Le spectateur


Titre : Le spectateur
Scénariste : Théo Grosjean
Dessinateur : Théo Grosjean
Parution : Avril 2021


J’ai découvert Théo Grosjean avec sa bande-dessinée « L’homme le plus flippé du monde » publiée sur Instagram. « Le spectateur » est un roman graphique sombre et glauque, sans humour, ou même son dessin est moins reconnaissable. Le tout pèse 166 pages et est publié dans la collection Noctambule chez Soleil.

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Moon river


Titre : Moon river
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Septembre 2021


Chaque nouvelle sortie de Fabcaro est désormais attendue avec impatience. « Moon river », le dernier né paru chez 6 pieds sous terre se paie le luxe de paraître dans un format façon « beau livre » des plus élégants. Sa couverture noire fait référence au roman noir, dont l’ouvrage s’inspire. Enfin, « s’inspire »… Connaissant Fabcaro, on est plus dans la parodie que dans l’hommage.

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L’atelier


Titre : L’atelier
Scénariste : Etienne Davodeau
Dessinateur : Etienne Davodeau
Parution : Mai 2002


L’avant-propos présente un auteur de bande-dessinée bousculé lors d’une rencontre avec des élèves d’un collège. L’un deux, insolent, n’hésite pas à lancer : « pourquoi vous prenez toutes ces précautions pour faire vos bouquins ? Vous avez peur ou quoi ? » Sans réponse et piqué au vif, Etienne Davodeau se lance alors dans la réalisation d’un ouvrage spontané, « directement à l’encre et sans retouche », appelé « L’atelier ».  Continuer la lecture de « L’atelier »

Tu sais ce qu’on raconte…


Titre : Tu sais ce qu’on raconte…
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Daniel Casanave
Parution : Janvier 2017


L’association entre Gilles Rochier et Daniel Casanave me paraissait improbable. Si j’apprécie les deux auteurs, je les imaginais mal ensemble. Quelle erreur ! Le premier signe un scénario des plus originaux : raconter une histoire à partir de on-dit. Casanave dessine alors toute une galerie de personnages d’une bourgade qui discutent d’un fait divers… Le tout pèse 80 pages et est publié chez Warum. Continuer la lecture de « Tu sais ce qu’on raconte… »

-22°C


Titre : -22°C
Scénariste : Jimmy Beaulieu
Dessinateur : Jimmy Beaulieu
Parution : Juillet 2003


Jimmy Beaulieu est un auteur canadien qui a mis le corps de la femme au centre de son œuvre. C’est unevéritable obsession qu’il décline dans tous ses ouvrages. En 2003, il réalise pour l’exposition « Chapeaux de roue » une histoire nommée « -22°C ». Le tout est reproduit dans un ouvrage paru chez Mécanique Générale. Chaque page contient quatre illustrations, pour un format A5, couverture souple. Le tout fait au final 46 pages.  Continuer la lecture de « -22°C »

Le dessin

ledessin


Titre : Le dessin
Scénariste : Marc-Antoine Mathieu
Dessinateur : Marc-Antoine Mathieu
Parution : Novembre 2001


Marc-Antoine Mathieu est un auteur de bande-dessinée particulier. Ses œuvres sont souvent déroutantes et conceptuelles. Avec « Le dessin », cela ne change pas. Dans ce one-shot de 44 pages, l’auteur nous parle d’Emile, qui vient de perdre l’un de ses amis. Et voilà qu’il reçoit une lettre post-mortem lui intimant de se rendre à un garde-meuble qu’il possédait et d’y choisir une œuvre. Emile, parmi le foisonnement d’objet, choisi un dessin. « Pourquoi s’arrêta-t-il devant cette petite gravure insignifiante ? » se demande le narrateur. Et nous aussi… Continuer la lecture de « Le dessin »

Mickey’s craziest adventures

MickeysCraziestAdventures


Titre : Mickey’s craziest adventures
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Keramidas
Parution : Mars 2016


La reprise d’anciens personnages me laisse dubitatif. N’ayant pas nostalgique pour un sou, je préfère découvrir de nouveaux univers. Alors lorsque Glénat se lance dans des reprises de Mickey (en partenariat avec Disney), je n’étais pas particulièrement intéressé, bien qu’ayant été un lecteur assidu du Journal de Mickey dans mes jeunes années. Cependant, les noms des auteurs effectuant les reprises ont suffit à me mettre la puce à l’oreille. Ainsi, Mickey’s Craziest Adventures est scénarisé par Lewis Trondheim (qui avait déjà rendu hommage à Spirou) et dessiné par Keramidas. Continuer la lecture de « Mickey’s craziest adventures »

Saveur coco

SaveurCoco


Titre : Saveur Coco
Scénariste : Renaud Dillies
Dessinateur : Renaud Dillies
Parution : Septembre 2013


