Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum

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Titre : Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Août 2013


J’ai découvert Leo Loden il y a une quinzaine d’années. Je suis rapidement trouvé sous le charme des aventures drôles et rythmées de ce détective privé marseillais. Un nouvel album parait chaque année et le voit voyager aux quatre coins de la France. Le dernier épisode en date est sorti le dix-neuf septembre dernier. Edité chez Soleil, il se compose classiquement de quarante-huit pages. Son prix avoisine onze euros. Son scénariste est le célèbre Christophe Arleston dont le principal fait d’arme est d’avoir fait naître Lanfeust de Troy. Il s’associe au dessinateur Serge Carrère dont j’apprécie également le travail sur  le sympathique Private Ghost. Depuis quelques tomes, Loïc Nicoloff intervient sur le scénario et Cerise se charge des couleurs.

La quatrième de couverture nous présente son héros avec les mots suivants : « Etre accusé d’une bavure alors qu’on a tiré en l’air, ça énerve. Après, on quitte la P.J. et on devient un privé. Même si le milieu n’est plus ce qu’il était. Même si Marseille a oublié Pagnol. Même si on a dans les pattes un tonton loufoque. Etre flic, c’est comme manger des cacahuètes : c’est dur d’arrêter. »

Le Var pour décor

Cette série s’adresse à un public très large. Les jeunes et les moins jeunes y trouveront leur compte. L’album peut se lire indépendamment des autres. Chaque aventure correspond à une nouvelle enquête. Néanmoins, il est évident que les familiers de la saga prendront plaisir à suivre l’évolution des personnages que sont Leo, sa fiancée et son oncle. Chaque aventure se construit dans un lieu différent. Ici, le département du Var sert de décors aux pérégrinations du héros et de ses acolytes. Les auteurs prennent toujours plaisir à jouer avec les codes locaux selon des principes proches de Astérix. Cet album n’échappe pas à la règle avec, entre autre, l’apparition dans l’histoire d’un match de rugby à Mayol et du clin d’œil à Mourad Boudjellal, ancien patron de Soleil, qui en découle. Cet aspect est moins développé que dans d’autres albums. En effet, un exil en Bretagne ou dans le Nord autorise davantage de grain à moudre dans le domaine des clichés. Malgré tout, le voyage dans le département voisin des Bouches du Rhône reste agréable et exploité.

La trame débute par une visite d’appartement. La fiancée de Léo, la volcanique lieutenant de police Marlène s’est mis en tête de changer d’appartement dans le but d’agrandir la famille. Leo, comme à son habitude, suit le mouvement avec fatalisme. Parallèlement à cette quête immobilière, le héros se voit invité par un riche russe qui souhaite monter un petit business local. Mais pour cela, il doit trouver un accord avec les « autorités locales » : la mafia corse. Il va sans dire que tout ne va pas se dérouler comme prévu…

Les jalons de départ sont intéressants. L’angoisse est toujours de savoir si la sauce va monter et offrir une histoire dont on se délecte. La réussite est sur ce plan inégale au gré des albums. Certains sont remarquablement drôles et divertissants. D’autres ont une trame plus diluée et décevante. Tropézienne Dum-Dum est un bon cru. L’accent est vraiment mis sur les dialogues et les rebondissements. La dimension « Astérix » est bien exploitée. De plus les remarques décalées de l’oncle Loco sont toutes aussi réussies les unes que les autres. Il fait vraiment partie des personnages de bandes dessinées qui me font le plus rire.

La trame ne souffre d’aucun temps mort. L’ennui ne m’a jamais guetté. Les scènes d’action alternent bien avec les moments durant lesquels l’enquête avance. L’intrigue n’a rien de révolutionnaire. Malgré tout, elle se découvre avec plaisir. La lecture s’avère divertissante à défaut d’être mémorable. Les personnages secondaires sont bien exploités et trouvent chacun un rôle à leur mesure. Que ce soit les beaux-parents, la mafia russe ou les corses, chacun apporte un écot à l’avancée de l’histoire. Cela fait longtemps que je n’avais lu un opus de cette série ne souffrant d’aucun moment de remplissage.

Les dessins de Carrère accompagnent parfaitement la narration. Le trait rond correspond parfaitement à l’atmosphère de la série. De plus, les expressions des personnages participent activement au divertissement de la lecture. Pour conclure, Tropézienne Dum-Dum est un bon cru de Leo Loden. Il plaira aux familiers de la série et offrira une découverte intéressante aux novices. Ce n’est déjà pas si mal !

