-22°C


Titre : -22°C
Scénariste : Jimmy Beaulieu
Dessinateur : Jimmy Beaulieu
Parution : Juillet 2003


Jimmy Beaulieu est un auteur canadien qui a mis le corps de la femme au centre de son Ɠuvre. C’est unevĂ©ritable obsession qu’il dĂ©cline dans tous ses ouvrages. En 2003, il rĂ©alise pour l’exposition « Chapeaux de roue » une histoire nommĂ©e « -22°C ». Le tout est reproduit dans un ouvrage paru chez MĂ©canique GĂ©nĂ©rale. Chaque page contient quatre illustrations, pour un format A5, couverture souple. Le tout fait au final 46 pages.  Continuer la lecture de « -22°C »

Les pauvres aventures de Jérémie, T1 : Les jolis pieds de Florence

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Titre : Les pauvres aventures de Jérémie, T1 : Les jolis pieds de Florence
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf
Parution : Janvier 2003


Il est toujours intĂ©ressant de se replonger dans les premiers ouvrages de certains auteurs aujourd’hui adulĂ©s. En 2003, Riad Sattouf lance une sĂ©rie consacrĂ©e Ă  JĂ©rĂ©mie, un anti-hĂ©ros au physique ingrat et quelque peu obsĂ©dĂ©. « Les jolis pieds de Florence » en est le premier tome et fut publiĂ© dans la bien connue collection Poisson Pilote chez Dargaud, la version grand publique de la nouvelle bande dessinĂ©e. Continuer la lecture de « Les pauvres aventures de JĂ©rĂ©mie, T1 : Les jolis pieds de Florence »

Betty blues

BettyBlues


Titre : Betty Blues
Dessinateur : Renaud Dillies
Scénariste : Renaud Dillies
Parution : Août 2003


J’avais dĂ©couvert Renaud Dillies avec « Bulles et Nacelles ». Bien dĂ©cidĂ© Ă  en dĂ©couvrir d’avantage, je me suis procurĂ© « Betty Blues », de six ans son aĂźnĂ©. Comme son nom l’indique, la musique et plus prĂ©cisĂ©ment le jazz a une influence majeure sur l’histoire. Rice, un canard, est trompettiste et joue dans les bars. Jusqu’au jour oĂč pendant sa prestation, un riche chat noir lui ravit sa fiancĂ©e Betty Ă  la faveur de coupes de champagnes. Suite au dĂ©part de sa belle, Rice s’enfuit Ă©galement, dĂ©cidant de tirer un trait sur tout ce qui a fait sa vie, musique y comprit. Mais on n’abandonne pas une passion si simplement
  Continuer la lecture de « Betty blues »

Pyongyang

Pyongyang


Titre : Pyongyang
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Mai 2003


Guy Delisle s’est spĂ©cialisĂ© dans la bande-dessinĂ©e façon carnet de voyage. En 2003, aprĂšs avoir dĂ©crit Shenzen, il s’attaque Ă  la CorĂ©e du Nord dans « Pyongyang ». Son travail d’animateur d’alors le pousse Ă  aller superviser la production sur place. C’est donc parti pour plusieurs mois dans l’un des pays les plus fermĂ©s du monde. Son livre « 1984 » d’Orwell en poche, Delisle va dĂ©couvrir la vie dans la capitale de la CorĂ©e du Nord. Le tout est publiĂ© en noir et blanc Ă  l’Association et pĂšse pas moins de 176 pages.

Cela faisait longtemps que je voulais me lancer dans la lecture des ouvrages de Guy Delisle tant on m’en a dit du bien. Et son prix Ă  AngoulĂȘme pour « Chroniques de JĂ©rusalem » m’avait d’autant plus incitĂ© Ă  m’y intĂ©resser. J’ai donc choisi de dĂ©marrer avec le pays qui me fascine le plus, la CorĂ©e du Nord. A cette Ă©poque-lĂ , Guy Delisle est cĂ©libataire et ne part donc que quelques mois. Il arrive seul en CorĂ©e du Nord oĂč les activitĂ©s ne sont pas lĂ©gion
 On dĂ©couvre alors son quotidien avec les autres travailleurs de l’animation et les ONG.

