Sin City, T4 : Cet enfant de salaud


Titre : Sin City, T4 : Cet Enfant de Salaud
Scénariste : Frank Miller
Dessinateur : Frank Miller
Parution : Avril 2002 (parution originale : 1996)


Les comics amĂ©ricains n’ont jamais Ă©tĂ© ma tasse de thĂ©, peut-ĂȘtre Ă  cause d’idĂ©es prĂ©conçues. Ayant dĂ©cidĂ© d’élargir ma culture BD hors d’Europe, je me suis tournĂ© naturellement vers Frank Miller (tant par conseil que par moi-mĂȘme). En effet, Frank Miller a apportĂ© un coup de fouet important dans les annĂ©es 80 au comics avec sa sĂ©rie sur Dardevil, mais Ă©galement par « Dark Knight », la sĂ©rie de base des films actuels sur Batman. Enfin, j’avais beaucoup apprĂ©ciĂ© aussi bien graphiquement que dans son propos le film « Sin City », dont Miller est l’auteur. Il est Ă  noter que ce comics prĂ©cis a fait parti des comics adaptĂ©s dans le film. Continuer la lecture de « Sin City, T4 : Cet enfant de salaud »

Gulliveriana

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Titre : Gulliveriana
Scénariste : Milo Manara
Dessinateur : Milo Manara
Parution : Juin 1996


Cela fait bien longtemps que je suis un grand fan de Milo Manara. Mais je m’étais arrĂȘtĂ© Ă  l’aspect graphique : exposition, livres d’illustrations
 Il Ă©tait plus que temps pour moi de m’attaquer Ă  ce qui a fait son succĂšs : ses bande-dessinĂ©es. « Gulliveriana » est sorti en 1996, ce n’est pas donc une Ɠuvre de jeunesse de l’auteur, mais certainement un trĂšs bon choix pour dĂ©couvrir l’art de la bande-dessinĂ©e Ă©rotique. Continuer la lecture de « Gulliveriana »

Le vent dans les saules, T1 : Le bois sauvage

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Titre : Le vent dans les saules, T1 : Le bois sauvage
Scénariste : Michel Plessix
Dessinateur : Michel Plessix
Parution : Octobre 1996


J’ai dĂ©couvert un jour « Le vent dans les saules » dans la demeure familiale. Depuis, ma vie en a Ă©tĂ© changĂ©e
 AdaptĂ©e du roman jeunesse Ă©ponyme de Kenneth Grahame (que je n’ai jamais lu), cette sĂ©rie scĂ©narisĂ©e et dessinĂ©e par Michel Plessix, dont je ne connaissais alors pas le travail. Parue chez Delcourt, cette sĂ©rie a vu quatre tomes sortir, plus cinq autres qui lui font suite. C’est avec « Le bois sauvage » que l’histoire commence.

« Le vent dans les saules » narre l’histoire d’animaux de la forĂȘt. Il y a Rat, le poĂšte, Taupe, l’ingĂ©nu, Crapaud le baron local, Blaireau le taciturne
 Tout cela se passe dans une ambiance paisible au bord de la riviĂšre. Paisible ? Non ! Crapaud et ses lubies entraĂźne ce monde dans des aventures pas piquĂ©es des vers !

La narration du « Vent dans les saules » est articulĂ©e selon des chapitres. C’est ici trois chapitres d’une dizaine de pages qui nous sont proposĂ©s, soit un total de seulement trente pages. Pourtant, Ă  la fermeture de l’ouvrage, l n’y a aucun risque de se sentir flouĂ© par la faible pagination ! Chaque chapitre raconte une anecdote, qui possĂšde sa propre indĂ©pendance. Mais Ă©vident, au fur et Ă  mesure, les personnages se dĂ©voilent. Mais quel plaisir de voir Rat dire qu’il prĂ©sentera Blaireau prochainement et de voir ce personnage apparaĂźtre au chapitre suivant.

