La fille du professeur

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Titre : La fille du professeur
Scénariste : Joann Sfar
Dessinateur : Emmanuel Guibert
Parution : Octobre 1997


« La fille du professeur » est un ouvrage scĂ©narisĂ© par Sfar et dessinĂ© par Guibert. Je connaissais forcĂ©ment le premier, sans ĂȘtre un grand fan, mais pas du tout le second. C’était l’occasion de dĂ©couvrir un dessinateur dont le style graphique m’avait Ă©tĂ© louĂ©. « La fille du professeur » prĂ©sente deux personnages : Liliane Bowell et Imhotep IV, le pharaon momifiĂ© qui a visiblement retrouvĂ© de la vigueur. Le tout dans une Angleterre de la fin du XIXĂšme siĂšcle.  Continuer la lecture de « La fille du professeur »

Le cycle de Cyann, T2 : Six saisons sur ilO

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Titre : Le Cycle de Cyann, T2 : Six saisons sur ilO
Scénariste : Claude Lacroix
Dessinateur : François Bourgeon
Parution : Octobre 1997


« Le Cycle de Cyann » est une sĂ©rie de science-fiction narrant l’histoire de la belle Cyann, riche hĂ©ritiĂšre chargĂ©e d’une expĂ©dition sur la planĂšte ilO. Cette expĂ©dition doit permettre de trouver un antidote Ă  la fiĂšvre rouge qui dĂ©cime les populations mĂąles sur Olh. On avait quittĂ© le groupe alors qu’ils venaient de dĂ©coller d’Olh. L’album dĂ©marre donc Ă  leur arrivĂ©e sur ilO et s’intitule « Six saisons sur ilO ». Le tout est scĂ©narisĂ© par Claude Lacroix et dessinĂ© par François Bourgeon et publiĂ© chez Casterman.  Continuer la lecture de « Le cycle de Cyann, T2 : Six saisons sur ilO »

Un ver dans le fruit – Pascal RabatĂ©

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Titre : Un ver dans le fruit
Scénariste : Pascal Rabaté
Dessinateur : Pascal Rabaté
Parution : Avril 1997


Je n’ai jamais rien lu de RabatĂ©. Il Ă©tait temps de m’y mettre. C’est pourquoi, de passage Ă  la bibliothĂšque, j’ai embarquĂ© « Un ver dans le fruit », paru en 1997 (prĂšs de 20 ans dĂ©jà !). Ce roman graphique de 150 pages se situe dans un petit village entourĂ© de vignobles dans les annĂ©es 60. Le tout est publiĂ© chez Vents d’Ouest.

Tout dĂ©marre par un conflit entre deux vignerons. Ce dernier tourne au drame lorsque l’un des deux meure dans l’explosion d’une cabane, du aux agents chimiques utilisĂ©s pour traiter la vigne. Quelques jours plus tard arrivent en ville le nouveau prĂȘtre de la paroisse et l’inspecteur chargĂ© de l’enquĂȘte. Contrairement Ă  ce que la couverture de la rĂ©Ă©dition peut laisser penser (et qui met en avant l’inspecteur), c’est bien le curĂ© qui a le rĂŽle central ici (ce que la premiĂšre couverture montrait explicitement). Ce jeune prĂȘtre va essayer de comprendre cet univers viticole qui lui est inconnu tout en tentant de garder Ă  distance son envahissante mĂšre.

Sale ambiance au village

Un_ver_dans_le_fruit1HonnĂȘtement, l’histoire ici prĂ©sente peu de suspense. MĂȘme si le tout est prĂ©sentĂ© comme un polar, c’est bien de l’ambiance au village viticole qui est le nƓud central de l’intrigue. Non-dits, vieilles histoires, ragots
 Tout cela pollue et pourrit les relations du coin. Et lorsque l’on n’est pas du coin comme ce pauvre curĂ©, il est bien difficile de s’y retrouver. Mais ce dernier, bien dĂ©cidĂ© Ă  faire changer les choses, va mettre son nez lĂ  oĂč il ne devrait pas.

L’ensemble se rĂ©vĂšle des plus intĂ©ressants. La lecture se fait rapidement, RabatĂ© sachant aussi gĂ©rer le silence et les regards avec talent. A aucun moment on ne s’ennuie malgrĂ© la relative tranquillitĂ© de l’ensemble. Le jeune curĂ© est attachant, car plein de bonne volontĂ©. Et les personnages qui gravitent autour de lui sont marquants sans forcĂ©ment ĂȘtre trop caricaturaux.

Le dessin de RabatĂ© donne beaucoup de force Ă  l’ouvrage. Le tout est maĂźtrisĂ© de bout en bout dans un noir et blanc splendide. Outre les trognes des personnages, la force des contrastes lui permet d’asseoir les ambiances avec brio. Pour mon premier contact avec RabatĂ©, j’ai Ă©tĂ© franchement Ă©bloui.

