L’homme qui tua Chris Kyle


Titre : L’homme qui tua Chris Kyle
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Brüno
Parution : Avril 2020


Je suis toujours intéressé par le fruit des collaborations entre Fabien Nury et Brüno. L’homme qui tua Chris Kyle n’échappe donc pas à la règle. J’ai découvert ce personnage à travers le film American Sniper qui ne m’avait pas laissé indifférent. J’étais donc curieux d’en apprendre davantage sur ce pan de la culture américaine à travers la plume de ce duo d’auteurs talentueux…

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Tyler Cross, T3 : Miami


Titre : Tyler Cross, T3 : Miami
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Brüno
Parution : Mars 2018


En un album, « Tyler Cross » avait su s’imposer comme une œuvre majeure. Polar violent doté d’une narration marquante et d’une mise en scène impressionnante portée par le dessin original de Brüno, il semblait impossible qu’aucune suite ne paraisse. Devenu une série avec « Angola », c’est aujourd’hui du troisième tome dont il est question. Intitulé Miami, il s’attache à la pègre floridienne et aux projets immobiliers de cet état. Le tout parait chez Dargaud pour 90 pages de lecture. Continuer la lecture de « Tyler Cross, T3 : Miami »

Lorna, Heaven is here

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Titre : Lorna, Heaven is here
Scénariste : Brüno
Dessinateur : Brüno
Parution : Mai 2012


« Lorna » est un ovni. Œuvre pleinement assumée de série Z scénarisée et dessinée par Brüno, elle ne laissera personne indifférent. Sous-titré (ironiquement ?) « Heaven is here », ce livre vous permettra de croiser une femme géante, une star du porno, des mutants, des scientifiques fous… Inutile d’aller chercher plus loin : c’est un bordel complet et assumé. Le tout est édité chez Treize Etrange, qui porte très bien son nom du coup.  Continuer la lecture de « Lorna, Heaven is here »

Biotope, T2

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Titre : Biotope 2
Scénariste : Appollo
Dessinateur : Brüno
Parution : Août 2007


Biotope est une station perdue sur une planète déserte faite de forêt. Habitée uniquement par des scientifiques, elle a abritée un meurtre a priori passionnel suivi d’un suicide. Le commissaire Toussaint, flanqué de deux acolytes, a été dépêché sur place. La fin du premier tome nous laissait en plein suspense. C’est donc avec fébrilité que j’ai ouvert ce deuxième opus qui clôture « Biotope », un diptyque signe Brüno (pour le dessin) et Appollo (pour le scénario). Le tout est publié chez Dargaud, dans la collection Poisson Pilote.  Continuer la lecture de « Biotope, T2 »

Biotope, T1

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Titre : Biotope, T1
Scénariste : Appollo
Dessinateur : Brüno
Parution : Janvier 2007


Les rares bande-dessinées que j’ai pu lire de Brüno ont toujours été de grande qualité. Je me suis donc empressé de me jeter sur « Biotope », une série qu’il dessine pendant qu’Appollo se charge du scénario. « Biotope » est un diptyque de science-fiction. Le premier tome est sobrement nommé « Biotope 1 » et nous invite à découvrir la station du même nom. Le tout est édité dans l’excellente collection Poisson Pilote chez Dargaud.  Continuer la lecture de « Biotope, T1 »

Atar Gull, ou le destin d’un esclave modèle – Fabien Nury & Brüno

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Titre : Atar Gull, ou le destin d’un esclave modèle
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Brüno
Parution : Octobre 2011


J’ai eu le plaisir que l’on m’offre dernièrement la bande-dessinée « Atar Gull, ou le destin d’un esclave modèle ». Non seulement le scénario est tenu par Fabien Nury, qui m’a déjà convaincu avec ses séries « Je suis légion » et « Il était une fois en France », mais le dessin est réalisé par Brüno, dont le travail m’a été loué de nombreuses fois. Avec cet ouvrage, j’espérais découvrir le travail de cet auteur en vogue. Ce livre est un one-shot d’un peu plus de 80 pages et est inspiré d’un roman d’Eugène Sue. N’ayant pas lu ce roman, j’éviterai toute comparaison entre l’œuvre originale et son interprétation en BD.

Atar Gull est fils de chef de la tribu des petits Namaquas en Afrique. La guerre avec les grands Namaquas fait rage et des hommes sont faits prisonniers. Toute la tribu pleure sauf lui. Atar Gull déclare alors que jamais il ne pleurera… La BD est articulée selon deux livres : « La traversée » et « La plantation » auxquels s’ajoutent un prologue et un épilogue. Comme on parle ici d’un esclave, il va sans dire Atar Gull va se faire capturer par les grands Namaquas. Au lieu de manger leurs prisonniers, ils ont depuis appris à les vendre aux blancs…

Aucun manichéisme : chaque personnage a ses raisons d’agir.

