ChĂąteau de sable – Frederik Peeters & Pierre-Oscar LĂ©vy

ChĂąteauDeSable


Titre : ChĂąteau de sable
Scénariste : Pierre-Oscar Lévy
Dessinateur : Frederik Peeters
Parution : Septembre 2009


J’ai dĂ©couvert Frederik Peeters par sa sĂ©rie « Aama » oĂč il officiait seul comme scĂ©nariste et dessinateur. CharmĂ© par son dessin inventif et dynamique, j’avais envie de dĂ©couvrir d’autres ouvrages de cet auteur. C’est chose faite avec « ChĂąteau de sable », scĂ©narisĂ© par Pierre Oscar-LĂ©vy, qui part un instant du cinĂ©ma pour faire un incursion dans la bande-dessinĂ©e. Ce one-shot d’une centaine de pages est publiĂ© chez Atrabile.

On est en Ă©tĂ©. Il fait chaud. Au bord d’une petite crique, des familles viennent profiter de la mer (et accessoirement, rĂąlent de voir qu’elles ne sont pas les seules Ă  connaĂźtre cette crique !). Mais voilĂ  que l’on retrouve une jeune femme morte. Or, un AlgĂ©rien traĂźne dans les parages, sans que l’on comprenne bien ce qu’il fait ici


Des ĂȘtres humains face Ă  des questions existentielles.

ChĂąteauDeSable1Curieux livre que ce « ChĂąteau de sable ». FormĂ© autour d’un huis clos trĂšs thĂ©Ăątral, il bascule rapidement dans le fantastique. Au-delĂ  de cet aspect, c’est avant tout des ĂȘtres humains qui sont placĂ©s devant des questions existentielles. Difficile d’en rĂ©vĂ©ler plus sans gĂącher la surprise
 MalgrĂ© le nombre de personnages importants, les auteurs les dĂ©veloppent suffisamment pour enrichir le propos et amener de nombreux points de vue. Tous les Ăąges, professions et caractĂšres semblent reprĂ©sentĂ©s.

L’aspect humain est une chose, mais ce qui nous prend avant tout est le suspense. La montĂ©e en tension est remarquablement menĂ©e. On est vraiment pris dans l’histoire et on dĂ©vore les pages Ă  toute vitesse. En cela, l’album est remarquablement gĂ©rĂ©. Les rĂ©vĂ©lations sont donnĂ©es avec parcimonie. Une belle gestion du suspense !

Concernant le dessin, Frederik Peeters propose des personnages affirmĂ©s, aux traits aisĂ©ment reconnaissables. Son trait au pinceau est d’une grande beautĂ© et le noir et blanc lui rend honneur tant les cases sont pleine de matiĂšre. La reprĂ©sentation de la chaleur et de tant de personnages aux Ăąges et corpulence diffĂ©rentes force le respect. Un grand dessinateur, s’il Ă©tait encore besoin de le dire.

ChĂąteauDeSable2

« ChĂąteau de sable » est un trĂšs beau one-shot. Remarquablement dessinĂ©, dotĂ© d’une narration aux petits oignons et d’un suspense implacable, il ne vous laissera pas indiffĂ©rent.

avatar_belz_jol

Note : 16/20

Like a steak machine – Fabcaro

likeasteakmachine


Titre : Like a Steak Machine
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Septembre 2009


Aujourd’hui, nombreux sont les auteurs Ă  se lancer dans l’autobiographie. Fabcaro n’échappe Ă  la rĂšgle. Je le connaissais alors pour « Amour, Passion et CX Diesel » (au scĂ©nario) et « Jean-Louis et son encyclopĂ©die », des ouvrages 100% humouristiques. Avec « Le steak hĂąchĂ© de DamoclĂšs » et « Droit dans le mĂ»r » (aux Ă©ditions de La CafĂ©tiĂšre), il se prĂ©sentait comme quelqu’un de complĂštement nĂ©vrosĂ©, avec des problĂšmes de communication et de sociabilitĂ© trĂšs limitĂ©e. Bref, un personnage trĂšs loin de ce que l’on peut imaginer d’un auteur humoristique. Avec « Like a steak machine », Fabcaro reprend son processus introspectif. Douloureux souvenirs


Le principe de « Like a steak machine » est dĂ©crit dĂšs la premiĂšre planche. Ici, une chanson sert de base Ă  chaque planche. Chaque morceau rappelle un Ă©vĂšnement passé : un premier concert, une nuit blanche, une rupture ou n’importe quoi d’autre. Chaque planche raconte une anecdote. Si bien que l’ouvrage est beaucoup plus orientĂ© « souvenir » qu’ « analyse ».

Des anecdotes musicales pleine d’autodĂ©rision.