Un ton léger, un sujet grave

Si l’auteur nous fait dĂ©couvrir la CorĂ©e du Nord, c’est par son Ɠil averti. Ainsi, les analyses profondes du rĂ©gime ne sont pas d’actualitĂ©. Ce que vit et voit Delisle suffit amplement Ă  nous renseigner sur ce rĂ©gime. On dĂ©couvre une population asservie, presque robotisĂ©e et de grands espaces vides (Ă  l’image des hĂŽtels). Le rĂ©gime est Ă  l’agonie. Il tente de le cacher, mais c’est beaucoup trop flagrant pour passer inaperçu. Surtout que l’auteur est quelqu’un de curieux qui ne mĂ©nage pas son guide (qui l’accompagne en permanence). Il aime rentrer Ă  pied et visiter
 Et en adoptant un ton lĂ©ger, Delisle parvient Ă  nous distraire en parlant d’un pays ultra-rĂ©pressif
 

Au fond, en lisant l’ouvrage, on a l’impression de revivre l’expĂ©rience de Delisle. On dĂ©couvre ce pays comme il l’a lui-mĂȘme dĂ©couvert : les incohĂ©rences, les violences, la peur, etc. Delisle n’est pas un idĂ©ologue. A aucun moment, il ne cherche Ă  nous assĂ©ner un message politique. Bien sĂ»r, cela transparait quand mĂȘme au fur et Ă  mesurer de la lecture, mais l’ensemble reste trĂšs factuel.

Concernant le dessin, Delisle a un trait simple, façon « nouvelle bande-dessinĂ©e ». C’est parfaitement adaptĂ© Ă  l’ouvrage. Le tout est rehaussĂ© d’une colorisation en niveaux de gris qui densifie un peu l’ensemble. C’est lisible et trĂšs efficace.

Au final, on ressort un peu sonnĂ© de « Pyongyang ». Devant tant d’absurditĂ©, on ne peut qu’ĂȘtre rĂ©voltĂ©. Mais en choisissant un ton lĂ©ger, Guy Delisle Ă©vite l’écueil d’un ouvrage trop politisé et orientĂ©. Du coup, on sourit souvent avec un thĂšme bien grave pourtant. Du beau travail !

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Le Petit Christian – Blutch

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Titre : Le Petit Christian
Scénariste : Blutch
Dessinateur : Blutch
Parution : Mars 2003


 AprĂšs avoir marquĂ© de son empreinte la bande-dessinĂ©e avec des Ɠuvres telles que « Blotch » ou « Peplum », Blutch s’attaque Ă  l’autobiographie avec « Le Petit Christian ». Ou plutĂŽt, c’est ce que l’on est en droit de croire. Car Blutch nie l’aspect autobiographique de cet ouvrage bien que le personnage ait le mĂȘme prĂ©nom et soit alsacien
 Quoiqu’il en soit, on suit Christian, un jeune garçon, dans sa vie d’enfant.

La BD enfantine n’est pas nouvelle. On peut citer « Le petit Spirou »,« CĂ©dric », « Boule et Bill » ou plus rĂ©cemment « Titeuf » pour s’en convaincre. Difficile alors de se dĂ©marquer. Blutch le fait sans peine en adoptant un ton rĂ©solument rĂ©tro qui ne pourra simplement pas parler Ă  des enfants. En s’adressant clairement Ă  des adultes (ne serait-ce que par l’absence de couleurs), Blutch Ă©vite l’écueil de faire une nouvelle BD de plus sur l’enfance.

Télévision & bande-dessinée

La vision de l’enfance de Blutch est toujours liĂ© Ă  deux mĂ©dias essentiels Ă  l’époque : la tĂ©lĂ©vision et la bande-dessinĂ©e. Le tout se passant il y a quelques dĂ©cennies en arriĂšre (on retrouve des rĂ©fĂ©rences Ă  Steve Mac Queen, Rahan ou Placid et Muzo !), ces deux Ă©lĂ©ments sont traitĂ©s de façon complĂštement diffĂ©rents et contribue Ă  la nostalgie du lecteur (ou l’étonnement pour les plus jeunes d’entre nous). En effet, on parle d’une Ă©poque oĂč les enfants sont obligĂ©s d’aller se coucher tĂŽt (sans regarder la tĂ©lé !), ou les BD paraissaient avant tout sur magazine et Ă©taient censurĂ©es par les parents. Ainsi, son personnage passe son temps Ă  se projeter sur ses personnages. La plupart du temps, il se transforme en eux, soit il converse avec eux. Si le procĂ©dĂ© n’est pas nouveau, il est trĂšs rĂ©ussi ici.

