Block 109, S.H.A.R.K. – Vincent Brugeas & Ryan Lovelock

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Titre : Block 109, S.H.A.R.K.
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ryan Lovelock
Parution : Février 2012


Ronan Toulhoat et Vincent Brugeas sont les auteurs d’une uchronie particulièrement réussie : « Block 109 ». Ce roman graphique paru il y a plus de quatre ans prend ses libertés avec l’Histoire en faisant assassiner Adolf Hitler le 22 mars 1941. Suite à son succès, la série a fait des petits. Cinq spin-off sont nés depuis. Le dernier en date, édité cette année chez Akileos, s’intitule « S.H.A.R.K. ». C’est sur cet album que se porte ma critique.

La quatrième de couverture évoque le contexte de l’histoire : «  Novembre 1946, le prisonnier Worth, membre du S.H.A.R.K., un parti politique raciste australien, est transféré au centre de détention de Rabbit Flat, le plus grand camp de prisonniers d’Australie regroupant près de 4000 détenus de guerre allemands, dont une majorité de SS, ainsi que des activistes du S.H.A.R.K. » 

À chaque opus son identité.

Block109Shark1Chaque nouvel opus de la saga s’insère dans des contextes géographiques et politiques différents. Chacun possède une identité propre et la plupart du temps emballante. Le dernier épisode en date n’échappe à la règle en immergeant le lecteur en Australie au milieu d’une prison perdue au milieu de nulle part. Je dois vous avouer que le décor m’attirait beaucoup. La perspective d’être enfermée dans un huis clos carcéral semblait être un terreau fertile à une atmosphère oppressante et envoûtante. Il s’agit d’une recette scénaristique classique mais qui, bien exécutée, peut offrir une savoureuse dégustation.

La narration début par l’apparition d’un nouveau « locataire ». Worth est amené à jouer un rôle central au cours des événements qui nous sont contés. Sa présence sur la couverture confirme ce statut à venir. Il s’agit d’une tête brûlée qui a des rapports conflictuels avec l’autorité. Ce n’est pas original mais toujours efficace. A peine arrivé, il envisage déjà de se faire la malle. Pour cela, il doit entrer en contact avec Otto, un ancien de la SS, qui s’avère être le patron officieux des lieux.

L’intrigue se construit donc autour de la mise en place d’un putsch. Evidemment, tout cela n’est pas un long fleuve tranquille. Otto et Worth doivent apprendre à se connaître et doser leurs confiances respectives. Il y a aussi le montage pratique de leur tentative de prise de pouvoir. Les auteurs font exister un grand nombre de personnages secondaires plutôt réussis. Ils participent à la crédibilité de cet univers. Néanmoins, l’atmosphère n’atteint jamais la densité que le pitch laissait espérer. Rien n’est bâclé, loin s’en faut. Le travail est sérieux et appliqué. Mais la sauce ne prend jamais autant que découverte de la trame le présageait. L’histoire se déroule avec plaisir mais sans être aussi dense que d’autres épisodes de la saga.

Ce nouveau tome se démarquait des précédents par un changement de dessinateur. Très occupé par « Chaos Team », Ronan Toulhoat passait son tour pour illustrer ce « S.H.A.R.K ». Le travail est donc ici confié à Ryan Lovelock dont je découvre le trait à cette occasion. La transition se fait sans mal tant le style du nouveau est dans la ligné de celui de son prédécesseur. Que ce soit les personnages ou les décors, tout est réussi. Que ce soit les gros plans ou les visions larges, ils sont remarquables. De plus, les dessins participent activement à la nervosité qui habite les planches.

