Ralph Azham, T10 : Un feu qui meurt


Titre : Ralph Azham, T10 : Un feu qui meurt
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Juin 2017


Quand Ralph Azham est apparu dans le paysage du neuvième art, bon nombre de personnes l’ont présenté comme une série cousine de Donjon. La présence de Lewis Trondheim sur la couverture couplée à l’univers fantasy de l’histoire rendait ce lien apparemment évident. Etant un grand fan de Donjon et de son auteur, je m’étais empressé de devenir un lecteur assidu de cette nouvelle série dont le héros avait la particularité d’avoir des cheveux bleus. Depuis, Donjon a connu son dénouement et Ralph continue de voyager avec la sortie de son dixième album intitulé Un feu qui meurt. Continuer la lecture de « Ralph Azham, T10 : Un feu qui meurt »

Les nouvelles aventures de Lapinot, T1 : Un monde un peu meilleur


Titre : Les nouvelles aventures de Lapinot, T1 : Un monde un peu meilleur
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Août 2017


Il s’agit du « come back » de l’année. Lapinot est de retour ! Mon héros de bandes dessinées que je pensais disparu à jamais retrouver la vie dans une nouvelle série écrite par le maître Lewis Trondheim. Ce premier tome de sa nouvelle vie s’intitule Un monde un peu meilleur. J’ai ressenti une intense émotion en découvrant la couverture le présentant assis sur un banc dans un jardin. Je pensais lui avoir dit un « au revoir » définitif il y a de nombreuses années. Continuer la lecture de « Les nouvelles aventures de Lapinot, T1 : Un monde un peu meilleur »

Happy birds


Titre : Happy Birds
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Hugo Piette
Parution : Juin 2017


Je n’ai jamais joué à Angry Birds. Je tiens à faire cette précision avant d’entamer ma critique car ce célèbre jeu à succès est au centre de Happy Birds, l’ouvrage co-écrit par le dessinateur Hugo Piette et le scénariste Lewis Trondheim. N’ayant point été attiré vers ce bouquin par sa thématique, c’est le nom du célèbre auteur de Lapinot et Donjon sur la couverture qui m’a poussé à découvrir sa dernière production. Continuer la lecture de « Happy birds »

Zizi, Chauve-Souris, T1 : Cheveux rester

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Titre : Zizi, Chauve-Souris, T1 : Cheveux rester
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Guillaume Bianco
Parution : Septembre 2012


Ma découverte de « Billy Brouillard » avait mené Guillaume Bianco au panthéon de mes influences. J’étais passé à côté de « Zizi, chauve-souris », série dont il parle dans « L’atelier Mastodonte » ! Comme quoi, cet ouvrage collectif sert aussi à faire un peu de publicité aux auteurs ! De plus, « Zizi » est scénarisé par Lewis Trondheim, dont la réputation n’est plus à faire. Le tout est (logiquement) publié chez Dupuis et lorgne vers la jeunesse. Mais qui n’a pas gardé son âme d’enfant ? Continuer la lecture de « Zizi, Chauve-Souris, T1 : Cheveux rester »

Ralph Azham, T8 : Personne n’attrape une rivière

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Titre : Ralph Azham, T8 : Personne n’attrape une rivière
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Octobre 2015


« Ralph Azham » a longtemps été perçu par un sous-Donjon dans la bibliographie gigantesque de Lewis Trondheim. Mais les années sont passées et le mythique projet avec Joann Sfar a connu son dénouement. « Ralph Azham » devenait ainsi la seule occasion de voir le célèbre auteur naviguer dans cet univers de fantasy. Les comparaisons ont cessé et le héros aux cheveux bleus a enfin trouvé sa voie dans la lumière du neuvième art. Ce cher Ralph a vu paraître à la fin de l’année dernière la dernière de ses aventures en date intitulée « Personne n’attrape une rivière ». Cet opus marque un nouveau départ pour la série. La quête du héros a été atteinte. Il est maintenant l’heure de trouver un nouvel équilibre de vie et de nouveaux objectifs. Continuer la lecture de « Ralph Azham, T8 : Personne n’attrape une rivière »

Mickey’s craziest adventures

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Titre : Mickey’s craziest adventures
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Keramidas
Parution : Mars 2016


La reprise d’anciens personnages me laisse dubitatif. N’ayant pas nostalgique pour un sou, je préfère découvrir de nouveaux univers. Alors lorsque Glénat se lance dans des reprises de Mickey (en partenariat avec Disney), je n’étais pas particulièrement intéressé, bien qu’ayant été un lecteur assidu du Journal de Mickey dans mes jeunes années. Cependant, les noms des auteurs effectuant les reprises ont suffit à me mettre la puce à l’oreille. Ainsi, Mickey’s Craziest Adventures est scénarisé par Lewis Trondheim (qui avait déjà rendu hommage à Spirou) et dessiné par Keramidas. Continuer la lecture de « Mickey’s craziest adventures »

