Titre : Le Roy des ribauds, T2 : Livre II
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Février 2016
Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat ont fait une entrée remarquable dans l’univers du neuvième art avec la parution de « Block 109 » il y a quelques années. Cette uchronie s’inscrivait durant la seconde guerre mondiale offrait une lecture intense, oppressante et passionnante. Ce nouvel univers m’avait conquis et m’avait incité à être très attentif aux différents travaux du duo. Leur dernière production en date s’intitule « Le Roy des Ribauds » dont le second tome est apparu en librairie cette année.
Une intrigue qui s’inscrit dans la grande Histoire.
« Le Roy des Ribauds » est une série éditée chez Akileos. La couverture de ce deuxième album est très réussie. Elle nous plonge au beau milieu d’un cachot dans lequel survit un homme à genoux, les bras attachés au mur. Le corps du prisonnier est sans équivoque : il a été violemment torturé…Ce personnage nous est familier. Il s’agit du bras droit du Roy des Ribauds. A priori, les temps sont durs pour le héros…
L’histoire s’inscrit à la fin du douzième siècle. Le Roy des Ribauds est en charge de veiller à la sécurité du roi Philippe Auguste. Son rôle reste néanmoins dans l’ombre. Son rôle consiste à faire en sorte que la rue ne soit pas dangereuse pour le monarque. Néanmoins, l’intrigue montre qu’il ne s’agit pas uniquement d’un directeur de milice apte à faire plier toute attaque à l’encontre de son maître. En effet, son impact sur l’Histoire n’est pas nul…
Le scénario se construit autour de la chute du héros et de sa volonté de retrouver son statut. Cette partie est passionnante tant je trouve le personnage principal charismatique. Parallèlement, l’intrigue s’inscrit dans la grande Histoire. La capacité montrée par le scénariste pour alterner ces deux échelles narratives est impressionnante. Il ne néglige ni l’une ni l’autre. Au contraire, les deux s’alimentent mutuellement pour offrir un ensemble dense et captivant. Le premier tome m’avait charmé, le second me fait définitivement succombé : cette série est un petit bijou.
Une des forces de l’intrigue est son personnage principal. Il dégage à la fois une force et une rage fascinantes et une forme de fragilité touchante. On ne peut pas dire que les valeurs qu’il défend soient toutes un modèle de vertu mais cela ne m’a empêché de ressentir une vraie sympathie à son égard. Il en découle une empathie à la vue des difficultés qu’il rencontre. Ces sentiments ne font qu’alimenter une curiosité de plus en plus intense au fur et à mesure que les pages défilent.
Le travail graphique produit par Ronan Toulhoat est une nouvelle fois remarquable. Je comprends aisément que certains lecteurs aient du mal à s’approprier son style. En effet, il produit des planches nerveuses et denses. Personnellement, je suis sous le charme. Je trouve que son trait arrive à dégager une intensité qui rend la lecture enivrante. J’ai vraiment eu le sentiment d’être happé par l’intrigue. Je me suis retrouvé dans les pas du héros, fasciné. Les couleurs réalisées conjointement avec Johann Corgié sont splendides et amplifient l’atmosphère de l’ensemble.
Pour conclure, j’ai pris beaucoup de plaisir retrouver ce Roy des Ribauds et à suivre ses aventures. Ce deuxième opus était aussi agréable que le précédent à découvrir. Je suis d’ailleurs particulièrement heureux de savoir que l’intrigue n’est pas terminée et que j’aurai donc une nouvelle occasion d’errer dans les arcanes des rues parisiennes. Je conseille donc vivement ce bouquin aux lecteurs adeptes de trame dense et médiévales. Ils ne regretteront pas le voyage…