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Pour conclure, « S.H.A.R.K. » est un acte intéressant de la grande pièce qu’est « Block 109 ». Malgré tout, je n’y ai pas retrouvé l’intensité et la force de « Opération Soleil de Plomb » ou « New York 1947 ». Il satisfera les adeptes de la série et rassurera les lecteurs qui appréhendaient l’absence de Ronan Toulhoat aux dessins. Ryan Lovelock est aisément adoubé après sa performance graphique dans cet album. « Block 109 » confirme son statut d’uchronie de qualité. Il ne me reste plus qu’à espérer que les prochains tomes confirmeront cet état de fait. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 13/20

Block 109, Opération Soleil de Plomb – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas

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Titre : Block 109, Opération Soleil de Plomb
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Février 2011


« Opération Soleil de Plomb » est un album se déroulant dans l’univers de « Block 109 ». En effet, Brugeat et Toulhoat prolongent leur univers uchronique  à travers une série d’opus. J’ai apprécié l’œuvre initiale. Je trouve que le monde généré par les auteurs était intéressant. C’est pourquoi, je m’étais décidé à découvrir les « spin off » en découlant. Ma rencontre avec « Etoile Rouge » m’avait déçue. Mais je ne désespérais de retrouver dans « Soleil de Plomb » le plaisir que j’attendais dans le précédent. Ce bouquin est d’un format classique. Il est édité chez « Akileo ». Son prix est de quatorze euros. Continuer la lecture de « Block 109, Opération Soleil de Plomb – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas »

Block 109, New-York 1947 – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas

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Titre : Block 109, New York 1947
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Septembre 2011


« New York 1947 » est le dernier épisode se déroulant dans l’univers de « Block 109 » à être apparu dans les rayons des librairies. Sa parution aux éditions Akileos date du mois de septembre dernier. Comme l’intégralité des albums de la série, il est scénarisé par Vincent Brugeas et dessiné par Ronan Toulhoat. Sa couverture est très attractive. Elle nous présente un New York en ruines et nous offre la tête de la Statue de la Liberté au premier plan. Je trouve que la lumière de ce dessin est captivante. Le bouquin est de qualité. Il est de format classique et est composé d’une soixantaine de pages.

« Block 109 » est une uchronie dont l’événement fondateur est l’assassinat de Hitler en 1941. En est découlé un ouvrage de presque deux cents pages très réussi. A partir de cet univers, les auteurs ont fait naitre trois autres ouvrages intitulés « Etoile Rouge », « Opération Soleil de Plomb » et « New York 1947 ». « Ritter Germania » est prévu pour l’année prochaine. Le premier marquait le penchant soviétique du monde, le deuxième se déroulait en Afrique. Logiquement, le troisième dont je vous parle aujourd’hui est l’américain du lot.

L’histoire se déroule en décembre 1947. Les six membres du commando spécialement constitué pour l’Opération Extraction, sont largués au sommet d’un des rares buildings de New York encore debout. Ils ont une mission de vingt-quatre heures pour l’exécuter. Ce devait être rapide et facile, mais rien ne va se passer comme prévu… Voilà comment nous est présentée l’intrigue sur la quatrième de couverture.

Un huis clos urbain.

J’ai été conquis par « Block 109 ». « Etoile Rouge » m’avait déçu contrairement à « Opération Soleil de Plomb » que j’ai trouvé très réussi. Globalement, en me plongeant dans ce nouvel album, j’étais plutôt optimiste. Mes attentes n’ont pas été déçues. L’idée scénaristique est un classique du cinéma. Il s’agit d’un huit clos urbain. Une équipe restreinte doit atteindre un objectif vital dans une ville en ruine dont toutes les âmes vivantes souhaitent leur mort. Cela nous offre un thriller haletant. L’atmosphère oppressante est bien retranscrite. Les dessins de Toulhoat sont un vrai bonheur sur ce plan-là. L’intensité ne diminue jamais vraiment. On angoisse en imaginant ce que cache chacun des murs ou des immeubles peuvent cacher.

