Robinsons, père et fils


Titre : Robinsons, père et fils
Scénariste : Didier Tronchet
Dessinateur : Didier Tronchet
Parution : Avril 2019


Tronchet est un auteur qui m’a toujours intéressé. Je trouve qu’il possède un univers personnel à nul autre pareil. Je jette toujours un coup d’œil sur ses nouvelles parutions lorsque j’ai le plaisir de les croiser en rayon. Le titre Robinson père et fils m’a rapidement intrigué. Cette curiosité éveillée couplée à des critiques élogieuses ont rapidement fini de me convaincre : il fallait que je m’offre cet album.

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Le guide du mauvais père, T3

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Titre : Le guide du mauvais père, T3
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Janvier 2015


Après avoir obtenu le fauve d’or pour ses carnets de voyage (l’aboutissement étant Les Chroniques de Jérusalem), Guy Delisle s’est lancé dans une série bien moins sérieuse retraçant son quotidien d’homme au foyer qui s’occupe de ses deux enfants. Le tout est publié chez Shampooing, au format manga noir et blanc.

Le livre reprend des saynètes entre le père et son fils ou le père et sa fille. Le tout est essentiellement basé sur des dialogues où Guy Delisle est en décalage avec la personne qu’il a en face. Soit il tente des techniques d’éducation fumeuse, soit il traite ses enfants comme des adultes. La plupart du temps, il fait preuve de beaucoup mauvaise foi, d’où le titre de l’ouvrage !

On attend avec impatience une intégrale.

LeGuideDuMauvaisPere3aDans ce troisième tome, Guy Delisle ne faiblit pas. Les scènes sont drôles, toutes réussies et les dialogues truculents. Même si la mécanique est bien huilée, c’est un véritable plaisir de lecture. Hélas, le fait que seulement deux dessins (voire un seul) soient imprimés par page fait que l’ouvrage se lit très vite et on reste immanquablement sur sa faim. Comme pour les précédents, c’est le format choisi par l’éditeur pour ces recueils de blog qui est à blâmer. Tout ça se lit trop vite. À 10 euros le livre, on préférerait une intégrale plutôt que trois petits bouquins, quitte à avoir un livre plus grand ou plus épais.

Du coup, le dessin de Guy Delisle, plutôt agréable dans ses carnets de voyage, paraît ici plus limité, presque flemmard. Très peu de décors, des personnages statiques… C’est très limité, même si c’est efficace. Alors ce qui passe sur écran passe beaucoup moins sur papier. Clairement, des petites scènes animées et dialoguées seraient l’idéal. Le passé de Guy Delisle dans l’animation peut-il nous faire rêver ?

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Comme pour beaucoup d’ouvrages de cette collection, on ne peut qu’être rebuté devant la rapidité de lecture et l’aspect des dessins vite faits, en copier-coller. Malgré tout, il ne faut pas que cela cache l’humour percutant de l’auteur et la qualité constante de ses saynètes. Bref, un livre parfait à prendre en bibliothèque ou à se faire prêter. Pour l’acheter, c’est à vous de voir.

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Le guide du mauvais père, T1

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Titre : Le guide du mauvais père, T1
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Janvier 2013


Guy Delisle est un auteur canadien qui s’est fait connaître dans le petit monde de la bande-dessinée par ses récits de voyage dans des pays tous plus intéressants les uns que les autres. Il a atteint la consécration avec « Chroniques de Jérusalem », auréolé d’un Fauve d’Or au Festival International de la Bande-Dessinée d’Angoulême en 2012. Fort de cette reconnaissance, il décide alors de mettre en pause ses récits de voyages pour proposer « Le guide du mauvais père », un ouvrage autobiographique bien plus léger. Le tout paraît chez Shampooing, dans un format manga. Cela pèse quand même 190 pages pour une dizaine d’euros.

Ce qui marque d’emblée est l’aspect bloguesque de l’ensemble. On est dans la pure anecdote père/enfant dessiné avec un trait simple et sans fioritures. Ainsi, les « cases » sont nombreuses, les blancs importants. Tout se passe donc essentiellement dans le dialogue (et les silences qui en font partie). Le tout en lien avec son fils (l’aîné) et sa fille (plus jeune).

Un auteur attendu au tournant

J’avoue que j’attendais un peu Delisle au tournant. Ses livres ayant une part d’intérêt non-négligeable liée au côté documentaire, j’étais un peu curieux de voir ce que pouvait donner un ouvrage purement humoristique. Force est de constater que c’est plutôt réussi. Même si le thème du père indigne et cynique n’est pas nouveau, l’auteur possède un vrai talent dans les réparties et les situations. Quant à savoir où est la part de vrai là-dedans… Les anecdotes font donc mouche, les chutes sont drôles et, chose à signaler, les dialogues aussi. Les situations sont souvent assez longues, même si le format du livre donne des impressions de longueur un peu biaisées.