Sans ĂȘtre particuliĂšrement transcendant, « Un ver dans le fruit » est l’Ɠuvre d’un auteur qui maĂźtrise son sujet, tant dans la narration que dans le graphisme. En prenant le point de vue du jeune curĂ©, l’auteur nous met dans la peau de quelqu’un qui dĂ©couvrirait un village entourĂ© de vignes dans les annĂ©es 60. Un village oĂč il y aurait un ver dans le fruit.

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Note : 14/20

De cape et de crocs, T2 : Pavillon noir ! – Alain Ayroles & Jean-Luc Masbou

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Titre : De cape et de crocs, T2 : Pavillon noir !
Scénariste : Alain Ayroles
Dessinateur : Jean-Luc Masbou
Parution : Mai 1997


« Pavillon noir ! » est le deuxiĂšme tome de « De Cape et de Crocs ». Cette saga composĂ©e de dix albums a vu le jour il y a plus de quinze ans et s’est conclue rĂ©cemment. Le premier ouvrage m’avait conquis sur tous les plans. J’étais donc impatient de me plonger Ă  nouveau dans cet univers. EditĂ© chez Delcourt dans la collection « Terres de LĂ©gendes », ce bouquin est scĂ©narisĂ© par Alain Ayroles et dessinĂ© par Jean-Luc Masbou. Son prix avoisine quatorze euros. La couverture nous plonge dans l’univers de la piraterie. On se trouve sur le pont d’un bateau rempli de pirates. VoilĂ  qui promet de belles aventures !

La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente le texte suivant : « Hildalgo, corsaire barbaresque, gentilhomme et lapin font voile vers les Ăźles Tangerines et leur trĂ©sor. Mais avant d’atteindre le mythique archipel battu par les tempĂȘtes, oĂč rode l’ombre de vaisseaux engloutis et de monstres marins, nos hardis compagnons devront affronter un nouvel adversaire
 joyeux, certes, mais cruel et sans merci : les pirates ! »

Des duels, de l’amour, un trĂ©sor


Le premier nous avait offert le dĂ©but d’une grande saga. Il y avait des duels, de l’amour, un trĂ©sor
 Bref, il ne manquait aucun ingrĂ©dient pour gĂ©nĂ©rer une trame passionnante. De plus, on avait rencontrĂ© une galerie de personnages dense et variĂ©e qui ne faisait qu’attiser notre attrait. La couverture de l’album donne l’impression qu’elle va ajouter la piraterie aux nombreuses cordes de l’intrigue. J’étais donc vraiment curieux de savoir ce qu’allait devenir nos hĂ©ros et de quelle maniĂšre allait avancer leur quĂȘte du trĂ©sor des Ăźles Tangerines.

decapeetdecrocs2aLe fil conducteur de l’histoire est la recherche de ce fameux trĂ©sor en suivant une carte dĂ©couverte dans une bouteille. Cet aspect est habilement construit dans le scĂ©nario d’Alain Ayroles. Les Ă©vĂ©nements se succĂšdent Ă  un rythme soutenu et les surprises sont nombreuses. Notre attention est en permanence relancĂ©e pour notre plus grand plaisir. Mais la richesse de cette saga rĂ©side dans les nombreuses trames secondaires qui accompagnent notre lecture. Il y a des histoires d’amour contrariĂ©es, des vengeances sous-jacentes, des manigances, etc. Chaque moment modifie bon nombre de variable et nous oblige Ă  nous impliquer pleinement dans l’histoire. L’album ne souffre d’aucun temps mort. A l’image de l’opus prĂ©cĂ©dent, la qualitĂ© est au rendez-vous et c’est agrĂ©able de voir que les auteurs ne se sont pas endormis sur leurs lauriers.

Le scĂ©nario ne se contente pas de nous offrir une histoire passionnante. Il nous fait rencontrer des personnages hauts en couleur. On s’intĂ©resse rĂ©ellement Ă  leur devenir et aucun ne nous laisse indiffĂ©rent. Que ce soit le renard, le loup ou le lapin, il nous sont sympathiques et apportent chacun leur Ă©co Ă  la rĂ©ussite de l’ensemble. MĂȘme les mĂ©chants nous intĂ©ressent. Ils possĂšdent une personnalitĂ© originale. Sans vous dĂ©voiler les qualitĂ©s et les dĂ©fauts de chacun, sachez que vous irez de surprise en surprise et que vous prendrez beaucoup de plaisir Ă  naviguer dans cet univers intriguant.

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L’histoire est prenante, les personnages attachants
 Mais la liste des qualitĂ©s de cet album n’est pas terminĂ©e. Les dialogues sont assez uniques dans leur genre. On a droit Ă  de grandes tirades thĂ©Ăątrales qui sont des petits bijoux d’écriture. Mais au-delĂ  de ces monologues remarquables, chaque dialogue est travaillĂ©. Aucun Ă©change n’est bĂąclĂ© et chaque case nous offre un petit bonheur de lecture. Une telle densitĂ© scĂ©naristique est rare dans le neuviĂšme art. Je me dois donc de la signaler.

