Blake et Mortimer, T28 : Le dernier espadon


Titre : Blake et Mortimer, T28 : Le dernier espadon
Scénariste : Jean Van Hamme
Dessinateurs : Teun Berserik & Peter Van Dongen
Parution : Novembre 2021


Le dernier Espadon… En découvrant ce titre, je me suis immédiatement dit que les auteurs avaient envie de rendre hommage aux origines de la série Blake et Mortimer. Le secret de l’Espadon est une trilogie qui fait partie de l’Histoire du neuvième art. J’ai donc décidé de me replonger dans la première aventure des deux héros britanniques avant de découvrir le dernier opus de leurs pérégrinations. C’est avec un plaisir nostalgique que je me suis replongé dans l’origine de ce légendaire avion. Certes, la narration très dense rappelle que l’œuvre a plus de cinquante ans mais cela n’empêche pas la lecture d’être captivante.  Une fois ces prérequis réactivés, il est l’heure d’entamer Le dernier Espadon, fruit de la collaboration du scénariste Jean Van Hamme et des dessinateurs Teun Berserik et Peter Van Dongen.

Un cru qui fait honneur à la série

L’histoire est une suite de la trilogie évoquée précédemment. Le professeur Mortimer est amené à participer à l’évacuation de la base secrète cachant les fameux espadons. Est-il besoin de préciser que des armes aussi puissantes ont éveillé la curiosité de personnes et d’organisations mal attentionnées ? Quel drame serait causé si les avions tombaient dans les mains de terroristes ?

Le scénario sur lequel se construit la narration s’inscrit naturellement dans le cadre classique de la série. Prendre possession du dernier espadon est donc l’enjeu central de la lecture. Mais voler l’espadon est une chose, le piloter en est une autre ! Cette difficulté supplémentaire fait que notre duo d’héros est à la fois le chasseur qui souhaite mettre la main sur les terroristes et la proie, car Mortimer est le seul à pouvoir faire démarrer le légendaire engin volant. Ces différents niveaux d’enjeux offrent une densité à la lecture intéressante. Les temps morts sont rares comme souvent dans les épisodes de la saga. En ce sens, cet ouvrage s’inscrit pleinement dans une dimension « old school » qui plaira aux adeptes du genre. Le côté parfois bavard et magistral de certains dialogues pourra gêner certains lecteurs. Personnellement, ils font partie du charme de la série.

Les premières pages nous présentent le principal antagoniste de nos héros : l’IRA. Cette entreprise terroriste s’associe à un ancien dirigeant SS. Je dois bien avouer que je trouvais ce choix intéressant, car cela recentrait l’intrigue sur le territoire britannique et lui offrait une dimension historique intéressante. Au final, je trouve que ce potentiel est sous-exploité. L’intrigue accorde une place importante à la possession des espadons au détriment du pendant politique de l’histoire. Cela ne rend pas la lecture moins intéressante mais cela ne m’empêche pas d’avoir un petit regret à ce niveau-là.

Les dessins sont l’œuvre de Teun Berserik et Peter Van Dongen. Leur style est fidèle au trait original de Jacobs. Cette volonté de s’inscrire dans la lignée du créateur de la série n’empêchent pas les illustrateurs de moderniser la ligne claire pour offrir aux planches un ton classique sans être démodé. Le travail sur les détails est appréciable et accompagne parfaitement la densité narrative de l’histoire. Les couleurs mettent en valeur l’ensemble et font de cet album un très joli objet graphique.

Pour conclure, Le dernier Espadon est un bon cru qui fait honneur aux deux légendaires héros britanniques. Cette lecture satisfera les adeptes de la série et confirme, à mes yeux, que les secondes vies de cette grande saga du neuvième art sont une réussite…

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