Kickass 3, T2 : Le début de la fin – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kickass 3, T2 :  Le début de la fin
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Parution : Septembre 2014


La grande saga « Kick-Ass » se termine avec la parution de « Le début de la fin ». Cette deuxième partie conclut « Kick-Ass 3 », dernier chapitre des aventures de Dave Lizewski. Sa parution chez Panini Comics date de septembre dernier. La couverture présente « Kick-Ass » et « Hit Girl » armés et prêts à mener leur ultime combat. La quatrième de couverture propose le synopsis suivant : « Alors qu’on découvre comment Mindy est devenue Hit-Girl dans un long flash-back relatant sa transformation et son premier meurtre, tout se met en place pour l’ultime confrontation entre les Genovese et nos héros. Kick-Ass endosse son costume pour la dernière fois. Y laissera-t-il la peau ou triomphera-t-il de l’adversité ? »

Coups de pieu, décapitations et fusillades…

Ce nouvel ouvrage s’inscrit parfaitement dans la lignée des précédents. La violence transpire de chaque planche. C’est toujours aussi sanglant. John Romita Jr s’en donne à cœur joie. Il n’hésite pas à faire dans le trash. Les coups de pieu dans la tête, les décapitations, les fusillades… Rien n’est édulcoré. Les auteurs restent honnêtes avec leurs lecteurs. A contrario, la place occupée par ces scènes de violence empêche le scénario de développer une psychologie plus subtile chez ses personnages. Peut-être ne peut-on pas tout avoir…

Néanmoins, Mark Millar arrive à offrir un dénouement plutôt bien construit. Le flashback initial sur le passé de Hit-Girl nous fait tout de suite entrer dans le vif du sujet. Ce personnage est incontestablement l’atout majeur de la série. Même si Dave est attachant et possède son lot de qualité, Mindy est en tout point fascinante. Voir cette gamine être une reine de l’exécution sommaire sans émotion est à la fois transgressif, original et captivant. Nous arrivons presque à mettre de côté inconsciemment sa dimension amorale et violente. Elle est d’ailleurs le personnage central de ce dernier acte et cela participe au plaisir de notre lecture.

Kickass3-2bMalgré tout, Dave n’est pas oublié. Les auteurs arrivent sans mal à faire cohabiter deux héros assez différents. Dave a fortement évolué depuis notre première rencontre. Il est maintenant loin du jeune geek qui rêve d’être un vrai superhéros. Les épreuves l’ont fortement endurci et en ont fait quelqu’un de différent. Son courage, sa résistance, sa force se sont développés. La formation qu’il a subie de la part de Hit-Girl l’a rapproché du quotidien de ses idoles de comics. L’attrait majeur de son changement est la découverte des responsabilités et des drames qui accompagnent le quotidien d’un gentil qui s’attaque aux gros méchants. Sur ce plan, « Le début de la fin » montre bien l’issue irrémédiable de la loi du plus fort. Toute la trame accompagne la montée en puissance vers ce qui sera le dernier combat. La saga montre l’impossibilité de Dave à couper de ses démons et de mener une vie normale sans tuer tous ses ennemis.

Malgré le fait que les ingrédients utilisés soient les mêmes que lors des tomes précédents, la recette de celui-là fait naître des saveurs un petit peu différentes. A l’exception du premier épisode, « Kick-Ass » se résumait bien souvent à une catharsis de violence avec une dose d’humour et quelques gouttes dramatiques pour compléter. Ce dernier acte est plus posé. Il prend le temps de préparer le « au revoir » aux héros. L’atmosphère dégagée est particulière et distingue cette ultime aventure des précédentes.

Au final, « Le début de la fin » clôt correctement la série. Malgré les excès qui ont agrémenté le quotidien de Dave et Mindy, le dénouement de leur lutte contre le crime sous leurs masques est bien amené. Nous pouvons les quitter sans sentiment de frustration ou de gâchis. La fin ne révolutionne pas le genre mais conclut sans bâcler la saga. Les adeptes du genre sauront savourer le fait que les auteurs n’ont pas étiré leur filon jusqu’à épuisement. C’est une qualité à signaler…

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Note : 12/20

Kickass 3, T1 : Civil War – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kickass 3, T1 : Civil War
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Parution : Mai 2014


