Sin City, T6 : Des filles et des flingues


Titre : Sin City, T6 : Des Filles et des Flingues
Scénariste : Frank Miller
Dessinateur : Frank Miller
Parution : Juin 2003 (parution original : mars 1999)


Frank Miller a frappĂ© fort lorsqu’il a dĂ©marrĂ© le comic « Sin City ». Graphiquement incroyable et dotĂ© d’histoires sombres et violentes, il a su faire l’unanimitĂ© auprĂšs des lecteurs. Dans « Des filles et des flingues » (titre original : « Booze, Broads & Bullets »), il s’attache aux femmes, personnages on ne peut plus emblĂ©matique de Sin City. Plus habituellement cantonnĂ© au rang d’obsession masculine dans l’Ɠuvre de Miller, elle devienne ici bien plus actives
  Continuer la lecture de « Sin City, T6 : Des filles et des flingues »

Le vent dans les saules, T3 : L’Ă©chappĂ©e belle

LeVentDansLesSaules3


Titre : Le vent dans les saules, T3 : L’Ă©chappĂ©e belle
Scénariste : Michel Plessix
Dessinateur : Michel Plessix
Parution : Août 1999


Adaptation du roman de Kenneth Grahame, « Le vent dans les saules » est une sĂ©rie animaliĂšre scĂ©narisĂ©e et dessinĂ©e avec brio par Michel Plessix. Faisant intervenir les petits ĂȘtres de la forĂȘt, c’est un mĂ©lange rĂ©ussi de poĂ©sie, d’humour et d’aventure incroyable. AprĂšs une introduction d’excellente facture, le deuxiĂšme tome transformait l’essai sans peine. Ce troisiĂšme opus, intitulĂ© « L’échappĂ©e belle » verra-t-il la sĂ©rie continuer sur cette mĂȘme lancĂ©e ? « Le vent dans les saules » est publiĂ© chez Delcourt et pĂšse une trentaine de pages par ouvrage.  Continuer la lecture de « Le vent dans les saules, T3 : L’Ă©chappĂ©e belle »

Le réducteur de vitesse

lereducteurdevitesse


Titre : Le réducteur de vitesse
Scénariste : Christophe Blain
Dessinateur : Christophe Blain
Parution : Octobre 1999


Etant un grand admirateur de l’Ɠuvre de Christophe Blain, je me suis penchĂ© sur une Ɠuvre de « jeunesse », « Le rĂ©ducteur de vitesse », parue en 1999. Cet ouvrage est le rĂ©sultat d’une expĂ©rience vĂ©cue par l’auteur : il fut engagĂ© dans la marine et devait Ă  l’origine faire l’objet de carnet de croquis. Blain nous pond donc un scĂ©nario inspirĂ© de la vie sur les navires militaires.  Continuer la lecture de « Le rĂ©ducteur de vitesse »

Les incidents de la nuit, T1

lesincidentsdelanuit1


Titre : Les incidents de la nuit, T1
Scénariste : David B.
Dessinateur : David B.
Parution : Janvier 1999


« Les incidents de la nuit » est une revue bonapartiste qui paraissait au 19Ăšme siĂšcle. Recueil d’histoires fantastiques basĂ© sur des faits divers de l’époque, David B. tombe dessus au hasard dans une librairie. Tombant sur les numĂ©ros 2, 3 et
 112, il dĂ©cide de partir Ă  la recherche du numĂ©ro fondateur. Dans cet ouvrage, intitulĂ© Ă©galement « Les incidents de la nuit », David B. se met en scĂšne dans une histoire fantastique. C’est publiĂ© Ă  L’Association dans la collection « Mimolette », ce qui signifie qu’il n’y a que trente pages.  Continuer la lecture de « Les incidents de la nuit, T1 »

Blotch, Oeuvres ComplĂštes – Blutch

blotch


Titre : Blotch, Oeuvres ComplĂštes
Scénariste : Blutch
Dessinateur : Blutch
Parution : Janvier 2009
Parution tome 1 : Septembre 1999
Parution tome 2 : Octobre 2000


 Je me suis offert rĂ©cemment les Ɠuvres complĂštes de « Blotch », sĂ©rie dessinĂ©e et scĂ©narisĂ©e par Blutch. Cet ouvrage comprend les deux tomes qui Ă©taient parus alors. « Blotch » est le nom du personnage principal, dessinateur dans Fluide Glacial dans le Paris des annĂ©es 30
 Oui, vous avez bien lu !

