Le bois des vierges, T3 : Épousailles

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Titre : Le bois des vierges, T3 : Épousailles
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : BĂ©atrice Tillier
Parution : Mai 2013


« Le bois des vierges » termine son histoire avec ce troisiĂšme tome intitulĂ© « Épousailles ». Dommage que les auteurs spoilent leur histoire (surtout avec la couverture)
 Cette histoire fantastique oĂč chimĂšres, animaux et hommes se combattent les uns les autres avait marquĂ© par son histoire dense et son graphisme magnifique. Cette trilogie se termine-t-elle sur une bonne note ? Continuer la lecture de « Le bois des vierges, T3 : Épousailles »

Le bois des vierges, T2 : Loup

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Titre : Le bois des vierges, T2 : Loup
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : BĂ©atrice Tillier
Parution : Novembre 2010


Le premier tome du « Bois des vierges » avait posĂ© les bases d’un univers original, oĂč bĂȘtes et humains Ă©taient tous civilisĂ©s. En tout cas, avant qu’ils ne partent en guerre
 Le meurtre du prince a enflammĂ© le pays et la guerre fait rage. Triste constat en ce dĂ©but d’ouvrage. Il reste un seul espoir : retrouver Aube. Mais comment pĂ©nĂ©trer le bois oĂč, par dĂ©finition, seule une vierge peut y survivre ? Le tout est scĂ©narisĂ© par Jean Dufaux, dessinĂ© par BĂ©atrice Tillier et publiĂ© chez Delcourt. Continuer la lecture de « Le bois des vierges, T2 : Loup »

Le bois des vierges, T1

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Titre : Le bois des vierges, T1
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : BĂ©atrice Tillier
Parution : FĂ©vrier 2008


Fan d’anthropomorphisme, on m’avait conseillĂ© il y a des annĂ©es la sĂ©rie « Le bois des vierges ». Avec un bon temps de retard, je me suis procurĂ© la sĂ©rie scĂ©narisĂ©e par Jean Dufaux et dessinĂ©e par BĂ©atrice Tillier. Au format classique, en trois tomes, elle fait intervenir des animaux intelligents qui s’opposent aux humains. Le tout est publiĂ© chez Robert Laffont. Continuer la lecture de « Le bois des vierges, T1 »

Paco les mains rouges, T1 : La grande terre

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Titre : Paco les mains rouges, T1 : La grande terre
Scénariste : Fabien Vehlmann
Dessinateur : Eric Sagot
Parution : Septembre 2013


Ayant entendu du bien de cet ouvrage, je me suis procurĂ© Ă  la bibliothĂšque « Paco les mains rouges ». Quelle fut ma frustration de m’apercevoir que ce n’était que le premier tome d’un diptyque ! Certes, c’est marquĂ© Ă  l’intĂ©rieur et un petit « 1 » trĂšs discret est notĂ© sur la tranche, mais tout laisse penser qu’il s’agit d’un one-shot
 Une fois compris cela, j’ai laissĂ© ma frustration de cĂŽtĂ© pour m’intĂ©resser Ă  ce livre scĂ©narisĂ© par Fabien Vehlmann. Ce dernier m’ayant autant déçu qu’enchantĂ©, je me lançais dans l’histoire sans vĂ©ritable a priori. Quant au dessinateur, Eric Sagot, il m’était inconnu jusqu’alors. Le tout est un album classique de 56 pages publiĂ© chez Dargaud.  Continuer la lecture de « Paco les mains rouges, T1 : La grande terre »

Comment faire fortune en juin 40

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Titre : Comment faire fortune en juin 40
Scénaristes : Fabien Nury & Xavier Dorison
Dessinateur : Laurent Astier
Parution : Septembre 2015


« Comment faire fortune en juin 40 » m’a tout de suite attirĂ© lorsque j’ai vu la prĂ©sence conjointe de Fabien Nury et de Xavier Dorison sur la couverture. Le fait que deux de mes scĂ©naristes prĂ©fĂ©rĂ©s participent Ă  ce projet garantie Ă  mes yeux une qualitĂ© remarquable Ă  l’ouvrage. La couverture de l’album laisse prĂ©sager une histoire rythmĂ©e et le titre fait naĂźtre des perspectives intĂ©ressantes. Bref, la premiĂšre impression gĂ©nĂ©rĂ©e par ce livre est largement positive et m’incite Ă  m’y plonger rapidement.