En plus de nous offrir cette trame rythmée, l’album nous offre une belle galerie de personnages. A l’image des films de ce genre, il va sans dire que le commando chargé de la mission n’est pas constitué de n’importe qui. Chacun nous est présenté dans la première page : der Ritter, der Sniper, der Sptizel, der Professor, de Journalist et der Spezialist. Il va sans dire qu’ils sont allemands. On se demande ce qui a fait que chacun se trouve à cet endroit, à ce moment avec ces personnes-là. La ressemblance avec « Universal War One » m’est apparue évidente. Ce qui n’était pas pour me déplaire tant je voue une affection certaine à cette grande saga spatiale. Le fait de centrer l’histoire sur un petit nombre de personnages fait qu’on a le temps de le découvrir. On n’est pas indifférent à leur devenir. On a l’impression de faire partie de l’équipe. Cela rend la lecture assez active.

Côté décors, la réussite est au rendez-vous. Le New York apocalyptique que nous offre le dessinateur est criant de vérité. Que ce soit sur le plan architectural ou sur le plan de l’atmosphère, on y est. On ressent le silence qui habite chaque rue. On ressent la présence cachée des ennemis. Les dessins et les couleurs nous offrent une œuvre de grande qualité. De plus, les personnages sont également très réussis. Il possède tous une vraie dimension à leur première apparition. On devine les cadavres qui doivent agrémenter leur placard. Le degré d’humanité est fluctuant. Leurs peurs sont plus ou moins apparentes.

En tous les cas, « New York 1947 » est un ouvrage de bonne qualité. Il s’agit d’un thriller de grande qualité. L’uchronie proposée est vraiment intéressante. Elle est bien construite, dense et cohérente. En tout cas, cet album ne fait qu’augmenter ma curiosité quant à la parution « Ritter Germania ». Je ne peux donc que vous inciter à vous plonger dans cet univers. Les adeptes du genre en sortiront conquis…

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Note : 16/20

Black 109 : Étoile Rouge – Brugeas Vincent & Ronan Toulhoat

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Titre : Block 109 : Étoile Rouge
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Juin 2010


Il y a quelques semaines, j’ai découvert l’univers de « Block 109 ». La rencontre a été agréable et ma curiosité a été attisée.  Cette uchronie s’avérait plutôt bien construite et intéressante. C’est pour cela que j’ai décidé de me plonger dans un des spin-off de cette série intitulé « Etoile Rouge ». Contrairement à l’album fondateur, cet ouvrage est d’un format classique. L’histoire se déroule sur une cinquantaine de pages. Vendu au prix de quatorze euros, ce bouquin est né de l’association des plumes de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat. Le premier s’est chargé du scénario, le second des dessins et des couleurs.

« Block 109 » est une uchronie. Elle prend une route différente de la « vraie » Histoire quand le 22 mars 1941, Hitler est assassiné. En 1944, les allemands mettent au point l’arme nucléaire. La même année, Staline reconnaît officiellement la France libre. Un traité d’aide militaire mutuelle est signé. Cet accord a pour conséquence que le troisième groupe de chasse de la France libre est créé et rejoint le front de l’Est. Ils prendront le nom de « Normandie ». C’est l’histoire de ce groupe que nous conte « Etoile Rouge ».

On reste spectateur de l’intrigue.

L’histoire nous plonge dans la dure réalité de la guerre. Les adeptes du genre seront curieux un pan original de la Seconde Guerre Mondiale. La dimension « uchronie » a toujours un attrait certain. Se poser la question « Et si…, qu’aurait été la suite ? » est toujours intéressant. Les amateurs d’humour et de légèreté risquent de ne pas trouver leur compte à travers cette lecture. Même si « Etoile Rouge » s’inscrit dans l’univers de « Block 109 », il n’est pas forcément indispensable d’avoir lu ce dernier. Les rappels faits dans les premières pages sont largement suffisamment pour avoir les repères nécessaires.

L’idée de départ du scénario était intéressante. Suivre le déroulement d’une guerre mondiale à travers un groupe de soldats possédait un attrait certain. On découvre donc un trio d’amis appartenant au groupe « Normandie ». Mais les premières pages ont du mal à démarrer. J’ai du mal à m’immerger dans l’histoire. Autant « Block 109 » possédait une atmosphère prenante, autant « Etoile Rouge » manque d’intensité. On reste assez spectateur de l’intrigue. On n’arrive pas à se passionner pour les aventures des trois personnages principaux. Et ce sentiment ne change pas au fur et à mesure que les pages défilent.