Il n’est pas rare de voir les auteurs de Fluide Glacial parler de leur rĂ©daction (tout comme on trouvait ce genre de thĂšme dans Gaston qui travaillait chez Dupuis
). Mais rarement on aura vu une telle crĂ©ativitĂ©. En transposant l’histoire dans l’entre deux guerres, Blutch impose une ambiance dĂ©suĂšte incroyable. De mĂȘme, les dessinateurs d’humour deviennent des artistes pĂ©dants, buvant dans les cafĂ©s du beau Paris. Ce dĂ©calage entre ce que l’on peut imaginer de Fluide Glacial (grosses blagues et pinard) et cette attitude pincĂ©e d’artistes arrogants est vraiment incroyable.

Un fluide glacial des annĂ©es 30…

 Blotch est le meilleur mais aussi le pire d’entre eux. Il se dit gĂ©nial (et l’est a priori), mais est aussi rampant, prĂȘt Ă  Ă©craser les autres par des manƓuvres plus fourbes les unes que les autres. Le personnage est dĂ©testable. Arrogant, prĂ©tentieux, raciste, arriviste
 Et Ă©minemment grotesque ! Ainsi, en Ă©crasant son propre alter-ego, Blutch crĂ©e une complicitĂ© avec son lecteur. 

Evidemment, tout le monde en prend pour son grade. On passera sur ses collĂšgues (on reconnaĂźtra Gaudelette, Larcenet
), le rĂ©dacteur en chef (dont l’avis dĂ©cide de tout) et les investisseurs (les pires de tous). Seules les personnes extĂ©rieures Ă  Fluide Glacial paraissent alors sympathiques, comme son concurrent de toujours, Jean Bonnot ! Le tout est construit autour de petites histoires de quelques pages entraĂźnant une chute. Ce rythme vient de la parution prĂ©alable dans le magazine Fluide Glacial. Evidemment, l’auteur dĂ©veloppe certains fils rouges (comme sa concurrence avec Jean Bonnot).

L’aspect dĂ©suet des annĂ©es 30 est parfaitement retranscrit. Les dialogues sont savoureux et adaptĂ©s Ă  l’époque. De mĂȘme, lorsque l’on voit les dessins d’humour dessinĂ©s par Blutch, ils correspondent Ă  l’humour de l’époque. Une vĂ©ritable plongĂ©e presque un siĂšcle en arriĂšre ! Qui plus est, cette utilisation de l’entre deux guerres sert vraiment les gags. Il y a une vraie exploitation de l’époque en tant que telle.

Le dessin est Ă©videmment au diapason du sujet. Le choix d’un noir et blanc Ă©lĂ©gant retranscrit parfaitement l’atmosphĂšre surannĂ©e de l’ouvrage. Le trait de Blutch est toujours aussi dynamique et expressif. A n’en pas douter, un des grands dessinateurs actuels.

Si « Blotch » tient de la parodie, la direction que prend l’ouvrage en fait un Ɠuvre Ă  part. En utilisant une caricature dĂ©calĂ©e dans le temps, Blutch crĂ©e une bande-dessinĂ©e beaucoup plus subtile et complexe. Un album dont on ne peut que se dĂ©lecter.

coupdecoeur_new

Note : 19/20

La Capote qui Tue – Ralf König

capotequitue


Titre : La Capote qui Tue
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Mai 1999


Ralf König est un auteur de bandes-dessinĂ©es humoristiques allemand dont les protagonistes sont pour la plupart homosexuels. Dans le recueil « La capote qui tue », on trouve deux histoires : « La capote qui tue » et « le retour de la capote qui tue ». Tout de suite on comprend combien il va falloir faire preuve de second degrĂ© pour avaler la pilule ! Je connaissais dĂ©jĂ  Ralf König par « Les nouveaux mecs » qui tenait plus de l’analyse sociologique des rapports hĂ©tĂ©ro/homo.

