Kickass 3, T1 : Civil War – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kickass 3, T1 : Civil War
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Parution : Mai 2014


J’ai découvert l’univers de « Kick Ass » lors de la sortie de son adaptation dans les salles obscures il y a quatre ans. Ce film se démarquait dans l’univers dense des super héros pour plusieurs raisons. La première, dénoncée par bon nombre de critiques lors de sa sortie, était la violence qui transpirait de l’écran tout au long de la séance. L’idée de voir une gamine de treize ans trucider des mafieux à tout bout de champ et sans aucun état d’âme avait créé quelques malaises. La seconde concernait la nature même du héros. Il était un ado geek et transparent. Il n’avait ni pouvoirs, ni fortunes, ni revanches à assouvir. Il était juste fan de comics et rêver d’être un super héros. L’opus de Matthew Vaughn m’a enthousiasmé et m’a incité logiquement à partir à la découverte du bouquin qui l’a inspiré. Cette aventure est coécrite par Mark Millar et John Romita Jr. Les parutions américaines des méandres de Dave Lizewski sont éditées chez Panini Comics dans la collection 100% Fusion Comics. Depuis, je m’offre les différentes suites pour connaître le devenir de ce super-héros pas comme les autres et de son acolyte Hit Girl.

Dernièrement je me suis plongé dans « Kick Ass 3 ». Découpé en deux parties, ma critique d’aujourd’hui porte sur la première d’entre elles intitulée « Civil War ». Elle est apparue dans les librairies au mois de mai dernier. A l’image des opus précédents, elle se compose de cent vingt planches et regroupe les cinq épisodes américains initiaux de « Kick Ass 3 ». Le tome précédent s’était conclu par une bataille rangée entre les gentils et les méchants costumés. Cette guerre sanglante avait évidemment des conséquences pour nos deux héros. Dave avait poussé son ennemi historique et l’avait laissé dans la rue les os brisés. De son côté, Hit Girl avait été arrêté et s’apprêtait à passer une grande partie des années à venir derrière les barreaux. L’éditeur offre un résumé précis et concis des événements passés et permet ainsi de commencer la lecture avec des prérequis solides.

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Une introspection s’impose.

J’étais curieux de savoir quelle voie allait prendre l’intrigue. En effet, Hit Girl est emprisonné. Le grand méchant est hospitalisé pour quelques temps. La quête de Kick Ass semblait être terminée. La logique voulait qu’il entre dans une routine de ronde dans les rues de la ville avec ses collègues super héros pour aider la veuve et l’orphelin. Evidemment, la confrérie se fixe rapidement pour mission de délivrer leur mythique alliée en organisant son évasion. Mais le projet est de bien trop grande ampleur pour chacun d’entre eux et leur quête reste à l’état de mission. Finalement, l’essentiel de la trame se construit autour du personnage de Dave et l’introspection qu’il s’impose. Ses rêves de justicier existent toujours mais la dure réalité qu’il a vécue a tendance à lui rappeler l’attrait d’une vie plus classique. Dave rencontre l’amour et sa nouvelle relation cohabite difficilement avec ses nuits en costume. Même si ce dilemme n’est pas novateur, il est intéressant ici tant l’identification avec le héros est plus évident qu’avec un riche héritier ou un étudiant piqué par une araignée radioactive. Il s’agit, à mes yeux, de l’aspect le plus prenant de la lecture. On erre dans les pas d’un adolescent qui a été dépassé par les événements et qui essaie tant bien que mal de remettre sa vie à l’endroit sur des rails moins fragiles.

Kickass3bParallèlement, les auteurs font exister Hit Girl et Mother Fucker. La première gère de manière dictatoriale la prison et chacune de ses apparitions sont drôles tant elles sont démesurées et insensées. Une des forces de la saga est de rendre cohérent et crédible dans son univers ce personnage. On est plus choqué de voir une petite fille fumer une clope ou torturer un mafieux de passage. Sa part de l’histoire est incontestablement, par ses excès, la plus légère et celle qui utilise le plus l’humour. De son côté, les moments passés auprès de Mother Fucker semblent avoir pour objectif de reconstruire un monstre aux abois jusqu’alors. On sent la montée en puissance vers un affrontement final. Sans tout vous dévoiler, il faut savoir que le camp des méchants s’agrandit et se complexifie légèrement.

Concernant les dessins, ils sont dans la lignée du reste de la série. Je ne suis pas un grand fan du trait qui m’apparaît moins travaillé que dans certaines sagas plus classiques et européennes. Néanmoins, les personnages sont aisément assimilables et l’univers urbain dans lequel ils gravitent est crédible. La force du style de John Romita Jr est de faire gicler le sang et de montrer la violence avec éclats et sans aucun tabou. De ce fait, cet ouvrage n’est pas à mettre en toutes les mains. L’animalité des affrontements est montrée sans aucun filtre. Cela fait partie de l’identité de l’œuvre mais pourra légitimement en détourner certains lecteurs.

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Pour conclure, ce nouveau tome offre une suite honnête aux pérégrinations de Dave. La qualité est comparable à celle qui accompagnait la lecture des précédents albums. Nous pourrons toujours regretter que l’intrigue ne soit pas sublimée et ne prenne pas un nouvel envol plus enthousiasmant. La flamme est entretenue sans pour autant être ardemment alimentée. Il faudra s’en contenter…

gravatar_eric

Note : 12/20

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