Cette absence d’empathie réside à mes yeux dans un manque de mise en place de l’intrigue. A peine rencontre-t-on les personnages que des événements importants viennent modifier leur vie. On a l’impression de prendre le train en route. On a le sentiment de ne pas avoir eu le temps de les connaitre. Cela a pour conséquence de nous sentir étranger à leur vie et aux différentes épreuves qui se présentent à eux. Je trouve cela vraiment dommage car le thème de l’histoire possédait a priori les ingrédients pour offrir une fresque prenante. Finalement, la sauce ne prend jamais vraiment. Une fois l’album fermé, on en oublie presque immédiatement ce qu’on y a lu. C’est frustrant et dommage.

Ronan Toulhoat est en charge des dessins. C’est déjà lui qui s’en était occupé dans « Block 109 ». Sur le plan chromatique, il se contente essentiellement du jaune, du marron et du gris. Cela donne une patte à l’album. Mais alors que beaucoup de sentiments se dégageaient des pages de « Block 109 », c’est le calme plat sur ce plan-là dans « Etoile Rouge ». Je pense que la faiblesse du scénario a du mal à être transcender par les illustrations.

En conclusion, cet album m’a vraiment déçu. Malgré ses quelques défauts, « Block 109 » était un ouvrage de qualité et l’univers construit était intéressant. La partie de ce dernier décrite dans « Etoile Rouge » est vraiment décevante. Ce sentiment ne m’empêchera pas de découvrir les autres ouvrages se déroulant dans ce monde intitulés « New York 1947 » ou « Opération Soleil de Plomb ». La réussite des auteurs peut être fluctuante d’un album à l’autre. De plus, je pense que « Block 109 » mérite une nouvelle chance. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 8/20

Block 109 – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas

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Titre : Block 109
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Février 2010


« Block 109 » est un album dont j’ai découvert l’existence au gré de mes pérégrinations sur la toile. J’ai découvert que de nombreux sites consacrés au neuvième art en faisaient une critique plutôt élogieuse. Je me suis offert cet ouvrage il y a quelques semaines maintenant afin de pouvoir m’en faire une idée plus précise. Ce bouquin est édité chez Akileos et n’est pas d’un format classique. Ses dimensions sont inférieures à celle d’un album habituel mais son nombre de pages est bien plus supérieur. En effet, l’histoire s’étale sur quasiment deux cents pages. Sa parution date du début de l’année dernière. Les dessins sont l’œuvre de Ronan Toulhoat et le scénario nait de l’imagination de Vincent Brugeas.

L’histoire commence par un rappel chronologique. Il démarre par l’assassinat d’Hitler en 1941 et se conclut en 1953. On y découvre que le IIIe Reich a détruit l’Occident et se trouve en guerre contre l’Armée Rouge. La guerre semble éternelle tant aucun des camps ne semblent prendre le dessus. Une solution radicale est proposée par Zytek, un dirigeant allemand. Son objectif est de provoquer une grande attaque virale. Son souhait ne fait pas l’unanimité. Parallèlement, dans les ruines de Marienburg, errent des contaminés qui s’attaquent aux deux camps…

Une uchronie basée sur l’assassinat d’Hitler.

J’ai souvent un a priori favorable aux uchronies. Je trouve intéressant d’imaginer l’avenir du monde à partir de la modification d’un événement passé. Dans « Block 109 », la bifurcation avec notre Histoire découle de l’assassinat d’Hitler proposée par les auteurs. Il est également curieux de suivre une intrigue construit autour de la Seconde Guerre Mondiale qui ne fait pas du tout intervenir la France. On se contente de suivre les allemands et de manière plus indirecte les soviétiques. L’idée scénaristique est assez originale et devrait ainsi ravir les adeptes du genre.