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Les Forêts d’Opale, T3 : La Cicatrice Verte – Christophe Arleston & Philippe Pellet

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Titre : Les Forêts d’Opale, T3 : La cicatrice verte
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Philippe Pellet
Parution : Avril 2003


« La cicatrice verte » est le troisième tome de « Les forêts d’Opale ». Cette série de « heroïc fantasy », actuellement composée de sept tomes, est édité chez Soleil. Sa parution date d’avril deux mille trois. Il est scénarisé par Christophe Arleston, auteur entre autre de « Lanfeust de Troy », « Les maîtres cartographes » et « Les naufragés d’Ythaq ». Les dessins sont confiés à Philippe Pellet. Les couleurs sont l’œuvre de Goussale. Le format de l’album est classique et son prix avoisine les quatorze euros.

La série est présentée de la manière suivante sur la quatrième de couverture : « Opale est le monde des forêts. Le clergé de la Lumière y fait régner un pouvoir assis sur la puissance des Pierres Magiques. Mais Darko est celui qui doit réaliser la Prophétie et faire revenir les Titans pour libérer les Cinq Royaumes… Aidé du barde Urfold, de la jolie jongleuse Sleilo et du monstrueux Ghörg, Darko est plongé dans une aventure où se joue le destin d’un monde… Une grande saga vivante, de la pure fantasy ! »

Le premier tome avait servi de présentation des protagonistes et de l’univers qui les entoure. Dans le deuxième, on suivait la quête de nos héros partis à la recherche du grimoire de Cahors. Ce dernier avait pour intérêt de permettre à Darko d’apprendre à maîtriser le bracelet éponyme censé posséder un pouvoir immense. Cette mission réussie avait conclu l’opus. En bonus, notre petite communauté avait un gagné un nouveau membre. Il s’agit de Tara, un général paladin, qui a décidé de les suivre par fidélité pour la Lumière…

La trame ne prend pas beaucoup d’ampleur

J’espérai que maintenant que Darko était en possession du grimoire et que les deux camps s’étaient mutuellement identifiés, la trame allait prendre une autre ampleur. On ne pas dire que ce soit trop le cas. Le rythme reste proche de celui de l’album précédent. En effet, nos héros sont devenus des cibles pour tout le monde du fait que leurs têtes sont mises à prix. Parallèlement, ils font une rencontre originale avec un être assez unique dans son genre qui sera le thème central de l’histoire de cet opus. Du côté des méchants, un nouveau personnage assez réussi apparait. Son physique inquiétant et marqué semble être à la hauteur de son caractère. On fait également connaissance avec Tara qui était la nouvelle venue des dernières pages de l’opus précédent.

L’histoire se construit donc sur une succession d’événements et de rencontres plutôt intéressants. Cela nous offre ainsi une lecture sans temps morts et qui voit son intérêt régulièrement relancé. Les différentes étapes du voyage et les personnages qu’on y croise offrent des moments dépaysant et divertissants. Malgré tout, je regrette que le fil conducteur avant finalement assez peu. On en est plus ou moins au même point qu’au début de l’album et je trouve cela dommage. Je pense que cette série gagnerait à ne pas tendre vers une parution type « épisodes » plutôt que de rester une entité unique comme devrait l’être une saga de ce type-là.

Malgré ce bémol, Arleston ne tombe pas dans quelques pièges classiques de ce type d’ouvrage. En effet, les scènes de combat ne parasitent pas la narration. On ne passe pas son temps à se battre ou à se poursuivre et c’est une bonne chose. Le fait d’alterner les scènes d’action et des scènes plutôt narratives ou légères fait que le rythme de notre lecture fluctue et cela a pour conséquence de ne pas nous lasser. A cela s’ajoute la dimension humoristique des personnages qui ne disparait pas. Chacun des protagonistes donne lieu à des moments drôles du fait de sa personnalité, de sa maladresse ou de ses caractéristiques. Il s’agit d’un aspect qui n’est pas bâclé. Heureusement car il s’agit d’un attrait incontestable de cette série.

J’ai énormément évoqué les attraits scénaristiques de cet album. Mais je me dois d’évoquer rapidement les dessins. Ils sont dans la lignée des opus précédents. C’est logique car il n’y a pas de raison que Pellet change radicalement de style au beau milieu d’une série. Les décors sont toujours aussi chatoyants et les personnages possèdent chacun une vraie personnalité graphique. En conclusion, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet album. Les bémols que je peux trouver à la trame principale sont compensés par une bonne humeur et un dynamisme qui se dégage de la lecture. Cette lancée se poursuivra-t-elle dans « Les geôles de Nénuphe », quatrième tome de la saga ? Ceci est une autre histoire…

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Note : 14/20