Bouche du diable

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Titre : Bouche du diable
Scénariste : JérÎme Charyn
Dessinateur : François Boucq
Parution : Janvier 1990


AprĂšs avoir dĂ©couvert « Little Tulip », j’avais envie de partir en quĂȘte d’autres ouvrages du duo formĂ© par JĂ©rĂŽme Charyn (au scĂ©nario) et François Boucq (au dessin). C’est chose faite avec « Bouche du diable », paru 25 ans plus tĂŽt et abordant plus ou moins le mĂȘme thĂšme : Ă  savoir l’histoire des exilĂ©s soviĂ©tiques aux Etats-Unis d’AmĂ©rique. Le bouquin Ă©tait prĂ©alablement Ă©ditĂ© aux Ă©ditions Casterman avant multiples rĂ©Ă©ditions. Continuer la lecture de « Bouche du diable »

Le viandier de Polpette, T1 : L’ail des ours

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Titre : Le viandier de Polpette, T1 : L’ail des ours
Scénariste : Olivier Milhaud
Dessinateur : Julien Neel
Parution : Mai 2011


Si Julien Neel est connu avant tout pour sa sĂ©rie Ă  succĂšs « Lou ! », je l’ai remarquĂ© par « Chaque chose », un ouvrage tout en sensibilitĂ© trĂšs rĂ©ussi. Alors forcĂ©ment, lorsqu’est sorti « Le viandier de Polpette », ma curiositĂ© s’est rĂ©veillĂ©e. Julien Neel y assure le dessin pendant qu’Olivier Milhaud s’occupe du scĂ©nario. PubliĂ© chez Gallimard, le tout pĂšse 136 pages pour ce qui semble ĂȘtre un premier tome, l’ouvrage Ă©tant sous-titrĂ© « L’ail des ours ».  Continuer la lecture de « Le viandier de Polpette, T1 : L’ail des ours »

Le Grand Mort, T6 : BrĂšche

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Titre : Le Grand Mort, T6 : BrÚche
Scénariste : Régis Loisel & Jean-Blaise Djian
Dessinateur : Vincent Mallié
Parution : Novembre 2015


« Le Grand Mort » est une sĂ©rie nĂ©e il y a presque dix ans. Elle est le fruit de la collaboration entre RĂ©gis Loisel, Jean-Blaise Djian, Vincent MalliĂ© et François Lapierre. C’est le premier auteur citĂ© qui a attirĂ© mon regard sur cette nouvelle aventure. Son travail sur « La QuĂȘte de l’oiseau du temps » m’a suffisamment conquis pour que je ne sois pas indiffĂ©rent Ă  une nouvelle parution signĂ©e de son nom. Le premier tome « Larmes d’abeille » Ă©tait plutĂŽt rĂ©ussi. Les personnages Ă©taient attachants, l’univers agrĂ©able, l’atmosphĂšre dĂ©paysante et les enjeux intrigants. Cet attrait a Ă©tĂ© consolidĂ© par la lecture de l’opus suivant. HĂ©las, le troisiĂšme acte marque un effritement de la qualitĂ© du scĂ©nario Ă  mes yeux. Continuer la lecture de « Le Grand Mort, T6 : BrĂšche »

Le bois des vierges, T3 : Épousailles

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Titre : Le bois des vierges, T3 : Épousailles
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : BĂ©atrice Tillier
Parution : Mai 2013


« Le bois des vierges » termine son histoire avec ce troisiĂšme tome intitulĂ© « Épousailles ». Dommage que les auteurs spoilent leur histoire (surtout avec la couverture)
 Cette histoire fantastique oĂč chimĂšres, animaux et hommes se combattent les uns les autres avait marquĂ© par son histoire dense et son graphisme magnifique. Cette trilogie se termine-t-elle sur une bonne note ? Continuer la lecture de « Le bois des vierges, T3 : Épousailles »

Le bois des vierges, T2 : Loup

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Titre : Le bois des vierges, T2 : Loup
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : BĂ©atrice Tillier
Parution : Novembre 2010


