1629
 ou l’effrayante histoire des naufragĂ©s du Jakarta, T1 : L’apothicaire du diable – PremiĂšre partie


Titre : 1629
 ou l’effrayante histoire des naufragĂ©s du Jakarta, T1 : L’apothicaire du diable – PremiĂšre partie
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Thimothée Montaigne
Parution : Novembre 2022


Je ne pouvais pas rester longtemps insensible Ă  la parution d’un album qui Ă©tait le fruit de la collaboration de Xavier Dorison et de TimothĂ©e Montaigne. Je suis admiratif du premier depuis ma lecture il y a une vingtaine d’annĂ©e de la tĂ©tralogie du TroisiĂšme testament. Quant au second, c’est par son travail sur Le troisiĂšme testament : Julius que je suis tombĂ© sous le charme de son trait. C’est donc avec curiositĂ© et appĂ©tit que j’ai dĂ©butĂ© la lecture de la premiĂšre partie de 1629
 ou l’effrayante histoire des naufragĂ©s du Jakarta. La perspective de voir une histoire aussi Ă©pique naitre de la plume de ses auteurs n’était pas dĂ©nuĂ©e d’attraits


Continuer la lecture de « 1629
 ou l’effrayante histoire des naufragĂ©s du Jakarta, T1 : L’apothicaire du diable – PremiĂšre partie »

La république du crùne


Titre : La république du crùne
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : FĂ©vrier 2022


La RĂ©publique du CrĂąne
 Un titre charismatique mis en valeur par une couverture nous offrant au premier plan un drapeau pirate splendide. La prĂ©sence des noms de Brugeas et Toulhoat finalise d’éveiller mon attrait pour ce nouvel album d’environ deux cent pages. En effet, ce duo d’auteurs offre, Ă  mes yeux, une garantie de qualitĂ©. Chacune de leur production m’a offert un moment intense et captivant de lecteur. J’étais donc optimiste quant Ă  leur immersion narrative dans l’univers de la piraterie


Continuer la lecture de « La rĂ©publique du crĂąne »

Black Beard, T1 : Pendez-les haut et court !


Titre : Black Beard, T1 : Pendez-les haut et court !
Scénariste : Jean-Yves Delitte
Dessinateur : Jean-Yves Delitte
Parution : Octobre 2020


Black Beard est une nouvelle sĂ©rie construire dans l’univers de la piraterie. ScĂ©narisĂ©e et dessinĂ©es par Jean-Yves Delitte, elle nous offre un premier tome intitulĂ© Pendez-les haut et court ! La quatriĂšme de couverture annonce qu’il s’agira d’un diptyque. Je dĂ©couvre l’auteur Ă  travers cette lecture. Je n’ai en effet jamais eu l’occasion de possĂ©der en main un ouvrage nĂ© de sa plume.

Continuer la lecture de « Black Beard, T1 : Pendez-les haut et court ! »

Raven, T1 : Némésis


Titre : Raven, T1 : Némésis
Scénariste : Mathieu Lauffray
Dessinateur : Mathieu Lauffray
Parution : Juin 2020


La couverture du premier tome de Raven a immĂ©diatement attirĂ© mon regard. DĂ©couvrir ce pirate, sabre Ă  la main, en train d’affronter une tempĂȘte sur son navire dĂ©gageait un goĂ»t d’aventure dans un univers qui me captive traditionnellement assez facilement. J’ai Ă©galement immĂ©diatement reconnu le trait de Mathieu Lauffray que j’avais trouvĂ© sublime dans Long John Silver, scĂ©narisĂ© par Xavier Dorison. Il n’y avait aucune raison valable que je ne me lance pas rapidement dans la lecture de NĂ©mĂ©sis, opus initial de cette nouvelle sĂ©rie.

