Djinn, T12 : Un honneur retrouvĂ© – Jean Dufaux & Ana MirallĂšs

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Titre : Djinn, T12 : Un honneur retrouvé
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : MirallĂšs
Parution : DĂ©cembre 2014


« Djinn » est une sĂ©rie Ă  l’atmosphĂšre particuliĂšre. Elle mĂȘle intrigue politique et Ă©rotisme. Le scĂ©nario est l’Ɠuvre du cĂ©lĂšbre et efficace Jean Dufaux. Les dessins sont le fruit du travail d’Ana MirallĂšs. Le douziĂšme tome, « Un honneur retrouvĂ© » clĂŽt le cycle indien des aventures de Jade. J’ai cru comprendre qu’il s’agirait Ă©galement du dernier Ă©pisode de la sĂ©rie. Ce dernier opus, Ă©ditĂ© chez Dargaud, date de l’annĂ©e derniĂšre. Sa couverture nous fait dĂ©couvrir l’hĂ©roĂŻne nue. Son corps est maquillĂ© et des bijoux ornent son visage. Elle regarde fixement le lecteur. Pour l’attirer dans ses filets ?

Une fin de cycle décevante.

Djinn12aLa rĂ©volte gronde en Inde. L’occupation anglaise n’est plus acceptĂ©e par le peuple. Radjah Sing est le meneur des rĂ©volutionnaires. Sa fille est promise au maharadjah. Chacun essaie d’avancer ses pions pour mener Ă  bien leurs projets. Mais l’Histoire est peut-ĂȘtre en train de s’écrire dans le Pavillon des Plaisirs. C’est dans ce harem que Jade Ă©duque la promise au souverain aux arts de son corps. Cela lui permettra de dominer son futur mari et de le rallier Ă  son cause et Ă  celle de son pĂšre


Les deux actes prĂ©cĂ©dents avaient fait naĂźtre bon nombre d’intrigues entremĂȘlĂ©es. Les enjeux sont multiples. J’étais curieux de savoir comment les auteurs allaient dĂ©mĂȘler tout cela en une cinquantaine de pages. Je trouvais la dimension politique intĂ©ressante. Elle dĂ©marquait ce cycle des deux autres. « Le pavillon des plaisirs » avait posĂ© des jalons intĂ©ressants. Par la suite, j’avais trouvĂ© « Une jeunesse Ă©ternelle » plus dĂ©cevant. La place occupĂ©e par Jade Ă©tait Ă©galement originale. Le fait d’assumer que les charmes d’une femme peuvent influencer fortement un homme puissant Ă©tait pertinent. Cela offrait une corde narrative attrayante.

La dimension Ă©rotique de l’intrigue perd tout son intĂ©rĂȘt au fur et Ă  mesure du dĂ©roulement de la trame. Les scĂšnes l’évoquant n’ont plus aucun autre intĂ©rĂȘt que permettre Ă  Ana MirallĂšs de dessiner ces corps en plein Ă©bat. Leur apport Ă  l’histoire est quasiment inexistant. Il est au plus anecdotique. Alors que cet aspect Ă©tait prĂ©sentĂ© comme central au dĂ©but du cycle, il est repoussĂ© Ă  un statut de folklore local. Je trouve cela dommage parce que cela fait disparaĂźtre le ton original de la sĂ©rie.

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Les arcanes politiques sont finalement bien moins mystĂ©rieux et complexes que je l’espĂ©rais. Finalement, le dĂ©nouement de l’histoire est bien complexe et alambiquĂ© que souhaitĂ©. Il s’avĂšre assez linĂ©aire. Il se dĂ©couvre sans rĂ©elle Ă©motion ni attrait. La curiositĂ© est rĂ©duite et n’excĂšde pas la volontĂ© de terminer quelque chose de commencer. La dimension mystique que vit Jade n’a pas d’autre intĂ©rĂȘt que de justifier un lien avec le cycle africain de la saga. Rien de plus. Bref, l’ensemble est moyen et plutĂŽt dĂ©cevant.

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Blake et Mortimer, T23 : Le bĂąton de Plutarque – Yves Sente & AndrĂ© Juillard

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Titre : Blake et Mortimer, T23 : Le bĂąton de Plutarque
Scénariste : Yves Sente
Dessinateur : André Juillard
Parution : DĂ©cembre 2014


« Blake et Mortimer » est une sĂ©rie qui a eu la capacitĂ© Ă  s’offrir plusieurs vies. En effet, depuis le dĂ©cĂšs de son fondateur Edgar P.Jacobs, elle a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  bon nombre d’auteurs qui ont eu pour mission de faire perdurer les aventures des deux cĂ©lĂšbres britanniques. MĂȘme si toutes ses suites ne sont pas de qualitĂ© Ă©quivalente, je dois bien avouer qu’elles sont un hommage certain Ă  cette grande saga. Je prends toujours beaucoup de plaisir Ă  dĂ©couvrir les nouvelles pĂ©rĂ©grinations d’un des duos lĂ©gendaires du neuviĂšme art. Ma critique d’aujourd’hui porte sur le dernier Ă©pisode en date intitulĂ© « Le bĂąton de Plutarque ». Il est l’Ɠuvre conjointe d’Yves Sente et d’AndrĂ© Juillard dont c’est la sixiĂšme incursion dans cet univers.

