AĂąma, T4 : Tu seras merveilleuse, ma fille

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Titre : AĂąma, T4 : Tu seras merveilleuse, ma fille
Scénariste : Frederik Peeters
Dessinateur : Frederik Peeters
Parution : Octobre 2014


AĂąma est l’une des sĂ©ries de science-fiction les plus excitantes de ces derniĂšres annĂ©es. ScĂ©narisĂ©e et dessinĂ©e par Frederik Peeters, elles mettent en scĂšne un paumĂ©, Verloc  Nim, qui part sur une planĂšte dĂ©serte avec son frĂšre. Sur cette planĂšte, une expĂ©rience ultra-secrĂšte a lieu. « Tu seras merveilleuse, ma fille » est le quatriĂšme et dernier tome qui vient clore la sĂ©rie. Il est Ă©ditĂ© chez Gallimard et pĂšse une centaine de pages.

Si les deux premiers tomes se concentraient sur une SF classique, oĂč les personnages dĂ©couvraient le rĂ©sultat d’une expĂ©rience qui dĂ©gĂ©nĂ©rait, le troisiĂšme opus prenait un virage onirique. AprĂšs avoir placĂ© des fondements travaillĂ©s et cohĂ©rents, Frederik Peeters avait fait des choix scĂ©naristiques discutables, abandonnant le rĂ©alisme au profit des questionnements mĂ©taphysiques. Ce quatriĂšme tome continue dans cette voie.

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Verloc Nim fusionne avec l’AĂąma. Curieusement, il la contient suffisamment. Il devient une sorte de super ĂȘtre omniscient dont le seul but est de fusionner avec sa fille. Sans trop d’explication, Verloc Nim devient donc un ĂȘtre capable d’à peu prĂšs tout. Il bondit de partout, voit tout, entend tout
 J’ai bien du mal Ă  accrocher Ă  ce genre de postulats un peu faciles. Quant aux rĂ©flexions psychologiques, elles sont dĂ©jĂ -vus depuis longtemps.

Un virage radical pour la fin de la série.

Ce terreau permet en revanche Ă  Frederik Peeters de faire exploser sa maestria graphique. Quelques doubles pages viennent sublimer le livre et son trait reste toujours aussi puissant. Les scĂšnes de combat et de vol, trĂšs (trop ?) nombreuses, montrent combien l’auteur maĂźtrise son dessin, le mouvement et le dĂ©coupage.

L’ouvrage se concentrant uniquement sur Verloc Nim, il perd ainsi toute la puissance psychologique que la sĂ©rie avait, faisant vivre des personnages originaux et trĂšs bien travaillĂ©s. L’aspect psychologique se cantonne donc Ă  des gĂ©nĂ©ralitĂ©s, bien loin de ce Ă  quoi on avait l’habitude dans la sĂ©rie.

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Ce quatriĂšme tome de « AĂąma » est une vraie dĂ©ception. L’auteur a pris un virage radical au troisiĂšme tome qu’il confirme ici. Si certains seront certainement conquis par ce livre, d’autres resteront clairement sur le bord du chemin, profitant des planches magnifiques de l’auteur sans vraiment y trouver un sens. Quel dommage ! 

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Les Sentinelles, T1 : Juillet-AoĂ»t 1914, Les Moissons de l’Acier – Xavier Dorison & Enrique Breccia

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Titre : Les Sentinelles, T1 : Juillet-AoĂ»t 1914, Les Moissons de l’Acier
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Enrique Breccia
Parution : Mai 2009


C’est en regardant la trĂšs sympathique Ă©mission « Un monde de bulles » que j’ai dĂ©couvert avec plaisir Xavier Dorison Ă©voquer la sĂ©rie « Les sentinelles ». Etant un grand fan de ce scĂ©nariste depuis que j’ai dĂ©couvert « Le troisiĂšme testament » ou « Sanctuaires », j’ai Ă©coutĂ© avec curiositĂ© ce dernier nous conter la construction de cette saga dont je n’avais jamais entendu parler. Une fois son interview terminĂ©e, je me suis engagĂ© Ă  m’immerger dans cette sĂ©rie au plus vite. Ma dĂ©couverte a dĂ©butĂ© hier soir avec la lecture du premier chapitre intitulĂ© « Juillet-AoĂ»t 1914 – Les moissons d’acier ». EditĂ© chez Delcourt, cet album de bonne qualitĂ© est composĂ© d’une soixantaine de pages. Il est vendu Ă  un prix tout juste infĂ©rieur Ă  quinze euros. La couverture nous prĂ©sente un soldat dĂ©ployant un drapeau français. Son visage est couvert par un casque. Je la trouve trĂšs rĂ©ussie. Elle est l’Ɠuvre de Enrique Breccia, que je dĂ©couvre Ă  l’occasion de cette lecture.

MalgrĂ© le titre, l’histoire dĂ©bute en 1911 au Maroc sur un champ de bataille. On dĂ©couvre un soldat, le visage masquĂ© qui avance d’un pas rĂ©gulier sans sembler tenir compte des balles qui fusent et des cadavres qui tombent autour de lui. Mais tout Ă  coup, il s’effondre. On le croit mort, ce n’est pas le cas. Il explique Ă  un de ses acolytes qu’il n’a plus de batterie, qu’il ne peut donc plus Ă©chapper Ă  son destin. Alors que les ennemis s’apprĂȘtent Ă  arriver sur les lieux, il demande Ă  ĂȘtre exĂ©cutĂ© par son ami qui s’exĂ©cute. On croit comprendre que ce soldat est le fruit d’une expĂ©rimentation scientifique mis au point par un colonel de l’ArmĂ©e française. Ce projet connaitra un second souffle trois ans plus tard quand le fondateur des Sentinelles dĂ©couvre la dĂ©couverte rĂ©volutionnaire d’un petit lieutenant de rĂ©serve


Des super hĂ©ros “made in France”.

« Les Sentinelles » est une sĂ©rie intĂ©ressante car elle nous offre un des premiers super hĂ©ros « made in France ». Suite Ă  des expĂ©riences menĂ©es dans des laboratoires secrets, un colonel et un savant Ă  sa botte ont pour objectif de crĂ©er une espĂšce de super soldat. Le fait de l’intĂ©grer dans la grande Histoire Ă  travers la pĂ©riode de la premiĂšre guerre mondiale dĂ©veloppe un attrait certain. L’histoire s’adresse Ă  un public sensible Ă  ce genre de grande trame historique et dense dans laquelle s’insĂšre parfaitement une dimension fictionnelle travaillĂ©e. Il est Ă©vident que l’humour et la lĂ©gĂšretĂ© ne sont pas de sortie. On est en temps de guerre et le dessinateur fait en sorte qu’on ne l’oublie jamais.

Le scĂ©nario est de grande qualitĂ©. Les premiĂšres pages qui jouent le rĂŽle de prologue sont intenses. A travers les dessins et l’atmosphĂšre qui transpire de la lecture, on est tout de suite dans le vif du sujet. Notre intĂ©rĂȘt est happĂ©. Notre curiositĂ© ne cessera jamais d’ĂȘtre sĂ©duite tout au long du dĂ©filement des pages. La grande toile se met en place. Les personnages apparaissent, les enjeux se dĂ©couvrent. La densitĂ© est grande. La narration ne souffre d’aucun temps mort bien au contraire. On est immergĂ© dans une histoire passionnante. La finalitĂ© de cet opus est de nous prĂ©senter Taillefer, le nouveau super soldat. Le rythme de la dĂ©couverte est bien dosĂ© et la derniĂšre page nous laisse sur un sentiment de frustration de ne pas pouvoir en profiter davantage.

