Bons baisers d’Iran


Titre : Bons baisers d’Iran
Scénariste : Lénaïc Vilain
Dessinateur : Lénaïc Vilain
Parution : Octobre 2015


J’ai connu Lénaïc Vilain lorsqu’il n’était alors qu’un blogueur BD. Sans surprise, il est depuis devenu auteur de BD. Son livre « Bons baisers d’Iran » avait été mis en lumière par Sfar, qui avait fustigé la couverture, trop inspirée selon lui de « L’arabe du futur » de Riad Sattouf. Mais si influence il y a, on serait plus proche d’un Guy Delisle. Car c’est un récit de voyage qui nous est narré ici. Le tout est publié chez Vraoum ! pour près de 150 pages.

Un récit de voyage façon guide du routard

Lénaïc Vilain part en vacances en Iran pour deux semaines avec sa copine. Voilà le point de départ (et final) de l’intrigue. C’est donc un récit de voyage pur jus qui nous est proposé, avec l’idée que l’Iran, pays ô combien mis en avant par les actualités, saura nous étonner.

Là où Guy Delisle passait des mois dans un pays, on se retrouve avec « Bons baisers d’Iran » avec un guide du routard accéléré. Peu d’histoire du pays et on ne sort pas des sentiers battus. Du coup, on n’apprend pas grand-chose. Oui, les Iraniens ne sont pas tous des intégristes religieux, mais qui pense ça ? Même au niveau purement touristique, le livre déçoit. Les sites archéologiques ou touristiques sont surtout vus pas le prisme du « tiens y’a des touristes ici ». C’est un peu le défaut du livre : les personnages passent leur temps à développer une sorte de cynisme forcé. Ainsi, on a droit en permanence à des « on est dans un endroit pour touristes ».

Difficile donc de se passionner pour le bouquin. Heureusement, Lénaïc Vilain possède un humour qui rend la lecture agréable. Quelques situations cocasses fonctionnent bien (comme à la douane par exemple) et dynamisent le livre. Mais sans enjeu, sans tension, on oublie vite ce qu’on lit. Et il semble qu’avec un pays aussi peu connu, il y avait matière à quelque chose de plus percutant.

Au niveau du dessin, j’aime bien le trait de Lénaïc Vilain. C’est rapidement tracé et ça suffit pour les scènes de discussion. Cependant, ça manque de punch sur certains passages. On aurait voulu des claques visuelles lorsqu’ils arrivent sur des sites archéologiques. Tout est trop plat au final dans la bande-dessinée.

Avec la multiplication de livres autobiographiques en terres hostiles (Guy Delisle, mais aussi « Kobane Calling » ou dans un autre registre « L’arabe du futur »), ce « Bons baisers d’Iran » paraît bien gentillet. On n’apprend pas grand-chose et le manque de tension en fait une lecture agréable, sans plus. Il suffit de se relire un « Route 78 » pour comprendre ce que peut être aussi un récit de voyage plein de tension, rythmé et prenant.

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