Les premières pages sont assez denses en information. On nous énonce beaucoup de dates, d’événements et de protagonistes. J’ai parfois frôlé l’indigestion et ai souvent du revenir en arrière pour assimiler pleinement le « qui est qui » et « qui fait quoi ». Au bout d’une cinquantaine de pages, on commence à se familiariser avec tout cela et la lecture devient plus agréable et moins sollicitant intellectuellement. Ce genre de sentiment est plus fréquent quand je me plonge dans un polar. C’est plus rare de la rencontrer en bandes dessinées. Cela vient en partie de la longueur peu classique de l’ouvrage. Au-delà de la dimension historique qui sert de squelette à la trame, les auteurs nous présentent plusieurs personnages au destin et au profil variés. D’une part, on suit Zytek et les négociations mettant en jeu les dirigeants de l’empire. D’autre part, on est immergé dans cette ville ravagée à suivre les pas de soldats qui errent à se battre contre les Rouges ou des espèces de zombies. Les deux aspects présentent des attraits très différents. Le premier est ambitieux et philosophique, le second plus terre à terre et prenant.

L’atmosphère de guerre est bien traduite par les dessins. En feuilletant le bouquin, on n’a aucun mal à se projeter dans ses rues défoncées dans lesquelles s’amoncellent les cadavres et survivent tant bien que possible les autres.  Les couleurs oscillent entre le gris et le marron et participent à cette ambiance particulière. Seul le rouge du sang dépareille dans le paysage chromatique de l’ouvrage. Une des difficultés que j’ai rencontrée concerne les personnages. Ils sont nombreux et j’ai parfois eu du mal à me les approprier. Se ressemblent-ils trop ? Est-ce dû au style du dessinateur ? Le fait est que j’ai parfois eu du mal à savoir instamment à qui j’ai eu à faire. Par contre, je trouve que le trait est remarquable et offre de très jolies pages sur le plan purement esthétique.

En conclusion, « Block 109 » est un ouvrage de qualité. Ses illustrations ne laissent pas indifférent et sa trame est originale et construite. Néanmoins, je n’ai pas été emporté autant que je l’aurais pensé. Certains passages de l’histoire me paraissent confus ou indigestes. C’est dommage car d’autres moments sont vraiment intenses et envoutant. Le bilan reste positif et m’incite à partir à la rencontre des autres ouvrages se déroulant dans l’univers de cette série. Ils s’intitulent « Etoile Rouge », « Opération Soleil de Plomb » ou encore « New York 1947 ». Mais ceci est une autre histoire…

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Note : 14/20

Chaos Team 2.1 – Vincent Brugeas & Ronan Toulhoat

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Titre : Chaos Team 2.1
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Mai 2014


 J’ai découvert Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat à travers leur travail sur « Block 109 ». J’avais été conquis par la qualité de cette uchronie tant sur le plan du scénario que du dessin. Les différents spin-off qui ont succédé à cet ouvrage ont confirmé le talent de ce duo d’auteurs. C’est avec curiosité que j’avais vu naître leur nouveau projet intitulé « Chaos Team ». Cette saga futuriste post-apocalyptique   semblait posséder un potentiel certain. Les deux premiers tomes l’ont confirmé. Le troisième épisode est apparu dans les bacs en mai dernier. J’ai pris le temps de m’y plonger la semaine dernière avec envie.

J’y ai retrouvé avec joie l’équipe de mercenaires construites autour du charismatique John Clem. L’histoire nous faisait découvrir une Terre ayant subi une attaque extra-terrestre. S’en était suivi un effondrement des gouvernements et le terreau était propice à la poussée de nouveaux mouvements extrémistes pour diriger le monde. Les derniers événements en date avaient vu les héros rejoindre les Etees, venus de l’espace. Ils les aident maintenant dans leur quête d’éradiquer de la planète les ennemis de la paix.

Un futur apocalyptique réaliste et original.