Le thĂšme Ă©tant les souvenirs par la musique, on retrouve ainsi pas mal d’anecdotes musicales (notamment les concerts). Mais surtout, l’aspect introspectif est beaucoup moins fort, ce qui en fait un ouvrage plus lĂ©ger que les prĂ©cĂ©dents. L’humour est toujours fortement prĂ©sent, avec une bonne dose d’autodĂ©rision.

Il y a Ă©galement un petit cĂŽtĂ© dĂ©suet et nostalgique pas dĂ©sagrĂ©able dans cet ouvrage. Raconter des souvenirs n’apporte pas toujours cet aspect-lĂ  mais ici on reconnaĂźt l’époque sans peine. En effet, les citations de chansons, groupes et artistes sont autant de repĂšres (ou pas justement !) dissĂ©minĂ©s dans chaque page. Cet aspect marquĂ© dans une Ă©poque m’a rappelĂ© de loin « Le Petit Christian » de Blutch.

Je ne cacherais pas que cet ouvrage est moins fort que les deux prĂ©cĂ©dents. Le fait qu’il se construise sur des anecdotes de jeunesse le rend moins original. Il n’est donc pas rare de lire certains souvenirs quasiment Ă  l’identique d’autres artistes. La force de Fabcaro tient avant de sa capacitĂ© Ă  mettre de l’humour et de l’autodĂ©rision partout.

Et cet humour est fortement appuyĂ© par le trait de l’auteur. En effet, ces personnages sont trĂšs expressifs (bien que moins « cartoons » que dans d’autres de ses BDs), notamment son alter-Ă©go. Le trait relĂąchĂ©, en noir et blanc, est trĂšs agrĂ©able et lisible. Je le prĂ©fĂšre de loin Ă  son dessin « cartoon ».

Au final, « Like a steak machine » est peut-ĂȘtre l’ouvrage autobiographique de Fabcaro le moins original, mais aussi clairement le plus accessible. Moins axĂ© sur ses nĂ©vroses, le livre permet au lecteur de beaucoup plus s’identifier au personnage. Tout dĂ©pendra donc de ce que vous recherchez !

avatar_belz_jolNote : 16/20

L’infiniment moyen – Fabcaro

linfinimentmoyen


Titre : L’infiniment Moyen
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Avril 2011


Dans « L’infiniment moyen », Didier Tronchet dit dans sa prĂ©face que Fabcaro « met beaucoup d’application Ă  ne pas ĂȘtre connu ».Et c’est bien dommage, car Fabcaro a du talent Ă  revendre ! « L’infiniment moyen » est un recueil de planches dĂ©jĂ  parues entre 2003 et 2011, notamment dans Psikopat, Bedaine et CQFD. Un florilĂšge sur 8 ans de dessin, on pourrait craindre un ensemble disparate. Heureusement, ce n’est pas du tout le cas.

« L’infiniment moyen » comporte trois types de planches. Les premiĂšres sont muettes et la chute est souvent un contre-pied complĂštement absurde. Les deuxiĂšmes sont plus classiques, avec dialogues et chutes finales (oĂč l’auteur se met parfois en scĂšne). Enfin, quelques illustrations complĂštent le tableau. Le tout est Ă©videmment entiĂšrement humoristique.

Un humour oscillant entre humour classique et humour franchement glauque.

La variation des situations et des personnages peut ĂȘtre pris comme un dĂ©faut et pourtant il est aussi rĂ©vĂ©lateur de la capacitĂ© de Fabcaro Ă  faire des blagues en crĂ©ant un contexte rapidement. Pas d’univers sur lequel se reposer, pas de blagues rĂ©currentes, uniquement de l’instantanĂ©. Et force est de constater que le tout est trĂšs drĂŽle, oscillant entre le classique et le franchement glauque. Il y en a pour tous les goĂ»ts.

Je tiens Ă  fĂ©liciter les personnes qui ont participĂ© Ă  la maquette de cet ouvrage. En effet, les diffĂ©rents types de planches sont parfaitement Ă©quilibrĂ©s entre illustration, muet et parlant. On croirait presque que c’est un ouvrage dessinĂ© pour l’occasion. On dĂ©couvre ainsi un Fabcaro possĂ©dant un vĂ©ritable univers, une ambiance pleine d’humour noir et dĂ©calĂ©. On est souvent surpris et les rires sont frĂ©quents lors de la lecture. Encore une fois, Fabcaro confirme tout le bien que je pense de lui.

Le style graphique de l’auteur est toujours aussi sympathique. Le trait est dynamique, tout en noir et blanc. C’est un vrai plaisir. Une mention spĂ©ciale est Ă  accorder aux visages qui semblent toujours sur la brĂšche, que ce soit d’angoisse, de colĂšre ou de dĂ©sespoir. Les personnages ne semblent jamais sereins (et ceux qui semblent heureux sont source d’angoisse pour les autres). Cela participe fortement Ă  l’ambiance noire qui se dĂ©gage des planches.