Le premier tome du « Bois des vierges » avait posĂ© les bases d’un univers original, oĂč bĂȘtes et humains Ă©taient tous civilisĂ©s. En tout cas, avant qu’ils ne partent en guerre
 Le meurtre du prince a enflammĂ© le pays et la guerre fait rage. Triste constat en ce dĂ©but d’ouvrage. Il reste un seul espoir : retrouver Aube. Mais comment pĂ©nĂ©trer le bois oĂč, par dĂ©finition, seule une vierge peut y survivre ? Le tout est scĂ©narisĂ© par Jean Dufaux, dessinĂ© par BĂ©atrice Tillier et publiĂ© chez Delcourt. Continuer la lecture de « Le bois des vierges, T2 : Loup »

Le bois des vierges, T1

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Titre : Le bois des vierges, T1
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : BĂ©atrice Tillier
Parution : FĂ©vrier 2008


Fan d’anthropomorphisme, on m’avait conseillĂ© il y a des annĂ©es la sĂ©rie « Le bois des vierges ». Avec un bon temps de retard, je me suis procurĂ© la sĂ©rie scĂ©narisĂ©e par Jean Dufaux et dessinĂ©e par BĂ©atrice Tillier. Au format classique, en trois tomes, elle fait intervenir des animaux intelligents qui s’opposent aux humains. Le tout est publiĂ© chez Robert Laffont. Continuer la lecture de « Le bois des vierges, T1 »

Trois ombres

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Titre : Trois Ombres
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Septembre 2007


AprĂšs avoir dĂ©couvert Cyril Pedrosa avec son autobiographique Ă©colo « Autobio » (Ă  laquelle je n’avais pas du tout accrochĂ©), je me devais de dĂ©couvrir d’autres ouvrages de cet auteur afin d’infirmer (ou pas) cette premiĂšre mauvaise impression. « Trois Ombres » est un roman graphique de 268 pages. Loin de l’humour de son autobiographie, on a affaire ici Ă  un drame familial sur fond de fantastique.

Le livre dĂ©marre sur la prĂ©sentation d’une petite famille parfaite : Louis et Lise ont un fils, Joachim. Tout va bien dans leur petite ferme isolĂ©e, rien ne semble pouvoir gĂȘner la vie des trois personnages. Jusqu’au jour oĂč trois ombres apparaissent au loin, des cavaliers. S’ensuit un stress liĂ© Ă  ces spectres. Que sont-ils ? Que veulent-ils ? Pourquoi rĂŽdent-ils autour de la maison ?

Une fuite sans espoir sous fond de lien pĂšre-fils.

AprĂšs un dĂ©but sous forme d’utopie familiale, la peur et la colĂšre s’immiscent pour culminer jusqu’à la fuite du pĂšre et du fils. Une fuite sans rĂ©el espoir comme on le comprend tout de suite. Ainsi, « Trois Ombres » abordent avant tout le lien pĂšre-fils. Jusqu’oĂč le pĂšre peut-il aller pour sauver son fils ? Jusqu’à son propre sacrifice ?

« Trois Ombres » est avant tout un conte. En effet, on ne croit pas une seconde Ă  l’univers crĂ©Ă© par Pedrosa. La famille vit ainsi dans une ferme isolĂ©e de tout dans un bonheur parfait et insouciant. De mĂȘme, les aspects fantastiques sont Ă©videmment totalement inexpliquĂ©s. Les derniĂšres pages viennent appuyer d’autant plus la thĂšse d’une fable. On ne sait trop si l’histoire est une grande mĂ©taphore (sur la maladie ?) ou pas. En cela, le scĂ©nario manque un peu d’appui, hĂ©sitant entre rĂ©alisme (lors de la traversĂ©e) ou fantastique pur (notamment sur la fin). Cette indĂ©cision m’a quelque peu gĂȘnĂ© quand j’ai refermĂ© l’ouvrage, ne sachant trop qu’en penser.

Cependant, Pedrosa parvient avant tout Ă  distiller un vrai charme dans « Trois Ombres ». Les ambiances, quelles qu’elles soient, sont remarquablement rendues. Tristesse, joie, colĂšre, dĂ©sespoir
 Cependant, je n’ai pas Ă©tĂ© Ă©mu plus que ça. J’ai Ă©tĂ© happĂ© par les Ă©vĂ©nements, pris dans le pĂ©riple des personnages. Mais les parties Ă©motionnelles m’ont laissĂ© un peu froid. Cela vient des procĂ©dĂ©s narratifs parfois un peu appuyĂ©s de l’ouvrage. Cyril Pedrosa en fait parfois un tout petit trop. Je chipote un peu, mais par moment, dans la lecture, je me suis fait la rĂ©flexion.

