Pierre Tombal, T31 – Peine de mort – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T31 : Peine de mort
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2015


« Pierre Tombal » est une série qui occupait une place importante dans la bibliothèque de mes parents. Cela m’a permis, depuis que je suis en âge de lire, de me plonger dans la vie de ce sympathique fossoyeur. Au fur et à mesure des années, les aventures de ce personnage né de la collaboration de Cauvin et Hardy m’ont toujours fait rire. Cela fait que lorsque j’ai quitté le foyer familial, j’ai continué à m’offrir chaque nouveau tome. Le dernier en date, trente et unième du nom, n’a pas échappé à la règle. Sa parution date du mois d’avril dernier. Il s’intitule « Peine de mort ». En couverture, on y découvre la Mort complètement hilare alors que sa faux est couverte de sang. Cela rend Pierre perplexe. Personnellement, cela me donne envie de commencer la lecture au plus vite !

Pour ceux qui n’auraient encore jamais rencontré Pierre Tombal, je vais rapidement vous le présenter. Il travaille dans un cimetière. Chaque nouveau tome nous permet de découvrir les aventures vécues de son quotidien. Le moins que je puisse vous dire est que ce n’est pas une sinécure ! Nous sommes loin du lieu de recueillement apaisé et calme que nous pouvions imaginer. Nos zygomatiques ne s’en plaindront pas !

Les morts : des locataires comme les autres avec leurs petits soucis…

PierreTombal31a« Pierre Tombal » est une série grand public. Elle s’adresse vraiment à tous les publics. Malgré le lieu original dans lequel elle se déroule, elle ravira un grand nombre de lecteurs. La bonne idée est vraiment de rire la Mort. Le scénario de Cauvin démystifie la grande faucheuse et tout ce qui l’entoure. Je trouve la performance remarquable. Les sagas construites autour d’un corps de métier sont nombreuses : les profs, les pompiers, les psys, les policiers… Tous ont leur bande dessinée. Je dois vous dire qu’elles me paraissent moins avant-gardistes que celle qui traite d’un fossoyeur ! Comme beaucoup d’œuvres de Cauvin, l’album se compose d’une succession de gags s’étalant chacun sur une à trois pages.

Pierre Tombal est présent sur chaque planche mais il n’est pas le personnage central de chaque histoire. Les protagonistes sont nombreux. Nous rencontrons bon nombre de visiteurs venus se recueillir sur la tombe d’un proche. Nous croisons également des collègues de Pierre qui permet de faire vivre la concurrence dans le milieu. Evidemment, les auteurs n’hésitent pas à faire parler les morts qui nous font alors part de tous leurs soucis de locataire du cimetière. Enfin, Hardy et Cauvin matérialisent la Mort et la Vie. Tout ce petit monde cohabite et permet d’offrir une large palette de gammes humoristiques.

PierreTombal31bCette grande variété d’intervenants permet une diversification intéressante des gags. Les disputes entre la Vie et la Mort, les problèmes pratiques de Pierre dans son métier, la fascination des humains pour la Mort, les soucis de ses « locataires », l’originalité de certains passages de vie à trépas… Les idées ne manquent et sont exploitées avec talent. Cela fait que la lecture ne souffre d’aucun temps mort. Aucune planche n’est moyenne. Cauvin, après toutes ses années, fait toujours preuve d’une grande imagination. La nouveauté prend les jolis traits et les ravissantes courbes de la cousine de Pierre qui a décidé elle-aussi de se lancer dans le métier. Je vous laisserai la découvrir. Je peux néanmoins vous que son personnage peut avoir un potentiel intéressant car elle jour sur le glamour, thématique peu utilisée jusqu’alors.

Au final, « Peine de mort » est un excellent cru. J’ai bien rigolé du début à a la fin. La densité et la variété des gags est importante et ravira les adeptes de ce type d’humour. J’ai également retrouvé avec beaucoup de plaisir le trait de Marc Hardy dont j’apprécie énormément le style. IL permet à cette série de se démarquer graphiquement de ses acolytes. Bref, je vous conseille de vous y plonger si vous souhaitez vous divertir et muscler vos zygomatiques. Vous ne serez pas déçu…

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Pierre Tombal, T28 : L’amour est dans le cimetière – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T28 : L’amour est dans le cimetière
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2012


Il y a quelques semaines je me suis offert le vingt-huitième des aventures de « Pierre Tombal ». Il s’agit du dernier opus des aventures du plus célèbre fossoyeur apparu dans les rayons des librairies. J’ai découvert cette série il y a une vingtaine d’années quand certains de ses albums se trouvaient dans la bibliothèque de mes parents. J’ai toujours pris plaisir à m’y plonger et me suis donc fait ce petit plaisir de découvrir de nouvelles anecdotes se déroulant dans le cimetière de ce cher Pierre. Cauvin s’occupe toujours du scénario et Hardy des dessins. Edité chez Dupuis, cet ouvrage coûte environ onze euros et se compose de presque cinquante pages.