ChaosTeam21aLes adeptes de science-fiction devraient trouver leur compte de cette aventure. Le futur apocalyptique créé par les auteurs est à la fois réaliste et original. Les premiers tomes ont fait naître une atmosphère dense qui envahit le lecteur sans mal. Sans tomber dans de longs monologues, le scénario pose des jalons clairs et précis de la situation. Cette efficacité narrative se retrouve dans ce dernier épisode. Aucune phase de mise en route et d’observation n’est nécessaire pour démarrer l’intrigue. Dès les premières pages, les événements s’emballent et tout ce beau monde entre dans le vif du sujet. Les neuf mois qui séparent du dénouement du deuxième tome sont avalés sans mal.

La coalition menée par les Etees et la Chaos Team vole de victoire en victoire. La confiance envahit les protagonistes qui voient chaque mission comme une nouvelle étape de routine vers le succès. C’est le moment choisi pour qu’un nouveau méchant apparaisse. Il se fait appeler le Tsar. Ancien générale russe, il semble nostalgique de la Grande Russie. Perçu dans un premier temps comme un illuminé perdu au milieu d’un village, il s’avère bien plus dangereux que cela. Le souci est que les héros s’en sont peut-être rendu compte un petit peu trop tard. La seconde partie nous offre donc la fine équipe tombée dans un piège. C’est captivant car plein de surprise. Cela génère un nouveau souffle à l’intrigue. La force des auteurs est d’enchainer les péripéties sans jamais tomber dans la répétition.

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L’autre force de l’album est de ne pas surexploitée la dimension « extra-terrestre » de l’histoire. Elle est habilement exploitée pour donner de l’ampleur à la trame. Mais le dosage est suffisamment bon pour ne pas trop empiéter sur la place laissée aux personnages. Ce sont eux qui donnent le titre de la série et ce n’est pas pour rien. Une nouvelle fois, j’ai retrouvé avec plaisir John Clem et ses acolytes. Je me garderai de vous lister le casting. Cela n’a aucun intérêt. Je ne veux pas vous cacher les charmes de la rencontre. Il faut juste savoir qu’ils sont particulièrement « badass » : cool, charismatique et roi de la gâchette. Et parallèlement, on se laisse toucher par ses écorchés vifs que la vie n’a pas épargnés. Bref, des bons guerriers comme on les aime !

Et tout cela est mis en valeur par le trait de Ronan Toulhoat. Il m’avait séduit dans « Block 109 ». Depuis, il entretient la flamme à chaque nouvel opus. Ce « Chaos Team 2.1 » ne dément pas cet état de fait. Son coup de crayon possède une personnalité forte et appréciable. Que ce soit les visages ou les scènes de paysage, les détails sont de sortie. Il a également un talent impressionnant pour donner du rythme et de la tension aux scènes de combat. Sa capacité à dégager une lecture nerveuse de ces moments est remarquable. Il s’agit à mes yeux d’un des meilleurs dessinateurs de ces dernières années.

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Au final, cet opus de « Chaos Team » confirme la qualité constante de cette série. Sans être un monument d’originalité, sa trame est rythmée et sa narration efficace. J’attends avec impatience de connaître la suite de tout cela. La lecture est prenante et divertissante. Je vous conseille donc de partir à la découverte de cette communauté pas comme les autres…

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Note : 14/20

Chaos Team 1.2 – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas

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Titre : Chaos Team 1.2
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Août 2013


Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat sont deux auteurs que j’ai découverts en lisant la saga Block 109. Cette série m’a conquis autant par son scénario que par son atmosphère. Il s’agit d’une uchronie de grande qualité sur tous les plans. Il y a quelques mois, j’ai eu l’occasion de découvrir leur nouveau projet intitulé Chaos Team. Le premier épisode était très réussi et a attisé ma curiosité. C’est donc avec joie que j’ai vu apparaitre dans les rayons le second acte de cette histoire intitulée sobrement Chaos Team 1.2. Edité chez Akileos, cet ouvrage se compose d’une grosse centaine de pages. Bien que la couverture soit flexible, le format reste agréable.