Continuer la lecture de « Raven, T1 : NĂ©mĂ©sis »

À bord de l’Étoile Matutine

aborddeletoilematutine


Titre : À bord de l’Étoile Matutine
ScĂ©nariste : Riff Reb’s
Dessinateur : Riff Reb’s
Parution : Mai 2009


En 2009, Riff Reb’s publie « À bord de l’Étoile Matutine », librement adaptĂ© du roman de Pierre Mac Orlan. C’est le dĂ©but d’une trilogie d’adaptation de romans et nouvelles maritimes, dont le point d’orgue sera « Le loup des mers », ouvrage puissant, vĂ©ritable chef d’Ɠuvre Ă  la beautĂ© plastique Ă©vidente. Paru trois ans plus tĂŽt, « À bord de l’Étoile Matutine » laissait-il prĂ©sager un tel succĂšs ? Le tout est publiĂ© chez Soleil, dans la collection Noctambule pour pas moins d’une centaine de pages. Continuer la lecture de « Ă€ bord de l’Étoile Matutine »

Barracuda, T3 : Duel – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

barracuda3


Titre : Barracuda, T3 : Duel
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Novembre 2012


Les pirates ont un cĂŽtĂ© fascinant qui attire irrĂ©mĂ©diablement mes espoirs d’aventures bĂ©dĂ©philes. MĂȘme si les outils construisant la narration sont souvent les mĂȘmes, je prends toujours plaisir Ă  suivre ses histoires de chasse au trĂ©sor, de voyages au bout du monde et de pĂ©rĂ©grinations de flibustiers. « Barracuda », par la couverture de son premier opus, a immĂ©diatement attirĂ© mon regard. Une fois l’ouvrage dĂ©couvert, j’ai irrĂ©mĂ©diablement conquis. Le deuxiĂšme acte avait confirmĂ© la qualitĂ© de la saga. C’était donc avec joie que je me suis offert en novembre dernier le troisiĂšme tome rĂ©cemment paru et intitulĂ© « Duel ». On y dĂ©couvre Emilio, habillĂ© tel un gentilhomme, tĂȘte baissĂ©e, sous une nuit orageuse. Le travail sur les couleurs est remarquable, l’immersion instantanĂ©e. Nous voilĂ  de nouveau plongĂ© sur l’üle de Puerto Blanco.

Le scĂ©nario est le fruit du travail de Jean Dufaux dont j’avais apprĂ©ciĂ© « Murena ». La particularitĂ© de sa saga est qu’on est quasiment jamais en mer. Plus des trois quarts de l’intrigue se dĂ©roule sur l’üle prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©e. Elle est rĂ©gie par les lois de la piraterie et nous fait rencontrer une communautĂ© aux personnalitĂ©s tranchĂ©es et souvent inquiĂ©tantes. L’unitĂ© de lieu offre de fortes interactions entre les diffĂ©rents protagonistes et fait de la trame une toile d’araignĂ©e aux nombreuses ramifications. Cela a pour consĂ©quence Ă©galement de partager le quotidien de tout ce beau monde et rend chacun familier. Les personnages possĂšdent une rĂ©elle identitĂ© tant sur le plan graphique que scĂ©naristique. Aucun ne nous laisse indiffĂ©rent. Je me garderai de vous faire le listing des diffĂ©rents habitants. Ce serait vous gĂącher le plaisir de les rencontrer et les dĂ©couvrir. Evidemment, chacun ne gĂ©nĂšre pas chez le lecteur les mĂȘmes sentiments. On s’attache Ă  certains, d’autres font naitre de la compassion. On ressent parfois de la peur ou on rit de certaines mĂ©saventures. Au final, on n’est pleinement impliquĂ© dans le quotidien contĂ© dans cet ouvrage.

Luttes de pouvoir & jalousie

Les deux premiers albums Ă©taient sĂ©parĂ©s par une vraie rupture chronologique. Les enfants qu’on avait quittĂ©s Ă©taient devenus des jeunes hommes et jeunes femmes. Cela donnait le sentiment que le deuxiĂšme acte marquait un nouveau dĂ©part pour la sĂ©rie. « Duel » est dans la continuitĂ© de l’opus prĂ©cĂ©dent. On retrouve les personnages Ă  l’endroit oĂč on les avait plus ou moins laissĂ©s. Chacun a trouvĂ© sa place. On dĂ©couvre ici de nouvelles tensions, de nouveaux drames Ă  venir. L’intrigue principale avance relativement peu. J’ai souvent tendance Ă  le reprocher Ă  ces sagas au long cours. Je ne le ferai pas ici tant les Ă©vĂ©nements vĂ©cus sur l’üle sont prenants et envoutants. L’amour cachĂ© entre Raffy et Maria est lourd de consĂ©quence. Le dĂ©sir de vengeance d’Emilio est intense et offrira des combats homĂ©riques. Comme toute sociĂ©tĂ©, les luttes de pouvoir et les jalousies sont les rouages du quotidien. Quant au Barracuda, on le voit accoster sur une Ăźle des plus angoissantes dans sa quĂȘte du trĂ©sor maudit. Bref, il y a de quoi s’occuper et la lecture s’avĂšre intense et saisissante.