Au final, « L’infiniment moyen » est un recueil des plus rĂ©ussis. Certes, ce n’est peut-ĂȘtre pas le meilleur moyen de dĂ©couvrir Fabcaro, mais il comblera sans peine les adeptes de l’auteur et les lecteurs amateurs d’humour grinçant.

avatar_belz_jol

Note : 15/20

Le chien qui louche – Etienne Davodeau

LeChienQuiLouche


Titre : Le chien qui louche
Scénariste : Etienne Davodeau
Dessinateur : Etienne Davodeau
Parution : Octobre 2013


 Etant un fervent et rĂ©gulier visiteur du Louvre, j’aime lire la collection qui y est consacrĂ© chez Futuropolis en partenariat avec les instances du MusĂ©e. Faisant appel Ă  de (trĂšs) grands noms de la bande-dessinĂ©e, cela reste hĂ©las souvent des Ɠuvres de commande oĂč les bĂ©dĂ©astes peinent Ă  pleinement s’accomplir. J’avais confiance en Etienne Davodeau. Ce dernier aborde le point de vue d’un gardien de musĂ©e
 Le tout pĂšse quand mĂȘme 134 pages.

Fabien est donc agent de surveillance au Louvre. Pour la premiĂšre fois, il rencontre sa belle-famille, dont les deux frĂšres et le pĂšre sont peu commodes et trĂšs beaufs, Ă  la tĂȘte d’une entreprise de vente de meubles. Mais un aĂŻeul a Ă©tĂ© peintre au cours du XIXĂšme siĂšcle. On n’a gardĂ© de lui qu’une toile d’un chien qui louche. Ce tableau est Ă©videmment une croĂ»te sans intĂ©rĂȘt. Mais Fabien doit essayer de la faire entrer au Louvre.

LeChienQuiLouche2Etienne Davodeau apporte vraiment sa patte au thĂšme. Ainsi, il pose la question de la lĂ©gitimitĂ© de la prĂ©sence d’une Ɠuvre au Louvre. Qui dĂ©cide, comment et pourquoi ? Il amĂšne aussi par la famille trĂšs beauf le problĂšme de la vision de la culture par certaines personnes. On voit ainsi des gens toucher les Ɠuvres et ne pas les respecter du tout. Quant Ă  la culture, clairement, ils n’y comprennent rien, reprochant la nuditĂ© des statues et faisant des remarques complĂštement dĂ©placĂ©es et dĂ©calĂ©es sur ce qu’ils voient.

Dialogues truculents et burlesque.

HĂ©las ces rĂ©flexions ne vont pas bien loin et l’histoire part finalement dans l’absurde, voire le burlesque une fois l’apparition de la curieuse RĂ©publique du Louvre. Le soufflet retombe et Ă  la fermeture de l’ouvrage, on se demande si l’auteur n’aurait pas pu aller plus loin, surtout avec une si abondante pagination. MalgrĂ© tout, la galerie de personnages est plaisante et certains dialogues truculents. Etienne Davodeau appose ton style, mais sans rĂ©ellement arriver Ă  s’approprier le sujet. C’est certainement un choix de ne pas vouloir intellectualiser trop fortement le propos.

Concernant le dessin, c’est du beau travail. Le trait dynamique est parfaitement mis en valeur par le lavis. La narration est fluide et agrĂ©able. L’auteur n’est pas n’importe qui, cela ressent tout de suite ! Et alors que le livre parle avant tout d’une peinture, c’est bien les sculptures du Louvre qui obsĂšdent Davodeau qui les dessine Ă  tort et Ă  travers. On reconnaĂźt sans peine les Ɠuvres, mais du coup le parallĂšle entre les sculptures et la peinture du chien qui louche ne se fait pas. C’est dommage, on passe peut-ĂȘtre Ă  cĂŽtĂ© de quelque chose d’intĂ©ressant.

LeChienQuiLouche1

« Le chien qui louche » est un peu inĂ©gal. Si certaines scĂšnes et dialogues sont formidables (lorsque les provinciaux dĂ©couvrent qu’il y a des meubles en exposition au Louvre par exemple), mais le sens gĂ©nĂ©ral de l’ouvrage manque un peu de substance et de rĂ©flexion. A la fermeture du livre, on a l’impression que l’auteur n’est pas allĂ© au bout de sa dĂ©marche. Dommage.

avatar_belz_jol

Note : 12/20

L’Album de l’AnnĂ©e – Fabcaro

lalbumdelannee


Titre : L’Album de l’AnnĂ©e
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : FĂ©vrier 2011


Il existe un exercice classique chez les auteurs de BD, c’est de rĂ©aliser un dessin par jour pendant un an. Nombreux sont ceux Ă  s’y essayer (notamment depuis l’avĂšnement des blogs BD), mais peu sont ceux qui vont au bout. Mais si faire ses 365 dessins est un but, un autre objectif est Ă©videmment de leur donner un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt. Et pour ça, il faut un vĂ©ritable talent ! Ce talent, Fabcaro l’a sans aucun doute. Alors que vaut son ouvrage « L’album de l’annĂ©e », regroupant 365 dessins retraçant une annĂ©e de sa vie ?