La genùse d’une des aventures les plus mythiques du duo.

BlakeEtMortimer23aL’originalitĂ© et l’attrait de cet album rĂ©sidaient dans l’insertion chronologique de son intrigue dans la grande histoire de Blake et Mortimer. L’action de « Le bĂąton de Plutarque » est antĂ©rieure Ă  celle de mythique trilogie « Le secret de l’Espadon ». Je trouvais ce choix particuliĂšrement audacieux et j’ai curieux de dĂ©couvrir la genĂšse d’une des aventures les plus mythiques du duo. Ce choix scĂ©naristique permet Ă©galement Ă  de nouveaux lecteurs de dĂ©couvrir aisĂ©ment la sĂ©rie Ă  travers cet album. Les prĂ©requis ne sont pas indispensables Ă  la comprĂ©hension globale des enjeux.

« Le bĂąton de Plutarque » se dĂ©roule Ă  quelques mois du dĂ©barquement alliĂ© en Normandie. Cette immersion au beau milieu de la Seconde Guerre Mondiale est intĂ©ressante car elle offre une uchronie originale. Sans ĂȘtre excessive ou maladroite, cette dimension historique apporte un Ă©cot positif Ă  la trame. Le climat de guerre est une chape de plomb qui accompagne toute la lecture. Les menaces constantes sont habilement dĂ©crites par les auteurs et permettent au lecteur de les ressentir constamment. Dans ce domaine, le travail scĂ©naristique est de grande qualitĂ©.

Au-delĂ  de son intĂ©rĂȘt historique, le scĂ©nario n’est pas dĂ©nuĂ© de qualitĂ©. Comme souvent dans la sĂ©rie, l’intrigue est dense. La toile d’araignĂ©e narrative s’étend pendant une grande partie de la lecture. Ce n’est vraiment que sur la fin que les auteurs nous offre un dĂ©nouement clair et une vision globale de l’ensemble. L’enchaĂźnement des Ă©vĂ©nements est bien dosĂ©. Les temps morts sont inexistants et l’intensitĂ© ne fait que croĂźtre au fur et Ă  mesure des pages. Cette plongĂ©e dans les services secrets est prenante. Je m’y suis baignĂ© avec joie.

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La trame fait coexister un grand nombre de protagonistes de tout bord et de tout genre. Leurs intĂ©grations se font naturellement. Ils nous sont rapidement familiers et aucun n’est inutile. Yves Sente domine suffisamment son sujet pour ne jamais perdre son lecteur tout en lui amenant Ă  un rythme soutenu un flux d’informations. Les soixante-quatre planches de l’album sont riches. Je ne doute d’ailleurs pas qu’une deuxiĂšme lecture me permettrait de saisir davantage les dĂ©tails de cette mission aux nombreux arcanes. Le trait d’AndrĂ© Juillard facilite la comprĂ©hension. Il respecte avec talent le style Jacobs tout en veillant Ă  ne pas Ă©garer le lecteur dans un univers trop nĂ©buleux. Du beau travail.

Pour conclure, « Le bĂąton de Plutarque » est un trĂšs bon cru. Il respecte parfaitement les codes de sĂ©rie tout en lui offrant un passĂ© jusqu’alors inconnu. Le plaisir a Ă©tĂ© tel que je n’ai qu’une envie : me replonger dans « Le secret de l’Espadon » !

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note4

La famille Passiflore, T3 : La chasse au trésor

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Titre : La famille Passiflore, T3 : La chasse au trésor
Scénariste : Michel Plessix
Dessinateur : LoĂŻc Jouannigot
Parution : Juin 2014


Ma critique d’aujourd’hui porte sur un album de jeunesse intitulĂ© « La chasse au trĂ©sor ». C’est le nom de son dessinateur qui m’a orientĂ© vers lui. Il s’agit de Michel Plessix dont le trait m’a charmĂ© dans « Le vent dans les saules ». De plus, j’avais eu l’occasion de lire une critique Ă©logieuse Ă  l’égard de cette troisiĂšme aventure de la famille Passiflore. Cette sympathique bande de lapins m’était inconnue jusqu’alors. La couverture est attirante. Elle nous prĂ©sente une bande de jeunes lapereaux bien dĂ©cidĂ©s au milieu d’une prairie verdoyante. Un danger rode dans l’ombre : ils sont observĂ©s par quelqu’un qui ne semble pas leur vouloir que du bien
 Continuer la lecture de « La famille Passiflore, T3 : La chasse au trĂ©sor »

Garçon manquĂ© – Liz Prince

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Titre : Garçon manqué
Scénariste : Liz Prince
Dessinatrice : Liz Prince
Parution : Octobre 2014


AprĂšs avoir Ă©tĂ© déçu par « Seule pour toujours » de Liz Prince, je voulais lui demander une nouvelle chance. En effet, les critiques que j’avais pu lire encensait plutĂŽt « Garçon manqué », qui est un vrai one-shot et non pas un recueil de blog. Dans ce livre, Liz Prince raconte sa jeunesse et son adolescente oĂč son cĂŽtĂ© pas assez fĂ©minin (selon elle) l’a beaucoup fait souffrir. C’est donc une autobiographie qui nous est proposĂ©e chez Ça et LĂ , pour un total de
 250 pages !