La grande rĂ©ussite de Blutch est sans conteste l’écart qu’il crĂ©e entre les adultes et les enfants. Quand les enfants parlent entre eux, ils sont enthousiastes, bavards, ça gueule, ça crie
 Mais dans leurs rapports aux adultes, c’est trĂšs diffĂ©rents. Les parents, les profs, le curĂ© sont tout puissants, souvent durs et sĂ©vĂšres et font partie d’un autre monde. Ce temps est clairement rĂ©volu car de nous jours l’enfant est roi. En cela, l’ouvrage prend d’autant plus de sens. Cette distanciation est accentuĂ©e par le dessin. LĂ  oĂč les adultes sont reprĂ©sentĂ©s de façon rĂ©aliste (et grave), les enfants sont dessinĂ©es dans un style naĂŻf. L’écart paraĂźt ainsi encore plus grand. Le dessin est tout en hachures et en noir et blanc. Le dessin des acteurs est particuliĂšrement soignĂ© et toujours en situation (John Wayne en militaire, Steve Mac Queen en cowboy
), ce qui ajoute au cĂŽtĂ© dĂ©calĂ© de l’enfance.

« Le Petit Christian » est une ode Ă  l’enfance et Ă  son imaginaire. Son cĂŽtĂ© dĂ©suet renforce d’autant plus son propos. A cette Ă©poque, lire « Rahan » Ă©tait interdit par les parents (parce qu’il y a des morts et des amazones peu habillĂ©es). On est bien loin de la pornographie et des images violentes auxquelles sont tĂ©moins les enfants aujourd’hui. En adoptant clairement une vision adulte et tendre de l’enfance, Blutch tape juste. A lire d’urgence !

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Note : 17/20

Les ForĂȘts d’Opale, T3 : La Cicatrice Verte – Christophe Arleston & Philippe Pellet

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Titre : Les ForĂȘts d’Opale, T3 : La cicatrice verte
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Philippe Pellet
Parution : Avril 2003


« La cicatrice verte » est le troisiĂšme tome de « Les forĂȘts d’Opale ». Cette sĂ©rie de « heroĂŻc fantasy », actuellement composĂ©e de sept tomes, est Ă©ditĂ© chez Soleil. Sa parution date d’avril deux mille trois. Il est scĂ©narisĂ© par Christophe Arleston, auteur entre autre de « Lanfeust de Troy », « Les maĂźtres cartographes » et « Les naufragĂ©s d’Ythaq ». Les dessins sont confiĂ©s Ă  Philippe Pellet. Les couleurs sont l’Ɠuvre de Goussale. Le format de l’album est classique et son prix avoisine les quatorze euros.

La sĂ©rie est prĂ©sentĂ©e de la maniĂšre suivante sur la quatriĂšme de couverture : « Opale est le monde des forĂȘts. Le clergĂ© de la LumiĂšre y fait rĂ©gner un pouvoir assis sur la puissance des Pierres Magiques. Mais Darko est celui qui doit rĂ©aliser la ProphĂ©tie et faire revenir les Titans pour libĂ©rer les Cinq Royaumes
 AidĂ© du barde Urfold, de la jolie jongleuse Sleilo et du monstrueux Ghörg, Darko est plongĂ© dans une aventure oĂč se joue le destin d’un monde
 Une grande saga vivante, de la pure fantasy ! »

Le premier tome avait servi de prĂ©sentation des protagonistes et de l’univers qui les entoure. Dans le deuxiĂšme, on suivait la quĂȘte de nos hĂ©ros partis Ă  la recherche du grimoire de Cahors. Ce dernier avait pour intĂ©rĂȘt de permettre Ă  Darko d’apprendre Ă  maĂźtriser le bracelet Ă©ponyme censĂ© possĂ©der un pouvoir immense. Cette mission rĂ©ussie avait conclu l’opus. En bonus, notre petite communautĂ© avait un gagnĂ© un nouveau membre. Il s’agit de Tara, un gĂ©nĂ©ral paladin, qui a dĂ©cidĂ© de les suivre par fidĂ©litĂ© pour la LumiĂšre