Cet ouvrage, publiĂ© aux Ă©ditions de La CafetiĂšre, fait 53 pages, comme le nombre de semaines dans une annĂ©e. Intelligemment, l’ouvrage est dĂ©coupĂ© comme un agenda. On a droit au numĂ©ro de la semaine, les dates, un petit dessin de Fabcaro Ă  son bureau pour dessiner et une citation (par exemple : « Avril sous les eaux, Tintin au Congo »). VoilĂ  pour l’habillage. Mine de rien, cette prĂ©sentation a un vrai sens et augmente l’intĂ©rĂȘt de l’ouvrage. Outre les citations, les petits dessins forment Ă  eux seuls une petite histoire et mĂ©ritent une seconde lecture
 En plus de cet en-tĂȘte, on retrouve donc Ă  chaque fois sept dessins. En gros, un descriptif rapide (« je boucle mon album « Jean-Louis » sur le rotules) et un dessin qui l’illustre (Fabcaro, Ă©croulĂ© sur son bureau, essaye en vain d’ouvrir une biĂšre pour fĂȘter ça).

Des running-gags à trois mois d’intervalle

Il est Ă©vident qu’avec ce genre d’ouvrage, chaque illustration ne possĂšde pas un intĂ©rĂȘt Ă©norme et tout n’est pas drĂŽle. L’important est que l’auteur parvienne Ă  faire rire rĂ©guliĂšrement. Mission rĂ©ussie ! Fabcaro parvient rĂ©guliĂšrement Ă  nous faire sourire et rire avec son humour tout en autodĂ©rision. Or, ce n’est pas Ă©vident car Ă  certains moments, il n’a vraiment rien Ă  raconter ! Il utilise alors l’intĂ©rĂȘt d’un dessin par jour pour amener une rĂ©pĂ©tition bienvenue
 D’ailleurs, il est impressionnant de voir comme le projet est remarquablement gĂ©rĂ© sur une telle durĂ©e. Fabcaro parvient Ă  mettre des gags de rĂ©pĂ©tition Ă  trois mois d’intervalle
 Du grand art !

Evidemment, l’aspect autobiographique est essentiel ici. Les nĂ©vroses de Fabcaro sont d’autant plus visibles (il se prĂ©sente comme hypocondriaque). Cependant, ce qui change avec ses autres ouvrages autobiographiques, c’est que certains Ă©vĂšnements dramatiques arrivent pendant cette annĂ©e 2009. Au point que l’auteur se demande s’il doit continuer l’ouvrage. On le sent particuliĂšrement angoissĂ©, voire dĂ©primĂ© et on le voit lutter pour poursuivre sa bande-dessinĂ©e. Cela donne un aspect touchant, diffĂ©rent de l’autodĂ©rision habituelle.

C’est aussi l’occasion d’apprĂ©hender la vie d’un artiste auteur de bande-dessinĂ©e. Fabcaro y parle beaucoup de son travail (hĂ©sitations, nouveaux projets, angoisses, bouclages, etc). Pour ceux qui s’y intĂ©ressent un minimum, c’est trĂšs intĂ©ressant par exemple de voir que Fabcaro dĂ©clare avoir un « style de merde tout figé », ou encore qu’il dĂ©teste faire les couleurs


Graphiquement, c’est impeccable. Les dessins sont imprimĂ©s petit mais ne posent pas de problĂšme de lecture. On retrouve le trait de Fabcaro, noir et blanc et relĂąchĂ©. Evidemment, comme tout est petit, les dĂ©cors et dĂ©tails sont rares. Mais avec peu, Fabcaro sait renforcer son propos avec un dessin toujours expressif.

Si « L’album de l’annĂ©e » n’est pas l’album de l’annĂ©e, il est une preuve de plus que Fabcaro est un auteur de grand talent. Cet ouvrage se dĂ©vore de la premiĂšre Ă  la derniĂšre page sans jamais lasser. Pour les fans de l’auteur, c’est un livre Ă  ne pas manquer. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Fabcaro, je vous conseille de dĂ©marrer par ses premiĂšres autobiographies.

avatar_belz_jol

Note : 15/20

Jours de gloire – Fabcaro

JoursDeGloire


Titre : Jours de gloire
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Septembre 2013