Comme je l’ai sous-entendu prĂ©cĂ©demment, les dessins sont remarquables. DĂšs la premiĂšre case, on est bouleversĂ©. Il se dĂ©gage rĂ©ellement quelque chose des pages. La crasse et la violence qui s’en dĂ©gage sont intenses et ne laissent pas indemnes. La dimension « boucherie » est vraiment trĂšs rĂ©ussie. Rien n’apparaĂźt surrĂ©aliste ou excessif. Bien au contraire, c’est une gifle de rĂ©alisme qu’on prend de plein fouet. Je trouve Ă©galement les personnages trĂšs rĂ©ussis. On n’a aucun mal Ă  se les approprier. Les dessins leur donnent une vraie Ă©paisseur. Je pense que je vais me pencher de plus prĂšs sur les parutions nĂ©es de la plume d’Enrique Breccia.

En conclusion, j’ai trouvĂ© ce premier opus remarquable. Il s’agit Ă  mes yeux d’un petit chef d’Ɠuvre. Le scĂ©nario, les dessins, le thĂšme, les personnages
 Tout est bien construit, intense et travaillĂ©. A l’heure actuelle, trois tomes sont parus. Je ne pense pas que je vais tarder Ă  dĂ©vorer les deux qu’il me reste Ă  lire. Pour ceux qui dĂ©couvrent l’univers de Xavier Dorison Ă  travers cet album, je ne peux que conseiller de dĂ©couvrir « Le troisiĂšme testament » qui vous immergera dans le Moyen-Ăąge pour une tĂ©tralogie qui est un chef d’Ɠuvre du neuviĂšme art


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Note : 18/20

Uchronie(s) – New Beijing, T2 – Eric Corbeyran & AurĂ©lien MoriniĂšre

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Titre : Uchronie(s) – New Beijing, T2
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Aurélien MoriniÚre
Parution : Octobre 2013


Uchronie(s) est un projet ambitieux nĂ© il y a quelques annĂ©es. Eric Corbeyran avait scĂ©narisĂ© trois trilogies parallĂšles : New York, New Byzance et New Harlem. Elles nous prĂ©sentaient trois rĂ©alitĂ©s uchroniques. La premiĂšre nous plongeait dans le New York que nous connaissons. La seconde nous immergeait dans un New York qui serait la consĂ©quence de la prise de pouvoir de l’Islam Ă  l’échelle mondiale. Enfin, la derniĂšre nous faisait dĂ©couvrir  une AmĂ©rique dominĂ©e par les descendants des Black Panthers. Un dixiĂšme album mettait en lien ses trois univers dans un dĂ©nouement remarquable. J’avais donc Ă©tĂ© surpris lorsque j’avais vu apparaĂźtre dans les rayons trois nouvelles suites : New Beijing, New Moscow et New Delhi. Les premiers tomes Ă©taient de qualitĂ© inĂ©gale. NĂ©anmoins, ma curiositĂ© n’a eu aucun mal Ă  me dĂ©cider Ă  m’offrir le deuxiĂšme Ă©pisode de New Beijing, sujet de ma critique du jour. EditĂ© chez GlĂ©nat, cet opus est sorti le cinq octobre dernier. AurĂ©lien MoriniĂšre se voit confier les dessins.

Le site www.fnac.com propose le rĂ©sumĂ© suivant de cet album : « En cavale, Zack et Ludmilla tentent vaille que vaille de survivre dans l’oppressante New Beijing. De leur cĂŽtĂ©, Charles et Veronika Kosinski sont en libertĂ© surveillĂ©e. Les autoritĂ©s chinoises, qui les emploient de force, sont intriguĂ©es par les visites rĂ©currentes d’intrus qui se volatilisent comme par magie. Dans leur obsession du contrĂŽle, elles espĂšrent bien que le couple saura apporter des rĂ©ponses. Corbeyran rĂ©Ă©dite la recette du succĂšs d’Uchronie[s] avec ces nouvelles rĂ©alitĂ©s parallĂšles aux destins qui s’entrecroisent »

Le premier acte de cette nouvelle aventure ne m’avait pas complĂštement conquis. Je n’y avais pas retrouvĂ© la magie qu’avaient gĂ©nĂ©rĂ©e les trilogies originales. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce dĂ» Ă  l’absence d’effet surprise ? En effet, le fait que des personnes puissent passer d’une rĂ©alitĂ© Ă  une autre est maintenant considĂ©rĂ© comme acquis. Ce n’était Ă©videmment pas aussi clair dans la premiĂšre dĂ©calogie. J’avais donc ressenti une difficultĂ© pour le scĂ©nario Ă  relancer la machine. L’intrigue prenait du temps Ă  trouver son souffle et mon intĂ©rĂȘt de lecteur n’avait pas Ă©tĂ© attisĂ© de maniĂšre trĂšs intense. J’espĂ©rais que tout cela s’emballe un petit peu avec ce deuxiĂšme tome.

Faire cohabiter trois réalités

L’intrigue fait ici cohabiter des personnages issus des trois rĂ©alitĂ©s. En effet, deux personnes ici de New Delhi apparaissent dans l’histoire et Ludimilla est incontestablement originaire de New Moscow. Ces interactions font incontestablement partie du charme de la saga. Elles sont ici assez dĂ©cevantes. Si on met de cĂŽtĂ© les toutes derniĂšres pages, cet aspect est sous-exploitĂ©. J’avais aisĂ©ment acceptĂ© que le premier tome serve Ă  donner vie Ă  l’univers de New Beijing. Je pensais que ce second tome verrait naĂźtre un changement de braquet. Ce n’est pas le cas. Je trouve dommage que l’intĂ©rĂȘt soit vraiment lancĂ© Ă  une dizaine de pages du dĂ©nouement de l’épisode. Les trois premiers quarts sont bien moins intĂ©ressants.

Cet album manque d’enjeu d’ampleur. La narration consacre Ă©normĂ©ment de place Ă  l’évasion de Zack et Ludmilla. On suit leurs pĂ©rĂ©grinations pour Ă©chapper aux forces de l’ordre. Il n’y a rien de novateur et je regrette que cette chasse Ă  l’homme ne s’avĂšre pas aussi original que le concept scĂ©naristique de la sĂ©rie. A l’opposĂ© l’incarcĂ©ration de Charles et Veronika est plus intĂ©ressante. Leurs recherches forcĂ©es recentrent notre attention autour de la matiĂšre noire et des diffĂ©rentes rĂ©alitĂ©s. J’ai regrettĂ© que ce pan de l’histoire n’occupe pas une place plus importante. La fuite de Zack, trop diluĂ©e Ă  mon goĂ»t, empĂȘche la densitĂ© narrative d’augmenter et de gĂ©nĂ©rer ainsi un vĂ©ritable attrait pour le lecteur.