Les dessins sont l’Ɠuvre de JĂ©rĂ©my. J’ai dĂ©couvert cet auteur en mĂȘme temps que cette sĂ©rie. Mon premier contact avec son trait a Ă©tĂ© relativement neutre. Je trouvais les personnages relativement froids au niveau de leurs expressions. Mais l’impression initiale a vite Ă©tĂ© noyĂ©e par le plaisir que j’ai pris Ă  le voir faire naitre des scĂšnes Ă  l’ampleur forte. Son travail sur les corps et les volumes, sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des dĂ©cors, sa maniĂšre Ă  jouer avec les couleurs pour faire naitre des ambiances fortes font que le dĂ©paysement est total. Il s’agit d’une condition indispensable Ă  une lecture agrĂ©able. JĂ©rĂ©my la remplit aisĂ©ment. Le combat entre Emilia et Morkat est Ă©pique. On sent la violence du combat. On sent l’humiditĂ© de la pluie. On perçoit l’atmosphĂšre orageuse qui abrite ce duel sur la plage.

En conclusion, ce troisiĂšme tome consolide l’affection que je porte Ă  cette sĂ©rie. Je l’ai lu avec un plaisir fort et j’ai senti une frustration en refermant le bouquin, une fois terminĂ©. Il  ne me reste plus qu’à attendre la sortie du quatriĂšme tome. L’intrigue est suffisamment vague et dense pour qu’on devine difficilement oĂč veulent nous mener les auteurs. Dans le cas prĂ©sent, le sentiment d’avancer Ă  l’aveugle et d’ĂȘtre perdu n’est pas dĂ©sagrĂ©able, bien au contraire. Je ne peux donc que conseiller aux adeptes de pirates de partir Ă  la rencontre de cette sĂ©rie. Elle vaut largement le dĂ©tour et ravira les adeptes du genre. Et ils sont nombreux


coupdecoeur_new

gravatar_eric

Note : 17/20

Barracuda, T4 : RĂ©voltes – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

barracuda4


Titre : Barracuda, T4 : RĂ©voltes
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Novembre 2013


Les pirates m’ont toujours fascinĂ©. Ils sont hors-la-loi et aventuriers. Ils ont des looks inĂ©galables et leur code d’honneur est lĂ©gendaire. Bref, tous les ingrĂ©dients sont rĂ©unis pour en mettre plein les mirettes. « Long John Silver » de Dorison et Jauffray a ouvert rĂ©cemment une renaissance pour le genre dans le neuviĂšme art. « Barracuda » nĂ© de la plume de Jean Dufaux et JĂ©rĂ©my s’inscrit dans cette lignĂ©e. Ma critique d’aujourd’hui porte sur quatriĂšme de tome de cette saga intitulĂ© « RĂ©voltes ». EditĂ© chez Dargaud, cet ouvrage de cinquante-six pages coĂ»te quatorze euros. Il nous offre une couverture splendide. Le personnage reprĂ©sentĂ© affronte notre regard de face. Il semble Ă©merger de l’eau, prĂȘt Ă  en dĂ©coudre. Les tons chromatiques bleus nuit font naĂźtre une atmosphĂšre envoĂ»tante de cette illustration. La quatriĂšme de couverture nous annonce : « Pas de pitiĂ©. Pour personne. Jamais. » Tout un programme