Fabcaro est un auteur que j’adore. Son humour, absurde, est facilement reconnaissable et fait mouche Ă  chaque fois. Quand je suis tombĂ© sur « Jours de gloire », un recueil de strips parus chez Altercomics, je n’ai pas pu y rĂ©sister. Et pourtant le prix de 13€ pour une cinquantaine de strips m’avait fait un peu tiquer. Mais quand on aime, on ne compte pas


Le strip est une des spĂ©cialitĂ©s de Fabcaro. Du moins le gag Ă  chute absurde ! On le retrouve dans nombre de ses livres (« Z comme Don Diego », « On n’est pas lĂ  pour rĂ©ussir », « Amour, Passion & CX Diesel », etc.). C’est Ă©galement le cas ici. La diffĂ©rence, c’est qu’il n’y a pas rĂ©ellement de contexte, alors que les prĂ©cĂ©dents bouquins citĂ©s concernaient Zorro, les auteurs BD ou la parodie de sĂ©rie tĂ©lĂ©. Du coup, on perd beaucoup sans univers. Le redondance Ă©tant une des qualitĂ©s de l’humour de Fabcaro, il perd ici de son efficacitĂ©. Son hĂ©ros (ou plutĂŽt antihĂ©ros) est trop impersonnel. Dommage.

Un recueil un peu léger.

Cependant, l’humour absurde de l’auteur, s’il vous parle, reste quand mĂȘme au niveau. Les chutes font leur petit effet et savent nous surprendre. Notre hĂ©ros est un imbĂ©cile dragueur qui ne cesse de gaffer. On sourit souvent mais le temps passe hĂ©las vite et le livre est refermĂ© alors que l’on en demande encore
 Le format Ă  l’italienne est parfaitement adaptĂ© Ă  l’ouvrage, mais cela donne l’impression que cela sert Ă  cacher la pauvretĂ© du nombre de strips. Car en format en A4, il n’y aurait plus qu’une quinzaine de pages Ă  lire. Et du coup, c’est le prix qui fait un peu tiquer.

Au niveau du dessin, Fabcaro adopte un trait simple et efficace, adaptĂ© au propos. Les pages sont parfois un peu vides car il n’y a pas de dĂ©cor. Mais l’essentiel n’est pas lĂ , c’est avant tout le propos qui prime.

Clairement, cet ouvrage est un peu bancal. Recueil de strips rĂ©alisĂ©s entre 2003 et 2010, on peut se demander se cela mĂ©ritait un livre. Il ne faut pas s’y tromper : les strips sont drĂŽles et rĂ©ussis, mais la lecture est trop courte pour le prix proposĂ©. Quant Ă  Fabcaro, il nous a habituĂ© Ă  encore mieux lorsqu’il ajoute un contexte Ă  ses strips : il sait alors exploiter l’univers pour bonifier l’ensemble. Une dĂ©ception, mĂȘme si le tout m’a donnĂ© le sourire du dĂ©but Ă  la fin.

avatar_belz_jol

Note : 10/20

Habibi – Craig Thomson

Habibi


Titre : Habibi
Scénariste : Craig Thomson
Dessinateur : Craig Thomson
Parution : Octobre 2011


Craig Thomson avait marquĂ© les esprits avec la sortie de « Blankets », un rĂ©cit autobiographique fleuve oĂč il abordait entre autres son enfance et le fondamentalisme religieux. Changement d’ambiance ici avec « Habibi » sorti en 2011. C’est toujours aussi long (plus de 600 pages), mais c’est une fiction se passant dans un pays imaginaire tirĂ© des mille et une nuits Ă  une Ă©poque Ă©galement indĂ©terminĂ©e. Les rĂ©fĂ©rences Ă  la Bible laissent place au Coran. Le tout est publiĂ© chez Casterman dans la collection Écritures.

« Habibi » est l’histoire d’un petit noir, Habibi (aussi appelĂ© Zam) et de Dodola, une jeune femme arabe. Cette derniĂšre recueille Zam alors qu’il est encore un petit garçon. Elle-mĂȘme n’est mĂȘme pas encore vraiment une jeune fille, bien qu’elle ait Ă©tĂ© mariĂ©e. Elle est surtout une esclave en fuite. « Habibi » raconte donc leur destinĂ©es, sous forme d’une grande fable oĂč le pire leur arrive mais oĂč l’Amour finit toujours par triompher.

Deux personnages au lien unique.

Habibi3L’intĂ©rĂȘt du livre est basĂ© sur une relation trĂšs particuliĂšre qui unit les deux ĂȘtres. Dodola est Ă  la fois une mĂšre, une grande sƓur, une amie
 Puis, elle devient une source d’excitation pour Zam qui a bien du mal Ă  supporter ses coupables pensĂ©es. La duretĂ© de l’histoire (prostitution, viol, mutilation et j’en passe) donne de la force au propos, sur tout qu’il n’y a rien de vraiment gratuit dans la violence, tout sert l’histoire. Le tout s’englobe dans un milieu oĂč le dĂ©sert est roi et oĂč l’eau vaut de l’or.