Car ici, c’est de sĂ©rie B qu’il s’agit (voire de sĂ©rie Z). C’est complĂštement barrĂ© mais parfaitement assumĂ©. Le tout est prĂ©sentĂ© comme un film, avec nom d’acteurs, de rĂ©alisateur
 Rapidement, on voit que c’est les milieux les plus mal famĂ©s de l’homosexualitĂ© que l’on va explorer. HĂŽtels de passe avec travestis, milieu du cuir
 König ne fait pas dans la dentelle.

On suit l’histoire de MĂ©caroni, un inspecteur homosexuel et un peu rustre sur les bords. Sa particularitĂ© est d’avoir un sexe Ă©norme (40 cm) et d’arriver Ă  se taper Ă  chaque histoire un bel Ă©talon. Son cĂŽtĂ© blasĂ© et homo le met en complet dĂ©calage avec ses collĂšgues qui lui reprochent sa vie de dĂ©bauche. Essentiellement, MĂ©caroni est l’homme qui permet de montrer la vision du monde consensuel sur l’homosexualitĂ©.

Concernant l’histoire, cette capote tueuse apporte un vrai suspense : MĂ©caroni va-t-il se faire manger le sexe aprĂšs s’ĂȘtre fait mangĂ© une premiĂšre couille ? La tension est palpable de bout en bout. La premiĂšre histoire fait appel aux hĂŽtels de passe, la seconde (qui voit le retour de la capote) est encore plus barrĂ©e et part dans des histoires de savants fous. Elle a le mĂ©rite d’expliquer l’existence de cette fameuse capote.

Homo refoulĂ©, bars gay et vie d’hĂ©tĂ©ro chiante Ă  mourir

Remise dans le contexte, il faut signaler que ces histoires sont parues en pleine campagne de prĂ©vention contre le SIDA (premiĂšre publication en 1988 et 1990). C’est donc en pleine peur du sexe et apprentissage du prĂ©servatif que se situe l’intrigue. Il y a donc une forme de message dans cette histoire. Ainsi, un flic dĂ©clare : « Cette putain de campagne anti-SIDA coĂ»te au gouvernement des millions de dollars, rien que pour que les gens mettent des capotes avant de baiser. Maintenant, ils ont tous peur que ces trucs les bouffent !!! » Cela n’est Ă©videmment pas anodin et permet de voir plus loin que la simple sĂ©rie B dans cet ouvrage. On retrouve Ă©galement des thĂšmes rĂ©currents dans les ouvrages de König : l’homosexuel refoulĂ©, les bars gay, la vie de l’hĂ©tĂ©ro chiante Ă  mourir


Le graphisme de König, trĂšs reconnaissable avec ses gros nez, fait mouche. Un soin particulier a Ă©tĂ© apportĂ© aux ambiances pour coller Ă  l’esprit cinĂ©matographique. Les premiĂšres pages sont simplement magnifiques. Les scĂšnes de nuit et de bars sont Ă©galement trĂšs rĂ©ussies. Le tout est dessinĂ© dans un noir et blanc trĂšs maĂźtrisĂ©.

capotequitue2

Je prĂ©fĂšre prĂ©venir que König n’hĂ©site pas Ă  montrer des scĂšnes d’accouplement entre hommes Ă  de multiples reprises. Si certains sont gĂȘnĂ©s par ce genre de choses, mieux vaut Ă©viter « La capote qui tue »qui a tendance Ă  ĂȘtre bien plus explicite que dans d’autres des ouvrages de l’auteur. Si je ne trouve pas ça particuliĂšrement choquant (ce n’est pas trash en soit), cela dĂ©pend de la sensibilitĂ© de chacun.

