Ant-Man – Peyton Reed

Ant-Man


Titre : Ant-Man
RĂ©alisateur : Peyton Reed
Parution : Juillet 2015


Depuis toujours, je suis un spectateur fidĂšle des productions Marvel. Je guette chaque nouvelle sortie et ne tarde jamais trop pour aller en profiter au cinĂ©ma. Cet Ă©tĂ© marquait l’arrivĂ©e sur les Ă©crans d’un nouvel hĂ©ros : Ant-Man. N’ayant pas une culture comics trĂšs poussĂ©e, il m’était inconnu jusqu’aux premiĂšres rumeurs Ă©voquant le film. Cette ignorance ne m’a pas empĂȘchĂ© de m’installer avec impatience dans une salle obscure afin de faire sa rencontre.

Le professeur Hank Pym travaillait pour le S.H.I.E.D. il y a des dizaines d’annĂ©es. Il avait mis au point une particule au pouvoir immense : celui de rĂ©duire la distance entre les atomes. NĂ©anmoins, inquiet des consĂ©quences de l’utilisation d’une telle dĂ©couverte, il avait dĂ©cidĂ© de la garder pour lui. Son choix a fait qu’actuellement, il vit reclus dans sa demeure. Mais lorsque son ancien disciple est en passe de mettre la main sur la fameuse particule, le professeur dĂ©cide de prendre les choses en main. Pour cela, il compte sur un cambrioleur tout juste sorti de prison pour enfiler le costume d’Ant-Man


Une phase d’initiation.

« Ant-Man » est le premier chapitre des aventures cinĂ©matographiques des aventures de l’homme fourmi. Les codes du genre font que la premiĂšre partie du film est la phase d’initiation du nouveau hĂ©ros. Je dois vous avouer qu’il s’agit d’un aspect scĂ©naristique que j’apprĂ©cie bien souvent. Elle est souvent drĂŽle et assez rythmĂ©e. Elle permet Ă©galement de faire plus connaissance avec le personnage principal et d’acquĂ©rir une maĂźtrise globale des enjeux. Cet opus nous offre une phase d’introduction sympathique. Scott Lang est un escroc au grand cƓur touchant. De plus, sa maladresse et sa bonhommie le rendent tout de suite attachants. Le choix de Paul Rudd pour l’interprĂ©ter est un excellent choix. Son entrainement donne lieu Ă  des moments trĂšs amusants que je vous laisserai dĂ©couvrir. Le seul bĂ©mol que je dĂ©cĂšle dans cette partie du film est un lĂ©ger manque de rythme pour « lancer la machine ». Par contre, une fois sur les rails, elle ne se relĂąche plus


L’intrigue ne se construit pas uniquement autour de Scott. Tout d’abord, il est accompagnĂ© par le professeur Pym. Le fait que ce dernier soit jouĂ© par Michael Douglas lui donne une profondeur et un charisme certains. Il fait partie des atouts du film. D’ailleurs, sa prĂ©sence est tout aussi centrale que celle de son disciple super-hĂ©ros. Le troisiĂšme mousquetaire a les traits et les courbes d’Evangeline Lilly. Elle incarne Hope, la fille du professeur. Son sourire, son dynamisme et ses capacitĂ©s de combat en font un membre Ă  part entiĂšre de l’équipe. Et que dire des trois « collĂšgues » de Scott ? Ils sont hilarants ! Je dĂ©cerne une mention spĂ©ciale Ă  Luis qui un concentrĂ© de potentiel humoristique. Par contre, leur adversaire, Darren Cross, est moins intĂ©ressant. Cela n’est pas dĂ» Ă  l’acteur Corey Stoll mais Ă  l’écriture de l’action qui a dĂ©cidĂ© de le laisser en rentrait du trio principal.

Le ton du film se veut lĂ©ger. L’intrigue est simple. L’essentiel de l’histoire se construit autour des personnages. Le dĂ©roulement de la trame est linĂ©aire. Les retournements de situation sont rares. Par contre, les protagonistes sont trĂšs bien Ă©crits. Ils sont drĂŽles, attachants, surprenants. Pour des raisons propres Ă  chacun, j’ai eu beaucoup de plaisir Ă  passer du temps Ă  leurs cĂŽtĂ©s. Le casting est de qualitĂ© et le scĂ©nario d’Adam McKay et la rĂ©alisation de Peyton Reed les mettent en valeur. Ce choix dans l’écriture donne une identitĂ© propre Ă  « Ant-Man » et le dĂ©marque de ses acolytes blockbusters.

Par contre, il est un point commun Ă  tous Ă©pisodes estampillĂ© Marvel, c’est leur dimension spectaculaire. Ce nouvel Ă©pisode n’échappe pas Ă  la rĂšgle. La mise en scĂšne exploite parfaitement le pouvoir du hĂ©ros de pouvoir alterner taille rĂ©elle et taille rĂ©duite. Cela rend les combats inĂ©dits et prenants. De plus, le fait qu’Ant-Man puisse contrĂŽler les fourmis fait naĂźtre des scĂšnes impressionnantes et hilarantes par moment.