Les albums écrits par Renaud Dillies ont la capacité de me bouleverser. La lecture de Abélard ou Betty Blues ne m’ont pas laissé indemne. Il s’agit d’histoires très intenses émotionnellement. J’étais donc enchanté de voir apparaître dans les libraires son dernier opus sorti le cinq septembre dernier. Il s’intitule Saveur Coco. Comme toujours, il s’agit d’un très bel objet de quatre-vingts pages. La couverture est très réussie. Elle présente un oiseau et un renard en train de marcher dans le désert. Le seul lien avec le titre semble être la noix de coco que tient dans ses mains l’un des personnages. L’ouvrage est accompagné d’une étiquette indiquant que ce bouquin est « plus poétique que Le Petit Prince ». Ce n’est pas rien même si je ne suis pas un grand fan de l’œuvre de Saint-Exupéry.  Continuer la lecture de « Saveur coco »

Carnet du Pérou

CarnetDuPerou


Titre : Carnet du Pérou, sur la route de Cuzco
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Octobre 2013


Lorsque « Carnet du Pérou » est sorti, j’ai pesté contre Fabcaro. Qu’est-ce qui avait piqué l’auteur pour partir dans un carnet de voyage ? Bien mal m’en a pris, puisque le dessinateur avait créé une supercherie avec ce livre. Il était temps de rattraper mon retard sur ce bouquin, publié logiquement chez 6 pieds sous terre. Continuer la lecture de « Carnet du Pérou »

Zaï zaï zaï zaï

ZaiZaiZaiZai


Titre : Zaï zaï zaï zaï
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Mai 2015


Je suis un grand fan de Fabcaro. Capable d’apprécier autant ses livres d’autodérision que ses strips ou encore ses ouvrages expérimentaux, je fus en joie en voyant un nouveau bouquin sortir, intitulé « Zaï zaï zaï zaï ». Un road-movie paraît-il… Devant les bonnes critiques unanimes et son prix au festival Quai des Bulles, je me le suis procuré, prêt à apprécier cet ouvrage. Le tout est paru chez 6 pieds sous terre pour une soixantaine de pages.

« Zaï zaï zaï zaï » est une auto-fiction. On retrouve Fabcaro au supermarché. Au moment de payer, il s’aperçoit qu’il n’a pas sa carte de fidélité. Commence alors une cavale rocambolesque…

Une cavale d’un nouveau genre.

ZaiZaiZaiZai3Si ce livre est assez différent formellement des autres ouvrages de Fabcaro, il en reprend pourtant toutes les caractéristiques : l’obsession du supermarché, le fonctionnement en strips, l’absurde, l’auto-dérision, le comique de répétition… Fabcaro fusionne le tout dans une aventure complètement absurde. Ainsi, chaque page propose un gag qui fait avancer l’histoire. Le côté extrêmement absurde ferait presque pencher la balance vers l’idée d’un ouvrage expérimental. Mais l’humour développé est grand public, pour peu qu’on soit ouvert aux incohérences voulues du récit. Si voir quelqu’un menacer un vigile avec un poireau ne vous fait pas sourire, vous pouvez passer votre chemin.

La cavale est bien évidemment un prétexte pour parler de tout et de rien. On retrouve  des gags sur l’auteur en lui-même, sur les supermarchés, sur la police, sur les journalistes… L’histoire est ainsi aussi décousue qu’elle est absurde. Et ce, jusqu’à un épilogue réussi. Et si, vu l’humour proposé, on accroche plus ou moins aux situations, on sourit souvent et on rit même de bon cœur devant certains gags.

Au-delà de la qualité intrinsèque de l’ouvrage (et de savoir s’il est drôle ou non), force est de constater que Fabcaro est un auteur qui possède une véritable patte en tant que scénariste. Quand on accroche à son humour, difficile de s’en détacher. On est loin d’un humour formaté et déjà entendu.

Concernant le dessin, Fabcaro délaisse son dessin humoristique pour un trait à la fois plus réaliste et encore plus relâché. Cela donne à son road movie une apparence de sérieux qui tranche encore plus avec l’absurde de l’histoire. Le choix est clairement payant. Fabcaro fait la part belle aux répétitions dans ses pages, mettant l’accent sur les dialogues. Le trait est relevé par une bichromie à la teinte jaune/verte un peu déstabilisante (et honnêtement assez moche). La teinte mise à part, la colorisation donne du volume au trait et reste pertinente.

ZaiZaiZaiZai2

« Zaï zaï zaï zaï » est un beau condensé du savoir faire de Fabcaro. Il n’est pas rare de rire devant les péripéties de ce héros du quotidien. Rien que pour cela, l’ouvrage est réussi. Mais quand il faut parler d’autodérision et tacler les angoisses du quotidien franchouillard (karaoké et carte de fidélité de supermarché en tête), il reste l’un des auteurs les plus performants.

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