par les personnages et le sĂ©rieux global du scĂ©nario permettent de passer un agrĂ©able moment. Ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal


gravatar_eric

note3

Undertaker, T1 : Le mangeur d’or

Undertaker1


Titre : Undertaker, T1 : Le mangeur d’or
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Ralph Meyer
Parution : Janvier 2015


« Blueberry » est une icĂŽne du neuviĂšme art. Il est l’incarnation du western dans l’univers de la bande dessinĂ©e. J’ai donc souri en voyant une sĂ©rie se qualifier de « plus grand western depuis Blueberry ». Je trouvais bien prĂ©somptueux de se comparer Ă  l’Ɠuvre de Jean Giraud et Jean-Michel Charlier. Mais en dĂ©couvrant le duo d’auteurs en charge de ce nouvel album, je me suis dit : « Pourquoi pas ? ». En effet, Undertaker est le fruit de la collaboration de Ralph Meyer et Xavier Dorison. J’ai particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© leur immersion dans la culture nordique en lisant le diptyque « Asgard ». J’ai donc dĂ©cidĂ© de partir sur les pas de ce curieux« Undertaker » dans l’Ouest sauvage.

Undertaker1bJonas est croque-mort. Son prochain contrat l’amĂšne dans la demeure d’un curieux Monsieur Cusco. Sa richesse rĂ©sulte de son exploitation d’une mine. Mais sa fortune ne l’a pas empĂȘchĂ© d’ĂȘtre actuellement lourdement handicapĂ©. Il a donc prĂ©vu de se donner la mort. Jonas est donc missionnĂ© pour enterrer le corps dans le filon « Red Chance ». Mais tout ne s’avĂ©rera pas si simple. En effet, que va devenir la fortune du dĂ©funt ? Est-il parti dans sa derniĂšre demeure avec son secret ?

Moiteur, tension, poussiĂšre…

Personnellement, le western a toujours Ă©voquĂ© pour moi une atmosphĂšre. La moiteur, la tension, la poussiĂšre
 Tout cela doit transpirer de chaque page pour que l’immersion soit totale. Le trait de Ralph Meyer rĂ©pond parfaitement Ă  ce cahier des charges. Ses planches m’ont fait faire un plongeon immĂ©diat et profond dans cet univers si particulier. Sur ce plan-lĂ , la filiation avec « Blueberry » est cohĂ©rente. Si les styles ne sont pas identiques, ils mĂšnent tous les deux Ă  un dĂ©paysement intense. Le travail sur les couleurs en association avec Caroline Delabie participent activement Ă  l’ariditĂ© qui abrite les personnages.

Undertaker1aIl est important que ces dĂ©cors soient habitĂ©s par un hĂ©ros charismatique. Sur ce plan-lĂ , Jonas rĂ©pond aux attentes. Je pourrais critiquer le classicisme du personnage. Mais que demander de mieux qu’un brun tĂ©nĂ©breux solitaire dont le passĂ© semble hantĂ© par des cadavres ? La petite particularitĂ© qui le caractĂ©rise est qu’il est croque-mort. Le moins que je puisse dire est qu’il dĂ©note de l’idĂ©e que nous pouvions nous faire de la profession en lisant un album de « Lucky Luke ». Les interrogations qui accompagnent son trajet alimentent la curiositĂ©. Cela participe Ă  l’impatience de dĂ©couvrir le prochain tome.

Pour que cet album soit une totale rĂ©ussite, il ne lui manque plus qu’à possĂ©der un scĂ©nario dense et captivant. La prĂ©sence de Xavier Dorison est un gage de rĂ©ussite dans ce domaine. Une nouvelle fois, il Ă©crit une histoire prenante. La situation de dĂ©part est Ă  la fois simple et originale. La mort orchestrĂ©e de Cusco est un point de dĂ©part permettant d’emprunter de nombreux chemins. Les diffĂ©rents protagonistes trouvent leur place dans l’intrigue par leur lien avec le dĂ©funt. Le suspense monte crescendo et atteint un pic d’intensitĂ© au cours des derniĂšres planches.

Undertaker1c

La conclusion de cet opus n’éveille qu’une envie, celle de connaĂźtre la suite. Il faut attendre le vingt-sept novembre prochain la parution du prochain tome intitulĂ© La danse des vautours. Mais cela est une autre histoire


coupdecoeur_new

gravatar_eric

note5

 

Z comme Don Diego, T2 : La loi du marché

zcommedondiego2


Titre : Z comme Don Diego
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Octobre 2012


Zorro est le hĂ©ros de mon enfance. Je me rappelle des bons moments passĂ©s avec mes parents Ă  regarder les aventures du cĂ©lĂšbre justicier masquĂ©. J’avais donc jaugĂ© avec curiositĂ© l’apparition du premier tome d’une nouvelle sĂ©rie intitulĂ©e « Z comme don Diego ». La dĂ©couverte s’était avĂ©rĂ©e drĂŽle et sympathique. C’est donc en confiance que je me suis offert l’opus suivant paru au mois d’octobre. Il s’intitule « La loi du marchĂ© » et nous prĂ©sente un Zorro bardĂ© de sponsors tel un pilote de Formule 1. Son pĂšre, le sergent Garcia, la señorita Sexoualidad ou encore Bernardo l’accompagnent au second plan.