J’ai découvert l’univers de « Kick Ass » lors de la sortie de son adaptation dans les salles obscures il y a quatre ans. Ce film se démarquait dans l’univers dense des super héros pour plusieurs raisons. La première, dénoncée par bon nombre de critiques lors de sa sortie, était la violence qui transpirait de l’écran tout au long de la séance. L’idée de voir une gamine de treize ans trucider des mafieux à tout bout de champ et sans aucun état d’âme avait créé quelques malaises. La seconde concernait la nature même du héros. Il était un ado geek et transparent. Il n’avait ni pouvoirs, ni fortunes, ni revanches à assouvir. Il était juste fan de comics et rêver d’être un super héros. L’opus de Matthew Vaughn m’a enthousiasmé et m’a incité logiquement à partir à la découverte du bouquin qui l’a inspiré. Cette aventure est coécrite par Mark Millar et John Romita Jr. Les parutions américaines des méandres de Dave Lizewski sont éditées chez Panini Comics dans la collection 100% Fusion Comics. Depuis, je m’offre les différentes suites pour connaître le devenir de ce super-héros pas comme les autres et de son acolyte Hit Girl.

Dernièrement je me suis plongé dans « Kick Ass 3 ». Découpé en deux parties, ma critique d’aujourd’hui porte sur la première d’entre elles intitulée « Civil War ». Elle est apparue dans les librairies au mois de mai dernier. A l’image des opus précédents, elle se compose de cent vingt planches et regroupe les cinq épisodes américains initiaux de « Kick Ass 3 ». Le tome précédent s’était conclu par une bataille rangée entre les gentils et les méchants costumés. Cette guerre sanglante avait évidemment des conséquences pour nos deux héros. Dave avait poussé son ennemi historique et l’avait laissé dans la rue les os brisés. De son côté, Hit Girl avait été arrêté et s’apprêtait à passer une grande partie des années à venir derrière les barreaux. L’éditeur offre un résumé précis et concis des événements passés et permet ainsi de commencer la lecture avec des prérequis solides.

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Une introspection s’impose.

J’étais curieux de savoir quelle voie allait prendre l’intrigue. En effet, Hit Girl est emprisonné. Le grand méchant est hospitalisé pour quelques temps. La quête de Kick Ass semblait être terminée. La logique voulait qu’il entre dans une routine de ronde dans les rues de la ville avec ses collègues super héros pour aider la veuve et l’orphelin. Evidemment, la confrérie se fixe rapidement pour mission de délivrer leur mythique alliée en organisant son évasion. Mais le projet est de bien trop grande ampleur pour chacun d’entre eux et leur quête reste à l’état de mission. Finalement, l’essentiel de la trame se construit autour du personnage de Dave et l’introspection qu’il s’impose. Ses rêves de justicier existent toujours mais la dure réalité qu’il a vécue a tendance à lui rappeler l’attrait d’une vie plus classique. Dave rencontre l’amour et sa nouvelle relation cohabite difficilement avec ses nuits en costume. Même si ce dilemme n’est pas novateur, il est intéressant ici tant l’identification avec le héros est plus évident qu’avec un riche héritier ou un étudiant piqué par une araignée radioactive. Il s’agit, à mes yeux, de l’aspect le plus prenant de la lecture. On erre dans les pas d’un adolescent qui a été dépassé par les événements et qui essaie tant bien que mal de remettre sa vie à l’endroit sur des rails moins fragiles.

Kickass3bParallèlement, les auteurs font exister Hit Girl et Mother Fucker. La première gère de manière dictatoriale la prison et chacune de ses apparitions sont drôles tant elles sont démesurées et insensées. Une des forces de la saga est de rendre cohérent et crédible dans son univers ce personnage. On est plus choqué de voir une petite fille fumer une clope ou torturer un mafieux de passage. Sa part de l’histoire est incontestablement, par ses excès, la plus légère et celle qui utilise le plus l’humour. De son côté, les moments passés auprès de Mother Fucker semblent avoir pour objectif de reconstruire un monstre aux abois jusqu’alors. On sent la montée en puissance vers un affrontement final. Sans tout vous dévoiler, il faut savoir que le camp des méchants s’agrandit et se complexifie légèrement.

Concernant les dessins, ils sont dans la lignée du reste de la série. Je ne suis pas un grand fan du trait qui m’apparaît moins travaillé que dans certaines sagas plus classiques et européennes. Néanmoins, les personnages sont aisément assimilables et l’univers urbain dans lequel ils gravitent est crédible. La force du style de John Romita Jr est de faire gicler le sang et de montrer la violence avec éclats et sans aucun tabou. De ce fait, cet ouvrage n’est pas à mettre en toutes les mains. L’animalité des affrontements est montrée sans aucun filtre. Cela fait partie de l’identité de l’œuvre mais pourra légitimement en détourner certains lecteurs.