L’autobiographie de jeunesse centrĂ© sur un problĂšme particulier (ici le cĂŽtĂ© « garçon manqué ») a le vent en poupe. HĂ©las, il faut bien avouer que certains ont des jeunesses bien plus intĂ©ressantes que d’autres. Et surtout, la difficultĂ© est de savoir sublimer son existence par un traitement narratif ou graphique adĂ©quat. Liz Prince hĂ©site un peu sur le mode Ă  suivre, tantĂŽt humoristique, tantĂŽt franchement plombante. Le livre se rĂ©vĂšle bien trop premier degrĂ©. Alors qu’en est-il du propos ?

Un livre au premier degré trop exhaustif.

GarçonManquĂ©2Liz n’aime pas les robes. VoilĂ  le point de dĂ©part de l’intrigue. Elle n’aime donc pas les poupĂ©es, le rose et tout ce qui va avec. Elle aime les jeux de garçons et jouer avec eux. HĂ©las, il n’existe visiblement pas d’espace intermĂ©diaire. Elle se retrouve ainsi mise Ă  l’écart des deux communautĂ©s. Au-delĂ  du cĂŽtĂ© garçon manquĂ©, c’est avant tout l’histoire des marginaux qui est narrĂ©e. HĂ©las, le tout reste trĂšs terre-Ă -terre et ce n’est que dans les ultimes pages que la notion de marginalitĂ© (au sens large du terme) prend vraiment sa place.

Liz Prince aurait pu gĂ©nĂ©raliser son propos mais ce n’est pas le cas. On retrouve finalement dans le livre tout ce que l’on pourrait dire Ă  l’avance avant de le lire : on la prend pour un garçon, pour une lesbienne et elle accepte mal son corps. Du coup, si le livre se lit facilement, il ne propose aucune vĂ©ritable surprise. Et les moments plus intimes, plus personnels, sont noyĂ©s devant la pagination trop importante du livre. En effet, de nombreux passages sont redondants et n’apportent rien. En voulant tout dire, l’auteure affaiblit son propos.

Au niveau du dessin, c’est vraiment le minimum syndical. Le tout est en noir et blanc, avec un traitement sans matiĂšre ni niveau de gris. Le dessin est trĂšs simple et, finalement, n’apporte rien Ă  la narration. On peut avoir un dessin underground puissant ou minimaliste, mais cela n’empĂȘche pas la crĂ©ativitĂ©.

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Ce « Garçon manqué » a tout du projet trop personnel. Il n’y a pas de travail d’écriture sur l’ouvrage, l’auteure Ă©tant trop exhaustive et se contenant d’un traitement purement chronologique. L’expĂ©rience personnelle de Liz Prince n’est pas assez puissante ou originale (en tout cas, vue du livre) pour rĂ©ellement crĂ©er un intĂ©rĂȘt chez le lecteur. L’ouvrage aurait Ă©tĂ© plus court, il aurait Ă©tĂ© certainement beaucoup plus intĂ©ressant.

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note2

Le chant des stryges, T16 : Exécutions

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Titre : Le chant des stryges, T16 : Exécutions
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Richard Guérineau
Parution : DĂ©cembre 2014


Le chant des stryges est une des plus anciennes sĂ©ries que je lis. Le dernier Ă©pisode en date, le seiziĂšme, est apparu en librairie Ă  la fin de l’annĂ©e derniĂšre. Il s’intitule Executions. La couverture dĂ©gage une atmosphĂšre guerriĂšre en parfaite adĂ©quation avec le titre. On dĂ©couvre l’hĂ©roĂŻne se diriger vers nous une arme Ă  la main. Au second plan une maison brĂ»le et le ciel est habitĂ© par le visage d’un monstre hurlant. Les tons chauds accentuent cette sensation de fin du monde. Cette saga est l’Ɠuvre conjointe du scĂ©nariste Eric Corbeyran et du dessinateur Richard GuĂ©rineau. Les couleurs sont le fruit du travail de Dimitri Fogolin.

Le site BDGest’ online (online.bdgest.com) propose le rĂ©sumĂ© suivant : « AprĂšs avoir dĂ©couvert le remĂšde imaginĂ© par Sandor G. Weltman pour remĂ©dier Ă  la stĂ©rilitĂ© des Stryges, Debrah a dĂ©cidĂ© de tenter sa chance. Alors que le fƓtus, sous haute surveillance, grandit dans le corps de sa mĂšre, les tensions au sein de l’équipe se multiplient. Il semblerait qu’un traĂźtre se cache parmi eux
 Mais qui est-il et quelles sont ses vĂ©ritables intentions ? »

Un mélange entre un monde réel et dimension fantastique.