Le propos développé ici est particulièrement sombre. L’esclavage n’est pas un sujet facile et Nury le traite ici sans manichéisme. L’armateur qui procède au commerce du bois d’ébène est animé par des intentions simples : pouvoir gagner assez d’argent pour rejoindre sa femme. C’est une des caractéristiques fortes de Fabien Nury : ses personnages ont souvent des bonnes raisons d’agir. Le tout commence donc par la traversée de l’Atlantique où les auteurs développent une vraie histoire de pirates. Le rôle d’Atar Gull est ainsi très mineur. Il est seulement la plus belle pièce de la marchandise, un « Mandingo ».

L’arrivée aux Amériques change le tout. Atar Gull est vendu et travaille dans une plantation aux ordres du maître Wil. C’est vraiment à ce moment-là que l’on perçoit toute la force du scénario. En effet, les évènements avancent, souvent terribles, et les motivations d’Atar Gull nous sont toujours inconnues. On ne le comprend pas vraiment. Cependant, derrière toute cette cruauté, présente à tous les instants, on arrive à être ému. Du grand art…

Au niveau du dessin, j’avoue que le style de Brüno m’a un peu gêné au départ. Son trait est épais, sans concession, avec des aplats noirs importants, notamment dans ses visages. D’apparence simple, son dessin se révèle bien plus complexe et intéressant une fois que l’on est habitué. « Atar Gull » est aussi une bande-dessinée marquante graphiquement. Dans les moments forts, Brüno sait donner à son dessin la construction et le style qui fera réagir le lecteur. Un très bon dosage dans l’intensité. Le tout est colorisé par aplats très simples, sans ombre. Le tout renforce le style de Brüno, très brut. Les couleurs sont bien utilisées, renforçant l’atmosphère de chaque lieu ou moment.

« Atar Gull » est clairement dans le haut du panier de la bande-dessinée actuelle. Avec un scénario original et surprenant, des personnages hauts en couleur et un dessin exigeant et marquant, on sent qu’aucune concession n’a été faite. Les auteurs accouchent d’un ouvrage avec une personnalité forte. A découvrir absolument.

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note5

Tyler Cross, T2 : Angola – Fabien Nury & Brüno

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Titre : Tyler Cross, T2 : Angola
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Brüno
Parution : Août 2015


Avec deux one shots exceptionnels (« Tyler Cross » et « Atar Gull »), Fabien Nury et Brüno se sont imposés comme une des doublettes les plus talentueuses de la bande-dessinée. Et c’est avec plaisir que l’on les voit rempiler avec un deuxième tome de « Tyler Cross », intitulé « Angola ». Le tout pèse 100 pages et est publié c’est Dargaud. Même s’il serait dommage de ne pas avoir lu le premier tome, ils sont parfaitement indépendants.

« Angola » est le nom d’une prison. Tyler Cross y est enfermé suite à un coup foireux. Évidemment, il va tenter d’en sortir. Le premier tome était un polar teinté de western. Ici, on prend les références en plein univers carcéral des années 50 : mafia sicilienne, esclavage des prisonniers, chasse à l’homme, corruption… Du petit lait pour Tyler !

Un héros froid, violent et doté d’une morale minimale.

TylerCross2bLa force de cette série est de présenter un héros particulièrement froid et violent, doté d’une morale minimale. Pourtant, notre empathie pour lui est bien réelle puisqu’on espère qu’il s’en sortira. La violence est omniprésente, portée par une narration parfaitement maîtrisée. C’était déjà un des points forts du premier album, on le retrouve ici. Les textes sont un véritable plaisir de lecture, sublimés par la mise en image. Les cases longues et grandes donnent une vraie dimension cinématographique à l’ensemble. Mais qu’on ne s’y trompe pas : « Tyler Cross » s’inspire du cinéma, mais utilise au mieux les codes de la bande-dessinée.

Les cent pages de l’ouvrage permettent aux auteurs de développer leur propos. Car l’histoire n’est pas uniquement centrée sur Tyler Cross. Les autres personnages ont droit aussi à leurs chapitres qui développent leur histoire. Et à la fin, Tyler est souvent là pour les accueillir… Cette narration multiple, parfaitement maîtrisée, est au cœur du plaisir de lecture.

Le trait de Brüno, tout en noirs, et sa mise en scène sont assez incroyables. Non seulement il possède un dessin assez unique, mais il est parfaitement au service de l’histoire. Les deux auteurs sont au diapason. Les couleurs enrichissent les ambiances, jouant sur les teintes avec beaucoup d’intelligence. La pluie, la nuit, la douleur, la violence… Brüno parvient à tout exprimer avec beaucoup d’économie dans son trait et c’est assez remarquable. Quant au découpage, il est un véritable modèle du genre. Quelle maîtrise !

« Tyler Cross » s’impose une nouvelle fois comme une bande-dessinée majeure. En quittant les atmosphères western du premier tome, les auteurs proposent un ouvrage à l’ambiance différente. Le fond reste le même : violence, immoralité et références cinématographiques. Mais dans sa narration et son dessin, « Tyler Cross » reste une série assez unique, autant dans son genre que par sa qualité exceptionnelle.