« Braquer deux tonnes d’or Ă  la Banque de France, ça paraĂźt difficile
 mais en plein exode, dans un pays Ă  feu et Ă  sang, c’est faisable. » VoilĂ  les mots qui accompagnent la quatriĂšme de couverture du bouquin. Cela annonce un programme haut en couleurs ! Ce court texte est associĂ© au portrait de quatre personnages : deux d’entre eux sont munis d’une arme Ă  feu, un autre tient sĂ©vĂšrement une clĂ© Ă  molette et le dernier une ravissante jeune femme muni d’un bĂąton de dynamite. Bref, tout ce petit monde n’est pas lĂ  pour rigoler !

L’histoire d’un casse.

CommentFaireFortuneEnJuin40bIl s’agit donc de l’histoire d’un casse. Un fourgon doit vĂ©hiculer deux tonnes d’or de Paris en Gironde. Un petit groupe de malfrats voit ici l’occasion de s’offrir une nouvelle vie. Le plan consiste donc Ă  suivre le camion blindĂ© pour saisir l’occasion de mettre la main dessus. Le problĂšme est que le pays est en guerre : toute la capitale fuit et l’armĂ©e allemande bombarde. Tout ne va donc pas ĂȘtre aussi simple que prĂ©vu. Les enjeux sont simples et la trame se met en place rapidement.

MalgrĂ© le classicisme de l’objectif – mettre la main sur un butin – l’intrigue est pleine de surprises et de rebondissements. La fine Ă©quipe enchaĂźne les complications sur le chemin de la fortune. Le scĂ©nario est dense et la lecture ne connaĂźt aucun temps mort. Chaque lĂ©ger moment de calme n’est que le prĂ©misse d’un nouveau problĂšme. L’adaptabilitĂ© des hĂ©ros est mise Ă  rude Ă©preuve tant leur plan qu’ils pensaient ĂȘtre rĂ©glĂ© comme du papier Ă  musique va ĂȘtre souvent remis en cause. Le rythme de la narration est un modĂšle du genre. Les cent pages ne cessent pas de monter en puissance et en intensitĂ©. L’histoire est une vĂ©ritable spirale infernale pour les protagonistes.

CommentFaireFortuneEnJuin40cCette densitĂ© scĂ©nariste m’avait Ă©videmment beaucoup plu et a alimentĂ© de maniĂšre constante ma curiositĂ©. Mais mon attrait a Ă©galement Ă©tĂ© facilitĂ© par la prĂ©sence d’un casting quatre Ă©toiles. Je trouve que le petit groupe en chasse est composĂ© de personnalitĂ©s intĂ©ressantes. Franck est un ancien boxeur adepte de se coucher contre quelques menues monnaies. Sambio porte bien le costume et aime faire fumer la sulfateuse qu’on n’est pas assez vite d’accord avec lui. Ninon est une ravissante jeune fille dont les mains de fĂ©e font merveille avec la dynamite. Enfin, le dernier est Helmut, un allemand qui a fui le pays suite Ă  l’arrivĂ©e d’Hitler au pouvoir. Il n’y a aucune affection entre eux. Ils sont uniquement partenaires de travail. La nature de leurs relations couplĂ©e Ă  leur cĂŽtĂ© « Pieds nickelĂ©s » offre des moments de dispute vraiment sympathiques. L’écriture des dialogues est plutĂŽt sympathique. Je me suis trĂšs vite attachĂ© aux protagonistes et ai Ă©tĂ© soucieux de leur devenir dĂšs les premiĂšres pages.