L’atelier mastodonte, T2 : Alfred, Guillaume Bianco, Benoît Feroumont, Keramidas, Julien Neel, Nob, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann

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Titre : L’atelier Mastodonte, T2
Scénaristes : Alfred, Guillaume Bianco, Benoît Feroumont, Keramidas, Julien Neel, Nob, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Dessinateurs : Alfred, Guillaume Bianco, Benoît Feroumont, Keramidas, Julien Neel, Nob, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Parution : Juin 2014


« L’atelier Mastodonte » est un projet original né dans les pages de Spirou. Il est l’œuvre conjointe de neuf auteurs : Alfred, Bianco, Feroumont, Keramidas, Neel, Nob, Tebo, Trondheim et Yoann. Certains me sont familiers depuis longtemps, d’autres sont entrés récemment dans mon univers. Chaque planche de cet ouvrage au format à l’italienne est dessiné avec un trait différent, le tout format un ensemble cohérent et drôle.

Une diversité des personnalités.

L'atelierMastodonte2bLe bouquin se compose de cent vingt-six planches. Chacune peut être lue indépendamment tout en étant liée à la précédente ou à la suivante. L’originalité de la structure du propos possède un réel potentiel. La diversité des personnalités doit relancer en permanence l’attrait du lecteur. De plus, le principe du strip booste l’intensité de la lecture. A l’opposé, il faut veiller à ne pas diffuser une impression de fouillis brouillon.

Le point de départ de l’histoire est le suivant : Trondheim crée un atelier regroupant ses collègues précédemment cités. Cet album nous plonge dans le quotidien créatif de cette troupe de joyeux lurons. La dimension despotique de Lewis est moins mise en avant que dans le premier tome. Malgré tout, cela reste un fil conducteur efficace sur le plan humoristique. Chaque apparition du chef  fait sourire sans difficulté ! Certains lecteurs reprochaient à l’opus précédent les blagues trop systématiquement scatologiques mettant en scène Tebo. Cet aspect est toujours présent mais peut-être disséminé avec davantage de parcimonie.

Mais cette suite ne se résume pas à une redondance des mécanismes comiques déjà utilisés. Les protagonistes décident de déplacer leur lieu de travail dans un superbe château. Cela donne lieu à des histoires de chevaliers, de fantômes et de siestes en forêt. Cela offre un second souffle intéressant à l’histoire et chatouille aisément les zygomatiques. Les auteurs alternent ces vacances studieuses à la campagne avec d’autres scènes dans l’atelier parisien. Elles mettent en scène deux auteurs qui se font passer pour Trondheim. Cela permet à la narration de ne pas ronronner.

La grande diversité d’auteurs est une force narrative importante. Chacun possède son trait, son ton et sa corde humoristique. L’ensemble s’harmonise plutôt bien et offre une lecture pleine de surprises et de rebondissements. Je connaissais la majorité d’entre eux de noms mais j’ai pris plaisir à découvrir leur style et une petite partie de leur univers. Tous réunis opèrent sur un spectre suffisamment large pour attiser notre curiosité de manière constante.

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Le bilan est très positif. Ce second opus donne la banane. Il peut se lire d’une traite dans son lit ou se feuilleter dans les transports en commun. Sa construction scénaristique couplée à sa petite taille en fait un compagnon en toute circonstance. Le dénouement laisse croire qu’il n’y aura pas de suite. J’espère l’avoir mal compris et m’être trompé car je regretterai de ne pas suivre les nouvelles aventures de ces joyeux lurons…

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Note : 14/20

L’atelier Mastodonte – Lewis Trondheim, Yoann, Cyril Pedrosa, Alfred, Julien Neel, Tébo & Guillaume Bianco

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Titre : L’atelier Mastodonte
Scénaristes : Alfred, Guillaume Bianco, Julien Neel, Cyril Pedrosa, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Dessinateurs : Alfred, Guillaume Bianco, Julien Neel, Cyril Pedrosa, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Parution : Juin 2013


Lorsque je tombe sur un ouvrage de Lewis Trondheim, je suis bien incapable de résister à la pulsion de l’achat. Alors lorsqu’il s’associe à d’autres auteurs que j’apprécie (Neel, Bianco, Yoann, Alfred…), il m’est impossible de ne pas passer à la caisse… « L’atelier Mastodonte » raconte le quotidien de quelques auteurs de bande-dessinée réunis en atelier. Ils dessinent tous des strips sur les anecdotes de l’atelier. Ainsi, il n’est pas rare qu’ils se répondent… Publiés dans le journal de Spirou, ceux-ci se voient regroupés dans un ouvrage au format paysage de belle facture. L’écrin est même dessiné par Bilal… Mais alors que donne cet ouvrage réunissant une véritable dream team de la BD ?

