Titre : Wollodrïn, T3 : Le convoi (1/2)
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : Jérôme Lereculey
Parution : Septembre 2012
« Wollodrïn » est une série née récemment. En effet, son premier tome date d’un petit moins de deux ans. Depuis deux autres opus ont vu le jour. C’est le dernier d’entre eux dont traite ma critique. Il s’intitule « Le convoi » et est apparu dans les librairies le cinq septembre dernier. Il est édité chez Delcourt et est vendu pour environ quatorze euros. Il est l’œuvre conjointe de David Chauvel et Jérôme Lereculey. Le premier se charge du scénario et le second des dessins. Leur duo est connu dans le milieu du neuvième art pour la qualité de « Sept voleurs ». Ne l’ayant pas lu, « Wollodrïn » est la saga qui me permet de découvrir leur métier. La couverture de « Le convoi » nous présente deux personnages rencontrés précédemment. Il s’agit d’une jeune femme et de son ami orc. Ils semblent être pris au piège, entouré par de nombreuses personnes aux intentions belliqueuses.
La quatrième de couverture nous offre le synopsis suivant : « Onimaku l’humaine et Hazngar l’orc, unis depuis l’anéantissement du clan de ce dernier, cherchent fortune au gré de leurs errances, vivant d’expédients ou de paris clandestins… Jusqu’à ce que leur chemin croise celui d’un convoi de pionniers, le peuple d’Ernön, en route pour le lointain pays d’Hingell. Abandonnés par leurs guides, ces derniers enrôlent le duo afin qu’il les mène jusqu’à la terre promise. Mais certains sont prêts à tout pour que le convoi n’arrive jamais à bon port… »
Plus proche de l’esprit de « Lord of the Rings » que de « Lanfeust de Troy »
Le résumé précédent indique sans mal que cette série s’inscrit dans le grand monde de la « fantasy ». On y trouve nain, orc, gobelin et humain. Sur ce plan, les adeptes du genre seront ravis. Les codes sont relativement classiques. On se rapproche davantage de l’esprit de « Lord of the Rings » que de « Lanfeust de Troy ». Il ne faut pas y voir un jugement de valeur mais un état d’esprit. J’apprécie les deux de manière égale. Mais il est vrai que le succès de la grande saga d’Arleston et Tarquin a eu tendance à fortement influer les parutions du genre. La particularité de Wollodrïn, à la manière de « Largo Winch » est de découper sa narration en diptyque. Ce troisième acte est donc le premier tome de « Le convoi ». Même si les personnages ne nous sont pas inconnus, il est relativement indépendant de l’histoire précédente qui occupait les deux premiers albums sous le titre « Le matin des cendres ». C’est un choix agréable car il évite la dilution que connait trop souvent la trame de ces séries au long cours.
Le fait que l’histoire se découpe en uniquement deux parties fait que les auteurs ne perdent pas de temps en digression. Les jalons de l’intrigue sont rapidement posés et notre immersion dans les pas des héros est immédiate. Le fait de retrouver le duo formé d’Onimaku et Hazgnar génère un plaisir certain. Ils sont attachants et font naitre énormément d’empathie à leur égard. Leurs pérégrinations les mènent au côté d’une curieuse communauté. Cette rencontre offre un fil conducteur simple qui donne aisément lieu à une succession d’événements rythmant la narration. Les nombreux malheurs qui agrémentent l’avancée de la caravane attise notre curiosité et suscite bon nombre de questions. D’ailleurs le dénouement nous laisse en plan avec nos questions et nous fait attendre avec une certaine impatience la parution de la suite.
Les illustrations de Lereculey participent activement à la création de l’univers qui abrite l’histoire. Nous n’avons aucun mal à nous plonger dans ces contrées au beau milieu de ses habitants. Le trait n’est pas surchargé mais arrive néanmoins à donner une vraie identité à chaque personnage. Je trouve le personnage de Hazgnar particulièrement réussi. Ses expressions faciales sont un modèle du genre qui ne laissera personne indifférent. De plus, le travail d’illustration est mis en valeur au cours de planches qui sont régulièrement dépourvues quasiment de textes. Cela permet à notre lecture ne voir son ambiance prendre de l’épaisseur. De plus, le travail sur les couleurs est de qualité et rend crédible l’ensemble.
En conclusion, cet album est de grande qualité. Il est dans la lignée des deux premiers opus. « Wollodrïn » est vraiment une série de « fantasy » agréable. Elle s’adresse à un public relativement large par son trait et son propos. Je pense que les adeptes du genre se doivent de faire un détour par l’univers créé par Chauvel et Lereculey. De mon côté, il ne reste plus qu’à attendre la sortie de la seconde partie de « Le convoi ». Mais cela est une autre histoire…