Block 109, New-York 1947 – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas

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Titre : Block 109, New York 1947
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Septembre 2011


« New York 1947 » est le dernier épisode se déroulant dans l’univers de « Block 109 » à être apparu dans les rayons des librairies. Sa parution aux éditions Akileos date du mois de septembre dernier. Comme l’intégralité des albums de la série, il est scénarisé par Vincent Brugeas et dessiné par Ronan Toulhoat. Sa couverture est très attractive. Elle nous présente un New York en ruines et nous offre la tête de la Statue de la Liberté au premier plan. Je trouve que la lumière de ce dessin est captivante. Le bouquin est de qualité. Il est de format classique et est composé d’une soixantaine de pages.

« Block 109 » est une uchronie dont l’événement fondateur est l’assassinat de Hitler en 1941. En est découlé un ouvrage de presque deux cents pages très réussi. A partir de cet univers, les auteurs ont fait naitre trois autres ouvrages intitulés « Etoile Rouge », « Opération Soleil de Plomb » et « New York 1947 ». « Ritter Germania » est prévu pour l’année prochaine. Le premier marquait le penchant soviétique du monde, le deuxième se déroulait en Afrique. Logiquement, le troisième dont je vous parle aujourd’hui est l’américain du lot.

L’histoire se déroule en décembre 1947. Les six membres du commando spécialement constitué pour l’Opération Extraction, sont largués au sommet d’un des rares buildings de New York encore debout. Ils ont une mission de vingt-quatre heures pour l’exécuter. Ce devait être rapide et facile, mais rien ne va se passer comme prévu… Voilà comment nous est présentée l’intrigue sur la quatrième de couverture.

Un huis clos urbain.

J’ai été conquis par « Block 109 ». « Etoile Rouge » m’avait déçu contrairement à « Opération Soleil de Plomb » que j’ai trouvé très réussi. Globalement, en me plongeant dans ce nouvel album, j’étais plutôt optimiste. Mes attentes n’ont pas été déçues. L’idée scénaristique est un classique du cinéma. Il s’agit d’un huit clos urbain. Une équipe restreinte doit atteindre un objectif vital dans une ville en ruine dont toutes les âmes vivantes souhaitent leur mort. Cela nous offre un thriller haletant. L’atmosphère oppressante est bien retranscrite. Les dessins de Toulhoat sont un vrai bonheur sur ce plan-là. L’intensité ne diminue jamais vraiment. On angoisse en imaginant ce que cache chacun des murs ou des immeubles peuvent cacher.

En plus de nous offrir cette trame rythmée, l’album nous offre une belle galerie de personnages. A l’image des films de ce genre, il va sans dire que le commando chargé de la mission n’est pas constitué de n’importe qui. Chacun nous est présenté dans la première page : der Ritter, der Sniper, der Sptizel, der Professor, de Journalist et der Spezialist. Il va sans dire qu’ils sont allemands. On se demande ce qui a fait que chacun se trouve à cet endroit, à ce moment avec ces personnes-là. La ressemblance avec « Universal War One » m’est apparue évidente. Ce qui n’était pas pour me déplaire tant je voue une affection certaine à cette grande saga spatiale. Le fait de centrer l’histoire sur un petit nombre de personnages fait qu’on a le temps de le découvrir. On n’est pas indifférent à leur devenir. On a l’impression de faire partie de l’équipe. Cela rend la lecture assez active.

Côté décors, la réussite est au rendez-vous. Le New York apocalyptique que nous offre le dessinateur est criant de vérité. Que ce soit sur le plan architectural ou sur le plan de l’atmosphère, on y est. On ressent le silence qui habite chaque rue. On ressent la présence cachée des ennemis. Les dessins et les couleurs nous offrent une œuvre de grande qualité. De plus, les personnages sont également très réussis. Il possède tous une vraie dimension à leur première apparition. On devine les cadavres qui doivent agrémenter leur placard. Le degré d’humanité est fluctuant. Leurs peurs sont plus ou moins apparentes.