J’ai Ă©galement beaucoup apprĂ©ciĂ© les dessins de Laurent Astier. Je trouve qu’il a un trait qui colle parfaitement avec l’époque Ă  laquelle se dĂ©roulent les Ă©vĂ©nements. Je trouve ses illustrations trĂšs travaillĂ©es. Les dĂ©tails sont nombreux et donnent ainsi pleinement vie aux dĂ©cors. De plus, les diffĂ©rents personnages possĂšdent une personnalitĂ© graphique forte. DĂšs leurs premiĂšres apparitions, ils dĂ©gagent tous quelque chose. Cela est d’ailleurs Ă©galement valable pour les personnages secondaires. Quant aux couleurs de Laurence Croix, elles sont pleines de vie et apportent leur Ă©cot Ă  la bonne humeur dĂ©gagĂ©e par l’ouvrage.

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Pour conclure, « Comment faire fortune en juin 40 » est une belle rĂ©ussite. L’intĂ©gration dans cette histoire dans la grande Histoire lui donne un ton particulier qui m’a beaucoup plu. De plus, la qualitĂ© du casting permet de s’impliquer pleinement dans le destin des quatre acolytes. Le suspense qui accompagne leur destinĂ©e est Ă©galement bien construit. Bref, la grosse centaine de pages qui compose cette intrigue se dĂ©guste avec appĂ©tit et plaisir. Je vous conseille donc de suivre les pas de ces quatre braqueurs qui ne vous laisseront pas indiffĂ©rents


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note5

Le reste du monde

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Titre : Le reste du monde
Scénariste : Jean-Christophe Chauzy
Dessinateur : Jean-Christophe Chauzy
Parution : Mars 2015


La mode du post-apocalyptique actuelle est plutĂŽt basĂ©e sur les zombies. Jean-Christophe Chauzy dĂ©cide de l’orienter sur une catastrophe naturelle, Ă  savoir une sĂ©rie de sĂ©ismes. Comment une famille, coincĂ©e dans une vallĂ©e, va-t-elle survivre dans cet environnement oĂč tout commence Ă  manquer ? Ce one-shot d’une centaine de pages est publiĂ© chez Casterman.

Marie, enseignante, termine ses vacances avec ses deux fils. Pendant ce temps-lĂ , son mari la trompe, l’ayant quittĂ© quelques semaines auparavant. C’est donc aigri qu’elle s’apprĂȘte Ă  quitter le chalet. Mais voilĂ  que des sĂ©ries de sĂ©ismes viennent tout bouleverser, coupant la vallĂ©e du reste du monde. Commence alors la difficile tentative de survie en attendant d’hypothĂ©tiques secours.

Un survival franchouillard.

LeResteDuMonde1b« Le reste du monde » a tout du rĂ©cit catastrophe classique. Des individus ordinaires se retrouvent perdus face Ă  une situation inconnue et doivent se dĂ©brouiller. Certains dĂ©pĂ©rissent, d’autres s’aguerrissent. Jean-Christophe Chauzy, en prenant pour personnage principal une femme, fait preuve d’originalitĂ©. Ce n’est pas une pin-up, elle est mĂšre de famille trompĂ©e et n’est pas prĂ©parĂ©e Ă  ce qu’elle va vivre. HĂ©las, c’est la seule vĂ©ritable originalitĂ© du livre. Les Ă©tapes qui s’enchaĂźnent sont trĂšs classiques et on devine sans peine ce qu’il va se passer pour les pages suivantes. AprĂšs un premier intĂ©rĂȘt en dĂ©but de lecture, le soufflet retombe un peu dans la deuxiĂšme partie.

La grande catastrophe touchant un petit village montagnard, « Le reste du monde » prend un aspect « survival franchouillard ». En soit, ce n’est pas forcĂ©ment dĂ©sagrĂ©able, mais pas passionnant non plus. L’auteur ancre fortement son rĂ©cit dans un lieu donnĂ©, oĂč chaque non de ville parle aux protagonistes, chacun connaissant parfaitement la rĂ©gion. La fin, ouverte, laisse un goĂ»t amer au lecteur. PrĂ©sentĂ© comme un one-shot, « Le reste du monde » se laisse clairement la possibilitĂ© d’une suite. Or, aprĂšs un constat assez moyen en premiĂšre lecture (et globalement sans rĂ©ponse), difficile d’ĂȘtre catĂ©gorique. Car s’il y a une suite, cela pourrait donner (un peu) plus de matiĂšre Ă  ce premier tome. VoilĂ  qui laisse un peu perplexe.