Le dĂ©but de la narration est prĂ©cĂ©dĂ© par un rĂ©sumĂ© du tome prĂ©cĂ©dent : « Puerto Blanco rĂ©vĂšle ses secrets
 La liaison entre Maria et Raffy est dĂ©voilĂ©e. Ferrango fait payer cher ses annĂ©es d’humiliation : le corps du jeune homme est marquĂ© Ă  vie et Marie est vendue Ă  Morkam. Mais celui-ci n’en profitera pas. Emilio l’achĂšve sans pitiĂ©, comme Mr Flynn l’a Ă©tĂ©. Dans une ambiance feutrĂ©e, les dĂ©couvertes ne sont pas moindres : la gouverneure Ă©tait la maĂźtresse du Faucon Rouge ! 
 et le danger guette. Tandis que le Barracuda se rapproche des cĂŽtes, porteur de la malĂ©diction du diamant du Kashar, le capitaine de La Loya et ses deux galions espagnols attaquent l’üle ! »

Une intrigue terrienne

Beaucoup de trames narratives mettant en Ɠuvre des pirates se construisent autour d’épopĂ©e maritime vers des terres inconnues en quĂȘte de trĂ©sors lĂ©gendaires. « Barracuda » se dĂ©marque de ces codes en dĂ©roulant une intrigue quasiment uniquement terrienne. Sur les trois premiers tomes, trĂšs peu de planches se dĂ©roulent en mer. Cet angle de vue sur ce fascinant univers de flibustiers est intĂ©ressant et offre une identitĂ© originale Ă  la sĂ©rie de Dufaux et JĂ©rĂ©my. « RĂ©voltes » ne dĂ©roge pas Ă  la rĂšgle. Seules les trois derniĂšres pages se dĂ©roulent sur l’eau et Ă  aucun moment nous ne nous Ă©loignons des rives de Puerto Blanco.

La localisation de l’histoire s’inscrit dans la continuitĂ© des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Par contre, l’ambiance change. L’équilibre qui semblait rĂ©gir la vie sur l’üle est complĂštement chamboulĂ©. La rĂ©volution est en marche. Elle se construit sur plusieurs plans. Les statuts des uns et des autres sont chamboulĂ©s. Les rapports sociaux hiĂ©rarchiques sont amenĂ©s Ă  ĂȘtre bouleversĂ©s. Le scĂ©nario dĂ©gage avec talent cette atmosphĂšre de chaos qui accompagne la lecture. Le lecteur ressent avec intensitĂ© ce sentiment d’angoisse qui existe Ă  chaque coin de rue. Il est compliquĂ© de savoir de quoi sera fait le lendemain tant les batailles se multiplient et les camps sont nombreux. Cet ouvrage est vraiment une belle rĂ©ussite en arrivant Ă  maintenir son rythme effrĂ©nĂ© et oppressant du dĂ©but Ă  la fin.

Le plaisir dĂ©gagĂ© par cette sĂ©rie dĂ©coule en partie de l’empathie gĂ©nĂ©rĂ©e par son trio de personnages principaux. Ils sont tout justes sortis de l’adolescence. L’un est fils de pirate, le second est une fille de noble espagnol et le dernier est Ă  l’identitĂ© sexuelle indĂ©finie. Ils sont liĂ©s par leurs trajectoires et leurs destins. Chacun possĂšde une identitĂ© et une aura qui touche le lecteur. De plus, le fait qu’ils soient trois densifie ainsi l’intensitĂ© dramatique et Ă©motionnelle de l’histoire. « RĂ©voltes » ne déçoit pas sur cet aspect. En effet, les rĂ©voltes en cours ne prĂȘchent pas forcĂ©ment pour la survie paisible de nos hĂ©ros. La lecture est donc intense tant l’inquiĂ©tude pour le devenir de tout ce beau monde est forte.

Pour conclure, cet album est un bon cru. Il s’inscrit parfaitement dans la continuitĂ© des trois prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes tout en changeant le rythme et le ton de la narration. Comme Ă  son habitude, Dufaux arrive Ă  faire naĂźtre de vraies interrogations de sa derniĂšre planche et attise ardemment la curiositĂ© de son lecture dans l’attente du tome suivant. Mais cela est une autre histoire


gravatar_eric

Note : 16/20

Barracuda, T5 : Cannibales – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

Barracuda5


Titre : Barracuda, T5 : Cannibales
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Juin 2015


DĂ©jĂ  le cinquiĂšme tome pour « Barracuda ». ScĂ©narisĂ© par le vĂ©tĂ©ran Jean Dufaux et dessinĂ© par le novice JĂ©rĂ©my, cette sĂ©rie de pirates a crĂ©Ă© la sensation dĂšs le dĂ©part avec son dessin splendide et son scĂ©nario impitoyable. Mais une fois quatre tomes derriĂšre, comment Ă©viter que le tout s’enlise inĂ©luctablement ? Car on sait bien qu’une sĂ©rie qui fonctionne bien est souvent rallongĂ©e. Est-ce le cas ici ? Le tout est publiĂ© chez Dargaud sous la forme d’un album classique.