La trame ne prend pas beaucoup d’ampleur

J’espĂ©rai que maintenant que Darko Ă©tait en possession du grimoire et que les deux camps s’étaient mutuellement identifiĂ©s, la trame allait prendre une autre ampleur. On ne pas dire que ce soit trop le cas. Le rythme reste proche de celui de l’album prĂ©cĂ©dent. En effet, nos hĂ©ros sont devenus des cibles pour tout le monde du fait que leurs tĂȘtes sont mises Ă  prix. ParallĂšlement, ils font une rencontre originale avec un ĂȘtre assez unique dans son genre qui sera le thĂšme central de l’histoire de cet opus. Du cĂŽtĂ© des mĂ©chants, un nouveau personnage assez rĂ©ussi apparait. Son physique inquiĂ©tant et marquĂ© semble ĂȘtre Ă  la hauteur de son caractĂšre. On fait Ă©galement connaissance avec Tara qui Ă©tait la nouvelle venue des derniĂšres pages de l’opus prĂ©cĂ©dent.

L’histoire se construit donc sur une succession d’évĂ©nements et de rencontres plutĂŽt intĂ©ressants. Cela nous offre ainsi une lecture sans temps morts et qui voit son intĂ©rĂȘt rĂ©guliĂšrement relancĂ©. Les diffĂ©rentes Ă©tapes du voyage et les personnages qu’on y croise offrent des moments dĂ©paysant et divertissants. MalgrĂ© tout, je regrette que le fil conducteur avant finalement assez peu. On en est plus ou moins au mĂȘme point qu’au dĂ©but de l’album et je trouve cela dommage. Je pense que cette sĂ©rie gagnerait Ă  ne pas tendre vers une parution type « Ă©pisodes » plutĂŽt que de rester une entitĂ© unique comme devrait l’ĂȘtre une saga de ce type-lĂ .

MalgrĂ© ce bĂ©mol, Arleston ne tombe pas dans quelques piĂšges classiques de ce type d’ouvrage. En effet, les scĂšnes de combat ne parasitent pas la narration. On ne passe pas son temps Ă  se battre ou Ă  se poursuivre et c’est une bonne chose. Le fait d’alterner les scĂšnes d’action et des scĂšnes plutĂŽt narratives ou lĂ©gĂšres fait que le rythme de notre lecture fluctue et cela a pour consĂ©quence de ne pas nous lasser. A cela s’ajoute la dimension humoristique des personnages qui ne disparait pas. Chacun des protagonistes donne lieu Ă  des moments drĂŽles du fait de sa personnalitĂ©, de sa maladresse ou de ses caractĂ©ristiques. Il s’agit d’un aspect qui n’est pas bĂąclĂ©. Heureusement car il s’agit d’un attrait incontestable de cette sĂ©rie.

J’ai Ă©normĂ©ment Ă©voquĂ© les attraits scĂ©naristiques de cet album. Mais je me dois d’évoquer rapidement les dessins. Ils sont dans la lignĂ©e des opus prĂ©cĂ©dents. C’est logique car il n’y a pas de raison que Pellet change radicalement de style au beau milieu d’une sĂ©rie. Les dĂ©cors sont toujours aussi chatoyants et les personnages possĂšdent chacun une vraie personnalitĂ© graphique. En conclusion, j’ai pris beaucoup de plaisir Ă  lire cet album. Les bĂ©mols que je peux trouver Ă  la trame principale sont compensĂ©s par une bonne humeur et un dynamisme qui se dĂ©gage de la lecture. Cette lancĂ©e se poursuivra-t-elle dans « Les geĂŽles de NĂ©nuphe », quatriĂšme tome de la saga ? Ceci est une autre histoire


gravatar_eric

Note : 14/20

Manuel du puceau – Riad Sattouf

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Titre : Manuel du puceau
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf
Parution : Octobre 2003


L’adolescence est un sujet qui semble prĂ©occuper Riad Sattouf. De son premier ouvrage, « Manuel du puceau » Ă  son premier film « Les beaux gosses », en passant par un « Retour au collĂšge », le sujet le passionne. Et c’est Ă©videmment les prĂ©occupants d’ordre sentimental qui sont abordĂ©es. D’abord paru chez BrĂ©al, « Manuel du puceau » fut rĂ©Ă©ditĂ© chez l’Association pour 80 pages d’aide Ă  l’adolescent loser. Continuer la lecture de « Manuel du puceau – Riad Sattouf »