Le dessin de Jean-Christophe Chauzy est des plus convaincants. Optant pour une absence de noir Ă  l’encrage, son trait fait preuve de dynamisme, dans un rĂ©alisme expressif. Il prend plaisir Ă  rĂ©aliser de grandes cases et les scĂšnes de sĂ©ismes sont trĂšs rĂ©ussies. Les couleurs se veulent tantĂŽt vives, tantĂŽt beaucoup plus dĂ©saturĂ©es, renforçant efficacement les ambiances. Un bilan des plus positifs concernant le dessin.

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Optant pour un rĂ©cit classique sans grandes surprises ni rĂ©ponses, Jean-Christophe Chauzy laisse son lecteur sur sa faim. « Le reste du monde », comme one-shot, manque d’originalitĂ© pour sĂ©duire. Et sa fin ouverte, prĂ©sageant une suite, laisse un peu dubitatif devant la dĂ©marche. Bref, il faudra attendre de voir si suite il y a pour avoir un avis dĂ©finitif. Et c’est un peu dommage


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note3

Le maĂźtre d’armes

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Titre : Le maĂźtre d’armes
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Joël Parnotte
Parution : Octobre 2015


« Le MaĂźtre d’armes » est un album Ă©ditĂ© chez Dargaud dont la sortie date du mois d’octobre dernier. La couverture avait attirĂ© mon regard. On y dĂ©couvre un homme Ă  la chevelure blanche. Muni d’une Ă©pĂ©e, on le devine en train de se battre dans une forĂȘt enneigĂ©e. La seule touche de couleur est Ă©carlate. Il s’agit de celle du sang qui se trouve sur ses vĂȘtements et son Ă©pĂ©e. Il se dĂ©gage du personnage un charisme certain. Le titre de l’ouvrage amplifie ce sentiment. Dans un second temps, j’ai remarquĂ© que le scĂ©nariste de cette aventure Ă©tait Xavier Dorison qui fait partie du PanthĂ©on du neuviĂšme art Ă  mes yeux. Cela a fini de me dĂ©cider de m’offrir ce bouquin et de m’y plonger au plus vite.

LeMaitreDArmes1Une prĂ©face introduit la narration. Elle dĂ©crit le contexte historique et les enjeux de la trame. Elle se dĂ©roule au dĂ©but du seiziĂšme siĂšcle durant l’opposition fratricide des chrĂ©tiens. D’un cĂŽtĂ©, se trouvent les partisans de la RĂ©forme favorables Ă  une traduction en français de la Bible afin qu’elle soit comprise par le plus grand nombre. De l’autre, les catholiques papistes refusent cette Ă©volution et souhaitent maintenir les clĂ©s de la parole divine dans les mains d’une minoritĂ©. Je dois dire que cette courte prĂ©sentation a Ă©veillĂ© ma curiositĂ©.  J’étais intriguĂ© par la place qu’allait occuper ce maĂźtre d’armes dans cette guerre qui embrase la chrĂ©tientĂ© et l’Europe.

Un duel, une rivalitĂ©, une chasse Ă  l’homme.

Les premiĂšres pages nous offrent en spectacle un duel entre deux fines lames du Royaume. L’une est Hans Stalhoffer. L’autre est le comte Maleztraza. L’enjeu pour le second et la place du premier : maĂźtre d’armes du roi François Premier. Cette scĂšne est la genĂšse de la rivalitĂ© entre les deux hommes. Ce conflit servira de fil conducteur Ă  l’intrigue. Ce combat Ă  l’épĂ©e permet Ă  JoĂ«l Parnotte de mettre en valeur ses talents de dessinateur et de coloriste. L’atmosphĂšre grise et humide transpire des planches. Quant Ă  la dynamique du combat, elle est remarquablement transcrite par le trait de l’auteur.