Tout démarre par la volonté de Trondheim d’ouvrir un atelier. Les premiers strips font donc part de cette envie et nous présente les auteurs. Ainsi, Guillaume Bianco est intimidé par Lewis Trondheim, Julien Neel se balade avec une marionnette, Cyril Pedrosa souhaite que les auteurs se syndiquent… Et rapidement s’instaure ce qui fera la force de l’ouvrage : la réponse du berger à la bergère ! Ainsi, lorsqu’un auteur se moque d’un autre dans son strip, celui-ci lui répond dans le strip suivant. Cela instaure une vraie dynamique. Il me semble d’ailleurs que dans le journal de Spirou, les strips étaient publiés par deux sur une page. Ceux-ci font chacun une demi-page de huit cases.

Une vraie diversité dans les humours.

La diversité des humours fait la force de l’ouvrage. Même si chacun sera plus ou moins sensible à tel ou tel auteur, globalement il y a une ligne directrice qui se dégage. Comme les auteurs se répondent, on reste souvent dans les mêmes humours au final. Et après des débuts plus classiques, les délires se développent et chaque personnage prend une ampleur intéressante, car son caractère est vu par différents auteurs. Et l’atelier parvient à dégager de vrais délires collectifs (on pense au collectionneur par exemple) qui donne l’impression d’une vraie cohésion de groupe.

L’autre intérêt est évidemment la diversité des graphismes. Tout est assez différent puisque l’on passe de dessins d’humains à de l’animalier… Là encore, c’est un plaisir de découvrir les différentes visions de chacun. Pour ma part, j’aime beaucoup les styles graphiques de beaucoup d’auteurs de cet ouvrage. On notera que de nombreux guests viennent enrichir l’ensemble et pas des moindres : Bouzard, Buchet, Delaf, Feroumont, Frantico, Keramidas, Libon, Nob, Plessix, Sapin, Stan & Vince et Vivès. Rien que ça !

Cet « Atelier Mastodonte » est une véritable réussite. Voilà un exemple à suivre en termes d’ouvrage collectif. Tout est entremêlé et c’est cela qui fait toute la force de ce livre. Plein d’humours différents, du scatologique au plus subtil, il est aussi une source de blagues sur les auteurs et leurs différences. A lire absolument.

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Note : 16/20

Maggy Garrison, T1 : Fais un sourire, Maggy – Lewis Trondheim & Stéphane Oiry

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Titre : Maggy Garrison, T1 : Fais un sourire, Maggy
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Stéphane Oiry
Parution : Mars 2014


« Maggy Garrisson » a attisé la curiosité des adeptes du neuvième art lors de sa sortie le six mars dernier. En effet, c’était l’occasion de voir Lewis Trondheim scénariser une histoire dans un monde dénué de fantastique et qui n’utilisait graphiquement aucun mécanisme anthropomorphe. D’ailleurs, il confie les dessins à Stéphane Oiry que je découvre à l’occasion de cet album. « Maggy Garrisson » semble vouée à devenir une série. En effet, cet ouvrage intitulé « Fais un sourire, Maggy » est numérotée. Il s’agit donc du tome initial des aventures d’une nouvelle héroïne. Le bouquin de format classique est édité chez Dupuis dans la collection Grand Public. La couverture nous fait découvrir Maggy sous un parapluie en train de s’allumer une cigarette dans une rue pluvieuse londonienne.

La quatrième de couverture nous présente la porte d’entrée suivante : « C’est son premier job depuis deux ans… Il faudrait qu’elle fasse un effort. Sauf que son patron a l’air d’un parfait incapable. Et qu’il n’y a pas mal de fric à gratter en parallèle. » Le ton posé. Il n’y avait plus qu’à espérer que la réalité soit à la hauteur des attentes suscitées.

Bien que m’étant offert ce bouquin peu de temps après son apparition dans les rayons de librairie, j’ai attendu quelques semaines avant de m’y plonger. J’ai donc eu l’occasion de lire sur le net ou dans la presse spécialisée bon nombre de critiques et d’avis à propos de cette nouvelle héroïne. Elles étaient dans leur grande majorité élogieuses et enthousiastes. Elles tressaient des louanges à ce personnage féminin à la personnalité marquée et au caractère fort. Elles louaient les auteurs d’avoir immergé leur intrigue dans la capitale britannique.