Les dessins d’AurĂ©lien MoriniĂšre ne m’avaient pas conquis lors de ma lecture du premier tome. Je ne peux pas dire que ce second contact ait fondamentalement changĂ© mes sentiments Ă  l’égard de son style. Le trait est appliquĂ© mais manque, Ă  mes yeux, de personnalitĂ©. Les illustrations se contentent d’accompagner le texte sans jamais le sublimer. Ils ne gĂ©nĂšrent pas d’atmosphĂšre oppressante, envoutante ou au minimum dĂ©paysante. Les couleurs de Johann CorgiĂ© sont assez ternes. NĂ©anmoins, je trouve que cette optique colle assez bien au quotidien de la vie Ă  New Beijing.

Au final, ce second acte s’inscrit dans la continuitĂ© du prĂ©cĂ©dent. L’histoire n’est pas dĂ©sagrĂ©able mais manque d’ampleur. La narration manque de densitĂ©. En refermant l’album, j’ai enfin le sentiment que l’histoire dĂ©marre. Je pense que les deux premiers tomes auraient pu ĂȘtre condensĂ©s en un sens. Cela aurait rendu la lecture plus intense et prenante. Il ne me reste donc plus qu’à espĂ©rer que le dĂ©nouement de la trilogie marque un rĂ©el changement de braquet qui saura satisfaire pleinement mes attentes. Mais cela est une autre histoire


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Note : 11/20

Uchronie(s) – New Beijing, T1 – Eric Corbeyran & AurĂ©lien MoriniĂšre

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Titre : New Beijing, T1
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Aurélien MoriniÚre
Parution : Septembre 2012


« Uchronie(s)» est une sĂ©rie de science-fiction particuliĂšrement bien construite. Il s’agit de trois trilogies intitulĂ©s « New Byzance », « New York » et « New Harlem » qui contaient chacune une rĂ©alitĂ© diffĂ©rente qui se voyaient toutes rĂ©unies dans un dixiĂšme album. La construction narrative Ă©tait remarquable et originale. Il s’agissait d’un vrai travail de scĂ©nariste qui possĂ©dait un dĂ©nouement Ă  la hauteur de l’idĂ©e initiale. Ce n’était pas rien. C’est pourquoi j’ai Ă©tĂ© surpris lorsque j’ai vu une nouvelle trilogie construite sur le mĂȘme principe. Il s’agira de « New Beijing », « New Moscow » et « New Delhi ». Ma critique d’aujourd’hui porte sur le premier acte de la premiĂšre citĂ©e. Cet opus est apparu dans les librairies le vingt-six septembre dernier. Toujours Ă©ditĂ© chez GlĂ©nat, cet ouvrage se compose d’une grosse quarantaine de pages. Le format est classique et le prix avoisine quatorze euros. La couverture est dans la lignĂ©e des prĂ©cĂ©dents tomes. On y dĂ©couvre le personnage principal entourĂ© de deux inconnues chinoises. Le second plan nous prĂ©sente une mĂ©galopole Ă  l’architecture asiatique. Le ton orange de l’illustration participe au dĂ©paysement. Le point commun avec la saga prĂ©cĂ©dente est Ă©videmment le nom de son auteur, Eric Corbeyran. Le cĂ©lĂšbre auteur de « Le chant des stryges » s’associe ici avec un nouveau dessinateur nommĂ© AurĂ©lien MoriniĂšre que je dĂ©couvre ici.

L’histoire se place dans la continuitĂ© de la premiĂšre dĂ©calogie. NĂ©anmoins, il doit ĂȘtre possible d’entamer la dĂ©couverte avec cet opus. On y dĂ©couvre Zack et ses deux parents apparaitre dans une nouvelle rĂ©alitĂ© : New Beijing. Ici, le monde souffre d’un oppresseur diffĂ©rent de celui subi dans « New Harlem ». Mais la dictature reste source de souffrance quel que soit son interprĂšte. Suite Ă  une utilisation de monnaie non lĂ©gale, les trois personnages se voient sĂ©parĂ©s dans des camps de travail qui les verra dĂ©couvrir ainsi ce nouvel univers dans lequel ils sont amenĂ©s Ă  jouer un rĂŽle


Science-fiction & réalités parallÚles.

Cet album s’adresse Ă  un public adepte de science-fiction et de rĂ©alitĂ©s parallĂšles. Les afficionados du genre seront ravis de se plonger dans cet univers. La richesse de la sĂ©rie rĂ©side dans le fait que chaque rĂ©alitĂ© correspond Ă  une uchronie relativement crĂ©dible sur le plan politique. « New Harlem » marquait la domination du peuple noir sur le monde, « New Byzance » l’hĂ©gĂ©monie du monde musulman. « New Beijing » indique d’aprĂšs son nom que la Chine a pris le pouvoir. Il est donc intĂ©ressant de dĂ©couvrir un fonctionnement mondial suffisamment diffĂ©rent pour nous intriguer et suffisamment proche pour apparaitre rĂ©aliste.

On dĂ©couvre donc avec plaisir ce nouvel ordre sociĂ©tal en suivant les pas des trois personnages principaux. Ils sont familiers aux lecteurs de la premiĂšre sĂ©rie. Cela fait que l’auteur s’épargne une nouvelle prĂ©sentation et offre ainsi une mise en situation rapide. NĂ©anmoins, ils perlent tout au long de la narration des informations qui permettent Ă  tous de maĂźtriser les grandes lignes du passĂ© du trio. Il est Ă©vident que la surprise du fait que les hĂ©ros peuvent passer d’une rĂ©alitĂ© Ă  l’autre a disparue depuis les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Il s’agit d’un prĂ©requis qui ne fait pas naitre la mĂȘme curiositĂ© que dans la dĂ©couverte initiale des aventures de Zach. MalgrĂ© tout, cette absence de rĂ©volution scĂ©naristique est compensĂ©e par le plaisir de retrouver un monde qu’on avait quittĂ© avec regret il y a quelques temps.

La difficultĂ© rĂ©side Ă  faire renaitre l’enthousiasme Ă  partir d’une recette qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© optimisĂ©e a priori. Le goĂ»t n’a pas toujours la mĂȘme intensitĂ© quand il ne nous est plus inconnu. Je n’ai pas eu le sentiment de dĂ©vorer avec appĂ©tit ce « New Beijing ». Mais cela ne m’a pas empĂȘchĂ© de ressentir un vrai attrait pour l’intrigue une fois que je m’y suis plongĂ©. La frustration de voir l’album se clore Ă©tait rĂ©elle et gage d’une certaine rĂ©ussite. L’intrigue n’est pas trop diluĂ©e mĂȘme on espĂšre toujours qu’elle soit davantage dense. Les jalons posĂ©s dans cet acte sont intĂ©ressants dans le sens oĂč ils se dĂ©marquent des tenants et aboutissants de la trame connue jusqu’alors. Il est Ă©vident que la matiĂšre noire possĂšde un rĂŽle central dans l’histoire mais son exploitation potentielle diffĂšre de ce qu’on connaissait jusqu’à maintenant.