LeMaitreDArmes2Nous retrouvons ensuite Hans quelques annĂ©es plus tard. Sa dĂ©chĂ©ance est Ă©vidente. Mais un Ă©vĂ©nement va redonner un sens Ă  sa vie. Un ami fidĂšle s’est enfuit de Paris avec un exemplaire de la Bible traduit en français. Sa mission est de l’amener en suite oĂč il sera imprimĂ© puis diffusĂ©. Mais le pĂ©riple n’est pas sans risque. Au rude climat hivernal des montagnes s’ajoute la poursuite effrĂ©nĂ©e de Maleztraza et ses sbires couplĂ©e Ă  la chasse menĂ©e par une communautĂ© de chrĂ©tiens peu favorables Ă  la RĂ©forme. Bref, l’issue de cette quĂȘte est bien incertaine. Hans arrivera-t-il Ă  redonner un sens Ă  sa vie en protĂ©geant cet ouvrage si prĂ©cieux et rĂ©volutionnaire ?

Le scĂ©nario utilise tous les codes de la chasse Ă  l’homme. Ils  sont d’ailleurs exploitĂ©s avec talent. Tout au long des soixante-dix pages, le suspense est constant. L’inquiĂ©tude nous habite au fur et Ă  mesure que le pĂ©riple des hĂ©ros se complexifie. Dorison arrive Ă  gĂ©nĂ©rer une tension rendant ainsi passionnante la lecture. Le fait que tout cela se dĂ©roule dans l’univers hostile qu’est la montagne en hiver ajoute un attrait certain Ă  l’atmosphĂšre de l’ensemble. Le fait que Hans et son acolyte soient poursuivis par deux groupes distincts densifie le propos. Le comte Maleztraza est incontestablement antipathique. Par contre, le groupe menĂ© par ThimolĂ©on de VĂšdres fait naitre des sentiments plus ambigus.

Les enjeux historiques accompagnent les hĂ©ros sont intĂ©ressants. Les auteurs arrivent Ă  faire transpirer des pages l’importance de ce manuscrit. Le dĂ©nouement est en ce sens rĂ©ussi. Cet ouvrage a Ă©veillĂ© pour moi de la curiositĂ© Ă  l’égard de cette pĂ©riode. Il m’a fait comprendre que François premier ne peut pas se rĂ©sumer Ă  Marignan, la Joconde et Chambord. Xavier Dorison a ce talent commun avec Fabien Nury pour ancrer leurs intrigues dans la grande Histoire.

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Pour conclure, « Le MaĂźtre d’armes » est un album que j’ai Ă©normĂ©ment apprĂ©ciĂ©. Je le conseille vivement Ă  tout le monde. Xavier Dorison confirme qu’il s’agit d’un maestro du scĂ©nario. Quant Ă  JoĂ«l Parnotte, j’ai apprĂ©ciĂ© de dĂ©couvrir son travail. Mon seul regret est que c’est un « one shot » et que la derniĂšre page marque la fin du temps passĂ© en compagnie de ce charismatique Hans


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note5

Okko, T10 : Le cycle du vide, deuxiĂšme partie

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Titre : Okko, T10 : Le cycle du vide, deuxiÚme partie
Scénariste : Hub
Dessinateur : Hub
Parution : Novembre 2015


« Okko » fait partie de ces rares sĂ©ries qui, au fur et Ă  mesure des tomes, se bonifie. AprĂšs cinq diptyques, il est temps pour Hub de raccrocher et de terminer son histoire. Les premiers cycles avaient vu Okko le ronin faiblir, vieillir et ĂȘtre mutilĂ©. Dans « Le cycle du vide », il prend une retraite bien mĂ©ritĂ©e. C’est l’occasion de revenir sur son passĂ©. Le tout est publiĂ© chez Delcourt.