A cĂŽtĂ© de tout ça, Craig Thomson ajoute des passages sur le Coran, les carrĂ©s magiques, l’écriture arabe
 Ces passages servent Ă  faire des parallĂšles entre l’histoire des protagonistes et les lĂ©gendes du Coran et de l’Ancien Testament. Cela donne un aspect onirique Ă  l’ouvrage, mais pour ma part cela m’a profondĂ©ment gĂȘnĂ©. Cela coupe rĂ©guliĂšrement la lecture et la narration et on finit par les lire en diagonales pour revenir Ă  l’histoire. L’auteur veut montrer qu’il connaĂźt la culture musulmane visiblement, mais Ă  vouloir ĂȘtre Ă©rudit, on en devient pompeux. Surtout que ces pages sont des prĂ©textes Ă  une surenchĂšre graphique (souvent magnifique) qui ne sert guĂšre la narration. Et comme on est devant un pavĂ© de plusieurs centaines de pages, on aurait apprĂ©ciĂ© quelques coupes.

Concernant le graphisme, c’est simplement splendide. Le trait au pinceau est une merveille et la narration est maĂźtrisĂ©e au plus haut point. Certaines planches sont classiques, d’autres beaucoup plus dynamique. Craig Thomson a l’intelligence de ne pas surcharger en permanence mais avec parcimonie, rendant les passages les plus forts d’autant plus impressionnants. Une vraie rĂ©vĂ©lation graphique, dans un noir et blanc des plus remarquables.

Habibi2

« Habibi » est clairement un ouvrage Ă  lire. Puissant par son texte, dotĂ© de personnages attachants aux liens si particuliers et parfaitement maĂźtrisĂ© graphiquement, il vous captivera Ă  coup sĂ»r. Il est dommage que les passages oniriques et les nombreuses digressions n’alourdissent l’ensemble dĂ©jĂ  bien fourni en pagination.

avatar_belz_jol

Note : 16/20

Droit dans le mĂ»r – Fabcaro

droitdanslemur


Titre : Droit dans le mûr
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : DĂ©cembre 2007


AprĂšs un premier ouvrage autobiographique qui mettait Ă  nu ses nĂ©vroses (« Le steak hĂąchĂ© de DamoclĂšs »), Fabcaro remet le couvert avec « Droit dans le mĂ»r ». Comme il le dit lui-mĂȘme : « Faut ĂȘtre maso ». C’est donc reparti pour une sĂ©rie d’anecdotes pleine d’autodĂ©rision sur les problĂšmes relationnels de l’auteur. On retrouve notamment son incapacitĂ© Ă  dire « non » et, de façon gĂ©nĂ©rale, Ă  s’imposer.

Si certaines anecdotes ne font qu’une page (ce sont rarement les plus intĂ©ressantes), d’autres sont un poil plus longue, amenant souvent une rĂ©flexion plus large (l’achat de la maison, le mec au walkman, etc.). Evidemment, une chute nous attend toujours Ă  la fin. Heureusement, la chute n’est pas le seul moment oĂč l’ont ri. L’humour est omniprĂ©sent. Parfois absurde, parfois touchant, Fabcaro a un humour vraiment particulier, une vraie patte. Un bonheur pour les zygomatiques.

Un bilan de l’autobiographie et un bilan autobiographique.

Le dĂ©but de l’ouvrage dĂ©marre sur le bilan de la premiĂšre autobiographie. En effet, Fabcaro expose les problĂšmes liĂ©s Ă  la publication d’un tel ouvrage
 Evidemment, c’est passionnant et le fait que l’auteur n’assume absolument pas le contenu rend le tout encore plus intĂ©ressant. Ainsi, « Droit dans le mĂ»r » et « Le steak hĂąchĂ© de DamoclĂšs » fonctionnent clairement comme un diptyque. AssemblĂ©s, ils traitent plus ou moins des mĂȘmes thĂšmes et donnent finalement plus de cohĂ©rence Ă  l’ensemble.

Comme son nom l’indique, « Droit dans le mĂ»r » s’attarde sur le vieillissement de l’auteur. Ce dernier, la trentaine passĂ©e, doit laisser certaines de ses anciennes convictions au passĂ©. Ainsi, rien ne s’arrange vraiment quand on vieillit (alors qu’il Ă©tait persuadĂ© du contraire !) et on finit par faire des choses terribles comme devenir propriĂ©taire (ce passage est d’une justesse incroyable) alors qu’on rejetait le concept de propriĂ©tĂ© Ă  20 ans. Fabcaro n’hĂ©site d’ailleurs pas Ă  se reprĂ©senter en conversation avec son alter-ego plus jeune. Si le procĂ©dĂ© n’est pas nouveau, il est ici utilisĂ© avec parcimonie, Ă©normĂ©ment d’humour et se rĂ©vĂšle finalement touchant. On a tous en nous quelque chose de Fabcaro.