Le titre de l’ouvrage spoile un peu l’histoire en s’intitulant « Cannibales »  Toujours est-il qu’on plonge rĂ©ellement dans l’histoire de base autour du capitaine Blackdog et du diamant du Kashar. Jean Dufaux nous avait habituĂ©s Ă  donner Ă  chaque tome son unitĂ©. C’est le cas ici. MalgrĂ© quelques Ă©vĂ©nements sur l’üle de Puerto Blanco, l’essentiel de l’ouvrage se passe sur une Ăźle perdue peuplĂ©e de cannibales.

Des codes classiques de la piraterie.

Barracuda5bEncore une fois, les auteurs utilisent les codes classiques de la piraterie pour nous sĂ©duire. Île perdue, cannibales, maladies, recherche de trĂ©sor, trahisons
 Le tout se lit avec plaisir, Jean Dufaux n’oubliant pas d’ajouter une bonne dose de barbarie pour nous Ă©mouvoir. MalgrĂ© tout, le propos est moins fort que dans les tomes prĂ©cĂ©dents.  Certes, il y a des cannibales, mais on ne sent jamais vraiment les personnages en danger. Ces derniers évoluent dĂ©sormais moins et on se retrouve dans une action/aventure plus classique. On pense Ă  Barbe-Rouge par moments. La premiĂšre partie de la sĂ©rie, qui construisaient les (jeunes) personnages Ă©tait plus intĂ©ressante que la seconde, plutĂŽt basĂ©e sur l’action.

AprĂšs avoir passĂ© beaucoup de temps sur Puerto Blanco (ce qui semblait finalement le thĂšme de la sĂ©rie malgrĂ© la rĂ©fĂ©rence au navire Barracuda), on s’en Ă©loigne donc. MalgrĂ© tout, la fin du livre donne l’idĂ©e d’un final sur l’üle (le tome 6 doit clore le rĂ©cit). Nous avons donc ici un tome de transition.

C’est Blackdog qui donne ici de la puissance au rĂ©cit. Sa gueule, son caractĂšre, son obsession en font un personnage fort. TrĂšs peu prĂ©sent aprĂšs le premier tome, il revient pour mieux terroriser tous les autres protagonistes. VĂ©ritable fantĂŽme, il est le facteur X de l’histoire : incontrĂŽlable et dangereux.

Au niveau du dessin, JĂ©rĂ©my continue de nous enchanter avec des planches de toute beautĂ©. Il n’hĂ©site pas Ă  jouer des couleurs, mettant en valeur les rouges de façon obsessionnelle. Ses ambiances sont rĂ©ussies et ses personnages ont tous des gueules bien identifiĂ©s. Cependant, je l’ai trouvĂ© un peu moins marquant, mais peut-ĂȘtre est-ce seulement que je me suis habituĂ© Ă  son style. Un auteur qui s’est rĂ©vĂ©lĂ© dĂšs le premier tome et qu’on aura le plaisir de retrouver dans d’autres sĂ©ries plus tard.

Barracuda5a

Ce tome 5 m’a laissĂ© un peu sur ma faim. « Barracuda » commençait Ă  s’essouffler et le sixiĂšme et dernier tome arrivera Ă  point nommĂ©. Tout est dĂ©sormais bien posĂ© pour un final en apothĂ©ose. En espĂ©rant que les auteurs arriveront Ă  refermer les nombreuses histoires secondaires qu’ils ont dĂ©veloppĂ©es. Quant aux personnages, on se demande bien qui arrivera Ă  survivre Ă  la boucherie qui s’annonce !

avatar_belz_jol

Note : 14/20

Barracuda, T2 : Cicatrices – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

barracuda2


Titre : Barracuda, T2 : Cicatrices
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Octobre 2011