« Okko » reprend les codes de l’aventure classique. Un groupe disparate d’individu (un dĂ©mon, un ronin, un moine alcoolique et son apprenti) arpente un Japon mĂ©diĂ©val fantastique. En utilisant un flashback pour terminer son Ɠuvre, Hub s’attache Ă  nous expliquer comment ce groupe s’est formĂ©. Okko est donc Ă  la recherche de sa mĂšre. ParallĂšlement, on suit l’histoire de Noshin, comprenant comment il est devenu moine.

Une fin en apothéose.

Okko10aL’inconvĂ©nient majeur de ce cycle est l’absence (presque) totale de Noburo, un personnage ĂŽ combien charismatique ! Cependant, les informations distillĂ©es, le suspense insoutenable et les rĂ©vĂ©lations compensent largement cette perte. Car au-delĂ  de ce cycle passionnant, c’est toute la sĂ©rie qui prend du sens. SitĂŽt fermĂ© ce tome, je me suis relancĂ© dans la lecture complĂšte des cycles prĂ©cĂ©dents, retrouvant les allusions laissĂ©s par Hub prĂ©cĂ©demment (la relecture de la visite des monastĂšres prend ainsi une saveur particuliĂšre
). L’auteur a vraiment pensĂ© sa sĂ©rie comme un tout. Et au-delĂ  de chaque cycle qui possĂ©dait un intĂ©rĂȘt en tant qu’entitĂ© unique, la sĂ©rie prend encore une nouvelle dimension.

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Hub réussit donc le pari de refermer sa série sans laisser de regret à ses lecteurs. On sentait un Okko à bout et on le laisse partir chasser ses démons intérieurs. Les révélations sont puissantes et on ne sort pas déçu de ce cycle qui explique le passé des protagonistes sans renier aux codes de la série : violence, démons et manipulations.

Graphiquement, Hub a beaucoup Ă©voluĂ© dans son dessin les annĂ©es passant, tout en gardant cette identitĂ© forte. Le trait est dynamique et Ă©lĂ©gant, puisant dans diffĂ©rentes sources. La colorisation est encore une fois de grande qualitĂ©, sublimant les ambiances sans ternir le dessin de l’auteur.

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« Okko » se termine et c’est tant mieux. Point d’orgue de la sĂ©rie, ce cycle du vide est riche en action et en Ă©motion. Ainsi, aucune dĂ©ception ne vient ternir cette Ă©popĂ©e qui restera comme l’une des meilleures sĂ©ries de ces derniĂšres annĂ©es. Okko a pris sa retraite et on aura grand plaisir Ă  relire ses aventures. Il n’y a pas eu de cycle de trop et c’est bien le principal !

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Okko, T7 : Le cycle du feu, premiĂšre partie

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Titre : Okko, T7 : Le Cycle du Feu, premiĂšre partie
Scénario : Hub
Dessin : Hub
Parution : Octobre 2011


« Okko » est une sĂ©rie basĂ© sur des cycles Ă©lĂ©mentaires composĂ©s de deux tomes chacun, scĂ©narisĂ©e et dessinĂ©e par Hub. AprĂšs le cycle de l’eau, le cycle de la terre et le cycle de l’air, voici venir le cycle du feu. Premier tome de ce cycle et donc septiĂšme de la sĂ©rie, celui-ci dĂ©marre sur un mariage entre deux familles trĂšs puissantes. Devant l’ampleur du phĂ©nomĂšne (qui pourrait amener un nouvel empereur), les familles font appel Ă  la garde blanche, composĂ©e des cent samouraĂŻs les plus valeureux. Auquel s’ajoute un cent-uniĂšme bien connu : Okko. Bien qu’étant dĂ©shonorĂ© et diminuĂ© (il a perdu une main lors du cycle prĂ©cĂ©dent), ce qui fait de lui un ronin, ses faits d’armes le rendent indispensables. Cependant, notre hĂ©ros sait prendre du recul et Ă©vite de se mĂ©langer avec des pairs qui le renient.

