Fantasio se marie


Titre : Fantasio se marie
Scénariste : Benoît Feroumont
Dessinateur : Benoît Feroumont
Parution : Juin 2016


Je ne suis pas un grand fan des reprises de classiques. Il y a tellement que cela pollue les autres publications originales. « Fantasio se marie » fait partie des one-shots « à la façon de… ». En sortant de la série mère, l’auteur peut ainsi se lâcher un peu plus. C’est Benoît Feroumont qui s’y colle afin de faire vivre de nouveau une aventure à Spirou et Fantasio.

Seccotine, nouvelle star.

Le problème des ouvrages de ce type est que beaucoup d’auteurs se retrouvent bloqués dans un carcan et développent une aventure bourrée de clins d’œil pas forcément passionnante. Ici, Feroumont exploite le duo Spirou et Fantasio en le cassant. Fantasio va se marier, donc il quitte la maison. C’est le moment de se moquer gentiment de leur relation ambiguë, du mobilier vintage… Ainsi, Fantasio est remplacé rapidement par Seccotine afin de former un duo dynamique où Spirou passe pour vieux jeu. Cette partie est très réussie, plein de clins d’œil, sans être trop lourde.

L’aventure proprement dite fait la part belle aux femmes. Un collier, séparé en trois, est volé successivement par une femme qui se révèle rapidement être un duo… Pourquoi ? Qui sont-elles ? L’histoire ne laissera pas un souvenir impérissable, si ce n’est pas l’omniprésence des femmes. Même la policière est une femme et elle ne se gênera pas pour bloquer l’aventure de Spirou. Car, en soit, on se demande bien qui est Spirou pour se permettre d’enquêter…

Ainsi, on se laisse prendre par le ton léger de l’ensemble. La narration est bien rythmée, alternant passages légers et scènes d’action. Benoît Feroumont prend ici le risque d’intégrer une partie familiale à Spirou afin d’expliquer son passé de groom. La gravité de l’histoire n’est pas vraiment adaptée à la légèreté du reste mais on passera sur cet écueil.

Il faut noter son travail remarquable avec Seccotine. Après lecture de l’ouvrage, on se dit qu’un duo Spirou/Seccotine, plus cohérent de nos jours, fonctionnerait vraiment bien.

Étrangement, c’est graphiquement que Feroumont pêche un peu. J’aime beaucoup son trait, léger et pétillant, mais les planches sont inégales. On passe de très belles scènes, fournies en action et en décors à des planches étonnamment vides. Cette irrégularité est dommageable car, en soit, l’ensemble est plutôt réussi, avec un dessin adapté au ton de l’album.

Ce « Fantasio se marie » est une demie réussite. Irrégulier graphiquement, le scénario fait la part belle à la légèreté, ce qu’on pouvait bien imaginer par l’auteur. Mais en évitant l’écueil de trop vouloir intégrer l’univers de Spirou (le comte de Champignac apparaît à peine), il crée une histoire cohérente. Si vous aimez bien le travail de Feroumont, ne passez pas à côté.

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