La quatrième de couverture offre les mots suivants : « La mission de protection de Raul, le chef des Zetas, a été un échec complet pour le Chaos Team. Et suite à l’arrivée de Etee, John Clem et ses hommes se retrouvent bloqués à Lima. C’est au moment où ils s’apprêtent à s’enfuir de la capitale de la Nouvelle République Démocratique du Pérou que se manifeste un allié pour le moins inattendu. »

ChaosTeam2aTout d’abord, je tiens à préciser qu’il est indispensable d’avoir lu le premier tome avant de se plonger dans celui-là. Malgré les rappels réguliers quant au passé de la trame, il m’apparaît compliqué d’en maîtriser tous les arcanes sans prendre le temps de découvrir sereinement les prérequis des aventures de la Chaos Team.

Chaos Team est construit selon une structure semblable à celle des comics américains. L’intrigue se décompose en petit chapitre à l’identité propre et à la dernière case pleine de suspense et d’interrogation. Ce choix narratif est expliqué par Vincent Brugeas à la fin du bouquin. Ce squelette permet aux auteurs de jouer facilement avec la chronologie. Cela permet des flashbacks permettant de cerner plus précisément la personnalité des différents protagonistes. Néanmoins, ce mécanisme est moins utilisé dans ce second acte que dans le précédent.

Une moralité parfois nébuleuse

Chaos Team se construit autour d’une équipe de mercenaires. Ils sont moins d’une dizaine et sont tous issus des plus grandes organisations de forces spéciales du monde. Les événements les ont fait rejoindre cette organisation d’élite et non gouvernementale. Chacun possède des zones d’ombre nombreuses et denses. Les auteurs nous distillent les informations à dose homéopathiques. Cette dimension secrète rend les personnages fascinants et charismatiques malgré une moralité parfois nébuleuse. Les découvrir a été généré un vrai plaisir de lecteur chez moi.

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L’univers dans lequel gravite tout ce beau monde est un monde futuriste post-apocalyptique. La Terre a essuyé une attaque extra-terrestre. De nouveaux équilibres se mettent en place et la loi du plus fort est le mot d’ordre le plus d’actualité. Le premier tome était pleinement centré sur les membres de Blackfire, l’organisation de mercenaires. Ce nouvel opus voit l’intrigue changer de braquet dans sa vitesse de déroulement. La dimension science-fiction prend une toute autre ampleur. Les révélations s’enchainent à un rythme assez effréné. La trame utilise des ingrédients classiques qui ne révolutionnent pas le genre. Mais la qualité des personnages fait largement oubliée l’absence d’originalité de l’histoire. Rarement, une série est arrivée à faire cohabiter autant de protagonistes. Il s’agit d’une performance remarquable. Je me suis laissé porter par l’histoire davantage pour le plaisir de marcher aux côtés de John et ses acolytes plutôt que pour découvrir le dénouement.

L’atmosphère réaliste de cet univers résulte en grande partie de la qualité des dessins de Ronan Toulhoat. J’étais déjà tombé sous le charme dans Block 109. C’est donc avec plaisir que j’ai retrouvé son style assez unique dans Chaos Team. De plus, son trait participe activement à l’aura des personnages. Il leur offre une réelle profondeur et une identité graphique évidente. Un dessinateur aussi talentueux permet à la bande dessinée de prendre toute son ampleur artistique.

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En conclusion, j’ai pris beaucoup de plaisir à me plonger à nouveau dans cette aventure. Même si je place le premier opus au-dessus, ce second acte confirme la qualité de la série. Je suis donc curieux de découvrir la suite qui est promise pour l’année prochaine. En attendant, je conseille vivement aux adeptes du genre de découvrir cette troupe de mercenaires qui ne laissera aucun lecteur indifférent…

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Note : 17/20

Chaos Team 1.1 – Ronan Toulhoat & Vincent Brugeas

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Titre : Chaos Team 1.1
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Février 2013