Pierre Tombal est fossoyeur. Il travaille donc dans un cimetière et nous fait partager son quotidien. On y suit les enterrements, l’entretien des tombes ou les visites des proches venus se recueillir. Mais cet album possède deux stars qui prennent le premier rôle aux vivants : la Mort et à la Vie. Ces deux-là ont évidemment bien du mal à s’entendre particulièrement dans tel lieu qui marque le passage de l’une à l’autre…

Une thématique des plus originales.

Comme je le signalais en introduction, cela fait très longtemps que je suis le quotidien de Pierre Tombal. La thématique de cette série est quand même originale. Alors que les sagas centrées sur un métier poussent comme des champignons dans le neuvième art, Cauvin était assez avant-gardiste avec « Pierre Tombal » ou « Les femmes en blanc ». Mais au-delà de ce côté historique, le choix du métier de gardien de cimetière était loin d’être évident. On y a associe le deuil, la tristesse, le noir, le silence ou l’angoisse. Et pourtant, cette série est à l’opposé de tout cela. Et ça commence à durer !

Le bouquin se décompose en plusieurs gags. Dans la majorité des cas, ils se composent d’une seule page. Certains en nécessitent deux ou trois. Ce format fait que cet album peut se feuilleter à tout moment. On n’est pas obligé de tout lire d’une traite. On peut s’offrir cinq minutes de rigolade à tout moment. La quasi-totalité des histoires se déroulent dans le cimetière. Il y a deux schémas narratifs principaux. Le premier voit Pierre Tombal vivre une anecdote du quotidien. On le voit donc gérer une situation surprenante, originale et parfois ubuesque. La seconde voie scénaristique voit Pierre conter une histoire qui a déjà eu lieu à une tierce personne et au lecteur en parallèle. Le ton ressemble davantage à une fable qu’on raconterait à un enfant. Néanmoins, ces deux optiques utilisent les mêmes ingrédients. Une situation nous est présentée au début sans qu’on sache réellement comment elle doit évoluer. On suit son avancée pour aboutir à dénouement surprenant et souvent drôle. La recette est plus que classique. Néanmoins, quand elle est bien exécutée, elle est redoutable d’efficacité.

Lors des premiers tomes de la série, l’essentiel des albums se concentrait sur le monde des vivants. On découvrait les soucis du quotidien de Pierre. On rigolait de sa concurrence avec son collègue du crématorium et avec celui qui organisait les immersions. Au fur et à mesure que la série se développait, il faisait parler les morts. On commençait donc à voir le cimetière comme une immense résidence dont Pierre Tombal était le gestionnaire et les personnes décédées les locataires. Cette idée a donné une ampleur humoristique énorme à mes yeux. Ensuite, au bout d’un moment, la Mort s’est matérialisée. Elle offre à son tour une autre corde à l’arc du scénariste. Voir cette dernière faire son boulot comme n’importe quel employé est drôle. Elle possède des états d’âmes et s’avère de temps à autre maladroite. Bref, elle est bien plus humaine qu’on pouvait le penser. Puis c’est adjoint la Vie qui prend les traits d’une petite fille qui sautille en permanence. Elle est évidemment l’ennemie intime de la Mort. C’est cette dernière recette qui est particulièrement exploitée dans « L’amour est dans le cimetière ». Elle est souvent utilisée à bon escient. L’imagination de Cauvin fait souvent mouche. Néanmoins, je regretterais presque que le scénariste mette de côté les autres aspects de son univers. En effet, la diversité des gags fait partie de la réussite de cette série. C’est dommage.

Concernant les dessins, le trait est reconnaissable. Pierre Tombal a subi relativement peu d’évolution à ce niveau-là depuis sa naissance. Ce n’est pas désagréable car cette dimension graphique fait partie intégrante de l’univers de « Pierre Tombal ». Malgré un aspect assez brouillon, le style de Hardy s’avère dynamique. Les personnages ne sont jamais statiques et sont particulièrement expressifs. Les personnages masculins ont parfois des visages « cartoonesques » alors que les femmes sont  plutôt classiques. Cet aspect excessif participe à la bonne humeur qui se dégage de cet album.