LeChantDesStryges16aVous l’aurez compris aisĂ©ment, il est difficile de s’immerger dans cette lecture sans avoir quelques prĂ©requis solides. Je vais vous offrir les grandes lignes de l’intrigue. Les Stryges sont des crĂ©atures ailĂ©es qui accompagnent dans l’ombre l’humanitĂ© depuis toujours. Leurs destins sont intimement liĂ©s sans qu’on arrive rĂ©ellement Ă  maĂźtriser la nature exacte de leur « association ». Weltman est un homme qui avait passĂ© une alliance avec ses monstres. En Ă©change d’une quasi-immortalitĂ©, il devait chercher Ă  soigner leur stĂ©rilitĂ©. Tout ne s’est pas passĂ© comme prĂ©vu. Cette lutte qui a durĂ© des siĂšcles s’est conclu lorsque Debrah, une mystĂ©rieuse femme aux talents nombreux a hĂ©ritĂ© de l’empire de Weltman aprĂšs l’avoir tuĂ©. Depuis, elle cherche Ă  mettre la main sur tous les hybrides dont elle fait partie pour choisir dĂ©finitivement son camps : avec ou contre les stryges ?

L’intrigue s’inscrit dans notre monde quotidien. La seule nuance de taille est la prĂ©sence dans l’ombre de ces crĂ©atures fantastiques. Le mĂ©lange entre un monde rĂ©el et cette dimension fantastique est habilement construit et ravira les adeptes du genre. La qualitĂ© de la sĂ©rie est constante et ne diminue pas avec les annĂ©es qui passent. L’univers global est dense et solide. Je suis tombĂ© rapidement sous les charmes nombreux de cette aventure et prend toujours beaucoup de plaisir Ă  m’y plonger.

LeChantDesStryges16bCe seiziĂšme tome nous prĂ©sente une bataille rangĂ©e entre Debrah et Carlson. La premiĂšre veut sauver les hybrides, le second veut les exterminer. Par les temps qui courent, le second est en train de prendre le dessus. La conclusion de cet album sur ce plan est une belle rĂ©ussite. ParallĂšlement, l’hĂ©roĂŻne et ses acolytes sont arrivĂ©s Ă  reproduire deux Stryges. Ils sont donc en passe de rĂ©soudre le problĂšme de stĂ©rilitĂ©. La question se pose donc de savoir que faire de ce nouveau pouvoir. Cette interrogation ne trouve pas vraiment de rĂ©ponse dans cet opus. D’ailleurs le fond de l’intrigue avance relativement peu dans cet acte. Les Ă©vĂ©nements s’enchainement mais aucun ne rĂ©volutionne vraiment l’ensemble. La lecture est donc agrĂ©able mais n’est pas aussi prenante qu’à l’habitude. En effet, elle est plus linĂ©aire que dans les albums prĂ©cĂ©dents. Il n’y a de rĂ©els rebondissements. Peut-ĂȘtre s’agit-il d’une transition avec la suite ? NĂ©anmoins, rien n’est bĂąclĂ© mais disons que l’ensemble manque lĂ©gĂšrement d’ampleur.

Concernant les dessins, ils arrivent toujours autant Ă  accompagner avec talent la trame. Le grand nombre de personnages et l’alternance entre scĂšnes extĂ©rieures et intĂ©rieures nĂ©cessitent des bases solides et aucune faiblesse. C’est le cas de Richard GuĂ©rineau. Il arrive sans difficultĂ© Ă  faire exister graphiquement chaque protagoniste qu’il soit central ou secondaire. De plus, les diffĂ©rents dĂ©cors sont Ă©galement bĂątis et permettent de s’y fondre aisĂ©ment.

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Pour conclure, « ExĂ©cutions » est une suite honnĂȘte aux pĂ©rĂ©grinations de Debrah et ses amis. Le suspense est maintenu Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre intensifiĂ©. J’attends donc avec impatience la suite. Quant aux nĂ©ophytes de cet univers, je vous incite Ă  vous plonger dans la lecture du premier tome. Vous risquez d’apprĂ©cier le voyage


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note3

Le chant du cygne, T1 – Xavier Dorison, Emmanuel Herzet & CĂ©dric Babouche

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Titre : Le chant du cygne, T1
Scénaristes : Xavier Dorisaon & Emmanuel Herzet
Dessinateur : CĂ©dric Babouche
Parution : Août 2014


J’ai toujours eu beaucoup de plaisir Ă  m’immerger dans un univers nĂ© de la plume de Xavier Dorison. L’ésotĂ©risme de Le TroisiĂšme Testament, l’angoisse de Sanctuaire ou le western fantastique de W.E.S.T m’ont permis de vivre des moments de lecture envoĂ»tants. Depuis, je suis donc toujours aux aguets de toute nouvelle parution portant le nom du cĂ©lĂšbre scĂ©nariste. J’ai donc accueilli avec curiositĂ© l’apparition dans les librairies il y a presque un an du premier tome de Le Chant du Cygne. Cet ouvrage est Ă©ditĂ© chez Le Lombard dans la collection SignĂ©. Le premier contact visuel est un bonheur. La couverture est splendide. On y dĂ©couvre un groupe de soldats. Ils apparaissent en quĂȘte d’un moment de calme. Les traces de sang sur leurs vĂȘtements tĂ©moignent que la guerre n’est pas loin. Les couleurs dans les tons verts font de ce dĂ©cor forestier un havre de paix improbable. Mis en perspective avec le titre de l’album, cette atmosphĂšre incite fortement Ă  se plonger dans la lecture.