En tous les cas, « New York 1947 » est un ouvrage de bonne qualité. Il s’agit d’un thriller de grande qualité. L’uchronie proposée est vraiment intéressante. Elle est bien construite, dense et cohérente. En tout cas, cet album ne fait qu’augmenter ma curiosité quant à la parution « Ritter Germania ». Je ne peux donc que vous inciter à vous plonger dans cet univers. Les adeptes du genre en sortiront conquis…

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Note : 16/20

Black 109 : Étoile Rouge – Brugeas Vincent & Ronan Toulhoat

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Titre : Block 109 : Étoile Rouge
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Juin 2010


Il y a quelques semaines, j’ai découvert l’univers de « Block 109 ». La rencontre a été agréable et ma curiosité a été attisée.  Cette uchronie s’avérait plutôt bien construite et intéressante. C’est pour cela que j’ai décidé de me plonger dans un des spin-off de cette série intitulé « Etoile Rouge ». Contrairement à l’album fondateur, cet ouvrage est d’un format classique. L’histoire se déroule sur une cinquantaine de pages. Vendu au prix de quatorze euros, ce bouquin est né de l’association des plumes de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat. Le premier s’est chargé du scénario, le second des dessins et des couleurs.

« Block 109 » est une uchronie. Elle prend une route différente de la « vraie » Histoire quand le 22 mars 1941, Hitler est assassiné. En 1944, les allemands mettent au point l’arme nucléaire. La même année, Staline reconnaît officiellement la France libre. Un traité d’aide militaire mutuelle est signé. Cet accord a pour conséquence que le troisième groupe de chasse de la France libre est créé et rejoint le front de l’Est. Ils prendront le nom de « Normandie ». C’est l’histoire de ce groupe que nous conte « Etoile Rouge ».

On reste spectateur de l’intrigue.

L’histoire nous plonge dans la dure réalité de la guerre. Les adeptes du genre seront curieux un pan original de la Seconde Guerre Mondiale. La dimension « uchronie » a toujours un attrait certain. Se poser la question « Et si…, qu’aurait été la suite ? » est toujours intéressant. Les amateurs d’humour et de légèreté risquent de ne pas trouver leur compte à travers cette lecture. Même si « Etoile Rouge » s’inscrit dans l’univers de « Block 109 », il n’est pas forcément indispensable d’avoir lu ce dernier. Les rappels faits dans les premières pages sont largement suffisamment pour avoir les repères nécessaires.

L’idée de départ du scénario était intéressante. Suivre le déroulement d’une guerre mondiale à travers un groupe de soldats possédait un attrait certain. On découvre donc un trio d’amis appartenant au groupe « Normandie ». Mais les premières pages ont du mal à démarrer. J’ai du mal à m’immerger dans l’histoire. Autant « Block 109 » possédait une atmosphère prenante, autant « Etoile Rouge » manque d’intensité. On reste assez spectateur de l’intrigue. On n’arrive pas à se passionner pour les aventures des trois personnages principaux. Et ce sentiment ne change pas au fur et à mesure que les pages défilent.

Cette absence d’empathie réside à mes yeux dans un manque de mise en place de l’intrigue. A peine rencontre-t-on les personnages que des événements importants viennent modifier leur vie. On a l’impression de prendre le train en route. On a le sentiment de ne pas avoir eu le temps de les connaitre. Cela a pour conséquence de nous sentir étranger à leur vie et aux différentes épreuves qui se présentent à eux. Je trouve cela vraiment dommage car le thème de l’histoire possédait a priori les ingrédients pour offrir une fresque prenante. Finalement, la sauce ne prend jamais vraiment. Une fois l’album fermé, on en oublie presque immédiatement ce qu’on y a lu. C’est frustrant et dommage.

Ronan Toulhoat est en charge des dessins. C’est déjà lui qui s’en était occupé dans « Block 109 ». Sur le plan chromatique, il se contente essentiellement du jaune, du marron et du gris. Cela donne une patte à l’album. Mais alors que beaucoup de sentiments se dégageaient des pages de « Block 109 », c’est le calme plat sur ce plan-là dans « Etoile Rouge ». Je pense que la faiblesse du scénario a du mal à être transcender par les illustrations.

En conclusion, cet album m’a vraiment déçu. Malgré ses quelques défauts, « Block 109 » était un ouvrage de qualité et l’univers construit était intéressant. La partie de ce dernier décrite dans « Etoile Rouge » est vraiment décevante. Ce sentiment ne m’empêchera pas de découvrir les autres ouvrages se déroulant dans ce monde intitulés « New York 1947 » ou « Opération Soleil de Plomb ». La réussite des auteurs peut être fluctuante d’un album à l’autre. De plus, je pense que « Block 109 » mérite une nouvelle chance. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 8/20

Block 109 – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas

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Titre : Block 109
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : FĂ©vrier 2010