« New Beijing » marque l’arrivĂ©e d’un nouveau dessinateur dans l’univers « Uchronie(s) ». Il fait d’ailleurs une entrĂ©e remarquĂ©e puisqu’il se voit Ă©galement confiĂ© l’illustration de « New Delhi ». Son trait ne rĂ©volutionne pas le genre. NĂ©anmoins, cela n’empĂȘche pas les planches de s’avĂ©rer dynamique. Le dĂ©coupage des cases associĂ© Ă  une capacitĂ© Ă  intĂ©grer du mouvement dans ses dessins font que la narration ne s’appuie pas sur des illustrations passives et statiques. Je trouve que les scĂšnes faisant intervenir les personnages sont trĂšs Ă©purĂ©es. Je regrette parfois que les dĂ©cors n’y trouvent pas une place plus grande. La consĂ©quence que certaines planches de dialogues semblent fades du fait de l’absence de densitĂ© et de diversitĂ© dans les seconds plans. Concernant les couleurs, elles sont l’Ɠuvre de Svart. Elles sont relativement simples mais gĂ©nĂšrent malgrĂ© tout une atmosphĂšre Ă  la lecture.

En conclusion, j’ai pris un vrai plaisir Ă  dĂ©couvrir « New Beijing » et l’univers auquel cet opus appartient. Les risques de dĂ©ception Ă©taient nombreux mais se sont avĂ©rĂ©s sans lendemain. Il est Ă©vident que cet album n’est que la premiĂšre marche d’une trame longue et complexe. Il faudra donc attendre pour se faire une idĂ©e plus prĂ©cise de l’intrigue. Les premiers indices rĂ©sideront dans ma lecture de « New Moscow » paru le mois dernier. Mais cela est une autre histoire


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Note : 13/20

Slhoka, T8 : L’Ă©pingle des Ă©phĂ©mĂšres – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T8 : L’Ă©pingle des Ă©phĂ©mĂšres
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Juin 2014


« Slhoka » est une sĂ©rie qui, de mon point de vue, se dĂ©tĂ©riore depuis que les auteurs ont dĂ©cidĂ© de lui offrir un second cycle. La premiĂšre tĂ©tralogie Ă©tait rythmĂ©e et divertissante. Elle ne rĂ©volutionnait pas le genre « space fantasy » mais offrait un moment agrĂ©able de lecture. Le scĂ©nariste Ulrig Godderidge et le dessinateur Ceyles ont dĂ©cidĂ© de poursuivre les aventures de ce hĂ©ros au puissant pouvoir. « L’Epingle des EphĂ©mĂšres » est le huitiĂšme acte de la saga et s’inscrit dans cette suite se dĂ©roulant dix ans aprĂšs l’histoire initiale. Je dois vous avouer que les trois tomes prĂ©cĂ©dents m’ont Ă©normĂ©ment déçu. NĂ©anmoins, je suis un lecteur fidĂšle et ai du mal Ă  renier une sĂ©rie que j’ai entamĂ©e. Ainsi, je suis parti Ă  la dĂ©couverte de cette nouvelle aventure avec quelques apprĂ©hensions teintĂ©es d’un lĂ©ger espoir d’amĂ©lioration


L’épisode prĂ©cĂ©dent avait laissĂ© Slhoka prisonnier du JĂ€ipurna, dimension parallĂšle habitĂ©e par les Dieux. Son retour dans la rĂ©alitĂ© s’avĂšre complexe. Le rĂ©sultat est que Shani a envahi et son enveloppe corporelle et que M’Ma Bay abrite son esprit tout en essayant de la dominer. La situation est claire et explicitĂ©e dĂšs les premiĂšres pages. Les enjeux sont simples. Il faut mettre la main sur Shani tout en empĂȘchant l’ñme de M’Ma Bay de dominer celle du hĂ©ros.

Pour les adeptes de vaudou et d’esprit possĂ©dĂ©…

Le souci rencontrĂ© au cours de la lecture est que la situation finale ressemble comme deux gouttes d’eau Ă  la situation initiale. La diffĂ©rence est que l’esprit n’habite plus une vieille dame aux pouvoirs intrigants mais une jolie jeune femme Ă  l’ambition dĂ©vorante. Sorti de cela, il ne se passe rien ! Quarante-six pages pour si peu ! La trame a le droit de faire une pause mais dans ce cas, il faut compenser avec autre chose. Cela peut-ĂȘtre de l’action, de l’humour ou de l’émotion
 Il n’y a rien de tout cela. On se contente de suivre un petit groupe dĂ©ambuler dans ce qui ressemble Ă  un bayou de Louisiane
 Les seuls Ă©vĂ©nements qui agrĂ©mentent leurs pĂ©rĂ©grinations sont des crises existentielles et rĂ©pĂ©titives de deux esprits cohabitant dans un mĂȘme corps.

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Je regrette qu’une nouvelle fois SvendaĂŻ et Kraa soient absents de l’histoire. La premiĂšre est une jeune femme avec une forte personnalitĂ© dont la relation avec Slhoka est centrale dans l’univers de la saga. Le second est un soldat efficace au caractĂšre bourru qui participe activement Ă  la fibre humoristique de l’ensemble. Leurs mises en hibernation est une raison de la baisse de qualitĂ© de la sĂ©rie. De mon point de vue, les pĂ©ripĂ©ties des deux derniers tomes auraient pu aisĂ©ment tenir dans un seul opus sans ĂȘtre particuliĂšrement dense. Les auteurs diluent leur intrigue. Est-ce pour faire durer le plaisir ou parce qu’ils ne savent pas oĂč ils vont ? Dans les cas, cela donne un rĂ©sultat narratif particuliĂšrement faible.

Sur le plan graphique, il n’y a rien de rĂ©volutionnaire Ă  signaler. Je n’ai pas Ă©tĂ© un grand fan du changement de dessinateur opĂ©rĂ© aprĂšs le troisiĂšme acte. Depuis, je ne peux pas dire que le style de Ceyles m’ait conquis. Je trouve que son style manque de personnalitĂ© et que les dĂ©cors sont dĂ©nuĂ©s d’atmosphĂšres. Je n’ai ressenti ni dĂ©paysement ni oppression ni angoisse. Pourtant le dĂ©roulement du scĂ©nario laissait de la place Ă  une ambiance dense et prenante. Mais l’occasion n’a pas Ă©tĂ© saisie et c’est regrettable. NĂ©anmoins, il Ă©tait difficile de sublimer une trame manquant autant d’aspĂ©ritĂ©s.

Vous l’aurez compris, « L’Epingle des EphĂ©mĂšres » ne m’a pas enthousiasmĂ©. Cet opus confirme la dĂ©liquescence de « Slhoka ». Je trouve triste qu’une aventure initialement sympathique et divertissante traine autant en longueur qu’elle en devient horripilante et frustrante. Je doute fortement que la chute en cours puisse ĂȘtre suivie d’une remontĂ©e fut elle lĂ©gĂšre
 Mais qui sait ? L’espoir fait vivre


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Note : 4/20

Slhoka, T7 : L’autre rive – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T7 : L’autre rive
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Juin 2013


« L’autre rive » est le septiĂšme tome de »Slhoka ». Il est apparu dans les librairies en juin dernier. EditĂ© chez Soleil, il est l’Ɠuvre conjointe de Godderidge, Ceyles et Vincent. Ils s’occupent respectivement du scĂ©nario, des dessins et des couleurs. Il s’agit d’un album de format classique dont le prix avoisine quatorze euros. La couverture est dans les tons marron, orange et gris. On y dĂ©couvre le hĂ©ros Ă©ponyme une arme Ă  la main. Il y est accompagnĂ© d’un tigre ailĂ© qui ne nous est pas inconnu. Les paysages apparaissent apocalyptiques. L’atmosphĂšre qui s’en dĂ©gage est sombre et inquiĂ©tante.