Le deuxiĂšme tome de « Barracuda » s’intitule « Cicatrices ». Je l’attendais avec une certaine impatience  tant le premier opus m’avait plu et intriguĂ©. Cette sĂ©rie est nĂ©e de l’association de Jean Dufaux et JĂ©rĂ©my. Le premier se charge du scĂ©nario et est la principale raison pour laquelle je me suis plongĂ© dans cette saga. En effet, depuis ma lecture de « Murena », je voue un attrait certain pour les Ɠuvres de cet auteur. Quant Ă  JĂ©rĂ©my, je l’avais dĂ©couvert en lisant le premier tome de l’histoire intitulĂ© « Esclaves ». Cet ouvrage de bonne qualitĂ© est Ă©ditĂ© chez Dargaud et son prix avoisine les quatorze euros. La couverture du bouquin est trĂšs rĂ©ussie. Elle nous prĂ©sente un pirate au visage recousu gĂ©nĂ©rant une certaine apprĂ©hension chez le lecteur. Notre curiositĂ© est fortement attisĂ©e car ce personnage n’apparaissait pas dans le livre prĂ©cĂ©dent.

Avant de plonger pleinement dans cet album, je vous cite le rĂ©sumĂ© qui prĂ©cĂšde la premier page de « Cicatrices ». « Lors de l’attaque de leur vaisseau par les pirates du capitaine Blackdog, une aristocrate espagnole, Dona Emilia Del Scuebo, sa fille Maria et leur serviteur Emilio sont faits prisonniers. Tous les trois sont emmenĂ©s sur l’üle de Puerto Blanco, dans les mers des CaraĂŻbes, pour y ĂȘtre vendus. Ferrango, le riche marchand d’esclaves, achĂšte Maria et lui fait subir les pires traitements. La mĂšre de celle-ci, secourue par des moines de l’üle, mourra peu de temps aprĂšs. Emilio qui se fait passer pour une fille, Ă©vitant ainsi de se faire tuer, est achetĂ© par l’étrange Mister Flynn. Le fils de Blackdog, Raffy, gravement blessĂ© par Maria, doit lui aussi rester sur l’üle pour y ĂȘtre soignĂ©. Parti Ă  la recherche du plus gros diamant du monde, son pĂšre a repris la mer sans lui
 faisant fi de la malĂ©diction du Kashar ! »

Comme ce rĂ©sumĂ© le montre, le premier tome Ă©tait plutĂŽt dense. Il faisait intervenir un nombre assez fourni de personnages. De plus, l’histoire est suffisamment rythmĂ©e pour que de nombreux Ă©vĂ©nements accompagnent notre lecture. La consĂ©quence Ă©tait qu’on avait une hĂąte certaine de dĂ©couvrir la suite. Les premiĂšres phrases de « Cicatrices » nous annoncent que trois annĂ©es sont passĂ©es depuis la derniĂšre page de « Esclavages ». Cet album se dĂ©roule quasiment intĂ©gralement Ă  Puerto Blanco. Il est original d’ĂȘtre dans une histoire de pirates qui ne quittent finalement pas la terre ferme.

Comme dans l’opus prĂ©cĂ©dent, la trame se construit autour des trois adolescents Emilio, Maria et Raffy. Chacun a fait son petit bout de chemin en grĂ© de son caractĂšre. Leur statut a Ă©voluĂ©. Les deux esclaves ne le sont plus. Maria est la maitresse dominatrice de Ferrango, ce qui fait d’elle une femme de pouvoir Ă  l’échelle de l’üle. Emilio, toujours grimĂ© sous les traits d’Emilia, est une espĂšce de pupille de Mister Flynn en formation. Quant Ă  Raffy, il contient dĂ©sespĂ©rĂ©ment sa colĂšre et sa haine Ă  l’idĂ©e de voir son pĂšre ĂȘtre parti sans lui dans sa quĂȘte quasiment lĂ©gendaire.

