Titre : WollodrĂŻn, T6 : Celui qui dort, 2/2
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JérÎme Lereculey
Parution : Mai 2015
« WollodrĂŻn » est une des bonnes sĂ©ries de fantasy apparue ces derniĂšres annĂ©es dans les rayons de libraire. Le scĂ©nario est lâĆuvre de David Chauvel, les dessins sont le fruit de JĂ©rĂŽme Lereculey et les couleurs sont confiĂ©es Ă Lou. Le dernier tome en date, le sixiĂšme, clĂŽt le diptyque intitulĂ© « Celui qui dort » est sorti il y a quelques mois. En couverture, il nous prĂ©sente un elfe dĂ©couvert lors de lâopus prĂ©cĂ©dent. Il est Ă lâorigine du titre. Au second plan, est prĂ©sent un jeune nain TridĂŻk, vĂ©ritable hĂ©ros de lâaventure.
La quatriĂšme de couverture offre la mise en bouche suivante : « Parti seul dans les profondeurs du royaume interdit, le jeune TridĂŻk a involontairement rĂ©veillĂ© « celui qui dort », un jeune et effrayant guerrier elfe totalement amnĂ©sique. AprĂšs lui avoir permis de vaincre les spectres des guerriers nains, TridĂŻk, devenu hĂ©ritier du pouvoir du grand hĂ©ros nain BhaĂ€lzec, dĂ©cide de lâaider Ă recouvrer la mĂ©moire. DĂ©sormais inĂ©luctablement liĂ©s, ils partent ensemble pour le pays des elfes⊠»
Une atmosphĂšre d’isolation.
Lâinfluence de « The Lord of the Ring » est Ă©vidente. La saga a dĂ©jĂ vu cohabiter des elfes, des nains, des humains, des trolls ou des orques. Les nains vivent sous terre. Ils sont en conflit avec les elfes⊠Bref, les adeptes du genre seront ravis de sâimmerger dans cet univers Ă la fois familier et original. Les illustrations de JĂ©rĂŽme Lereculey participent activement au dĂ©paysement de la lecture. Que ce soit dans le paysage minĂ©ral des grottes souterraines des nains et dans les Ă©tendues forestiĂšres et sauvages, son trait arrive Ă nous plonger pleinement dans cette grande aventure. Sa capacitĂ© Ă faire transpirer lâambiance particuliĂšre des scĂšnes nocturnes est Ă©galement Ă signaler.
Comme je lâai prĂ©cisĂ© en introduction, ce sixiĂšme album conclut une intrigue entamĂ© dans lâĂ©pisode prĂ©cĂ©dent. La mise en place avait Ă©tĂ© intĂ©ressante. Je mâĂ©tais attachĂ© Ă ce jeune hĂ©ros. Cet enfant nain et infirme qui part en quĂȘte par amour dans une contrĂ©e interdite et mystĂ©rieuse a toutes les qualitĂ©s pour sĂ©duire le lecteur. Ses pĂ©rĂ©grinations sâĂ©taient conclues sur sa rencontre avec un guerrier elfe au milieu de nulle part. Leur relation commençait Ă se construire quand un groupe de nains parti Ă la recherche du jeune disparu avait croisĂ© le chemin. La montĂ©e en puissance Ă©tait intĂ©ressante et malgrĂ© une narration plutĂŽt linĂ©aire, la curiositĂ© Ă©tait constante tout au long du dĂ©filement des pages.
Cette seconde partie se construit uniquement autour des deux protagonistes principaux. Ils semblent entre seuls sur une route qui mĂšne on ne sait oĂč. Cette atmosphĂšre dâisolation transpire de la lecture. La relation entre les deux personnages est complexe et connaĂźt plusieurs vies. Le travail scĂ©naristique est trĂšs fin dans ce domaine-lĂ . LâintimitĂ© qui se crĂ©e entre les deux couplĂ©e Ă des zones dâombres qui accompagnent lâelfe est intrigante. David Chauvel Ă©crit une histoire dont le dĂ©nouement sâavĂšre imprĂ©visible. Au fur et Ă mesure que leur marche avance, les certitudes sâeffritent. Lâhistoire fait exister un vrai suspense. La performance est agrĂ©able et apprĂ©ciĂ©e.
Pour conclure, cet album offre une lecture trĂšs agrĂ©able. Les illustrations de Lereculey font voyager et le scĂ©nario de David captive. Les codes sont classiques mais superbement exploitĂ©s par les auteurs. La derniĂšre planche fait le lien avec le diptyque prĂ©cĂ©dent. VoilĂ qui ouvre des perspectives et me fait attendre avec impatience la parution du prochain opus. Mais cela est une autre histoireâŠ