La quatriĂšme de couverture pose les jalons de la trame avec les mots suivants : « Avril 1917. Alors qu’ils reviennent d’une offensive aussi vaine que meurtriĂšre sur le Chemin des Dames, les survivants de la section du lieutenant Katzinski rencontrent un soldat qui leur confie une pĂ©tition signĂ©e par des milliers de poilus. Il y a lĂ  de quoi renverser le gouvernement pour en finir, enfin, avec les boucheries inutiles. Seulement, pour ça, il faut aller Ă  l’AssemblĂ©e nationale
 Et jusqu’à Paris, le chemin promet d’ĂȘtre long. »

Des poilus en mission.

LeChantDuCygne1bL’histoire se dĂ©roulera sur deux tomes. Ma critique d’aujourd’hui porte donc sur la premiĂšre partie du diptyque. La seconde est prĂ©vue pour la rentrĂ©e. Le dĂ©but nous fait dĂ©couvrir le quotidien des tranchĂ©es. Nous sommes ici en premiĂšre ligne au cĂŽtĂ© du sergent Sabiane. Le personnage est imposant : grand comme un homme et demi, le crĂąne rasĂ© et des moustaches rousses et massives. Il s’agit d’un personnage charismatique qui ne laisse pas indiffĂ©rent. Un petit peu bourru, il est un chef juste et respectĂ© Ă  la fois par ses hommes set sa hiĂ©rarchie. Il est un atout important pour l’intrigue. Le lecteur s’attache immĂ©diatement Ă  ce bonhomme qui occupe l’espace.

Au bout d’une petite quinzaine de pages, un Ă©vĂ©nement va changer la vie de cette bande de soldats comme tant d’autres. Larzac, un des poilus, se voit remettre une pĂ©tition qui circule sous le manteau. Elle dĂ©nonce certains agissements des gradĂ©s. Il s’agit d’une bonne Ă  retardement politique auxquels les dirigeants français ne pourraient survivre. NĂ©anmoins, elle n’a de valeur qu’une fois Ă  Paris. ApparaĂźt donc un dilemme pour la petite communautĂ©. Mener le document Ă  bon port est un acte de solidaritĂ© et de bravoure pour leurs pairs mais cet acte sera perçu comme de la traĂźtrise par les pontes de l’armĂ©e française. Que faire ? Etre rĂ©sistant et hĂ©ros n’est pas si Ă©vident quand la situation se prĂ©sente. C’est de tout cela que traite cet album.

LeChantDuCygne1cLes deux derniers tiers de l’ouvrage nous content les pĂ©rĂ©grinations dangereuses vĂ©cues par le petit groupe. Il va sans dire que leur trajet vers la capitale n’est pas une sinĂ©cure. Ils sont en permanence sur le qui-vive. Des dĂ©cisions compliquĂ©es sont Ă  prendre. Aucun ne peut sortir indemne de telles Ă©preuves. La bande se compose de sept membres. Chacun apporte son Ă©cot Ă  l’intrigue. Evidemment, tous n’ont pas la mĂȘme importance. Chacun n’influe pas de la mĂȘme maniĂšre sur les Ă©vĂ©nements. Par contre, aucun n’est nĂ©gligĂ© ou inutile. Je suis facilement attachĂ© Ă  ce petit monde qui se trouve Ă  gĂ©rer une situation qui les dĂ©passe. Pour construire ce scĂ©nario dense et captivant, Xavier Dorison s’est associĂ© Ă  son collĂšgue Emmanuel Herzet dont je dĂ©couvre ici la qualitĂ© du travail.

Concernant les illustrations, elles sont le fruit de la plume de CĂ©dric Babouche. De maniĂšre Ă©vidente, son trait offre une identitĂ© graphique forte Ă  l’album. De la couverture Ă  la derniĂšre planche, le talent du dessinateur transpire de chaque planche. Je trouve le travail sur les couleurs splendide. La particularitĂ© est de ne marquer quasiment aucune rupture chromatique entre les personnages et les dĂ©cors. Cette porositĂ© rend parfois certains pages difficiles Ă  lire. Elle nĂ©cessite une plus grande attention pour en saisir toute la finesse et tous les aspects. NĂ©anmoins, cela reste un tout petit bĂ©mol en comparaison des nombreux atouts gĂ©nĂ©rĂ©s par le coup de crayon de Babouche.

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Pour conclure, cet opus est de grande qualitĂ©. Je me suis passionnĂ© pour les aventures de ses poilus en mission. L’intrigue est remarquable. Elle enchaĂźne les évĂ©nements Ă  rythme effrĂ©nĂ© et attise en permanence notre attention. L’ensemble reste suffisamment imprĂ©visible pour que nous soyons toujours pressĂ©s de connaĂźtre la suite. J’attends donc avec impatience que le second tome apparaisse dans les rayons pour dĂ©couvrir l’issue de ce dangereux pĂ©riple


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note4

Uchronie(s), New Moscow, T3 – Éric Corbeyran & Nicolas OtĂ©ro

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Titre : Uchronie(s), New Moscow, T3
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Nicolas Otéro
Parution : Octobre 2014


« Uchronie(s) » est un projet trĂšs ambitieux. Il fait exister trois mondes parallĂšles dĂ©veloppĂ©es sur trois tomes chacune. Elles se rejoignent dans un Ă©pilogue commun concluant ainsi une dĂ©calogie Ă  la trame dense et travaillĂ©e. La premiĂšre saga basĂ©e sur cette construction s’est terminĂ©e il y a quatre ans. Cela a Ă©tĂ© une agrĂ©able surprise de voir que moins de deux ans plus tard, Éric Corbeyran dĂ©cidait d’offrir une suite Ă  son histoire en accouchant de « New Beijing », « New Moscow » et « New Delhi ».