Les dessins sont dans la lignĂ©e de tous les bons points citĂ©s depuis le dĂ©but de ma critique. Vu de loin, le style n’a rien d’original. Mais une fois qu’on se plonge dans la lecture, on lui trouve une patte particuliĂšre. N’étant pas spĂ©cialiste du genre, je ne possĂšde pas le vocabulaire adĂ©quat pour vous dĂ©crire l’essence du style de Jean-Luc Masbou. NĂ©anmoins, je trouve qu’il arrive Ă  gĂ©nĂ©rer une vraie atmosphĂšre Ă  l’album. Ils nous prĂ©sentent des personnages trĂšs expressifs. Cela coĂŻncide avec l’esprit « thĂ©Ăątre » de la sĂ©rie. De plus, les dĂ©cors sont trĂšs travaillĂ©s. Sans ĂȘtre surchargĂ©s, ils sont remplis de petits dĂ©tails souvent drĂŽles. C’est un dosage compliquĂ© d’offrir autant d’informations dans les cases sans tomber dans l’indigestion. Masbou s’en sort merveilleusement.

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En conclusion, « Pavillon noir ! » confirme que « De Cape et de crocs » est amenĂ© Ă  devenir une sĂ©rie de grande qualitĂ©. Cet album possĂšde beaucoup de qualitĂ©s et n’a aucun dĂ©faut. Il va donc sans dire que j’ai hĂąte de lire le troisiĂšme opus intitulĂ© « L’archipel du danger ». Mais cela est une autre histoire
 

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Note : 17/20

Bone, T4 : La nuit des rats-garous – Jeff Smith

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Titre : Bone, T4 : La nuit des rats-garous
Scénariste : Jeff Smith
Dessinateur : Jeff Smith
Parution : Mars 1997


« Bone » est le seul comics Ă  trĂŽner dans ma bibliothĂšque, mĂȘme si un tome de « Sin City » s’est discrĂštement glissĂ© entre deux bande-dessinĂ©es franco-belge. DĂ©couverte par hasard dans la mĂ©diathĂšque du quartier, ce mĂ©lange d’aventure et d’humour m’a pleinement sĂ©duit. AprĂšs trois premiers tomes exceptionnels, le propos se corse. « La nuit des rats-garous » annoncent de sombres Ă©vĂšnements, comme l’indique parfaitement la couverture. Le tout est toujours Ă©ditĂ© chez Delcourt pour 88 pages. C’est l’un des tomes les plus lĂ©gers en termes de pagination.

Clairement, on sent un petit problĂšme de dĂ©coupage dans cette Ă©dition. On reprend l’histoire en pleine forĂȘt, sous le dĂ©luge
 Qu’importe, le plaisir reste le mĂȘme. Mamie Ben fuit et est rattrapĂ©e par Thorn et Fone Bone. Qu’a-t-elle donc Ă  cacher ? CernĂ©s par les rats-garous qui Ă©cument la forĂȘt, le trio tente de survivre.

Le tome des révélations

Ce tome est LE tome des rĂ©vĂ©lations. AprĂšs un dĂ©but plutĂŽt lĂ©ger, le propos se durcit. On apprend enfin qu’est-ce que la vallĂ©e, les forces en prĂ©sence, son passĂ©, etc. Le rĂ©cit prend une autre tournure. Mais la deuxiĂšme partie du tome est elle pleinement humoristique. Lucius et Phoney se lancent dans le concours Ă  la taverne. Chacun son cĂŽtĂ© et les gens consomment oĂč ils le veulent. MĂȘme si la compĂ©tition semble lĂ  pour montrer le caractĂšre de Phoney, cela aura Ă©videmment bien plus d’importance


Jeff Smith continue ici son mĂ©lange savoureux. De l’humour, du romantisme, de l’aventure, de l’hĂ©roĂŻc fantasy
 Le travail sur les ambiances est remarquable notamment pour cette fameuse « Nuit des rats-garous ». Son dĂ©coupage donne une vraie puissance Ă  l’ouvrage. InspirĂ© de l’animation, de nombreuses cases se suivent avec le mĂȘme cadrage, changeant juste un petit dĂ©tail de l’une Ă  l’autre. Ce travail proche du dessin-animĂ© par moment donne une fluiditĂ© Ă  la lecture et permet de jouer aussi bien sur la peur que sur le rire !

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Au niveau du dessin, Jeff Smith produit des noirs et blancs particuliĂšrement beaux dans ce tome nocturne. La reprĂ©sentation de la foudre, de la pluie est formidable ! Je suis conquis depuis bien longtemps par le trait rond et expressif de l’auteur. Sa capacitĂ© Ă  mĂ©langer cartoon et dessin rĂ©aliste est un modĂšle du genre !

« La nuit des rats-garous » est un tome charniĂšre dans la sĂ©rie « Bone ». Il pose (en partie) les enjeux, ce qui n’était pas vraiment le cas auparavant. On passe de quĂȘtes immĂ©diates Ă  une quĂȘte plus gĂ©nĂ©rale, ce qui change fortement la donne pour les personnages.

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Note : 19/20