« La capote qui tue » est donc une BD complĂštement dĂ©jantĂ©e et menĂ©e avec brio. Il y a un vrai suspense, des personnages secondaires rĂ©ussis, un humour omniprĂ©sent
 Le tout se lit avec plaisir, mĂȘme s’il vaut mieux ne pas lire les deux histoires Ă  la suite, Ă  cause d’une certaine redondance entre elles. A lire d’urgence pour les moins coincĂ©s d’entre vous !

avatar_belz_jol

Note : 15/20

Universal War One, T2 : Le fruit de la connaissance – Denis Barjam

UniversalWarOne2


Titre : Universal War One, T2 : Le fruit de la connaissance
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Novembre 1999


« Universal War One » est l’une des sĂ©ries de science-fiction les plus palpitantes publiĂ©es en bande-dessinĂ©e. AprĂšs un premier tome allĂ©chant, laissant le lecteur en suspens, Denis Barjam (au dessin et au scĂ©nario) se devait de transformer l’essai avec ce second tome nommĂ© « Le fruit de la connaissance ». Le tout est toujours publiĂ© chez Soleil pour un album classique de 46 pages.

Un mur est apparu dans le systĂšme solaire. Personne ne sait ce que c’est. Mais Balti, de l’escadron Purgatory, est parvenu Ă  y entrer. Seul problĂšme, il en est ressorti en sale Ă©tat dans un vaisseau inconnu et avec une barbe de trois jours
 On avait laissĂ© l’escadron plonger dans le vortex afin de voir ce qu’il y avait dans le mur. Ils ne vont pas ĂȘtre déçus ! AttaquĂ© par des drones, ils s’empressent de retourner d’oĂč ils sont venus. Et dĂ©jĂ , Kalish le gĂ©niĂ© annonce qu’il y a un problĂšme de diffĂ©rentiel temporel


Une intrigue spatio-temporelle

Si c’était dĂ©jĂ  abordĂ© dans le premier tome, la notion de temps (et donc d’espace-temps) s’installer rĂ©ellement dans la sĂ©rie. Tout va tourner alors autour. Y a-t-il une civilisation qui Ă©volue 1000 fois plus vite que la notre dans le mur ? Denis Barjam maĂźtrise pleinement son sujet et le lecteur est happĂ© par le suspense en permanence. Les explications scientifiques sont prĂ©cises et claires, pas trop pompeuses et surtout comprĂ©hensibles !

UW12b

Dans ce tome, les rĂ©vĂ©lations sont nombreuses et le lecteur ne restera pas sur sa faim. Les coups de thĂ©Ăątre s’enchaĂźnent jusqu’à la derniĂšre page qui nous laisse pantois et pressĂ© de lire la suite. En cela, Barjam possĂšde un vrai talent pour gĂ©rer le rythme de sa sĂ©rie. Il dĂ©voile beaucoup de choses mais sans excĂšs. Et tout sert l’histoire, Ă  un moment ou Ă  un autre.

Mais « Universal War One », outre son histoire spatio-temporelle a comme attrait sa galerie de personnages. Tous sortis de cour martiale, ils ont chacun un dĂ©faut qui les rend dangereux. Comme Ă  chaque bouquin, Barjam dĂ©voile le passĂ© de l’un d’entre eux. Cet aspect rend aussi la relecture d’autant plus intĂ©ressante, une vraie qualitĂ© pour une sĂ©rie ! AprĂšs des dĂ©buts caricaturaux, on connaĂźt mieux les personnages qui s’affirment, mĂȘme s’ils n’évoluent pas encore en profondeur. On est ici encore dans la phase d’apprentissage.

Au niveau du dessin, le trait de Denis Barjam semble influencĂ© par les comics. J’avoue ne pas ĂȘtre forcĂ©ment fan de son trait ni de ses couleurs (notamment dans l’espace), mais le tout est cohĂ©rent et la mise en scĂšne toujours efficace. C’est dans le dĂ©coupage aussi que Barjam montre pleinement son talent. J’ai appris Ă  assimiler ce style et force est de constater que « Universal War One » possĂšde une vraie identitĂ© graphique.

UW12a

Essai transformĂ© pour ce tome 2. Le lecteur est pris par le suspense et n’a plus qu’une envie : lire la suite. Les zones d’ombres sont nombreuses et malgrĂ© les avancĂ©es de nos hĂ©ros, elles restent bien nĂ©buleuses ! Un must !

coupdecoeur_new

avatar_belz_jol

Note : 17/20