Ma critique d’aujourd’hui porte sur le dernier chapitre de la rĂ©alitĂ© moscovite. Nicolas OtĂ©ro est en charge des dessins de cette partie de l’univers scĂ©naristique Ă©difier par le cĂ©lĂšbre auteur bordelais. J’avais Ă©tĂ© sĂ©duit par son trait. Sa personnalitĂ© offre une atmosphĂšre unique Ă  la lecture et la dissocie sans mal de ses voisines chinoise et indienne. La parution de cet opus date du mois d’octobre.

Il est Ă©vident que dĂ©couvrir cette aventure par cet album est une cause perdue d’avance. La complexitĂ© des liens entre les mondes couplĂ©e aux intrigues propres Ă  chacun rend impossible de prendre le triant en route. Chaque nouveau tome nĂ©cessite une plongĂ©e dans les chapitres prĂ©cĂ©dents.

Des mondes parallĂšles qui interagissent.

NewMoscow3bLa trame de cette trilogie se construit autour du professeur Paskevitch. Ce scientifique a connu beaucoup de bas auparavant. Il a connu les dures prisons moscovites. L’amĂ©lioration de sa situation est due Ă  un marchĂ© amoral passĂ© avec l’ImpĂ©ratrice. Il doit travailler sur la matiĂšre noire permettant de changer de rĂ©alitĂ©. Cette recherche a pour objectif d’expĂ©dier « ailleurs » les plus grands criminels locaux. Nous suivons donc ici la premiĂšre expĂ©rimentation de condamnation. Elle gĂ©nĂšre un moment fort de l’histoire.

La sĂ©rie s’inscrit dans une thĂ©matique classique de la science-fiction : les mondes parallĂšles. La recette est classique mais rarement bien exĂ©cutĂ©e. Le traitement est souvent superficiel et privilĂ©gie la forme au fond. Corbeyran est ici ambitieux. Il fait interagir ses diffĂ©rents univers avec finesse. Il ne tombe jamais dans la caricature et n’oublie pas ses concepts narratifs de dĂ©part. Cela permet donc aux adeptes du genre de savourer avec dĂ©lectation cet ouvrage. La tension monte tout au long du dĂ©filement des pages.

Le contenu est fourni. Chaque planche a son importance et participe Ă  l’avancĂ©e de l’intrigue. Elle Ă©veille notre intĂ©rĂȘt jusqu’au dĂ©nouement. Ce dernier ouvre une porte intĂ©ressante vers l’épilogue Ă  venir. L’un des petits plaisirs de cette saga vient des rencontres entre protagonistes de mondes diffĂ©rents. Elles sont toujours pertinentes et apportent systĂ©matiquement leur Ă©cot aux Ă©vĂ©nements.

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Pour conclure, ce bouquin confirme la qualitĂ© de « New Moscow ». Elle occupe Ă  mes yeux la planche royale dans cette dĂ©calogie qui se construit. NĂ©anmoins, je ne peux que vous conseiller de dĂ©couvrir le cycle original avant de plonger dans celui-ci. Cela vous permettra de ne pas vous perdre dans les nombreux arcanes de cette belle aventure


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Templiers, T2 : Le Graal – Jordan Mechner, LuUyen Pham & Alex Puvilland

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Titre : Templiers, T2 : Le Graal
Scénariste : Jordan Mechner
Dessinateurs : LuUyen Pham & Alex Puvilland
Parution : Avril 2014


« Templiers » est un diptyque nĂ© des plumes conjointes de Jordan Mechner, LeUyen Pham et Alex Puvilland. La parution du second tome date d’il y a presque un an. EditĂ© chez Akileos, il s’intitule « Le Graal ». L’histoire se dĂ©roule plus prĂšs de deux cent cinquante pages. Le format de l’ouvrage est plus proche de celui des comics que des albums franco-belges classiques. La couverture est la mĂȘme que celle du premier opus. En second plan, se trouvent les ombres de maisons Ă  colombages devant lesquelles combattent des soldats. Le premier plan est occupĂ© par une croix rouge brisĂ©e symbolisant la chute du cĂ©lĂšbre ordre religieux Ă©ponyme.

La quatriĂšme de couverture pose les enjeux de la trame : « Les Chevaliers du Temple. VĂ©nĂ©rĂ©s pour leur noblesse, leur fĂ©rocitĂ© dans la bataille, et leur dĂ©votion religieuse, les Templiers Ă©taient des chevaliers de Dieu, exempts de tout pĂ©chĂ© et Ă  l’ñme pure. Du moins la plupart d’entre eux. Martin n’est pas exactement le plus opiniĂątre ou le plus pieux des chevaliers, mais il parvient Ă  s’échapper quand le roi de France dĂ©cide d’abattre l’Ordre des Templiers afin de mettre la main sur leur lĂ©gendaire trĂ©sor. AprĂšs un temps de souffrance et d’errance, il retrouve d’anciens compagnons et met au point un plan des plus audacieux
 voler le plus grand trĂ©sor du monde au nez du roi. »

Une chasse au trésor captivante.