Au niveau du dessin, c’est particuliĂšrement rĂ©ussi. Le noir et blanc est bien maĂźtrisĂ©, il y a une vraie texture et du volume qui se dĂ©gage des planches. Le style sait se modifier et s’adapter aux situations. TrĂšs noir pour certains passages, plus flou pour d’autres. Le travail sur les planches est rĂ©ellement remarquable et vaut le coup d’Ɠil. En revanche, je ne suis pas fan du trait que Pedrosa donne Ă  ses personnages. C’est une question de goĂ»t.

Au final, cet ouvrage est Ă  dĂ©couvrir. Certes, il y a plusieurs Ă©lĂ©ments qui m’ont gĂȘnĂ© ou fait tiquer pendant la lecture, mais il possĂšde d’indĂ©niables qualitĂ©s, tant dans le dessin que dans l’ambiance particuliĂšre qu’il dĂ©gage. Il m’a rĂ©conciliĂ© avec Cyril Pedrosa. Et c’est dĂ©jĂ  pas mal !

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note3

Okko, T10 : Le cycle du vide, deuxiĂšme partie

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Titre : Okko, T10 : Le cycle du vide, deuxiÚme partie
Scénariste : Hub
Dessinateur : Hub
Parution : Novembre 2015


« Okko » fait partie de ces rares sĂ©ries qui, au fur et Ă  mesure des tomes, se bonifie. AprĂšs cinq diptyques, il est temps pour Hub de raccrocher et de terminer son histoire. Les premiers cycles avaient vu Okko le ronin faiblir, vieillir et ĂȘtre mutilĂ©. Dans « Le cycle du vide », il prend une retraite bien mĂ©ritĂ©e. C’est l’occasion de revenir sur son passĂ©. Le tout est publiĂ© chez Delcourt.

« Okko » reprend les codes de l’aventure classique. Un groupe disparate d’individu (un dĂ©mon, un ronin, un moine alcoolique et son apprenti) arpente un Japon mĂ©diĂ©val fantastique. En utilisant un flashback pour terminer son Ɠuvre, Hub s’attache Ă  nous expliquer comment ce groupe s’est formĂ©. Okko est donc Ă  la recherche de sa mĂšre. ParallĂšlement, on suit l’histoire de Noshin, comprenant comment il est devenu moine.

Une fin en apothéose.

Okko10aL’inconvĂ©nient majeur de ce cycle est l’absence (presque) totale de Noburo, un personnage ĂŽ combien charismatique ! Cependant, les informations distillĂ©es, le suspense insoutenable et les rĂ©vĂ©lations compensent largement cette perte. Car au-delĂ  de ce cycle passionnant, c’est toute la sĂ©rie qui prend du sens. SitĂŽt fermĂ© ce tome, je me suis relancĂ© dans la lecture complĂšte des cycles prĂ©cĂ©dents, retrouvant les allusions laissĂ©s par Hub prĂ©cĂ©demment (la relecture de la visite des monastĂšres prend ainsi une saveur particuliĂšre
). L’auteur a vraiment pensĂ© sa sĂ©rie comme un tout. Et au-delĂ  de chaque cycle qui possĂ©dait un intĂ©rĂȘt en tant qu’entitĂ© unique, la sĂ©rie prend encore une nouvelle dimension.

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Hub réussit donc le pari de refermer sa série sans laisser de regret à ses lecteurs. On sentait un Okko à bout et on le laisse partir chasser ses démons intérieurs. Les révélations sont puissantes et on ne sort pas déçu de ce cycle qui explique le passé des protagonistes sans renier aux codes de la série : violence, démons et manipulations.

Graphiquement, Hub a beaucoup Ă©voluĂ© dans son dessin les annĂ©es passant, tout en gardant cette identitĂ© forte. Le trait est dynamique et Ă©lĂ©gant, puisant dans diffĂ©rentes sources. La colorisation est encore une fois de grande qualitĂ©, sublimant les ambiances sans ternir le dessin de l’auteur.

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« Okko » se termine et c’est tant mieux. Point d’orgue de la sĂ©rie, ce cycle du vide est riche en action et en Ă©motion. Ainsi, aucune dĂ©ception ne vient ternir cette Ă©popĂ©e qui restera comme l’une des meilleures sĂ©ries de ces derniĂšres annĂ©es. Okko a pris sa retraite et on aura grand plaisir Ă  relire ses aventures. Il n’y a pas eu de cycle de trop et c’est bien le principal !