La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente les mots suivants : « Ishtor, la dĂ©esse maudite libĂ©rĂ©e de sa prison Ă©ternelle, veut reprendre le pouvoir des dieux et celui de Slhoka afin de dĂ©truire Link-ArchoĂŻde. Errant dans les marais des Basboues avec Krk, le bayan des MĂ©andres, Slhoka Ă©labore un plan pour rejoindre Nagaghuli et les autres DĂ©itĂ©s emprisonnĂ©es dans le Jaipurna. Mais comment convaincre les Dieux devenus ses ennemis, de s’unir Ă  lui
 »

La lecture du synopsis met rapidement les choses au clair : il est compliquĂ© de se plonger dans cette histoire sans avoir lu les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Pour rĂ©sumer succinctement l’ensemble, je pourrais dire que « Slhoka » est une histoire classique construite autour de la notion d’élu. Le hĂ©ros est au-dessus de ses aventures un simple pilote militaire. Suite Ă  un crash, il atterrit sur une planĂšte qui lui rĂ©vĂ©lera un pouvoir dont il Ă©tait ignorant. Il devient alors un leader et un symbole Ă  la puissance unique. Le quatriĂšme tome se concluait sur un combat final Ă  grande ampleur. Le deuxiĂšme cycle se dĂ©roule dix ans plus tard. Slhoka est en pleine dĂ©pression et son pouvoir a quasiment disparu. Les deux albums prĂ©cĂ©dents le voient retrouver sa force contraint et forcĂ© devant les enjeux. En effet, une dĂ©esse maudite est dans la place et ça ne rigole pas


Une atmosphĂšre proche du chamanisme.

L’atmosphĂšre de « L’autre rive » est construite autour du chamanisme. Les premiĂšres pages nous immergent dans un univers proche des bayous de la Louisiane. Le travail graphique transcrit trĂšs justement cette ambiance. La rencontre avec une sorciĂšre locale qui arrive Ă  contacter des forces occultes accentue le phĂ©nomĂšne. Dans la deuxiĂšme partie, Slhoka passe son temps Ă  voyager entre deux mondes : sa rĂ©alitĂ© et le monde de Jaipurna. Ce dernier est un univers dans lequel vive les dieux. Sa nature onirique couplĂ©e Ă  l’apocalypse qui accompagne la lecture est dans la lignĂ©e de la dimension « shamanisme » de l’ensemble.

L’histoire se centre entiĂšrement autour du personnage de Slhoka. La fin de l’épisode prĂ©cĂ©dent concluait sur le hĂ©ros qui avait repris goĂ»t Ă  la vie. Il semblait retrouver des pensĂ©es plus positives. La premiĂšre partie le voit avancer irrĂ©mĂ©diable vers un affrontement avec son ennemie. La seconde nous fait vivre le combat. La trame est simple, un petit peu trop. J’ai le sentiment que cet album aurait pu ĂȘtre rĂ©duit de moitiĂ© sans qu’on ne perde ni intĂ©rĂȘt ni information. L’ensemble est assez diluĂ©. Le duel entre les deux combattants traine en longueur. Le fait qu’il se dĂ©roule dans un univers parallĂšle est intĂ©ressant car il ouvre des perspectives scĂ©naristiques. Par contre, sa longueur et sa construction les rapprochent trop souvent d’un combat Ă  la « Dragon Ball ». Et ce n’est pas un compliment.

L’une des consĂ©quences de ce choix narratif est de faire totalement disparaitre du dĂ©cor les personnages secondaires. Le plaisir que je trouvais en dĂ©couvrant le dĂ©but de la saga Ă©tait la galerie de protagonistes qui gravitaient autour de Slhoka. Ces derniers offraient un ton dĂ©calĂ© et drĂŽle qui faisait naitre un vrai plaisir de lecture. Tout cela a disparu petit Ă  petit. Le paroxysme est atteint dans cet Ă©pisode. Les doigts d’une main suffisent quasiment Ă  compter les intervenants dans cet album. C’est dommage. De plus, le fil conducteur global de la sĂ©rie est de plus en plus dur Ă  suivre. Les trois derniers albums manquent cruellement de liens entre eux. On a la sensation que l’auteur ne sait pas oĂč il va et ce sentiment n’est pas des plus agrĂ©ables.

Ceyles se charge des dessins depuis le dĂ©but du second cycle. Je vous avoue que je suis moins sensible Ă  son trait que je ne l’étais Ă  celui du dessinateur des premiers opus. Je ne suis pas un grand de son style qui manque, Ă  mes yeux, de dĂ©tails. J’aimerai que les personnages possĂšdent une identitĂ© graphique plus forte. De plus, leurs expressions manquent trop souvent de finesse. Par contre, son travail sur les dĂ©cors est de qualitĂ©. Que ce soit dans les marais ou dans le monde des dieux, il arrive Ă  faire naĂźtre une vraie ambiance qui nous porte sans mal. Il s’agit incontestablement d’un des points positifs de l’album.

Au final, ce tome est trĂšs moyen. Il confirme la difficultĂ© rencontrĂ©e par l’auteur Ă  offrir un second souffle Ă  sa saga. La conclure aprĂšs la fin du premier cycle m’apparait de plus en plus comme la solution qui aurait dĂ» ĂȘtre choisie. NĂ©anmoins, je suis fidĂšle en lecteur et attendrais avec curiositĂ© le prochain tome avec toujours le mĂȘme espoir d’y retrouver le plaisir simple que me procurait les premiĂšres Ă©tapes des aventures de Slhoka. Mais cela est une autre histoire


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Note : 6/20

Slhoka, T6 : Les mĂ©andres – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T6 : Les méandres
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Août 2012


« Les mĂ©andres » est le sixiĂšme tome de « Slhoka ». Il est apparu dans les librairies au mois d’aoĂ»t dernier. Toujours Ă©ditĂ© chez Soleil, il prolonge le second cycle de la saga nĂ© dans l’opus prĂ©cĂ©dent. Je suis les aventures du hĂ©ros Ă©ponyme depuis ses premiĂšres aventures datant d’un petit peu plus de dix ans. Je trouve ses pĂ©rĂ©grinations sympathiques. Elles se dĂ©roulent au croisement de la fantasy et de la science-fiction. Le scĂ©nariste de cette sĂ©rie est Ulrig Godderidge. Je ne connais son travail qu’à travers cette histoire-lĂ . Au cours des trois premiers actes, les dessins sont l’Ɠuvre d’Adrien Floch. Depuis le dĂ©part de ce dernier vers « Les naufragĂ©s d’Ythaq », les illustrations sont l’Ɠuvre de Ceyles. La rupture graphique a Ă©tĂ© rude et m’a Ă©tĂ© difficile. NĂ©anmoins, mis devant le fait accompli, il a fallu s’y faire et prendre de nouvelles habitudes.