Ce saut temporel oblige finalement l’histoire Ă  nous faire une nouvelle fois les prĂ©sentations. Alors qu’on pouvait penser cette Ă©tape avait eu lieu prĂ©cĂ©demment, les auteurs s’y replongent dans cet opus. Cela donne mĂȘme l’impression que le premier tome n’était qu’un prĂ©ambule. Cela pourrait paraitre dommageable car cela repousse quelque peu la montĂ©e en puissance de l’intrigue. Ce n’est finalement pas tant le cas que cela du fait de la richesse du scĂ©nario. Je trouve que l’ensemble est dense et se construit comme une toile d’araignĂ©e. La variĂ©tĂ© des personnages est toujours aussi savamment menĂ©e et leurs interactions sont passionnantes. On est tenu en haleine de la premiĂšre Ă  la derniĂšre page. Le fait de construire l’histoire en suivant celles de trois « hĂ©ros » fait que la lecture ne souffre d’aucun temps mort.

J’ai retrouvĂ© avec plaisir les dessins de JĂ©rĂ©my. Je trouve qu’il accompagne parfaitement la narration. Ses dĂ©cors crĂ©ent parfaitement l’univers de Puerto Blanco qui est criant de rĂ©alisme. On a vraiment l’impression d’errer dans les rues de cette Ăźle rĂ©gie par les lois de la piraterie. De plus, les personnages sont plutĂŽt rĂ©ussis. Ils sont de caractĂšre trĂšs diffĂ©rent et le trait du dessinateur arrive Ă  nous offrir le grand spectre d’expressions qui en dĂ©coule. La fragilitĂ© et la douceur d’Emilio diverge fortement de la peur que gĂ©nĂšre la froideur dominatrice de Marie ou de la fureur de Raffy. Son trait nous offre une lecture agrĂ©able.

En conclusion, « Cicatrices » est un album trĂšs rĂ©ussi. La qualitĂ© habille chacune de ses pages. L’histoire est passionnante et on s’y plonge avec appĂ©tit. NĂ©anmoins, j’ai impatience de dĂ©couvrir le prochain opus pour savoir si l’intrigue va changer de braquet et ce qu’est devenu Blackdog dans sa quĂȘte du Kashar. En effet, cette derniĂšre n’est absolument pas traitĂ© dans cet ouvrage. En tout cas, « Barracuda » peut espĂ©rer devenir une Ɠuvre qui compte dans la longue histoire des pirates dans la bande dessinĂ©e. Les adeptes en seront ravis


gravatar_eric

Note : 17/20

Barracuda, T1 : Esclaves – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

barracuda1


Titre : Barracuda, T1 : Esclaves
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Octobre 2010


« Esclaves » est le titre du premier tome d’une des derniĂšres sĂ©ries scĂ©narisĂ©es par Jean Dufaux. Cette derniĂšre s’intitule « Barracuda ». Avant mĂȘme de lire le nom de son auteur, cet album avait attirĂ© mon regard par sa couverture. On y dĂ©couvrait un pirate particuliĂšrement rĂ©aliste qui ne peut pas laisser indiffĂ©rent celui qui le regarde dans les yeux. Cet album est Ă©ditĂ© chez Dargaud, il coĂ»te environ quatorze euros. Jean Dufaux est un auteur cĂ©lĂšbre du neuviĂšme grĂące Ă  des sĂ©ries comme « Murena », « Djinn », « Croisade », « Jessica Blandy » ou encore « Complaintes des Landes perdues ».Cela offrait le gage d’une certaine qualitĂ© pour cette nouvelle saga nĂ©e l’annĂ©e derniĂšre. Par contre, les dessins sont l’Ɠuvre d’un inconnu Ă  mes yeux nommĂ© JĂ©rĂ©my.

L’histoire dĂ©bute par l’attaque d’un navire par des pirates. Leur chef est Blackdog et sa devise est la suivante : « Pas de pitiĂ©, pour personne, jamais ». Il est secondĂ© par son fils Raffy. Les seuls Ă  ĂȘtre Ă©pargnĂ©s sont une noble espagnole et deux adolescents et un prĂȘtre. Elle prĂ©tend possĂ©der la carte pour mener au diamant du Kashar. La jeune fille est amenĂ©e Ă  ĂȘtre vendue comme esclave. Le jeune garçon dĂ©guisĂ© en fille suivra le mĂȘme trajet. C’est ainsi qu’ils accostent Ă  Puerto Blanco oĂč leurs destins vont se sĂ©parer et se dĂ©cider au cours d’enchĂšres sur un marché 