La rĂ©ussite d’ « Okko » tient Ă  plusieurs facteurs. Le japon mĂ©diĂ©val, teintĂ© de fantastique, est Ă  la fois terriblement exotique et sombre. Hub crĂ©e un monde d’hĂ©roĂŻc-fantasy japonais avec ses guerriers, ses nobles, ses monstres et ses sorciers. La balance entre l’aspect historique (et documentĂ©) et fantastique est parfaitement dosĂ©e et accouche d’un univers crĂ©dible et cohĂ©rent.

Un Japon médiéval, exotique et sombre.

Autre facteur de rĂ©ussite : les personnages. Comme dans toute saga de fantasy, « Okko » est avant tout l’histoire d’un groupe. On y trouve Okko, samouraĂŻ dĂ©chu, Noburo, guerrier gĂ©ant cachĂ© derriĂšre un masque, Noshin, moine alcoolique et Tikku, jeune apprenti du moine. La galerie est pittoresque mais moins caricaturale qu’elle n’y paraĂźt. Les relations entre les personnages sont souvent conflictuelles et les problĂšmes viennent souvent de l’une des personnes du groupe. Le vrai lien est Okko, qui n’hĂ©site pas Ă  se mettre en danger (voire Ă  se sacrifier) pour dĂ©fendre l’un de ses compagnons. C’est une vraie force dans cette BD car Okko est parfois Ă  la limite de l’antipathique. Aigri et agressif avec le moine, Hub ne lui fait pas non plus de cadeau. Mais son personnage prĂ©fĂšre ses amis Ă  son honneur. L’auteur en fait donc une version nouvelle du samouraĂŻ, trĂšs intĂ©ressante.

Comme d’habitude, l’histoire se passe sur une Ăźle. Cycle du feu oblige, elle est volcanique ! Dans ce premier tome du cycle, Hub distille son atmosphĂšre lentement sans dĂ©voiler les vrais tenants de l’intrigue. Et Ă  la fin du tome, un Ă©vĂšnement avive un suspense insoutenable. L’auteur maĂźtrise rĂ©ellement la construction en deux tomes et c’est sans doute ce qui fait tout le charme de cette Ɠuvre. PlutĂŽt que d’écrire une longue Ă©popĂ©e de 8 tomes, Hub Ă©crit des histoires denses Ă  l’identitĂ© fortement marquĂ©e. RĂ©sultat : on a l’impression que « Okko » s’amĂ©liore de tomes en tomes.

A force de passer les tomes, on en apprend un peu plus sur les personnages. Hub nous prĂ©sente un Okko en apparence vieilli et affaibli. Bien que pouvant ĂȘtre lu indĂ©pendamment des autres tomes, je conseille tout de mĂȘme une lecture prĂ©alable des ouvrages prĂ©cĂ©dents. De mĂȘme, le jeune Tikku, si timide et effrayĂ© au dĂ©part, vieillit et prend de plus en plus d’initiatives. On a vraiment l’impression de voir Ă©voluer les personnages. Mais comme toujours, c’est trĂšs lĂ©ger et subtil. Hub mĂ©nage ses informations, ses Ă©volutions afin de crĂ©er une Ɠuvre des plus intĂ©ressantes.

Et que dire du dessin ? Il est simplement magnifique. DĂ©taillĂ© et expressif, il sait se faire dynamique dans les combats. La faune et la flore sont parfaitement retranscrits et donnent de la chaleur Ă  ce cycle ardent. De mĂȘme, tous les apparats du japon mĂ©diĂ©val donnent vraiment l’impression d’y ĂȘtre, facilitant notre plongĂ©e dans l’univers. Sans en faire trop, Hub sait crĂ©er des moments forts dans ses planches. Une grande rĂ©ussite comme toujours ! De plus, chaque cycle a une vraie identitĂ©, que ce soit dans les tons, les couleurs et les ambiances.