Au-delĂ  de la prĂ©sence du cĂ©lĂšbre Zorro, cet ouvrage possĂ©dait un autre atout Ă©vident lors de notre premiĂšre rencontre. Cet aspect Ă©tait la prĂ©sence de Fabcaro sur la couverture. J’ai dĂ©couvert ce scĂ©nariste par « Jean-Louis et son encyclopĂ©die » et « Steve Lumour ». Il faisait ici Ă©tat de son talent Ă  tourner en dĂ©rision des personnages de « loser ». Il Ă©tait donc curieux de voir exploiter le mythe de Zorro dans cet esprit-lĂ . Le premier Ă©pisode avait rĂ©pondu aux attentes, j’en espĂ©rais autant du second.

Un Don Diego opposĂ© au hĂ©ros tĂ©lĂ©visuel qu’il reprĂ©sente.

On retrouvait donc avec plaisir ce Don Diego maladroit et Ă  l’opposĂ© du charismatique hĂ©ros tĂ©lĂ©visuel qu’il reprĂ©sente. On a du mal l’imaginer sauver qui que ce soit tant il a dĂ©jĂ  du mal Ă  garder son identitĂ© secrĂšte. Nombre sont les gags Ă  se construire sur cette dimension-lĂ . Le justicier pourrait ĂȘtre dĂ©masquĂ© des dizaines de fois. Mais ce cher sergent Garcia ne vaut pas mieux que lui. On rit avec bon cƓur de la bĂȘtise de tout ce beau monde. Il va sans dire que Don Diego ne se rĂ©vĂšle dans ses tentatives de sĂ©duction. Son amour et sa bonne volontĂ© ne sont pas reconnus par la señorita Sexoualidad qui pourtant ne brille ni par ses charmes ni par sa classe. Les auteurs arrivent Ă  offrir de nombreux gags sur ce thĂšme sans pour autant se rĂ©pĂ©ter.

Afin d’éviter le cĂŽtĂ© routinier de ce type de sĂ©rie, Fabcaro dĂ©cide d’intĂ©grer un nouveau personnage qui apparaĂźt anachronique avec l’univers de Zorro. Il s’agit de Wolverino. La parentĂ© de ce dernier avec le hĂ©ros des X-Men est Ă©vidente. Apparait donc un combat digne des geeks : Zorro contre Wolverino. Rapidement, le choc apparait dĂ©sĂ©quilibrĂ© tant la maladresse de Don Diego est battue Ă  plate couture par l’efficacitĂ© de son concurrent aux lames acĂ©rĂ©es. On dĂ©couvre donc le hĂ©ros chercher un emploi plus classique tant sa dimension de justicier a pris du plomb dans l’aile. Cet aspect gĂ©nĂšre une nouvelle corde l’arc du scĂ©nariste et gĂ©nĂšre ainsi d’autres gags qui pour la plupart nous ravissent. L’album nous prĂ©sente environ quatre-vingts strips dont la grande majoritĂ© fait mouche. On sourit souvent, on rigole de temps Ă  autre. Bref, cet album est un condensĂ© de bonne humeur qui chatouille sans effort nos zygomatiques.

Les dessins de Fabrice Erre collent parfaitement Ă  l’esprit dĂ©lurĂ© du propos. Les traits tout en rondeur se prĂȘtent au cĂŽtĂ© « cartoon » des situations. Les expressions graphiques des personnages sont caricaturales et excessives et participent ainsi au plaisir de la lecture. Les pages dĂ©gagent une bonne humeur Ă©vidente. On apprĂ©cie de suivre les courses effrĂ©nĂ©es du justicier dans ce village du Nouveau Mexique. Les dĂ©cors sont suffisamment travaillĂ©s pour que le dĂ©paysement soit rĂ©ussi.

En conclusion, « La loi du marchĂ© » est un ouvrage des plus honnĂȘtes. Rares sont les albums humoristiques Ă  s’approprier de maniĂšre aussi rĂ©ussie un univers existant. Rien n’est bĂąclĂ©. Les auteurs montrent une affection certaine pour Zorro et lui rendent un bel hommage en le parodiant ainsi. Les rumeurs laissent entendre que cette sĂ©rie ne connaitra pas de troisiĂšme opus par la faute de nombre de ventes dĂ©cevant. J’en suis triste. Mais cela ne m’empĂȘche d’espĂ©rer que ce cher don Diego aura d’autres occasions de nous faire rire. Mais cela est une autre histoire
 

gravatar_eric

note3