Une atmosphÚre douce et poétique

La force du « Vent dans les saules » est de prĂ©senter une vĂ©ritable aventure tout en semblant ĂȘtre purement contemplatif. Ainsi, nombreuses sont les cases muettes, uniquement accompagnĂ©es par la narration complice de l’auteur. Pas question de plonger dans les pĂ©ripĂ©ties, tout cela se fait tranquillement et sereinement. On se sent happĂ© par l’atmosphĂšre de l’ouvrage ou personne ne va travailler et oĂč l’on Ă©crit des vers au bord de la riviĂšre


Cette atmosphĂšre douce et poĂ©tique est magnifiĂ©e par le dessin splendide (virtuose ?) de Michel Plessix. Ses animaux sont plus vrais que nature. Quant Ă  cette fameuse nature, elle est merveilleusement retranscrite, les couleurs Ă  l’aquarelle lui rendant particuliĂšrement honneur. De plus, l’auteur varie les vues, du plan large au gros plan avec le mĂȘme talent. Et malgrĂ© cette envie de contempler qui nous prend subitement, les personnages gardent un dynamisme certain. Plus qu’un coup de cƓur, le dessin de Plessix est ici une rĂ©vĂ©lation. Et si ce n’était pas suffisant, l’auteur s’amuse Ă  ajouter nombre de dĂ©tails dans ses cases. Invisibles au premier abord, il donne Ă  la seconde lecture un souffle d’autant plus fort, l’auteur crĂ©ant presque un jeu, du moins une complicitĂ©, avec le lecteur.

Ce premier tome du « Vent dans les saules » est dĂ©jĂ  une Ɠuvre majeure. Dessin, univers, narration et personnages forment un tout remarquablement cohĂ©rent et d’une poĂ©sie incroyable. Ne vous fiez pas Ă  l’esprit « petits animaux » qui donnent l’impression d’une bande-dessinĂ©e pour enfant. Mettre un pied au bord de la riviĂšre avec Michel Plessix, c’est ne plus vouloir la quitter. Un chef d’Ɠuvre !

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Bone, T3 : RĂȘves et cauchemars – Jeff Smith

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Titre : Bone, T3 : RĂȘves et cauchemars
Scénariste : Jeff Smith
Dessinateur : Jeff Smith
Parution : Septembre 1996


« Bone » a Ă©tĂ© l’une de mes plus grandes surprises de lecture. Ce comics mĂ©langent autant les codes graphiques que les genres dans une fusion de trĂšs grande qualitĂ©. On y retrouve des bones, personnages de cartoon exilĂ©s de Boneville, qui arrivent dans une vallĂ©e teintĂ©e d’hĂ©roĂŻc-fantasy. Le dĂ©but de l’histoire est trĂšs lĂ©gĂšre, pleine d’humour, bien que dĂ©jĂ  les rats-garous sĂšment le trouble. Le tout est publiĂ© chez Delcourt. Je prends ici pour rĂ©fĂ©rence la premiĂšre version publiĂ©e en noir et blanc.

Smiley et Phoney, suite aux paris truquĂ©s, sont obligĂ©s de travailler pour Mamie Ben, puis pour Lucius. Les voilĂ  donc Ă  la ferme pour reconstruire le tout aprĂšs l’attaque des rats-garous. Si Smiley est toujours de bonne humeur, Phoney cherche Ă  tout prix un moyen de repartir Ă  Boneville couvert d’or. ProblĂšme : Fone Bone est amoureux de la belle Thorn et sa motivation de retour d’exil est toute relative


L’ambiance est encore Ă  la « bone » humeur

Dans ce troisiĂšme tome, l’ambiance est encore Ă  la bonne humeur. Les trois bones sont ensemble et les situations cocasses sont lĂ©gions. Mais les rĂȘves s’invitent aussi bien chez Thorn que chez Fone Bone. Les enjeux rĂ©els restent ici encore flous mais le mystĂšre s’épaissit et titille notre curiositĂ©. Ce tome reste l’un des plus courts parus, l’histoire avance donc peu. A la fin de l’ouvrage, les bones sont une nouvelle fois sĂ©parĂ©s, laissant prĂ©sager de nouvelles pĂ©ripĂ©ties.

Clairement, le dĂ©but de cette Ă©popĂ©e est la partie que je prĂ©fĂšre. MĂȘlant humour, suspense et aventure, c’est un cocktail dĂ©tonnant ! C’est toujours le cas ici oĂč, aprĂšs des passages trĂšs drĂŽles, une scĂšne vient nous rappeler que l’heure est Ă  l’inquiĂ©tude
 Ce sont les derniers moments d’insouciance avant que les problĂšmes n’arrivent


Concernant le dessin, ce tome est particuliĂšrement beau. En effet, une bonne partie de l’histoire se passe en pleine averse et en pleine nuit, donnant lieu Ă  des planches en noir et blanc de toute beautĂ©. Jeff Smith est ici au sommet. Son trait au pinceau est une merveille. L’environnement est pourtant trĂšs simple (la forĂȘt et la ferme
), mais parfaitement rendu. Et surtout, l’auteur parvient Ă  mixer dessin cartoon et rĂ©aliste avec une aisance stupĂ©fiante. Du grand art.