L’album prĂ©cĂ©dent se dĂ©roulait dix ans aprĂšs le dĂ©nouement du prĂ©cĂ©dent. Slhoka, grĂące Ă  ses pouvoirs, avait sauvĂ© le monde et avait vu parallĂšlement sa vie tomber dans le dĂ©sespoir et l’alcool. C’est globalement cet Ă©tat de fait que nous prĂ©sentait le cinquiĂšme Ă©pisode. On voyait la fine Ă©quipe se reformer bon grĂ© mal grĂ©. Le synopsis proposĂ© sur la quatriĂšme de couverture de « Les mĂ©andres » prĂ©sente la situation avec les mots suivants : « La ZeĂŻde a Ă©vitĂ© le pire grĂące au pouvoir de Slhoka. Mais une question reste sans rĂ©ponse : qui se cache derriĂšre les indestructibles rhoukes et les chimĂšres volantes ? C’est la nouvelle mission de Slhoka et ses compagnons d’armes, envoyĂ©s en reconnaissance dans la capitale rhouke. Avec l’aide de la Ghuilde des Marchandises. Mais Slhoka n’est pas au bout de ses peines car ShanĂŻ, qui habite son corps, semble n’en faire qu’à sa tĂȘte. »

Une intrigue sans grand intĂ©rĂȘt.

Le scĂ©nariste ne perd pas de temps Ă  nous exposer les prĂ©requis nĂ©cessaires Ă  la comprĂ©hension complĂšte des tenants et des aboutissants de l’intrigue. Ayant lu une nouvelle fois l’intĂ©gralitĂ© des tomes de la sĂ©rie avant de me plonger dans « Les mĂ©andres », je n’ai pas souffert de choix. Je ne peux que vous conseiller de faire de mĂȘme au risque d’ĂȘtre perdu au beau milieu d’un sac de nƓuds qui ne brille dĂ©jĂ  pas par son cadre rigoureux. On reprend l’histoire oĂč elle nous avait laissĂ©. Il n’y a pas de rupture narrative. J’ai pris plaisir Ă  retrouver ces personnages familiers rĂ©unis Ă  nouveau. La maladresse et le pouvoir de Slhoka, le caractĂšre et les qualitĂ©s guerriĂšres de la charmante SvendaĂŻ, la rudesse et la force du Kraal Ă©taient donc de retour. La rĂ©ussite de ce type d’histoire rĂ©side en partie dans la qualitĂ© de son casting. Ces groupes hĂ©tĂ©rogĂšnes doivent donner lieu Ă  des moments drĂŽles et touchants qui permettent Ă  la trame de se montrer plus Ă©paisse et rythmĂ©e. Le plaisir de ce genre de lecture rĂ©side avant tout dans l’empathie ressentie pour les protagonistes plus que tout autre chose.

NĂ©anmoins, le listing des participants ne suffit pas Ă  garantir la rĂ©ussite d’un album. « Les mĂ©andres » en est la preuve mais, hĂ©las, nĂ©gativement. L’intrigue y est sans grand intĂ©rĂȘt. On ne fait que suivre les diffĂ©rentes crises de colĂšre du hĂ©ros. Toutes les quatre pages, il s’énerve et exploite donc son pouvoir destructeur. C’est rĂ©pĂ©titif et donc assez vite lassant. On a l’impression que l’histoire n’en aurait pas Ă©tĂ© pĂ©nalisĂ©e en divisant le nombre de pages par deux. Aucune information n’aurait Ă©tĂ© Ă©garĂ©e. Par contre, notre attrait n’aurait peut-ĂȘtre disparu. De plus, les personnages principaux sont rapidement sĂ©parĂ©s. La place de SvendaĂŻ et du Kraal devient trĂšs secondaire et cela m’a déçu. Ils sont bien moins fades que Slhoka. Construire tout l’épisode autour de ce dernier fait que l’humour disparait totalement de la lecture. Cela fait qu’on se concentre davantage sur le dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements. Ce dernier s’avĂšre confus et sans grand intĂ©rĂȘt. Tout ne tourne pas en rond mais avance bien lentement. Le sentiment de dilution toujours dĂ©sagrĂ©able commence Ă  naitre. C’est dommage.

J’évoquais en introduction la rupture graphique nĂ©e du changement de dessinateur Ă  partir du quatriĂšme tome. Je vous avoue que je prĂ©fĂ©rai le travail de Floch. Ce n’est pas nĂ©cessairement une question de qualitĂ© pure mais de style. Je ne maitrise pas le vocabulaire spĂ©cifique du dessin et aurai du mal Ă  argumenter mon opinion. Je trouve que les personnages apparaissent moins travaillĂ©s. Ils sont moins attachants graphiquement. De plus, ils apparaissent tout le temps dans l’excĂšs sans forcĂ©ment que l’histoire ne le justifie tout le temps. Dans la mĂȘme logique, je trouve que le travail sur les couleurs est trop simple et souffre de la comparaison avec la qualitĂ© des sĂ©ries du mĂȘme genre. Il est possible que d’autres lecteurs soient sĂ©duits par les illustrations de Ceyles. Je me contenterai de dire que son trait et moi ne nous sommes pas trouvĂ©s.

Pour conclure et ma critique ne s’en cache pas, je suis sorti déçu de ma lecture. « Les mĂ©andres » a tendance Ă  donner corps Ă  l’idĂ©e comme quoi ce second cycle est de trop. La graine de ce sentiment avait Ă©tĂ© plantĂ©e dans le tome prĂ©cĂ©dent. Ma dĂ©couverte de ce dernier opus a tendance Ă  l’arroser de maniĂšre soutenue. J’ai du mal Ă  voir comment Godderidge veut prolonger les aventures de son hĂ©ros. Mais mon affection pour les premiĂšres aventures de Slhoka me fait croire que le prochain Ă©pisode sera meilleur. Mais l’espoir ne sera pas Ă©ternel
 

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Note : 8/20

Universal War Two, T2 : La terre promise – Denis Barjam

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Titre : Universal War Two, T2 : La terre promise
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2014


 Ma dĂ©couverte de la science-fiction dans le neuviĂšme date de ma rencontre avec Baltimore, Paulo, Amina, Kalish et tous les autres. Ils formaient l’escadrille Purgatory dans une grande saga interstellaire intitulĂ©e « Universal War One ». Le premier cycle se composait de six Ă©pisodes d’une densitĂ© et d’un attrait constants. J’en avais savourĂ© la conclusion car je la trouvais rĂ©ussie, originale et bien construite.

C’est avec joie que j’ai accueilli la naissance d’une suite Ă  cette belle et longue aventure. En effet, le premier tome de « Universal War Two » est apparu il y a deux ans. Sa lecture m’a confirmĂ© que Denis Bajram n’avait Ă©garĂ© ni son talent ni son sĂ©rieux en offrant un album de qualitĂ© qui posait de nouveaux jalons intĂ©ressants. Le deuxiĂšme acte de ce nouveau cycle, « La terre promise », est sorti en librairie le vingt-quatre septembre dernier. Il est le thĂšme de ma critique du jour.

UW22a« La PremiĂšre Guerre Universelle a Ă©tĂ© apocalyptique, manquant d’anĂ©antir l’humanitĂ©. Dans le systĂšme solaire, la situation des survivants reste bien prĂ©caire. Ce semblant de paix vient d’ĂȘtre brisĂ© par un effrayant et mystĂ©rieux ennemi, capable de faire disparaĂźtre le Soleil lui-mĂȘme ! RĂ©fugiĂ©s sur la lointaine Canaan, les plus sages humains ne savent que plus que faire. Ce conflit embrasera-t-il toute la galaxie ? Ici continue la DeuxiĂšme Guerre Universelle. »

Un certain manichéisme.