« Chaos Team 1.1. » est le premier épisode d’une saga née de la collaboration de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat. J’ai découvert ce duo en lisant « Block 109 ». Cette uchronie date d’il y a trois ans. J’ai été conquis par le travail des deux auteurs et par la qualité de l’univers qu’ils avaient créé. C’est donc avec une curiosité forte que je me suis plongé dans leur dernière production sorti en librairie le sept février dernier. Son format se rapproche de celui de la série précédente. Edité chez Akileos, sa taille s’approche davantage de celle d’un grand roman. L’histoire se déroule sur environ cent vingt pages. La narration se conclut par un texte du scénariste et par quelques pages de recherches graphiques du dessinateur. La couverture nous présente un personnage charismatique. Il est grand, musclé, expérimenté. Sa barbe compense sa calvitie. Il tient fermement une hache dans une ville qui semble dévastée. L’atmosphère dégagée s’accommode parfaitement avec le terme de Chaos évoquée dans le titre.

ChaosTeam1cLa quatrième de couverture nous présente le synopsis suivant : « Près de quatre ans après une frappe extraterrestre qui a détruit la majorité des forces armées et mis à genoux les gouvernements des différentes Nations du globe. La Terre n’est plus qu’un vaste terrain de jeux pour ses nouveaux maîtres, anciens mafieux, criminels ou autres fanatiques religieux. Ces derniers, devenus désormais de véritables seigneurs de la guerre font souvent appel à une entreprise de mercenaires et d’armement, ayant survécu à l’invasion et à même de fournir hommes, armes et munitions, voire produits de première nécessité : Blackfire Industries. C’est dans cet environnement de chaos et de guerre que nous découvrons la Chaos Team, une unité de mercenaires liée à Blackfire et dirigée par John Clem, en mission de protection à Grenade, auprès du nouveau Pape. »

Un puzzle dont les auteurs nous dispensent les pièces de manière apparemment aléatoire.

Toute la chronologie de l’histoire se construit autour d’une année zéro correspondant à la date de l’invasion extraterrestre. Les différents événements qui nous sont contés sont repérés par rapport à ce moment. D’ailleurs la narration n’est pas chronologique. Elle se découpe en chapitres qui peuvent être antérieurs ou postérieurs au « moment repère ». L’histoire ressemble donc à un puzzle dont les auteurs nous dispensent les pièces de manière apparemment aléatoires. Cela amène une densité forte à la lecture. Le dosage scénaristique est bien maîtrisé.

ChaosTeam1bChaque chapitre est précédé d’une présentation de son casting. La première page nous liste les différents protagonistes impliqués dans l’intrigue. Tous font quasiment partie de la Chaos Team. Les aventures de ce groupe hétéroclite servent de fil conducteur à notre découverte de cet univers. Les personnages sont évidemment fortement charismatiques et intrigants. Du fait de leur « emploi », on se doute qu’ils ne sont pas comme « monsieur tout le monde ». Ils possèdent nécessairement des capacités largement au-dessus de la moyenne. De plus, leurs « placards » sont nécessairement plein de « cadavres ». Ce sont ces zones d’ombre qui intriguent. Leur côté mercenaire fait qu’on n’arrive pas à ressentir une empathie absolue à l’encontre de tout ce beau monde. Leur éthique et leurs ambitions nous interrogent.

Cette nouvelle histoire est particulièrement mise en valeur par le dessin de Ronan Toulhoat. J’étais déjà tombé sous le charme en lisant « Block 109 ». Il possède un trait assez unique qui génère une atmosphère forte et prenante. Les personnages sont suffisamment variés et détaillés pour qu’on n’ait aucun mal à les différencier et à se les approprier. Le travail sur les couleurs est également de grande qualité et ravira les adeptes du genre. Que ce soit les scènes intimistes ou les plans beaucoup plus larges, tout est bien construit.

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En conclusion, cet ouvrage est très réussi. Il se lit avec appétit. D’ailleurs je m’y plongerai à nouveau avec plaisir. Cela me permettrait de profiter davantage des différents personnages. La suite de ce bouquin ne devrait pas tarder. Je l’attends avec une certaine impatience. Mais cela est une autre histoire… 

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Note : 17/20