Une aventure de pirates

Le principal attrait de cette sĂ©rie est d’ĂȘtre une aventure de pirate. La couverture laisse prĂ©sager que le personnage principal Ă  du charisme. On n’est pas déçu sur ce plan-lĂ . On prend plaisir Ă  naviguer sur son navire et on est curieux d’accoster sur ses Ăźles rĂ©gulĂ©es par les lois de la piraterie. L’immersion dans cet univers est incontestablement une grande rĂ©ussite. La grande galerie de personnages est crĂ©dible. De plus, les dĂ©cors apparaissent rĂ©alistes. On n’a aucun mal Ă  se croire au milieu de ses flibustiers sur une terre aux lois peu orthodoxes et aux codes sociaux plutĂŽt inquiĂ©tants. 

Au-delĂ  de ce dĂ©paysement, « Esclaves » nous offre une intrigue intĂ©ressante. La trame se construit autour du trio d’adolescents que sont Raffy, Emilia et Maria. Le premier est le fils de Blackdog. Il semble dĂ©pourvu de sentiments sorti de la haine et de la colĂšre. Le second, Emilia, est en fait Emilio. DĂ©guisĂ© en femme pour sa survie, il mĂšne donc une double vie qui ne le laisse pas indiffĂ©rent. Enfin, Maria, fille de noble est la plus charismatique Ă  mes yeux. Elle a le regard dur et malgrĂ© son jeune Ăąge et sa condition gĂ©nĂšre le malaise auprĂšs de ceux qui s’approchent d’elle. La richesse de ses trois personnages apparait remarquable. Voir leurs destins s’entremĂȘler rend la lecture passionnante. On suit trois personnages aux personnalitĂ©s complexes Ă©voluer dans un milieu dur et compliquĂ©. Tous les ingrĂ©dients sont prĂ©sents pour nous ravir.

Le dĂ©cor est bon, les protagonistes sont envoĂ»tants, il ne restait plus qu’à se voir offrir une trame rĂ©ussie. C’est le cas. Le fait que l’histoire commence par un abordage nous met tout de suite dans le bain. Le rythme ne diminue jamais. On se trouve au beau milieu d’un marchĂ© aux esclaves. Puis la premiĂšre nuit passĂ©e sur l’üle est d’une grande intensitĂ© dramatique. La lecture est assez intense. Au cours des pages qui dĂ©filent, on voit apparaĂźtre des informations mais Ă©galement les jalons de la trame qui construira le tome suivant. Cela fait qu’une fois l’ouvrage terminĂ©, on a une vraie envie de se plonger dans le second opus.

Comme je l’ai prĂ©cisĂ© prĂ©cĂ©demment, la couverture m’a Ă©bloui. J’avais donc une impatience certaine de partir Ă  la rencontre de cet univers nĂ© de la plume de JĂ©rĂ©my. Les premiĂšres pages m’ont apparu froides par rapport Ă  l’impression que m’avait laissĂ©e le visage de Blackdog lors de notre premiĂšre « rencontre ». Mais ce sentiment s’est attĂ©nuĂ© au fur et Ă  mesure des pages et au fur et Ă  mesure de mes relectures de l’album. Le dessinateur possĂšde un vrai talent pour traduire la duretĂ©. Que ce soit par les visages, les couleurs ou les attitudes, on comprend Ă  tout moment qu’on ne se trouve pas au pays des Bisounours. Je trouve que JĂ©rĂ©my fait en sorte qu’on n’oublie jamais l’endroit oĂč on se trouve et la communautĂ© qui y habite.

Au final, « Esclaves » est un ouvrage passionnant qui nous offre une histoire assez envoĂ»tante. La lecture est trĂšs prenante et on prend Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir les Ă©vĂ©nements se dĂ©roulant Ă  Puerto Blanco. Cette sĂ©rie a un vrai potentiel comparable Ă  celui de « Murena » dans un univers diffĂ©rent. Je suis donc curieux de me plonger dans le deuxiĂšme album paru rĂ©cemment intitulĂ© « Cicatrices ». Mais cela est une autre histoire


gravatar_eric

Note : 17/20