Cependant, force est de constater que le livre se lit un peu vite, et ce malgré les 190 pages. Le dessin très simple, les nombreux silences, le fait qu’il n’y ait en moyenne que deux dessins par page donnent un rythme de lecture bien trop soutenu. Et la frustration guette à la fin de l’ouvrage. Pas étonnant qu’un tome deux soit sorti depuis. On atteint un peu la limite de ces livres typés blog. En recueil, ce n’est pas forcément toujours adapté. Le même sentiment m’avait touché lorsque j’avais découvert les recueils de Bastien Vivès dans la même collection. Certes, chaque livre n’est pas bien cher, mais l’ensemble est excessif.

Au final, ce « Guide du mauvais père » montre que Guy Delisle est tout à fait capable de séduire sans le background d’un pays exotique. Son humour fait mouche et la lecture est un vrai plaisir. Cependant, à 10 euros le bouquin, vous risquez de rester un peu sur votre faim à la fermeture de l’ouvrage. A vous de voir.

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De père en FIV – William Roy

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Titre : De père en FIV
Scénariste : William Roy
Dessinateur : William Roy
Parution : Juin 2014


Le livre témoignage est une forme d’autobiographie de plus en plus utilisé. Alors quand cela touche un sujet de société, difficile de ne pas être un tant soit peu intéressé. William Roy se découvre stérile et doit se lancer dans la difficile épreuve de la fécondation in vitro, ou FIV pour les intimes. Le tout est paru aux éditions de la Boîte à Bulles, dans la collection Contre Cœur, pour un total de plus de 150 pages.

Lorsque l’on propose un témoignage sur un sujet difficile, il faut savoir se découvrir. Ici, William Roy nous présente sa stérilité (ou oligoasthénotératozoospermie), qui le touche dans sa virilité. De plus, être la personne de sa famille qui coupe la lignée le frappe durement. Mais pas de panique : de nos jours, la FIV existe et permet aux couples en difficulté d’avoir un enfant quand bien même.

Une autobiographique qui manque cruellement d’empathie.

DePereEnFIV2On découvre donc toutes les étapes que l’on peut imaginer : comment William apprend la nouvelle, comment il la vit, comment il l’annonce à ses proches, comment se passent les analyses, puis les FIV, etc. En cela, l’histoire manque un peu de surprise. Tout est très classique et on n’apprend finalement pas beaucoup de chose. Le tout se lit rapidement, entre passages intimes et passages didactiques. La narration hésite d’ailleurs entre le documentaire et le récit intimiste. À ne pas faire de choix, il perd en force.

Ce qui est le plus gênant est certainement le manque d’émotion qui se dégage de l’ensemble. Les moments difficiles existent, se veulent puissants, mais ça ne fonctionne pas vraiment (pour ceux qui ne l’ont pas vécu bien entendu. Pour les autres, cela doit être différent). Tout est trop convenu, cela manque de personnalité pour créer une empathie supplémentaire pour les personnages. Et quand au bout de 120 pages un médecin demande (enfin !) à sa femme d’arrêter de fumer pour enfanter, on croit rêver. Le détail est certainement « vrai », mais il a bien du être abordé bien. Cela laisse le lecteur dubitatif.

Ce manque d’émotion vient certainement du dessin, un peu grossier. Très inégal, il manque d’expressivité. Il n’est pas évident de dessiner des gens qui passent leur temps devant des médecins, mais les personnages sont trop froids pour un sujet pareil. De même, l’utilisation de la bichromie est très inégale. On est plus ou moins sur « une couleur = une scène » mais parfois d’autres couleurs sont ajoutées sans que l’on comprenne pourquoi.

Le trait épais de William Roy serait moins gênant si l’auteur ne prenait pas le soin, par moments, de nous dessiner des décors très précis. Ces derniers tombent comme un cheveu sur la soupe, modifiant le graphisme général d’une planche ou d’une case, sans que l’on comprenne pourquoi. Alors que les décors sont habituellement suggérés ou à peine esquissé (ce qui est plutôt adapté), certaines cases semblent avoir été décalquées. Un choix peu pertinent pour le coup.

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« De père en FIV » est un témoignage intéressant à défaut d’être vraiment touchant. Si ce livre ne parlait pas d’un sujet fort (qui plus est sous forme d’autobiographie), son inconstance tant narrative que graphique sauterait aux yeux. Alors on lit le livre d’une traite, s’intéressant à la vie de ce couple en se demandant s’ils parviendront à avoir un enfant. Mais c’est tout.

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