Le dessin est toujours efficace avec un noir et blanc Ă©lĂ©gant et maĂźtrisĂ©. Les expressions des personnages, trĂšs travaillĂ©es et marquĂ©es, renforcent l’humour des situations. Le tout est souvent articulĂ© en planches composĂ©es de trois bandes horizontales, apportant de la cohĂ©rence Ă  l’ensemble (et un peu de rigiditĂ©, il est vrai).

AprĂšs un « Steak hĂąchĂ© de DamoclĂšs » rĂ©ussi, « Droit dans le mĂ»r » est clairement un cran au-dessus de part une certaine cohĂ©rence et une patte de l’auteur plus affirmĂ©e. Les deux ouvrages tirent un portrait hilarant de Fabcaro, plein d’autodĂ©rision. Indispensable pour tous les fans de l’auteur !

avatar_belz_jol

Note : 16/20

Le steak hachĂ© de DamoclĂšs – Fabcaro

lesteakhachededamocles


Titre : Le steak haché de DamoclÚs
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Juillet 2005


Faut-il ĂȘtre nĂ©vrosĂ© pour ĂȘtre auteur de bande-dessinĂ©e ? En lisant les diffĂ©rentes autobiographies, on peut se le demander
 Ainsi, Fabcaro dĂ©marre « Le steak hachĂ© de DamoclĂšs » sur ces mots : « une bande-dessinĂ©e sur mes problĂšmes de communication ? J’ai aucune envie d’étaler mes nĂ©vroses  ». L’auteur rentre ici dans un travail d’introspection. Et qui dit introspection, dit forcĂ©ment anecdotes
 Histoire de justifier ses dires.

Le titre de l’ouvrage vient justement de la premiĂšre anecdote oĂč Fabcaro, encore enfant, doit aller acheter une baguette de pain. Il reviendra avec un steak haché  De lĂ  dĂ©marre ses problĂšmes de communication. Ceux-ci sont avant tout l’incapacitĂ© Ă  se concentrer sur ce que racontent les autres et son impossibilitĂ© Ă  dire « non ». De ces handicaps en rĂ©sultent nombre de quiproquos avec un peu tout le monde.

Comment s’assumer comme auteur de bande-dessinĂ©e ?

Cependant, rapidement les anecdotes de l’auteur font apparaĂźtre d’autres problĂšmes rĂ©currents dont la difficultĂ© Ă  assumer son statut d’auteur de bande-dessinĂ©e (il faut avouer qu’il n’est pas aidé !). Ainsi, dĂšs que la situation financiĂšre devient difficile, le spectre du « concours de prof » ressort. Ayant des enfants, Fabcaro ne peut pas se permettre la prĂ©caritĂ©. C’est un vrai sujet, traitĂ© avec beaucoup d’humour certes, mais qui doit ĂȘtre terrible pour les auteurs de BD.

Etant donnĂ© toutes les nĂ©vroses dont je viens de parler, on pourrait penser que Fabcaro s’apitoie sur son sort et se donne finalement une image pathĂ©tique. Ce n’est Ă©videmment pas le cas. Capable d’une autodĂ©rision impressionnante, l’auteur ne se cherche aucune excuse (Ă  part la lĂąchetĂ©, c’est dire !). RĂ©sultat, le tout est diablement drĂŽle. On est parfois stupĂ©fait par les situations dans lesquelles arrive Ă  se mettre l’auteur simplement parce qu’il est incapable de communiquer correctement. Ainsi, quand on l’appelle par un prĂ©nom diffĂ©rent, il n’arrive pas Ă  dire « ce n’est pas Fabien, c’est Fabrice ». Et de lĂ  dĂ©coule un problĂšme insoluble.

Cette autobiographie, centrĂ©e sur les problĂšmes de communication, est un peu bordĂ©lique quand mĂȘme. Les anecdotes sont plus ou moins pertinentes et Ă  des pĂ©riodes trĂšs diffĂ©rentes de la vie de l’auteur. Cependant, Fabcaro ouvre correctement son bouquin (en prĂ©sentant le sujet) et le referme lorsque sa copine lit l’ouvrage en question. Cela compense l’aspect un peu dĂ©cousu de l’ensemble.

Au niveau du dessin, j’ai Ă©tĂ© sĂ©duit par le travail de Fabcaro. EntiĂšrement en noir et blanc, le trait est dynamique et bien plus complexe qu’il peut paraĂźtre Ă  premiĂšre vue. L’expressivitĂ© des personnages (et notamment de l’auteur) sont en effet de grands renforts Ă  l’humour dĂ©jĂ  trĂšs drĂŽle.