C’est avec ses mots que l’auteur nous prĂ©sente les enjeux de ce nouvel affrontement. Je dois vous prĂ©venir que se lancer dans cette suite sans aucune connaissance du conflit prĂ©cĂ©dent me semble pĂ©rilleux. En effet, « UW1 » possĂšde une densitĂ© telle qu’elle est un prĂ©requis, de mon point de vue, indispensable Ă  l’enchaĂźnement vers cette nouvelle lecture. L’univers est complexe et le scĂ©nario riche. Bajram s’évertue Ă  en rappeler les grandes dates au cours de ce nouvel album mais je ne suis pas sĂ»r que cela suffise pour maĂźtriser l’ensemble de la trame.

UW22cLe tome prĂ©cĂ©dent m’avait plu et rassurĂ© quant Ă  la qualitĂ© de ce nouveau dĂ©part. J’apprĂ©hende souvent les suites ou les spins offs. Ils sont trop souvent d’immenses dĂ©ceptions dont le succĂšs surfe sur la nostalgie de ses lecteurs envers l’Ɠuvre originale. « UW2 » ne semblait pas appartenir Ă  cette catĂ©gorie. J’étais donc plein d’entrain en dĂ©couvrant les premiĂšres pages de « La terre promise ». Je n’ai eu aucun mal Ă  m’y immerger. J’ai retrouvĂ© avec plaisir les personnages et avec curiositĂ© une situation pour le moins instable. Les gentils et les mĂ©chants Ă©taient bien marquĂ©s. On pourrait dĂ©noncer un certain manichĂ©isme. La gentille est vraiment trĂšs gentille et le mĂ©chant dĂ©nuĂ© de toute qualitĂ© apparente. NĂ©anmoins, cela permet une empathie assez forte Ă  l’égard de ThĂ©a. A l’opposĂ©, son cousin est profondĂ©ment antipathique.

Sur le mĂȘme principe, la trame est plus claire que dans le prĂ©cĂ©dent cycle. Je ne sous-entends pas que la narration manque d’attraits ou de densitĂ©. Mais, je ne retrouve pas la complexitĂ© jouissive des six premiers albums. Les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent de maniĂšre linĂ©aire et laisse moins le lecteur dans l’ombre. Sous certains aspects, je regrette de ne pas avoir besoin de lire plusieurs fois chaque planche avant d’en comprendre tous les messages. La lecture est maintenant plus aisĂ©e. Elle est agrĂ©able mais pas aussi mĂ©morable.

Sur le plan graphique, le trait de Barjam conserve sa prĂ©cision. Il arrive Ă  crĂ©er un univers trĂšs prĂ©cis et rĂ©aliste. Chaque vaisseau et chaque bĂątiment sont prĂ©cisĂ©ment affinĂ©s. Les scĂšnes spatiales restent mes prĂ©fĂ©rĂ©es. Je les savoure d’autant plus qu’elles sont plus rares que prĂ©cĂ©demment du fait du scĂ©nario. L’ambiance est crĂ©dible mais le dĂ©paysement est moins intense qu’au dĂ©but. Il faut dire que le lecteur a pris ses habitudes


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Pour conclure, « La terre promise » est une suite honnĂȘte et rĂ©ussie aux aventures des descendants de Kalish. Sa dimension futuriste et sa capacitĂ© Ă  jouer avec le voyage dans le temps continue Ă  me ravir. Le cĂŽtĂ© mystĂ©rieux de ce triangle reste constant et alimente la curiositĂ©. Le fait que « UW2 » me fasse moins chavirer que « UW1 » ne m’empĂȘche de conseiller les adeptes du genre. La qualitĂ© est toujours là


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Note : 13/20

Universal War Two, T1 : Le temps du dĂ©sert – Denis Barjam

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Titre : Universal War Two, T1 : Le temps du désert
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2013


Universal War One est ma sĂ©rie de science-fiction prĂ©fĂ©rĂ©e. J’ai eu le plaisir de dĂ©couvrir rĂ©guliĂšrement la sortie de chacun des tomes de cette grande saga du neuviĂšme art. J’avais succombĂ© sous le charme de ce scĂ©nario complexe et travaillĂ©. Il maĂźtrisait le voyage dans le temps avec une maestria assez remarquable. Le dĂ©nouement du sixiĂšme et dernier tome offrait une conclusion Ă  la hauteur de l’intrigue. Cela ne m’a pas empĂȘchĂ© d’ĂȘtre agrĂ©ablement surpris de voir que cette grande aventure allait connaĂźtre une suite intitulĂ©e sobrement Universal War Two. Le premier tome s’intitule Le temps d’un dĂ©sert. Il est Ă©ditĂ© chez Casterman et sa parution date du vingt et un septembre dernier. Il est toujours l’Ɠuvre de Denis Bajram.

UW21cLa quatriĂšme de couverture propose le rĂ©sumĂ© suivant : « La PremiĂšre Guerre Universelle a Ă©tĂ© apocalyptique. L’humanitĂ© a manquĂ© d’ĂȘtre anĂ©antie en mĂȘme temps que la Terre. Et la situation des survivants reste dramatique partout dans le systĂšme solaire. Sur Mars, on observe avec inquiĂ©tude le soleil mourir, dĂ©vorĂ© par l’ultime wormhole laissĂ© par la dictature. AprĂšs quelques annĂ©es de paix, c’est une nouvelle tragĂ©die qui se prĂ©pare. Et cette fois, elle embrasera toute la galaxie. »

Ecrire une suite est quelque chose de complexe. En effet, le lecteur s’y plonge avec la nostalgie du plaisir ressenti en lisant la sĂ©rie originale. Il est toujours difficile de rĂ©pondre Ă  des attentes Ă©levĂ©es. C’est donc plein d’espoirs que j’ai dĂ©couvert la premiĂšre page de ce nouvel album. Il se situe quelques annĂ©es aprĂšs le dĂ©nouement du cycle prĂ©cĂ©dent. La consĂ©quence est que la continuitĂ© n’est pas trop compliquĂ©e Ă  reformer. Je n’ai eu aucun mal Ă  prendre mes repĂšres dans cette pĂ©riode post-apocalyptique. Par contre, je me dois de prĂ©ciser qu’il est indispensable d’avoir lu le premier cycle pour maĂźtriser tous les tenants et les aboutissants de la trame.

L’auteur ne se refuse rien

Cet opus est un nouveau dĂ©part. Il nĂ©cessite donc de remettre la machine en marche. Bajram ne s’en sort pas trop mal. La narration n’est pas rouillĂ©e et les nouveaux enjeux sont rapidement prĂ©sentĂ©s. La situation est claire et les personnages sont installĂ©s. J’étais Ă©videmment curieux de savoir ce qu’étaient devenus mes hĂ©ros familiers. Ils sont Ă©voquĂ©s sans excĂšs. Je n’ai donc eu aucun mal Ă  me plonger dans cet univers que j’apprĂ©ciais temps. J’ai ressenti le plaisir de retrouver un monde familier auquel j’associais de trĂšs bons souvenirs.