« Block 109 » est un album dont j’ai découvert l’existence au gré de mes pérégrinations sur la toile. J’ai découvert que de nombreux sites consacrés au neuvième art en faisaient une critique plutôt élogieuse. Je me suis offert cet ouvrage il y a quelques semaines maintenant afin de pouvoir m’en faire une idée plus précise. Ce bouquin est édité chez Akileos et n’est pas d’un format classique. Ses dimensions sont inférieures à celle d’un album habituel mais son nombre de pages est bien plus supérieur. En effet, l’histoire s’étale sur quasiment deux cents pages. Sa parution date du début de l’année dernière. Les dessins sont l’œuvre de Ronan Toulhoat et le scénario nait de l’imagination de Vincent Brugeas.

L’histoire commence par un rappel chronologique. Il démarre par l’assassinat d’Hitler en 1941 et se conclut en 1953. On y découvre que le IIIe Reich a détruit l’Occident et se trouve en guerre contre l’Armée Rouge. La guerre semble éternelle tant aucun des camps ne semblent prendre le dessus. Une solution radicale est proposée par Zytek, un dirigeant allemand. Son objectif est de provoquer une grande attaque virale. Son souhait ne fait pas l’unanimité. Parallèlement, dans les ruines de Marienburg, errent des contaminés qui s’attaquent aux deux camps…

Une uchronie basĂ©e sur l’assassinat d’Hitler.

J’ai souvent un a priori favorable aux uchronies. Je trouve intéressant d’imaginer l’avenir du monde à partir de la modification d’un événement passé. Dans « Block 109 », la bifurcation avec notre Histoire découle de l’assassinat d’Hitler proposée par les auteurs. Il est également curieux de suivre une intrigue construit autour de la Seconde Guerre Mondiale qui ne fait pas du tout intervenir la France. On se contente de suivre les allemands et de manière plus indirecte les soviétiques. L’idée scénaristique est assez originale et devrait ainsi ravir les adeptes du genre.

Les premières pages sont assez denses en information. On nous énonce beaucoup de dates, d’événements et de protagonistes. J’ai parfois frôlé l’indigestion et ai souvent du revenir en arrière pour assimiler pleinement le « qui est qui » et « qui fait quoi ». Au bout d’une cinquantaine de pages, on commence à se familiariser avec tout cela et la lecture devient plus agréable et moins sollicitant intellectuellement. Ce genre de sentiment est plus fréquent quand je me plonge dans un polar. C’est plus rare de la rencontrer en bandes dessinées. Cela vient en partie de la longueur peu classique de l’ouvrage. Au-delà de la dimension historique qui sert de squelette à la trame, les auteurs nous présentent plusieurs personnages au destin et au profil variés. D’une part, on suit Zytek et les négociations mettant en jeu les dirigeants de l’empire. D’autre part, on est immergé dans cette ville ravagée à suivre les pas de soldats qui errent à se battre contre les Rouges ou des espèces de zombies. Les deux aspects présentent des attraits très différents. Le premier est ambitieux et philosophique, le second plus terre à terre et prenant.

L’atmosphère de guerre est bien traduite par les dessins. En feuilletant le bouquin, on n’a aucun mal à se projeter dans ses rues défoncées dans lesquelles s’amoncellent les cadavres et survivent tant bien que possible les autres.  Les couleurs oscillent entre le gris et le marron et participent à cette ambiance particulière. Seul le rouge du sang dépareille dans le paysage chromatique de l’ouvrage. Une des difficultés que j’ai rencontrée concerne les personnages. Ils sont nombreux et j’ai parfois eu du mal à me les approprier. Se ressemblent-ils trop ? Est-ce dû au style du dessinateur ? Le fait est que j’ai parfois eu du mal à savoir instamment à qui j’ai eu à faire. Par contre, je trouve que le trait est remarquable et offre de très jolies pages sur le plan purement esthétique.

En conclusion, « Block 109 » est un ouvrage de qualité. Ses illustrations ne laissent pas indifférent et sa trame est originale et construite. Néanmoins, je n’ai pas été emporté autant que je l’aurais pensé. Certains passages de l’histoire me paraissent confus ou indigestes. C’est dommage car d’autres moments sont vraiment intenses et envoutant. Le bilan reste positif et m’incite à partir à la rencontre des autres ouvrages se déroulant dans l’univers de cette série. Ils s’intitulent « Etoile Rouge », « Opération Soleil de Plomb » ou encore « New York 1947 ». Mais ceci est une autre histoire…

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Note : 14/20