J’avais Ă©tĂ© conquis par le dĂ©but de l’intrigue. « La Chute » offrait une introduction captivante. On y dĂ©couvrait des personnages attachants. Leurs faiblesses et leurs mĂ©saventures nous lient tout de suite Ă  leurs destins. La trame se construit essentiellement autour de Martin. Il est passĂ© du statut de chevalier Ă  celui de hors la loi vagabond. Cette chute Ă©tait habilement contĂ©e dans le premier tome. Cette descente aux enfers trouvait son dĂ©nouement avec le projet improbable qu’il partage avec deux compagnons d’infortune : mettre la main sur le lĂ©gendaire trĂ©sor des Templiers. Ce second album devait nous raconter cette quĂȘte.

Les premiĂšres pages nous plongent tout de suite dans les arcanes de leur stratĂ©gie. Tout au long de la lecture, j’ai senti montĂ© un suspense fort. Au fur et Ă  mesure qu’ils se rapprochent de leur but, la tension augmente. Ma curiositĂ© est attisĂ©e en permanence. L’envie de faire dĂ©filer les pages est puissante. Je suis obligĂ© de me retenir de dĂ©vorer les planches pour savourer la richesse de chacune d’entre elles. La construction scĂ©naristique est un modĂšle du genre. L’aventure est au rendez-vous !

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« Templiers » ne se contente pas de nous offrir une chasse au trĂ©sor. La qualitĂ© d’écriture des diffĂ©rents protagonistes participe au bonheur de la dĂ©couverte. Les Ă©vĂ©nements ne sont pas prĂ©visibles. La sympathie des hĂ©ros ne fait qu’accentuer l’inquiĂ©tude qu’on ressent Ă  leur Ă©gard Ă  chaque Ă©tape de leurs pĂ©rĂ©grinations. Les auteurs arrivent Ă  greffer toute une sĂ©rie d’intrigues secondaires au fil conducteur, densifiant ainsi le propos. Le travail sur le script est remarquable. En refermant le bouquin, je ressentais encore le parfum de l’aventure. Je pense que je prendrais beaucoup de plaisir Ă  relire cette histoire et Ă  retrouver les pas de Martin et ses acolytes.

Le travail graphique alimente la qualitĂ© de l’ensemble. Le trait possĂšde une belle personnalitĂ©. LeUyen Pham offre des dĂ©cors trĂšs rĂ©ussis. L’immersion dans cette sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale est splendide. Je ne peux donc que vous conseiller la dĂ©couverte de cette sĂ©rie. Elle ravira les adeptes d’aventure et d’époque chevaleresque. La lĂ©gende des Templiers est un support classique de narration Ă©pique, elle est ici habilement exploitĂ©e. Il ne vous reste plus qu’à rejoindre cette quĂȘte mythique


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note5

Happy parents – Zep

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Titre : Happy parents
Scénariste : Zep
Dessinateur : Zep
Parution : Octobre 2014


ParallĂšlement Ă  « Titeuf », Zep dĂ©veloppe une sĂ©rie « Happy » destinĂ©e Ă  un public plus adulte. AprĂšs les filles, les concerts et le sexe, voilĂ  « Happy parents ». Une planche, un gag, sur l’enfer que ferait vivre les enfants sur leurs gĂ©niteurs. On commence par des bĂ©bĂ©s et on finit sur les adolescents. Le tout est publiĂ© chez Delcourt pour une soixantaine de pages. On pourra remarquer qu’aprĂšs avoir unifiĂ© cette sĂ©rie (puisque « Happy Girls » s’appelait « Les filles Ă©lectriques » et « Happy rock » « L’enfer des concerts »), l’éditeur s’en Ă©loigne avec une couverture bien diffĂ©rente. Dommage.

Des gags convenus et gentillets

Imaginez-vous Ă©crire une bande-dessinĂ©e sur des parents. Vous voyez tout de suite le genre de gags qui va en dĂ©coudre. « Happy parents » ne fait guĂšre dans l’originalitĂ©. Tout est assez convenu et bon enfant. Ne cherchez rien de subversif, ce n’est pas le cas ici. En cela, « Happy parents » est certainement l’album le plus consensuel de la sĂ©rie.

MalgrĂ© tout, Zep possĂšde un mĂ©tier qui permet de faire passer la pilule. Sa gestion de la page pour aller jusqu’à sa chute est vraiment maĂźtrisĂ©e. Si bien que la lecture se fait agrĂ©able et on lit l’ensemble avec plaisir. On est quand mĂȘme loin des BDs de type « Guide du jeune parent ». Zep possĂšde un vrai sens du gag et de la façon de l’amener. Dommage que ses gags en lui-mĂȘme soient si convenus.

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Le dessin de Zep fonctionne parfaitement ici, avec son trait expressif et dynamique. Les dĂ©cors sont rares, mais l’auteur ne fait pas dans l’économie. On remarquera notamment les planches quasi-muettes oĂč il semble prendre beaucoup de plaisir Ă  dessiner diverses situations.