UW21aL’auteur ne se refuse rien. Il s’offre une machine apte Ă  faire disparaĂźtre le soleil Ă  moyen terme. Ce n’est pas rien ! Le fait de dĂ©truire la Terre dans la premiĂšre saga ne lui avait pas suffi. D’ailleurs les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent assez vite. Le fait que le wormhole soit connu fait disparaitre le cĂŽtĂ© mystĂ©rieux qui habitait la premiĂšre saga. Le suspense ressenti Ă©tait donc moins intense que je l’espĂ©rais. J’ai Ă©tĂ© moins surpris que je le supposais au cours de ma lecture. NĂ©anmoins, je ne me suis pas ennuyĂ©, loin s’en faut. La trame est relativement dense. L’auteur ne se perd pas en digression. C’est agrĂ©able car beaucoup de premiers tomes ont ce dĂ©faut. La fin de l’album laisse le lecteur plein de questions bien qu’il l’ait abreuvĂ© d’informations tout au long de la cinquantaine de pages qui compose ce tome.

Concernant les dessins, le travail est sĂ©rieux et appliquĂ©. Les illustrations spatiales sont remarquables et facilitent le dĂ©paysement. Je n’ai eu aucun mal Ă  m’imaginer dans l’espace sur des planĂštes inconnues. Les dĂ©cors et les vaisseaux sont Ă©galement trĂšs dĂ©taillĂ©s et raviront les adeptes de Star Wars. Concernant les personnages, je suis moins sous le charme. MalgrĂ© tout, ils possĂšdent suffisamment d’identitĂ© graphique pour que je me les approprie au cours de ma lecture.

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En conclusion, ce nouveau cycle dĂ©bute sur des bases sĂ©rieuses. Je suis optimiste quant Ă  l’évolution de cette nouvelle aventure qui pourrait se montrer Ă  la hauteur de son prĂ©dĂ©cesseur. Il ne me reste donc plus qu’à attendre la parution du prochain tome. Mais cela est une autre histoire


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Note : 15/20

Chaos Team 2.1 – Vincent Brugeas & Ronan Toulhoat

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Titre : Chaos Team 2.1
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Mai 2014


 J’ai dĂ©couvert Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat Ă  travers leur travail sur « Block 109 ». J’avais Ă©tĂ© conquis par la qualitĂ© de cette uchronie tant sur le plan du scĂ©nario que du dessin. Les diffĂ©rents spin-off qui ont succĂ©dĂ© Ă  cet ouvrage ont confirmĂ© le talent de ce duo d’auteurs. C’est avec curiositĂ© que j’avais vu naĂźtre leur nouveau projet intitulĂ© « Chaos Team ». Cette saga futuriste post-apocalyptique   semblait possĂ©der un potentiel certain. Les deux premiers tomes l’ont confirmĂ©. Le troisiĂšme Ă©pisode est apparu dans les bacs en mai dernier. J’ai pris le temps de m’y plonger la semaine derniĂšre avec envie.

J’y ai retrouvĂ© avec joie l’équipe de mercenaires construites autour du charismatique John Clem. L’histoire nous faisait dĂ©couvrir une Terre ayant subi une attaque extra-terrestre. S’en Ă©tait suivi un effondrement des gouvernements et le terreau Ă©tait propice Ă  la poussĂ©e de nouveaux mouvements extrĂ©mistes pour diriger le monde. Les derniers Ă©vĂ©nements en date avaient vu les hĂ©ros rejoindre les Etees, venus de l’espace. Ils les aident maintenant dans leur quĂȘte d’éradiquer de la planĂšte les ennemis de la paix.

Un futur apocalyptique réaliste et original.

ChaosTeam21aLes adeptes de science-fiction devraient trouver leur compte de cette aventure. Le futur apocalyptique crĂ©Ă© par les auteurs est Ă  la fois rĂ©aliste et original. Les premiers tomes ont fait naĂźtre une atmosphĂšre dense qui envahit le lecteur sans mal. Sans tomber dans de longs monologues, le scĂ©nario pose des jalons clairs et prĂ©cis de la situation. Cette efficacitĂ© narrative se retrouve dans ce dernier Ă©pisode. Aucune phase de mise en route et d’observation n’est nĂ©cessaire pour dĂ©marrer l’intrigue. DĂšs les premiĂšres pages, les Ă©vĂ©nements s’emballent et tout ce beau monde entre dans le vif du sujet. Les neuf mois qui sĂ©parent du dĂ©nouement du deuxiĂšme tome sont avalĂ©s sans mal.

La coalition menĂ©e par les Etees et la Chaos Team vole de victoire en victoire. La confiance envahit les protagonistes qui voient chaque mission comme une nouvelle Ă©tape de routine vers le succĂšs. C’est le moment choisi pour qu’un nouveau mĂ©chant apparaisse. Il se fait appeler le Tsar. Ancien gĂ©nĂ©rale russe, il semble nostalgique de la Grande Russie. Perçu dans un premier temps comme un illuminĂ© perdu au milieu d’un village, il s’avĂšre bien plus dangereux que cela. Le souci est que les hĂ©ros s’en sont peut-ĂȘtre rendu compte un petit peu trop tard. La seconde partie nous offre donc la fine Ă©quipe tombĂ©e dans un piĂšge. C’est captivant car plein de surprise. Cela gĂ©nĂšre un nouveau souffle Ă  l’intrigue. La force des auteurs est d’enchainer les pĂ©ripĂ©ties sans jamais tomber dans la rĂ©pĂ©tition.

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L’autre force de l’album est de ne pas surexploitĂ©e la dimension « extra-terrestre » de l’histoire. Elle est habilement exploitĂ©e pour donner de l’ampleur Ă  la trame. Mais le dosage est suffisamment bon pour ne pas trop empiĂ©ter sur la place laissĂ©e aux personnages. Ce sont eux qui donnent le titre de la sĂ©rie et ce n’est pas pour rien. Une nouvelle fois, j’ai retrouvĂ© avec plaisir John Clem et ses acolytes. Je me garderai de vous lister le casting. Cela n’a aucun intĂ©rĂȘt. Je ne veux pas vous cacher les charmes de la rencontre. Il faut juste savoir qu’ils sont particuliĂšrement « badass » : cool, charismatique et roi de la gĂąchette. Et parallĂšlement, on se laisse toucher par ses Ă©corchĂ©s vifs que la vie n’a pas Ă©pargnĂ©s. Bref, des bons guerriers comme on les aime !

Et tout cela est mis en valeur par le trait de Ronan Toulhoat. Il m’avait sĂ©duit dans « Block 109 ». Depuis, il entretient la flamme Ă  chaque nouvel opus. Ce « Chaos Team 2.1 » ne dĂ©ment pas cet Ă©tat de fait. Son coup de crayon possĂšde une personnalitĂ© forte et apprĂ©ciable. Que ce soit les visages ou les scĂšnes de paysage, les dĂ©tails sont de sortie. Il a Ă©galement un talent impressionnant pour donner du rythme et de la tension aux scĂšnes de combat. Sa capacitĂ© Ă  dĂ©gager une lecture nerveuse de ces moments est remarquable. Il s’agit Ă  mes yeux d’un des meilleurs dessinateurs de ces derniĂšres annĂ©es.

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Au final, cet opus de « Chaos Team » confirme la qualitĂ© constante de cette sĂ©rie. Sans ĂȘtre un monument d’originalitĂ©, sa trame est rythmĂ©e et sa narration efficace. J’attends avec impatience de connaĂźtre la suite de tout cela. La lecture est prenante et divertissante. Je vous conseille donc de partir Ă  la dĂ©couverte de cette communautĂ© pas comme les autres


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Note : 14/20