Pour conclure, j’ai passĂ© un trĂšs bon moment Ă  suivre les aventures de ce nouvel hĂ©ros. J’ai apprĂ©ciĂ© les scĂšnes d’action, ai savourĂ© les premiers pas laborieux de Scott, ai bien rigolĂ© et me suis attachĂ© Ă  tout ce petit monde. J’ai Ă©galement savourĂ© les diffĂ©rents croisements faits avec l’univers Avengers et Cie. Marvel confirme ici sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des divertissements de qualitĂ©. Il ne me reste plus qu’à attendre la suite


gravatar_eric

note4

Le combat ordinaire – Laurent Tuel

LeCombatOrdinaire


Titre : Le combat ordinaire
RĂ©alisateur : Laurent Tuel
Parution : Juillet 2015


« Le combat ordinaire » est une Ɠuvre majeure de ces derniĂšres annĂ©es. Consacrant Manu Larcenet et inspirant toute une gĂ©nĂ©ration de dessinateurs, il est logique qu’elle soit aujourd’hui adaptĂ©e du grand Ă©cran. Les thĂ©matiques de questionnements existentiels sont parfaitement dans l’air du temps. Étant un grand fan de la bande-dessinĂ©e, c’est donc avant tout un critique comparative que je vais effectuer. Il m’est impossible de dĂ©cloisonner le film du livre, surtout que ces derniers sont trĂšs proches.

C’est Laurent Tuel qui dĂ©cide d’adapter le film en confiant le rĂŽle de Marco Ă  Nicolas Duvauchelle. Les trois premiers opus sont utilisĂ©s comme base de scĂ©nario, le quatriĂšme Ă©tant vaguement citĂ© par petits Ă©lĂ©ments. Ce choix d’adapter trois livres aboutit forcĂ©ment Ă  des coupes dans l’histoire. Celles-ci sont cohĂ©rentes, le rĂ©alisateur se concentrant sur les thĂšmes majeurs des ouvrages, dĂ©jĂ  nombreux (la filiation, la guerre d’AlgĂ©rie, les femmes, les ouvrier, la photographie, etc.).

Une adaptation (trop ?) fidÚle.

Si la force de la bande-dessinĂ©e rĂ©sidait dans un Ă©quilibre entre les moments graves et les moments d’humour, ce n’est pas le cas du film. Ce dernier se fait sombre et les moments de dĂ©tente sont quasiment inexistants. Les quelques rĂ©pliques humoristiques qui persistent sont dites avec gravitĂ© par les acteurs. Cela donne un manque de rythme au film. La bande-dessinĂ©e gĂ©rait parfaitement les cases muettes, donnant beaucoup de force aux silences. Mais Ă©videmment, dans un film, c’est un peu diffĂ©rent. Comme l’action est peu prĂ©sente, on se retrouve avec des scĂšnes de dialogues pleines de silences. Il faut dire que Laurent Tuel est restĂ© trĂšs fidĂšle Ă  la bande-dessinĂ©e. Les textes sont les mĂȘmes la plupart du temps, au mot prĂšs. Du coup, le fan aura bien du mal Ă  se dĂ©tacher de la bande-dessinĂ©e, tant il a imaginĂ© comment ces textes Ă©taient dits. Et il est clair que certains dialogues fonctionnent moins bien Ă  l’écran que sur la page. Une rĂ©Ă©criture n’aurait pas Ă©tĂ© forcĂ©ment un problĂšme.

Globalement, ce « Combat Ordinaire » manque de puissance. S’il est indĂ©niablement touchant, il est relativement pauvre en Ă©nergie. Les passages oĂč les personnages s’énervent sont fades. Personne ne crie, personne n’hurle, personne ne se bouscule. La violence est ici avant tout intĂ©rieure et contenue, et c’est bien dommage. Certaines scĂšnes auraient mĂ©ritĂ© une intensitĂ© plus forte.

Au niveau de la rĂ©alisation en tant que telle, c’est assez inĂ©gal. Certaines scĂšnes sont magnifiques, d’autres choix (notamment sur les gros plans) sont vraiment discutables.

« Le combat ordinaire » est une film honnĂȘte et touchant qui profite d’un scĂ©nario aux petits oignons. Peut-ĂȘtre trop fidĂšle Ă  la bande-dessinĂ©e (du moins aux dialogues), Laurent Tuel est quand bien mĂȘme arrivĂ© Ă  fusionner les trois premiers tomes dans un ensemble cohĂ©rent, gardant l’essence de ce qui fait l’Ɠuvre de Larcenet. Un peu de rythme aurait donnĂ© un vrai plus au film.

avatar_belz_jol

note3