En conclusion, je n’ai pas regretté de m’être procuré « L’amour est dans le cimetière ». J’y ai trouvé tout ce que j’étais venu y chercher. La qualité est la même que dans les premiers tomes. Ce n’est pas toujours le cas dans ces séries au long cours et je tenais à le signaler. Je pense même que je craquerai pour le vingt-neuvième opus dès son apparition dans les bacs. Mais cela est une autre histoire… 

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Pierre Tombal, T29 – Des os et des bas – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T29 : Des os et des bas
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2013


Le cinq avril dernier est apparu dans les librairies le nouvel opus des aventures de Pierre Tombal. Il s’intitule « Des os et des bas » et est le vingt-neuvième acte des pérégrinations du célèbre fossoyeur. L’album se distingue des autres par un cahier graphique de seize pages offerts. Ce dernier marque les trente ans de la série. On découvre d’ailleurs sur la couverture notre héros, une coupe de champagne à la main, s’appuyait sur une immense pile de bouquins. Toujours édité chez Dupuis, ce tome est toujours scénarisé par Raoul Cauvin et dessiné par Marc Hardy. Les couleurs ont été confiés à Studio Cerise.

Je vais commencer par présenter ce cher Pierre Tombal pour les lecteurs qui ne le connaîtrait pas encore. Il est le plus célèbre fossoyeur du neuvième art. Cela fait trente que les bédéphiles suivent les aventures se déroulant dans son cimetière. On y côtoie les vivants, les morts, la Vie, la Mort et tout ce petit monde cohabite pour le plaisir de nos muscles zygomatiques…

Les auteurs arrivent encore Ă  nous surprendre et Ă  nous faire sourire.

Les auteurs n’ont jamais cherché à modifier la construction de leurs productions. Les différents événements vécus par le héros nous sont contés sur un petit nombre de pages. Entre une et quatre pages sont suffisantes pour faire naître, évoluer et conclure chaque gag. Le changement n’existe pas dans la forme narrative. Mais cela n’a pas empêché l’univers de la série de se développer. Dans les premiers opus, les morts étaient évoqués mais ne s’exprimaient pas. En faisant parler les fantômes et les squelettes par la suite, Cauvin offre une nouvelle corde à son arc. De plus, l’apparition par la suite de la Mort en tant que personne densifie la variété des histoires. Logiquement la Vie la rejoignit et l’aida ainsi à former ainsi un duo haut en couleur.

Malgré le fait que « Des os et des bas » soit le vingt-neuvième épisode de la série, les auteurs arrivent encore à nous surprendre et à nous faire sourire. En créant de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux ou de nouvelles thématiques, ils relancent en permanence le quotidien de Pierre Tombal. Finalement, seule l’unité de lieu perdure. En effet, une immense majorité des gags se déroulent dans un cimetière. Certes, certaines planches ressemblent à des plus anciennes ou certaines astuces sont prévisibles. Néanmoins, l’ensemble reste sympathique. Les albums se sont dilués par rapport aux premiers de la saga. C’est appréciable. A l’opposé des séries comme « Les Bidochon » n’ont pas gardé la densité des premiers opus.

Les dessins sont d’un style assez unique. Beaucoup de séries de ce genre comme « Les femmes en blanc » ou « Les Profs » sont construites sur des illustrations appliquées mais relativement neutres en termes d’identité. Ce n’est absolument pas le cas de « Pierre Tombal ». Le style de Hardy est moins « familial ». Je me rappelle que lorsque j’ai découvert la série enfant, j’avais été gêné par le dessin qui se démarquait énormément de mes habitudes. Mais rapidement j’ai apprécié ce trait qui participe au final activement à l’originalité de la série.

En conclusion, « Des os et des bas » est un cru honnĂŞte de « Pierre Tombal ». Il est Ă©vident avec les annĂ©es qui passent, on est moins surpris et moins enthousiaste Ă  pĂ©nĂ©trer dans ce fameux cimetière. La passion n’est plus aussi intense qu’aux dĂ©buts. NĂ©anmoins, le plaisir existe toujours et chaque nouvelle parution est l’occasion de m’immerger dans cette atmosphère que j’associe aux annĂ©es durant lesquelles j’allai farfouiller dans la bibliothèque parentale. Et cette sensation vaut largement le dĂ©tour…

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