Le capitaine écarlate


Titre : Le capitaine écarlate
Scénariste : David B
Dessinateur : Emmanuel Guibert
Parution : Avril 2000


Emmanuel Guibert et David B, c’est une association assez évidente. On imagine parfaitement le premier dessiner les univers fantasmagoriques du second. Cette collaboration est née en 2000 avec la sortie du « Capitaine écarlate », un one-shot de 64 pages paru dans la collection Aire Libre de Dupuis. Les amateurs de pirates et du Paris d’antan seront ravis !

Un ouvrage à la personnalité bien marquée

David B. a montré déjà son amour pour un Paris passé fantasmé peuplé de gredins et teinté d’onirisme. Dans le « Capitaine écarlate », ledit Capitaine dirige une bande de pirate qui pille la capitale sur un bateau volant. Ou plutôt naviguant sur une vague volante… Quant aux pirates, ils ont échangé leur tête contre des vraies têtes de bandits…

« Le capitaine écarlate » narre l’histoire d’un homme passionné de briganderie et de piraterie, mais qui reste cloîtré dans sa bibliothèque, vivant le tout par procuration. Il y traîne un petit côté « Isaac le Pirate » ! Monelle, son amie, lui sert de lien avec cet univers. Mais quand elle est enlevée par les pirates, Marcel se doit d’intervenir et d’intégrer ce monde qui le fascine tant.

Plus qu’une cohérence, c’est une ambiance que l’on vient chercher dans ce livre. Et on la trouve ! Ce Paris d’antan, où le commissaire ne rêve que d’être muté dans les beaux quartiers est un vrai plaisir à découvrir. Au-delà du fantastique (voire de l’onirisme), il y a beaucoup de second degré dans l’ouvrage. En revanche, il faudra s’accrocher pour tout comprendre et une deuxième lecture se révèlera nécessaire pour saisir pleinement l’ensemble.

Le dessin de Guibert, si particulier et reconnaissable, sublime l’ensemble. Son utilisation des couleurs, avec de la bichromie la nuit, fait des merveilles. Le trait est beau, les personnages plus vrais que nature… Et tout cela en quelques coups de pinceaux maîtrisés.

Si « Le capitaine écarlate » ne manque pas de petits défauts, il n’en reste pas moins une œuvre personnelle, une œuvre d’auteurs, comme on n’en rencontre pas si souvent. L’ambiance particulière ne plaira pas à tout le monde, mais il serait dommage de passer à côté de cet OVNI réalisé par deux grands auteurs de BD.

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