Difficile de savoir si Fabcaro exagĂšre ou pas ses nĂ©vroses. Et aprĂšs tout, on s’en moque et on rit souvent devant les alĂ©as de son avatar. Il arrive Ă  gĂ©rer des gags rĂ©currents et Ă  illustrer les angoisses du personnage tant graphiquement que dans les dialogues de façon vraiment talentueuse. Une autobiographie intĂ©ressante et, parfois, hallucinante !

avatar_belz_jol

Note : 14/20

Amour, Passion & CX Diesel – Fabcaro & James

amourpassion-CXdiesel


Titre : Amour, Passion & CX Diesel
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : James
Parution : Avril 2011


J’ai dĂ©couvert il y a peu dans « Fluide Glacial » la bande-dessinĂ©e« Amour, Passion & CX Diesel ». CharmĂ© par l’humour absurde des planches, je me suis empressĂ© d’en faire l’acquisition. Cette BD est scĂ©narisĂ©e par Fabcaro, que j’avais dĂ©couvert avec « Jean-Louis et son encyclopĂ©die » et dessinĂ© par James, dont j’apprĂ©cie le dessin depuis que j’ai lu « Dans mon open-space ».

L’histoire de « Amour, Passion et CX Diesel » parodie les soaps operas amĂ©ricains type « Dallas » ou « Les feux de l’amour ». La famille Gonzales est en effet en Ă©moi : le patriarche, Harold, est atteint de la maladie d’Alzheimer. Sa mort semble alors imminente. ImmĂ©diatement, l’hĂ©ritage va devenir un enjeu crucial des diffĂ©rents enfants et leurs conjoints. Notamment la fameuse CX Diesel qui attise toutes les convoitises


On comprend en lisant le pitch que cette bande-dessinĂ©e est complĂštement dĂ©calĂ©e. Loin du luxe habituel des sĂ©ries amĂ©ricaines, on se retrouve dans une famille franchouillarde un peu (beaucoup ?) minable sur les bords. Leur grande bĂȘtise et leurs coups bas rappelleront inĂ©vitablement les grandes comĂ©dies italiennes telles que « Affreux, bĂȘtes et mĂ©chants ». Les hommes sont particuliĂšrement stupides, les femmes s’en sortant Ă  peine mieux.

La bĂȘtise des personnages portĂ©e Ă  l’absurde

L’aspect parodique est parfaitement assumĂ©. Ainsi, un enfant naĂźt dans la famille et trois hommes croient en ĂȘtre le pĂšre (avec le postier en prime). Les infidĂ©litĂ©s sont frĂ©quentes et tout le monde semble se dĂ©tester. La bĂȘtise des personnages est portĂ©e Ă  l’absurde. Ainsi, Jean-Mortens, bien que noir, n’est pas considĂ©rĂ© comme tel (mĂȘme lorsqu’il essaie de faire son coming-out
). L’ouvrage tient avant tout de sa galerie de personnage. Du pĂšre qui oublie tout, au beau-frĂšre chĂŽmeur qui s’invente un mĂ©tier, en passant par la belle-sƓur infidĂšle au dernier degrĂ©, sans oublier le frĂšre patron d’une boĂźte de nuit minable.

amourpassion-CXdiesel3L’hĂ©ritage est le fil rouge de la BD mais d’autres intrigues sont menĂ©es petit Ă  petit, rendant la lecture trĂšs agrĂ©able. Le tout est prĂ©sentĂ© par sĂ©quences de six cases carrĂ©es, amenant immanquablement une chute. Le tout est parfaitement maĂźtrisĂ© de bout en bout amenant jusqu’à la conclusion finale que je ne rĂ©vĂšlerai pas ici. L’humour est omniprĂ©sent et dense. On n’a pas d’impression de remplissage comme c’est parfois le cas dans ce genre d’ouvrages.

Le dessin de James est trĂšs Ă©lĂ©gant et adaptĂ© aux gags. Son trait simple et animalier renforce d’autant plus le cĂŽtĂ© parodique de l’ouvrage. Cependant, comme tout passe par le dialogue, on a une impression parfois statique de l’ensemble. Le dessin peine Ă  se renouveler parfois. Ce dernier est cependant mis en valeur par la colorisation de  BenGrrr. Alors qu’on s’attendrait Ă  des couleurs vives, les auteurs ont optĂ© pour des couleurs pastel beaucoup plus douces. Un choix judicieux Ă©tant donnĂ© le rĂ©sultat.

amourpassion-CXdiesel4

« Amour, passion & CX Diesel » est donc une bonne parodie, complĂštement absurde. En ne se donnant pas de limite, les auteurs font mouche. Les mesquineries des uns et des autres sont vraiment ridicules et nous feront rire plus d’une fois. Comme dirait un des personnages : « Toujours la CX Diesel ! Ne peux-tu pas avoir un peu plus d’ambition ? »

avatar_belz_jol

Note : 14/20