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Pour conclure, ce nouveau tome offre une suite honnête aux pérégrinations de Dave. La qualité est comparable à celle qui accompagnait la lecture des précédents albums. Nous pourrons toujours regretter que l’intrigue ne soit pas sublimée et ne prenne pas un nouvel envol plus enthousiasmant. La flamme est entretenue sans pour autant être ardemment alimentée. Il faudra s’en contenter…

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Note : 12/20

Kick-Ass 2, T1 : Restez groupés ! – Mark Millar & John Romita Jr.

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TItre : Kick-Ass 2, T1 : Restez groupés !
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr.
Parution : Juin 2012


« Kick-Ass 2 » est, comme son nom l’indique, la suite de « Kick-Ass ». J’avais découvert cet univers par son adaptation cinématographique. J’avais trouvé le film vraiment excellent et m’étais donc intéressant au comic qui l’avait inspiré. Même si le bouquin n’atteignait pas la qualité de son passage sur grand écran, j’étais suffisamment curieux pour m’intéresser aux nouvelles aventures du héros. L’ouvrage que je me suis offert regroupe les quatre premiers chapitres édités aux Etats-Unis. Composé d’une centaine de pages, le bouquin est édité chez Panini Comics dans la collection 100% Fusion Comics. D’un format comics classique, il est vendu pour un petit peu plus de onze euros et est apparu dans les rayons en juin dernier. Le scénario est l’œuvre de Mark Millar et les dessins de John Romita Jr.

Le premier tome nous avait permis de découvrir Dave, adolescent geek des plus classiques. Néanmoins, il décide de devenir superhéros sans pouvoir ni structure derrière lui. Il erre donc dans la rue costumé dans le but d’aider qui en aurait besoin. Mais quand on est un nerd et qu’on croise les méchants, on ramasse. Néanmoins, il obtient une popularité énorme quand une de ses interventions fait la une sur Youtube. Sa célébrité le met en contact avec Hit Girl et Big Daddy, deux superhéros qui ne rigolent pas. La première démantèlera dans le sang la mafia locale pendant que son père meurt de tortures. Mais Red Mist, ennemi juré de Kick-Ass rêve de vengeance…

La violence habite toutes les pages.

Cette suite débute de manière plutôt calme. Hit Girl essaie de devenir une fille de dix ans comme les autres. Kick-Ass rêve de voir une association de superhéros se former. Son souhait se réalise quand il est contacté par un groupe de vengeurs masqués. Ils sont prof, employé ou étudiant le jour. Mais la nuit ils deviennent Night-Bitch, Insect-Man ou le Colonel. Mais leur idéal prend du plomb dans l’aile quand réapparait Red Mist et sa clique. Je dois tout de suite vous préciser que ce bouquin ne s’adresse pas à tous les publics. La violence habite quasiment toutes les pages et le dessin se fait le devoir d’être particulièrement explicite. Il faut le savoir avant de s’y plonger. Les auteurs ne se fixent pas vraiment de limites dans le domaine.

Mais « Kick-Ass 2 » n’est pas uniquement un amas de trash, de gore et de violence. Je trouve que l’histoire est plutôt intéressante. Il n’est jamais évident d’offrir une suite à une intrigue qui n’en nécessitait pas forcément. On se laisse prendre par les différentes voies choisies par le scénariste. L’arrivé de Kick-Ass dans une guilde de superhéros, la difficulté pour Hit Girl pour être « normale », les rapports entre Dave et son père, le retour de Red Mist… Tout cela offre une lecture plutôt prenante. J’ai découvert la centaine de pages avec curiosité et empressement. La dernière page attise notre volonté de découvrir la suite au plus vite. La montée en intensité ne cesse tout au long de la narration. Les premières pages sont le calme qui précède une tempête qui ne cesse de grandir.

L’intérêt de Kick-Ass réside dans le fait qu’il est super héros qui n’est ni super ni héros. Il est un adolescent avec un costume. Il n’a que sa bonne volonté comme arme. Cela génère logiquement une empathie pour Dave. On s’identifie facilement à son quotidien puisqu’il n’a finalement rien qu’on ne peut avoir. Le fait qu’il traine tous les codes du loser le rend profondément sympathique. Contrairement à la version cinématographique, la jolie fille du lycée le déteste et ne lui parle pas. « Tout est bien qui finit bien » semble être bien peu adapté aux aventures de notre héros. Cela participe au plaisir de la lecture.

