Mille tempêtes

MilleTempetes


Titre : Mille tempêtes
Scénariste : Tony Sandoval
Dessinateur : Tony Sandoval
Parution : Juin 2015


Avec « Doomboy », Tony Sandoval avait su toucher son public et les critiques de tout bord. Un graphisme reconnaissable immédiatement et une histoire des plus touchantes lui avait permis d’obtenir un succès bien mérité. De retour aujourd’hui avec « Mille tempêtes », l’auteur reste sur ses sujets de prédilection : l’adolescence et le fantastique. Le tout est édité chez Paquet pour un total de 130 pages.

Lisa est une jeune fille à l’aube de l’adolescence. Orpheline de mère, elle va accidentellement passer dans un monde parallèle et en ramener un objet, ouvrant une brèche à des bestioles et monstres de tout genre…

Des adolescents et des monstres.

MilleTempetes2Outre la dose de fantastique qui habite ses ouvrages, Tony Sandoval semble obsédé par la période de l’adolescente et de ses exclus. La marginalité et la violence du rejet sont au centre de ses œuvres. En décalage avec les jeunes de son âge, Lisa est persécutée. Cela donne des scènes d’une rare violence typique de cet âge ingrat. Mais au-delà de cet aspect sociétal, c’est le fantastique qui englobe le tout. Lisa est accusée d’être une sorcière et elle devra en effet mener un combat contre des forces d’un autre monde.

Le récit de « Mille tempêtes » manque clairement de lisibilité. Si dans d’autres ouvrages le lien entre les récits fantastiques et adolescents sont évidents, c’est moins le cas dans cet ouvrage. On a plutôt l’impression de lire deux histoires en parallèle. C’est une vraie déception en lecture. Si on retrouve la patte de l’auteur, un peu de clarté dans la narration n’aurait pas fait de mal. On pense notamment à l’arrivée du père, un peu tardive façon deus ex machina.

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Graphiquement, en revanche, le plaisir est total. Le style personnel de Tony Sandoval se reconnaît au premier coup d’œil. Pourtant, l’auteur multiplie les techniques pour notre plus grand plaisir. Démarrant avec un style épuré sans encrage à l’aquarelle,  le récit adopte alors un style plus conventionnel (case rectangulaire, colorisation en aplats numériques, encrage…). Des allers-retours sont alors fréquents entre les techniques, la plupart du temps dictés par l’histoire (comme pour les changements de mondes par exemple). Il est dommage que certains changements graphiques laissent un peu dubitatif par leur intérêt. Quoi qu’il en soit, le trait est toujours très beau et personnel. Tony Sandoval est l’un des dessinateurs qui me marque le plus actuellement par son univers original et reconnaissable entre mille.

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Une petite déception pour ce « Mille tempêtes ». Si le graphisme est puissant et certaines planches admirablement pensées, le fil rouge de l’histoire reste un peu confus, même si les relectures apportent un peu de sens à ce combat fantastique d’un autre monde.

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