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Tyler Cross – Fabien Nury & Brüno

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Titre : Tyler Cross
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Brüno
Parution : Août 2013


Tyler Cross est, à mes yeux, un des événements de cette année bédéphile. Le simple fait d’être le fruit d’une nouvelle collaboration de Fabien Nury et de Brüno est suffisant pour attirer tout afficionado du neuvième art. Leur précédent travail, Atar Gull ou le destin d’un esclave modèle, est un véritable bijou. Ce nouvel opus est un grand format édité chez Dargaud. Sa couverture fascine. Elle est découpée et nous présente un homme un fusil  la main, une voiture qui file dans le désert, un inquiétant serpent et une femme qui crie. Tout cela est accompagné des mots suivants : « Un jour, Tyler Cross paiera pour ses crimes. En attendant, il en commet d’autres. » Le programme est alléchant…

La quatrième de couverture voit un homme marché dans le désert. Le ciel rouge sang découpe sa silhouette. Il est accompagné des mots suivants : « Tyler Cross transporte 17 kilos de came, d’une valeur d’un demi-million à la revente au détail. Et il a exactement 21 dollars et 81 cents en poche. Il note l’ironie de la chose et se met en marche. »

Un polar aride…

Cet ouvrage de quatre-vingt-dix pages est un polar aride. Son époque pourrait être celle des années cinquante. Il s’adresse incontestablement aux adeptes du genre. Le propos est dur. Certaines scènes sont rudes. Les lecteurs sensibles à l’immoralité risquent de vivre quelques moments difficiles. Néanmoins, certaines appréhensions ne doivent empêcher personne de se plonger dans cette histoire à l’atmosphère envoutante, à l’intrigue dense et aux personnages qui ne laissent pas indifférents.

Tyler Cross est avant tout une ambiance. Elle m’a envahi dès que j’ai tenu l’objet dans les mains. La couverture et la quatrième de couverture transpire le thriller noir haut de gamme. Je ressentais quasiment la sueur qui habite les zones désertiques du continent américain. Dès les premières pages, le voyage dans cet univers est immédiat et intense. J’ai eu le sentiment d’avoir été tiré par le col et plongé au côté de ce braqueur au sang froid. Je n’ai pu reprendre mon souffle qu’une fois l’album refermé et posé sur ma table de nuit. L’action se centre autour d’une ville perdue au milieu de nulle part régie par une famille tyrannisant la population locale. Le dessin de Brüno génère une atmosphère malsaine et oppressante qui m’a procuré un vrai plaisir de lecteur. Je ne vous en dévoilerai pas davantage sur ce plan mais sachez que la tension ne diminue jamais.

Cet univers habite une intrigue haut de gamme. Initialement Tyler est embauché pour faire foirer un deal de drogue. Il doit récupérer la came. L’opération échoue et amène donc Tyler à se retrouver dans un trou du Texas avec la dope et pas un sou en poche. Il n’a plus de voiture et les autochtones n’aiment pas trop les étrangers. Les jalons sont posés pour un enchainement d’événements tous liés plus ou moins directement au tueur. Je n’ai pas l’intention de vous révéler les nombreux rebondissements qui agrémentent l’histoire. A la manière de Tyler, le lecteur n’a jamais le temps de se reposer. A chaque que tout semble s’arranger, un grain de sable enraye la machine fragile qu’est le quotidien de Cross. Le sang, la mort, la drogue, le sexe… Tous les ingrédients sont de sortie pour offrir un polar prenant.

Une ambiance ensorcelante et une trame captivante étaient déjà deux arguments de poids pour vous inciter à découvrir Tyler Cross. Mais les éloges ne s’arrêtent pas ici. Le scénario met en scène une galerie de personnages aux personnalités variées et travaillées. Tout d’abord le personnage principal est splendide. C’est un braqueur qui tue de sang froid. Il apparaît amoral. Et malgré cela, il m’a fasciné. A tout moment, j’étais à ses côtés souhaitant de tout cœur qu’il s’en sorte. Le côté monolithique du héros participe à son aura. Le travail graphique de Brüno fait de chacune de ses apparitions un moment fort. Toutes les rencontres qu’il fait au cours de ses pérégrinations sont également hautes en couleur. Il me semble inutile de vous en faire le listing. Par contre, je peux vous dire que j’ai été tour à tour touché, apeuré, dégouté. Certains protagonistes m’ont fait pitié d’autres m’ont fait froid dans le dos. Le spectre des émotions est large et cela rend la lecture particulièrement intense.

Au final, Tyler Cross est le chef d’œuvre que j’espérai. Le travail d’écriture des dialogues de Nury ajoute la cerise sur un gâteau déjà bien appétissant. Je ne peux que le conseiller à tous les lecteurs adeptes du genre ou plus généralement sensibles à l’univers du neuvième art. Vous ne regretterez pas le voyage !

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