« Happy parents » est de la bonne bande-dessinĂ©e grand public. C’est bien dessinĂ©, avec un vrai sens du gag et de la chute. Mais cela reste consensuel et gentillet et les blagues et situations ne brillent pas par leur originalitĂ©. Un bilan mitigĂ© donc.

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note3

Choc, T1 : Les fantĂŽmes de Knightgrave, PremiĂšre partie

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Titre : Choc, T1 : Les fantÎmes de Knightgrave, PremiÚre partie
Scénariste : Stéphane Colman
Dessinateur : Éric Maltaite
Parution : Avril 2014


« Monsieur Choc apparaĂźt pour la premiĂšre fois en 1955 dans le journal de Spirou. CrĂ©Ă© par le dessinateur Willy Maltaite – dit Will – et par le scĂ©nariste Maurice Rosy, Monsieur Choc est alors destinĂ© Ă  devenir l’indestructible adversaire de Tif et Tondu, tandem de hĂ©ros traditionnels imaginĂ©s par Fernand Dineur en 1938. Avec la crĂ©ation du fascinant Monsieur Choc, Will et Rosy auront donnĂ© Ă  la bande dessinĂ©e l’un des grands mĂ©chants emblĂ©matiques d’un certain Ăąge d’or franco-belge. Presque cinquante ans aprĂšs sa derniĂšre apparition dans une aventure de Tif et Tondu, Monsieur Choc revient sur le devant de la scĂšne. Seul, cette fois ».

Ce prologue prĂ©cĂšde la premiĂšre planche de « Les fantĂŽmes de Knightgrave – PremiĂšre partie », premier tome d’une nouvelle sĂ©rie intitulĂ©e « Choc ». Le caractĂšre historique de son hĂ©ros a participĂ© Ă  la visibilitĂ© de sa sortie il y a prĂšs d’un an. Cet aspect n’a pas eu d’influence sur mon attirance Ă  l’égard de cet ouvrage. L’attrait de sa couverture m’a incitĂ© Ă  le feuilleter. Cet homme en costume portant un heaume de chevalier faisait naĂźtre une forte curiositĂ© Ă  son Ă©gard. Debout dans les rayons de la librairie, j’ai commencĂ© Ă  lire les premiĂšres pages. Rapidement, j’ai Ă©tĂ© happĂ© par l’atmosphĂšre qui les habitait. J’ai donc dĂ©cidĂ© de me l’offrir pour profiter de la suite bien confortablement Ă  la maison.

Une intrigue dense aux arcanes nombreux.

Choc1bMon premier contact s’est fait Ă  travers les planches d’Eric Maltaite. Je les trouve remarquables. Les dĂ©cors sont sublimes. Qu’ils soient intĂ©rieurs ou extĂ©rieurs, pleins de vie ou abandonnĂ©s, tous possĂšdent une identitĂ© forte. En tant que lecteur, je me suis plongĂ© avec facilitĂ© au cĂŽtĂ© des diffĂ©rents protagonistes en tout lieu et Ă  toute Ă©poque. De plus le dessinateur arrive Ă  donner des rythmes trĂšs diffĂ©rents mais toujours adaptĂ©s Ă  la grande variĂ©tĂ© des scĂšnes offertes tout au long des quatre-vingt-dix pages de l’album.

« Les fantĂŽmes de Knightgrave » prĂ©sente une intrigue dense aux arcanes nombreux. Maltaire fait preuve de maestria pour jouer avec la chronologie de son rĂ©cit. Ils alternent les flashbacks et le prĂ©sent Ă  un rythme d’une rare frĂ©quence. Ce choix narratif impose une concentration constante du lecteur tout en gĂ©nĂ©rant une curiositĂ© permanente. La seconde lecture est tout aussi intĂ©ressante car elle nous permet de maĂźtriser dans les dĂ©tails le grand d’informations abritĂ©es dans la trame.

Le ton de l’histoire est biographique. Tout est centrĂ© sur ce fameux Monsieur Choc. Les auteurs font le choix de nous conter le cheminement qui l’a menĂ© Ă  son statut de « chevalier malĂ©fique » ou de « crapule publique numĂ©ro un ». MĂȘme si ce personnage m’était inconnu en ouvrant le bouquin, j’ai rapidement compris qu’il ne faisait pas partie des gentils. Pourtant, Ă  aucun moment au cours de la lecture, je n’ai ressenti de l’animositĂ© ou de l’antipathie Ă  son Ă©gard. La subtilitĂ© avec laquelle le scĂ©nario distille les Ă©vĂ©nements au grĂ© des pages alimente l’empathie ressentie Ă  l’égard de cet homme.

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Je suis vraiment curieux de dĂ©couvrir la suite de l’histoire. Je guetterai avec curiositĂ© la parution du second tome. Ce premier acte est, Ă  mes yeux, de qualitĂ©. Son ton et son propos s’adressent Ă  un public large. Grands comme petits y trouveront leur compte. S’offrir cet album ravira toute la famille. Cette lecture m’incite Ă  me plonger dans les aventures de Tif et Tondu mettant en Ɠuvre ce grand mĂ©chant. Je le verrai alors avec un angle diffĂ©rent


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note4