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note5

Réalités obliques

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Titre : Réalités obliques
Scénariste : Clarke
Dessinateur : Clarke
Parution : Octobre 2015


Je n’ai jamais rien lu de Clarke. Et pourtant, il est le dessinateur de la bien connue « MĂ©lusine ». C’est ainsi un changement de style radical que le dessinateur effectue en proposant « RĂ©alitĂ©s obliques », un one-shot en noir et blanc dĂ©rangeant, oĂč fantastique et onirisme se cĂŽtoient. Paru au Lombard, l’ouvrage titille les 160 pages.

Clarke nous propose plus d’une vingtaine de petites histoires de 4 pages carrĂ©es, chaque page contenant elle-mĂȘme quatre cases carrĂ©es. Chaque scĂšne possĂšde une composante plus ou moins fantastique (on est souvent dans l’idĂ©e du cauchemar, Ă  la frontiĂšre du rĂ©el). Le tout se veut dĂ©rangeant et c’est plutĂŽt rĂ©ussi. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec la dĂ©marche de Franquin et de ses « IdĂ©es noires ». MĂȘme si le contenu reste diffĂ©rent, on reste sur un auteur qui change de style vers des histoires plus glauques et avec un noir et blanc poussĂ©s dans ses retranchements.

4 pages carrées par histoire. 4 cases carrées par planche.

Si toutes les histoires sont loin d’atteindre le mĂȘme niveau, la qualitĂ© est de mise. Clarke maĂźtrise son rythme de 16 cases pour faire monter la tension et aboutir sur une derniĂšre case qui, souvent, donne le sens au reste. En cela, les histoires de Clarke ne coulent pas toujours de source et nous surprennent. Une lecture trop rapide ou en diagonal amĂšne parfois l’incomprĂ©hension. Tout est pesĂ©, tant dans les textes que dans le dessin. Et le rĂ©sultat est rĂ©ussi : on est mal Ă  l’aise face Ă  ces histoires qui touchent Ă  nos phobies les plus primitives.

Concernant le dessin, difficile de ne pas penser au « Sin City » de Frank Miller. Il semble que ce soit l’influence majeure de Clarke sur cet album. MalgrĂ© tout, les cadrages, les clairs-obscurs forcent le respect et on sent un auteur en pleine possession de son art. Surtout que beaucoup de scĂšnes possĂšdent peu d’action, le dessinateur change les points et angles de vue intelligemment.

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« RĂ©alitĂ©s obliques » est une Ɠuvre qui permet Ă  Clarke de prĂ©senter une autre palette de son talent. Si on pense beaucoup Ă  Franquin et Miller pendant la lecture, difficile de ne pas adhĂ©rer Ă  l’ouvrage, dont l’ambition initiale est atteinte. Un beau livre, simplement.

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note4

Okko, T7 : Le cycle du feu, premiĂšre partie

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Titre : Okko, T7 : Le Cycle du Feu, premiĂšre partie
Scénario : Hub
Dessin : Hub
Parution : Octobre 2011


« Okko » est une sĂ©rie basĂ© sur des cycles Ă©lĂ©mentaires composĂ©s de deux tomes chacun, scĂ©narisĂ©e et dessinĂ©e par Hub. AprĂšs le cycle de l’eau, le cycle de la terre et le cycle de l’air, voici venir le cycle du feu. Premier tome de ce cycle et donc septiĂšme de la sĂ©rie, celui-ci dĂ©marre sur un mariage entre deux familles trĂšs puissantes. Devant l’ampleur du phĂ©nomĂšne (qui pourrait amener un nouvel empereur), les familles font appel Ă  la garde blanche, composĂ©e des cent samouraĂŻs les plus valeureux. Auquel s’ajoute un cent-uniĂšme bien connu : Okko. Bien qu’étant dĂ©shonorĂ© et diminuĂ© (il a perdu une main lors du cycle prĂ©cĂ©dent), ce qui fait de lui un ronin, ses faits d’armes le rendent indispensables. Cependant, notre hĂ©ros sait prendre du recul et Ă©vite de se mĂ©langer avec des pairs qui le renient.