N’étant ni adepte ni connaisseur des comics, les dessins de John Romita Jr sont d’un genre différent de celui de mes lectures habituelles. La découverte n’est pas désagréable. Je trouve les pages très denses sur le plan des couleurs et des illustrations. On est loin du style épuré de certains auteurs. Les personnages sont très expressifs et excessifs. L’auteur se fait également plaisir dès que l’action est de sortie. Sa représentation de la violence ne laisse pas indemne. Je trouve que cela participe à l’atmosphère de la lecture quitte à générer un malaise à certains moments.

En conclusion, cet ouvrage offre une suite honorable à l’œuvre de départ. Je me suis laissé prendre dans l’histoire sans chercher pour autant à me montrer très exigeant avec une série que je trouve divertissante sans être mémorable. Il répondra aux adeptes des lecteurs curieux de connaitre la suite des aventures de Dave. Je suis d’ailleurs curieux de découvrir le second tome de « Kick-Ass 2 » pour connaitre le dénouement de cette histoire aux tendances apocalyptiques…

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Note 12/20

Kick Ass, T1 : Le Premier Vrai Super-Héros – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kick Ass, T1 : Le Premier Vrai Super Héros
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr.
Parution : Mars 2010


En 2010 sortait le film « Kick Ass ». A force d’entendre des critiques élogieuses sur le film, puis sur le comics, j’ai décidé de lire l’œuvre de Mark Millar et John Romita Jr. Kick-Ass est le « premier vrai super héros » au sens où il pourrait vraiment exister. Pas de super pouvoir, de batmobile ou autre gadgets. Alors évidemment, quand on est un « vrai » super-héros, ça fait mal…

Dave est un ado très ordinaire. Si ce n’est la mort de sa mère quand il avait 14 ans. Mais cette mort n’est même pas due à un baron du crime, mais à des raisons médicales. Pendant les premières pages, on apprend finalement que Dave est tellement normal qu’il n’a aucune raison d’être un super héros. Mais il va quand bien même décider de s’habiller d’une combinaison de plongée et d’arpenter les rues la nuit pour combattre le crime…

« Kick-Ass » se base sur le fait que Dave n’étant pas extraordinaire, il souffre énormément de ses blessures. Même psychologiquement, il a peur de se retrouver enfermé en prison pour meurtres. A chacune de ses sorties, il se convainc donc de ne plus recommencer, mais l’appel de la rue est plus fort. Si bien que pour bien appuyer son propos, « Kick-Ass » est particulièrement violent et gore. La première scène où apparaît Dave, il est soumis à la gégène. Des gerbes de sang éclaboussent toutes les scènes d’action. Cette surabondance de gore est assez impressionnante, même pour un comics. Il y en a tant que ça en devient presque complaisant.

Un super-héros sans pouvoir.

Le thème de départ est plutôt intéressant : que serait un super-héros sans pouvoir ? Cependant, rapidement, une fois le constat de départ posé, on tourne un peu en rond. Sans surprise, il faut l’arrivée d’autres personnages (Hit Girl et Big Daddy, beaucoup plus efficaces que Kick-Ass) pour relancer l’intérêt de l’histoire et donner envie de lire le deuxième tome.

Au niveau du dessin, il n’y a pas grand chose à redire. Le trait est dynamique, fluide et très lisible. Les cases sont souvent très grandes, si bien que le tout se lit assez vite. Le sang est rapidement omniprésent dans les scènes d’action et la violence très visible (un homme se voit couper le crâne dans le sens de la longueur, un autre est broyé dans sa voiture…). Le dessin est vraiment dans son époque : on ne suggère pas, on montre.

J’ai été très gêné sur un point de « Kick Ass » : la façon dont les auteurs appuient sur la banalité de Dave au début m’ont vraiment fait tiquer. Ils s’arrangent pour le rendre le plus « normal » possible. Il déclare même qu’il n’a « rien de particulier ». L’ajout ensuite de références qui parleront aux ados (il regarde Scrubs, Heroes, écoute Stereophonics…) me font penser que les auteurs ont voulu vraiment pousser le processus d’identification à fond pour cette tranche d’âge. Le fait que Dave « pirate les séries sur internet et regarde des sites porno » vont également dans ce sens. N’étant pas dans la cible, j’ai eu l’impression de ne pas être prévu pour ce comics.

J’ai été assez déçu par cette BD. Elle a tout selon moi du pétard mouillé : une bonne idée de base qui tombe bien dans de la violence gratuite et démonstrative. Je pense qu’il y avait matière à faire mieux. Kick-Ass se lit donc plutôt bien mais il lui manque peut-être un peu plus d’humour (ou de noirceur) pour passer au niveau supérieur.

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Note : 10/20