Découvrir le Londres contemporain

Je dois avouer que ce dernier aspect m’attirait. En effet, j’ai rarement eu l’occasion de découvrir le Londres contemporain dans un album de bandes dessinées. Bien souvent, les relations entre le neuvième art et « Smoke » se déroulent à la fin du dix-neuvième siècle, époque ayant vu naître Jack l’éventreur ou Sherlock Holmes. Les calèches dans les rues sombres bravant le brouillard légendaire permettait de générer des atmosphères envoutantes. Néanmoins, la richesse naît de la diversité et j’étais curieux de savoir comment les auteurs allaient exploiter les lieux et l’ambiance de la ville anglaise. Certaines scènes extérieures n’ont aucun à nous persuader que nous sommes outre-Manche. De plus, la météo grise ou les pubs locaux participent à cette immersion. Malgré tout, les événements, les personnages et le fait que les échanges soient en français ont tendance parfois à nous faire penser que les personnages pourraient se trouver dans n’importe quelle autre grande ville européenne. Peut-être qu’en intégrant quelques expressions anglaises dans les dialogues à la manière de « Blake et Mortimer » cela aurait facilité la crédibilité géographique de l’ensemble.

maggygarrison1aMaggy nous est jusqu’alors inconnue. Les auteurs doivent donc nous la présenter. La première impression est toujours importante. Les premiers mots sont en voix off. Ils permettent de se faire une idée de cette femme. Elle donne le sentiment de ne pas aimer être embêtée. En peu de termes, Trondheim nous offre l’identité de son héroïne. Les pages suivantes confirment notre perception. Elle apparaît débrouillarde. Son sens de l’éthique atteint rapidement ses limites quand quelques menus billets sont disponibles. Mais on ne lui en veut pas. Son côté futé semble l’emporter sur son côté magouilleur.

La neuvième planche marque le vrai début de l’intrigue. Les présentations sont faites. Il s’agit de rentrer dans le vif du sujet. La trame pose des jalons intéressants et sollicitent activement notre curiosité. Les zones d’ombre sont nombreuses et on ne demande qu’à suivre les pérégrinations de Maggy pour dénouer la pelote emberlificotée autour de son peu charismatique patron. Hélas, l’intensité narrative a tendance à diminuer au fur et à mesure que les pages défilent. Il se passe davantage de choses dans le premier tiers de l’album que dans les deux autres réunis. L’histoire donne lieu à des moments sympathiques et bien écrits mais le fil conducteur est faiblard et n’a pas arrivé à réellement m’intéresser. Au final, je me suis détourné de l’enquête menée par l’héroïne. Son dénouement m’a laissé quasiment insensible.

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Ce sentiment est regrettable car Maggy possède un vrai potentiel scénaristique. De plus, les auteurs font exister des personnages secondaires intéressants qui auraient pu donner une autre ampleur à l’ensemble s’ils avaient été mieux ou plus exploités. Je me demande même si la lecture n’aurait pas été plus agréable si le fil conducteur des recherches de la jeune femme avait été plus en retrait. Cela aurait laissé davantage de place aux différents échanges de Maggy avec ses rencontres. En effet, ces moments sont les meilleurs de l’album. Ce premier tome a donc ses qualités et ses défauts. Les premières m’inciteront à jeter un coup d’œil sur le prochain opus lors de sa future sortie. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 11/20

Ralph Azham, T6 : L’ennemi de mon ennemi – Lewis Trondheim

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Titre : Ralph Azham, T6 : L’ennemi de mon ennemi
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Février 2014


Lors de sa naissance, « Ralph Azham » s’est vu reproché d’être un sous-« Donjon ». En effet, le fait que Lewis Trondheim crée une série humoristique inscrite dans un univers de fantasy incitait naturellement à faire un parallèle avec la saga tentaculaire « Donjon ». Cette dernière possède une place particulière dans le neuvième art des deux dernières décennies. Ces afficionados dont je fais partie lui vouent une affection certaine. Les premières aventures de ce nouvel héros prénommé Ralph donnaient l’impression d’utiliser les mêmes ficelles que celles de ces prédécesseurs Herbert et Marvin sans atteindre leurs auras. Néanmoins, au fur et à mesure que les années passent, les tomes paraissent et permettent à cette nouvelle série de voir sa propre identité prendre de l’épaisseur. La raréfaction des parutions d’épisodes de « Donjon » facilite la chose. « Ralph Azham » se compose maintenant de six tomes dont le dernier est paru le six février dernier chez Dupuis. Vendu au prix de douze euros, il nous offre une couverture nous immergeant au beau milieu d’une bataille de grande ampleur dans laquelle notre héros n’a pas l’air au mieux. Il ne restait plus qu’à s’y plonger pour en savoir davantage…