La rĂ©ussite d’ « Okko » tient Ă  plusieurs facteurs. Le japon mĂ©diĂ©val, teintĂ© de fantastique, est Ă  la fois terriblement exotique et sombre. Hub crĂ©e un monde d’hĂ©roĂŻc-fantasy japonais avec ses guerriers, ses nobles, ses monstres et ses sorciers. La balance entre l’aspect historique (et documentĂ©) et fantastique est parfaitement dosĂ©e et accouche d’un univers crĂ©dible et cohĂ©rent.

Un Japon médiéval, exotique et sombre.

Autre facteur de rĂ©ussite : les personnages. Comme dans toute saga de fantasy, « Okko » est avant tout l’histoire d’un groupe. On y trouve Okko, samouraĂŻ dĂ©chu, Noburo, guerrier gĂ©ant cachĂ© derriĂšre un masque, Noshin, moine alcoolique et Tikku, jeune apprenti du moine. La galerie est pittoresque mais moins caricaturale qu’elle n’y paraĂźt. Les relations entre les personnages sont souvent conflictuelles et les problĂšmes viennent souvent de l’une des personnes du groupe. Le vrai lien est Okko, qui n’hĂ©site pas Ă  se mettre en danger (voire Ă  se sacrifier) pour dĂ©fendre l’un de ses compagnons. C’est une vraie force dans cette BD car Okko est parfois Ă  la limite de l’antipathique. Aigri et agressif avec le moine, Hub ne lui fait pas non plus de cadeau. Mais son personnage prĂ©fĂšre ses amis Ă  son honneur. L’auteur en fait donc une version nouvelle du samouraĂŻ, trĂšs intĂ©ressante.

Comme d’habitude, l’histoire se passe sur une Ăźle. Cycle du feu oblige, elle est volcanique ! Dans ce premier tome du cycle, Hub distille son atmosphĂšre lentement sans dĂ©voiler les vrais tenants de l’intrigue. Et Ă  la fin du tome, un Ă©vĂšnement avive un suspense insoutenable. L’auteur maĂźtrise rĂ©ellement la construction en deux tomes et c’est sans doute ce qui fait tout le charme de cette Ɠuvre. PlutĂŽt que d’écrire une longue Ă©popĂ©e de 8 tomes, Hub Ă©crit des histoires denses Ă  l’identitĂ© fortement marquĂ©e. RĂ©sultat : on a l’impression que « Okko » s’amĂ©liore de tomes en tomes.

A force de passer les tomes, on en apprend un peu plus sur les personnages. Hub nous prĂ©sente un Okko en apparence vieilli et affaibli. Bien que pouvant ĂȘtre lu indĂ©pendamment des autres tomes, je conseille tout de mĂȘme une lecture prĂ©alable des ouvrages prĂ©cĂ©dents. De mĂȘme, le jeune Tikku, si timide et effrayĂ© au dĂ©part, vieillit et prend de plus en plus d’initiatives. On a vraiment l’impression de voir Ă©voluer les personnages. Mais comme toujours, c’est trĂšs lĂ©ger et subtil. Hub mĂ©nage ses informations, ses Ă©volutions afin de crĂ©er une Ɠuvre des plus intĂ©ressantes.

Et que dire du dessin ? Il est simplement magnifique. DĂ©taillĂ© et expressif, il sait se faire dynamique dans les combats. La faune et la flore sont parfaitement retranscrits et donnent de la chaleur Ă  ce cycle ardent. De mĂȘme, tous les apparats du japon mĂ©diĂ©val donnent vraiment l’impression d’y ĂȘtre, facilitant notre plongĂ©e dans l’univers. Sans en faire trop, Hub sait crĂ©er des moments forts dans ses planches. Une grande rĂ©ussite comme toujours ! De plus, chaque cycle a une vraie identitĂ©, que ce soit dans les tons, les couleurs et les ambiances.

« Okko » est une vraiment une Ɠuvre majeure de la bande-dessinĂ©e. Construite selon des cycles de deux tomes, tout y est rĂ©ussi. Un dessin virtuose reconnaissable immĂ©diatement, des intrigues teintĂ©es de fantastique, un univers original et cohĂ©rent, des personnages complexes et attachants
 Je ne peux que vivement la conseiller Ă  ceux qui ne l’auraient pas encore dĂ©couverte. Chaque tome est un grand moment, simplement.

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note5