Jeff Smith a pris son rythme de croisiĂšre avec ce « RĂȘves et cauchemars ». Les enjeux ne sont pas encore trĂšs clairs pour le lecteur, mais la tension monte lentement


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Note : 19/20

Bone, T2 : La grande course – Jeff Smith

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Titre : Bone, T2 : La grande courses
Scénariste : Jeff Smith
Dessinateur : Jeff Smith
Parution : Avril 1996


 « Bone » est certainement l’une des sĂ©ries que j’ai le plus apprĂ©ciĂ©es. De part son cĂŽtĂ© transatlantique, c’est aussi l’un des rares comics qui peuple ma bibliothĂšque. Le premier tome nous avait prĂ©sentĂ© les trois Bone : Fone, le rĂȘveur sentimental, Smiley qui sourit tout le temps mais fait preuve d’un QI limitĂ© et Phoney, irascible et toujours prĂȘt Ă  arnaquer le monde. Perdus en plein dĂ©sert, ils avaient dĂ©couvert la vallĂ©e et ses habitants. Le deuxiĂšme tome fait honneur Ă  la grande course de vaches
 Le tout est publiĂ© chez Delcourt.

Nous retrouvons donc Thorn, la jolie fille et Fone, son soupirant en plein marchĂ©. C’est la foire et leurs aventures semblent terminĂ©es. Les Bone doivent retourner Ă  Boneville dans deux jours. C’était sans compter sur Phoney qui espĂšre truquer les paris de la course avec une vache mystĂšre. Cette vache serait capable de concurrencer Mamie Ben (qui court avec les vaches
). On voit tout de suite que l’humour est bien prĂ©sent dans cette sĂ©rie. Cette derniĂšre a le mĂ©rite de mĂ©langer plein de styles : aventure, hĂ©roĂŻc-fantasy et humour. Ce deuxiĂšme tome est certainement l’un des plus lĂ©gers de la sĂ©rie. Tous les personnages sont prĂ©sents au mĂȘme endroit, ce qui laisse la place Ă  de succulentes situations. Et bien Ă©videmment, Ă  la fin de l’ouvrage, les Bone ne sont toujours pas rentrĂ©s


Un mélange improbable

« Bone » est un mĂ©lange assez improbable qui permet Ă  l’auteur de crĂ©er une Ɠuvre originale et pleine de personnalitĂ©. Ainsi, nous ne savons pas vraiment ce que sont ces Bone, aux traits ronds et au nez Ă©norme. Et visiblement, ça ne choque personne. Ces derniers discutent avec les animaux ou les humains indiffĂ©remment. Et au milieu de tout cela, un dragon apparaĂźt rĂ©guliĂšrement
 C’est la magie de « Bone » ! Les personnages sont vraiment bien Ă©crits, Ă  l’image de ces deux rat-garous qui se disputent pour savoir s’il faut manger Fone Bone en ragoĂ»t ou
 en quiche !

Ce tome est certainement l’un des plus brillants que Jeff Smith ait Ă©crit. Il se situe Ă  un moment critique. Le ton reste lĂ©ger, mais dĂ©jĂ  les zones d’ombres commencent Ă  se dĂ©gager. Les piĂšces du puzzle s’emboĂźtent sans que l’on sache vraiment vers oĂč tout cela va nous mener.

Concernant le dessin, je mets un point d’honneur Ă  lire la version en noir et blanc (colorisĂ©e depuis). Le trait tout en rondeur de Jeff Smith est une vraie splendeur. On ressent le pinceau glisser sur la feuille ! Le traitement du noir et blanc est splendide et le mĂ©lange des styles (rĂ©aliste et cartoon) fonctionne parfaitement. Du grand art !

Ce tome est une vĂ©ritable merveille. Difficile de ne pas tomber amoureux de cet univers, tant il nous rappelle notre enfance sans nous traiter pour autant comme des enfants. A ce stade, Jeff Smith tient dĂ©jĂ  son chef d’Ɠuvre et il confirmera pas la suite tout son talent.

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Note : 19/20