Le site BDGest’ propose le résumé suivant des enjeux de cet opus : « Les oracles, ça ne raconte pas de bobards : conformément à leurs prédictions, Ralph a bel et bien décapité le terrible Vom Syrus. Ou plutôt son sosie empaillé, utilisé par le roi pour entretenir la légende… Privé de l’alliance qu’il voulait nouer avec cet homme de paille et de retour sur les terres d’Astolia, Ralph va devoir trouver son père, une nouvelle stratégie, et un pantalon agréable ! Car l’aventure ne s’arrête pas pour la petite bande qui va découvrir que les ennemis de nos ennemis ne sont souvent que d’autres… ennemis ! »

Jouer avec humour des codes de la fantasy

Je déconseille à tout lecteur de découvrir cet album sans avoir lu les cinq précédents de la série. Les tomes s’enchainent comme les chapitres d’un roman. Nous sommes bien loin de notre rencontre avec le héros quand il était un paria dans son propre village, perdu au milieu de nulle part. Depuis, il a fait bien des rencontres et a vu sa célébrité grandir au gré des événements. « Ralph Azham » s’adresse à un public large. L’auteur joue avec humour des codes de la fantasy.

Le cinquième tome s’est conclu par une vraie révélation imprévue. Elle remettait en cause beaucoup des enjeux et des repères jusqu’alors mis en place. Le grand méchant Von Syrus n’existait pas. Le roi semblait avoir créé un méchant de toute pièce. C’est donc pour cela que nous assistons au retour de notre petit groupe vers leur légendaire ennemi pour obtenir des explications. Sur ce plan-là, le lecteur s’interroge tout autant. Notre curiosité est mécaniquement attisée tant cette découverte scénaristique. La trame du tome se décompose grossièrement en deux parties. La première décrit le retour à Astolia, la seconde s’avèrera être une grande bataille avec Ralph dans le rôle principal.

ralphazham6bCette intrigue ne s’avère pas très intense. Le trajet vers la capitale n’est qu’une succession de rencontres et d’événements sans grand intérêt. Certes, ils sont autant d’occasion pour l’auteur de distiller une ou deux vannes bien senties. Je ne vous dis que je n’ai pas souri quelques fois au cours des pérégrinations de Ralph et ses amis. Néanmoins, l’ensemble manque de rythme et a un côté presque « encroûté ». Trondheim a beau donné une place intéressante au père du héros et son projet de résistance, il n’arrive réellement à générer une montée en puissance vers le combat final. C’est dommage.

Comme je l’évoque précédemment, à la manière de bon nombre de blockbuster, cet opus se termine sur une grande guerre. Je n’ai rien contre ce choix. Par contre, dans le sens où cette scène finale s’étale sur une vingtaine de pages, il est indispensable qu’elle soit originale, cadencée et spectaculaire. Je ne trouve pas que cela soit le cas dans « L’ennemi de mon ennemi ». Malgré tout l’affection que j’ai pour lui, je ne trouve pas que Trondheim arrive à structurer sa scène d’action finale. Les combats ne rebondissent pas, l’enchainement des différents duels ou assauts est brouillon. Bref, j’ai été assez déçu. Alors que cet album avait les ingrédients pour se conclure sur un feu d’artifice plein d’espoir pour la suite, il se conclue sur un sentiment mitigé. J’avais l’impression que les vingt dernières pages auraient pu être synthétisées en moins de dix, ce qui aurait permis de construire davantage le dénouement.

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Pour conclure, ce tome est loin d’être mon préféré de la série. Je trouve qu’il ne laisse pas beaucoup de place à l’humour tant dans les situations que dans les dialogues. Parallèlement, l’intrigue n’avance pas non plus à un rythme effréné. L’ensemble apparaît brouillon et dilué. L’attrait est préservé par l’empathie pour les personnages et par quelques moments très réussis, fruits du talent de son auteur. De plus, les dessins de Trondheim sont simples et sympathiques et rendent ainsi aisé et agréable la lecture. Le travail sur les couleurs de Brigitte Findakly n’est pas révolutionnaire mais participe à l’atmosphère graphique de l’ensemble. Je pense donc que « L’ennemi de mon ennemi » n’est pas l’épisode le plus marquant de la saga. Mais cette légère déception ne m’empêchera pas d’attendre la parution du prochain tome. Je reste toujours curieux de savoir vers où tout cela nous mène…

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Note : 11/20