« Okko » est une vraiment une Ɠuvre majeure de la bande-dessinĂ©e. Construite selon des cycles de deux tomes, tout y est rĂ©ussi. Un dessin virtuose reconnaissable immĂ©diatement, des intrigues teintĂ©es de fantastique, un univers original et cohĂ©rent, des personnages complexes et attachants
 Je ne peux que vivement la conseiller Ă  ceux qui ne l’auraient pas encore dĂ©couverte. Chaque tome est un grand moment, simplement.

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note5

 

Okko, T9 : Le cycle du vide, premiĂšre partie

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Titre : Okko, T9 : Le cycle du vide, premiĂšre partie
Scénariste : Hub
Dessinateur : Hub
Parution : Mai 2014


« Okko » est certainement l’une de mes sĂ©ries prĂ©fĂ©rĂ©es. Je la suis depuis le premier tome. Or, fait rare, cette sĂ©rie a eu tendance Ă  se bonifier au fur et Ă  mesure des tomes. Et des tomes, il y en a puisque c’est le neuviĂšme qui sort en cette annĂ©e 2014. ScindĂ©s par cycle de deux, voilĂ  donc l’ultime cycle : le cycle du vide. C’est donc l’avant-dernier opus des aventures d’Okko qui paraĂźt chez Delcourt. Alors, que nous propose donc ce nouveau cycle ?

Okko est un ronin qui arpente l’Empire du Pajan accompagnĂ© par de curieux acolytes. Ils sont chasseurs de dĂ©mons. On retrouve Noshin le moine alcoolique, Noburo le gĂ©ant masquĂ© et Tikku, apprenti moine. Or, depuis le dĂ©but, nous ne savons toujours pas qui est Noburo ni mĂȘme comment le moine a pu se retrouver embarquĂ© dans ce groupe. Quant Ă  Okko, son passĂ© reste trouble. Le groupe est actuellement chassĂ© et fuit perpĂ©tuellement. Okko, usĂ©, dĂ©cidĂ© qu’il est temps pour lui de prendre sa retraite. Et voilĂ  l’occasion de prĂ©senter un flashback sur l’histoire du ronin.

Beaucoup d’informations restent en suspens

La force de l’univers de « Okko » est de savoir distiller les informations au compte-goutte. Hub maĂźtrise parfaitement son univers et ne nous laisse entrevoir les liens du passĂ© qu’avec parcimonie. Et, enfin, avec ce dernier cycle, l’auteur va avoir les rĂ©ponses Ă  ses questions ! Et il faut bien avouer que l’on est gĂąté ! Sans trop s’attarder sur la narration, Hub dĂ©clenche trĂšs vite un flashback qui tiendra jusqu’à la fin du livre. Certains personnages passĂ©s apparaissent donc et le passĂ© est rĂ©vĂ©lĂ©. L’auteur nous livre beaucoup d’informations, si bien qu’à la fin de l’ouvrage on n’a qu’une envie : relire les huit premiers tomes pour voir si certains aspects Ă©taient dĂ©jĂ  visibles Ă  l’époque
 Cependant, beaucoup de questions restent en suspens et l’idĂ©e d’attendre encore de longs mois pour lire l’épilogue est une vĂ©ritable souffrance.

« Okko » tient sa force de l’univers nippon mĂ©diĂ©val fantastique qu’il propose. Hub lui donne toute sa force par des dessins expressifs et des dĂ©cors splendides. Les couleurs rendent hommage au trait du dessinateur sans peine et aident Ă  la narration, utilisant de diffĂ©rents camaĂŻeus pour les flashbacks. Les nombreux combats (au katana bien sĂ»r !) sont admirablement rendus avec beaucoup de dynamisme. Bref, c’est parfaitement adaptĂ© au propos !

Si on pourra regretter l’absence de certains personnages (Noburo notamment !), cette bande-dessinĂ©e se dĂ©vore d’une traite et donne suffisamment d’informations pour rassasier lecteur. MalgrĂ© tout, on ne peut qu’attendre l’épilogue de cette sĂ©rie. L’une des plus passionnantes de ces derniĂšres annĂ©es.

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