Titre : Cassandra Darke
Scénariste : Posy Simmonds
Dessinatrice : Posy Simmonds
Parution : Avril 2019
Cassandra Darke est un ouvrage que ma conjointe a eu le plaisir de se voir offrir il y a quelques temps maintenant. Je n’avais jamais pris le temps de le lire. Cette période de confinement était une occasion de rattraper ce retard en me plongeant dans la lecture de cet album née de la plume de Posy Simmonds. Cette auteure m’était inconnu jusqu’alors. J’ai été surpris de découvrir qu’elle avait écrit Gemma Bovery et Tamara Drewe. J’avais le souvenir que ces livres ont donné lieu à une adaptation sur grand écran. Je dois bien vous dire que je ne savais pas à quoi m’attendre de cette rencontre avec cette Cassandra Darke que la couverture me présentait comme une personne âgée qui ne paye pas de mine mais qui tient un révolver dans la main droite…
Un côté « Tatie Danielle » attachant
En préambule de ma critique, je vous présente succinctement l’intrigue. Cassandra Darke est une vieille dame habitant seule à Londres et dont le caractère ne semble pas facile. Elle est plus isolée que jamais depuis qu’elle a été jugée coupable d’escroquerie dans le domaine de l’art. Mais son quotidien va être bouleversé quand les mésaventures de sa locataire Nicki vont l’impacter directement…
Cet album m’a avant tout marqué par sa structure narrative originale. Il s’agit d’un croisement entre bandes dessinées et romans. L’auteur alterne des textes illustrés et des planches découpées de manière plus classique. Cette construction génère un rythme de lecture différent de celui que j’ai l’habitude de connaître. Elle offre également du temps à l’histoire pour s’installer et se dérouler permettant ainsi au lecteur de prendre son temps pour savourer cet agréable moment.
Le titre est sans équivoque, l’histoire se construit autour de son personnage principal. Je dois bien dire que Cassandra ne répond pas aux canons classiques des héros qui accompagnent mes lectures habituellement. Elle est âgée et vit seul. Son mari l’a quitté pour sa sœur. Alors qu’on pourrait s’apitoyer sur son sort, on apprend qu’elle a monté des arnaques en vendant de fausses œuvres d’art. Pour conclure, elle héberge sa nièce sous son appartement. Elle possède un côté « Tatie Danielle » attachant. Une chose est sûre, elle ne laisse pas indifférent.
Le scénario se construit autour d’un fait divers. L’installation de sa nièce, une rencontre, une dispute… C’est un enchainement d’événements qui va obliger Cassandra à gérer une situation complexe et dangereuse. J’ai pris beaucoup de plaisir à voir les pièces du puzzle se mettre en place. La tension ne cesse de croître au fur et à mesure que les pages défilent. J’ai pris un vrai plaisir à voir le piège se refermer autour des héroïnes. Le fait d’avancer à tâtons et de ne pas maîtriser l’ampleur des enjeux crée un suspense habilement construit par l’auteur. Il y a une vraie attente quant au dénouement de l’histoire.
Cette lecture me permet de découvrir un nouveau style graphique. Le trait de Posy Simmonds colle parfaitement au ton de la narration. Il permet de développer la vie de quartier de l’héroïne et nous donne le sentiment de partager son quotidien. Les dessins servent essentiellement de support et d’illustration au texte. Ils sont agréables sans être mémorables.
Pour conclure, Cassandra Darke est un album original. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire. L’histoire est prenante et la structure narrative différente de mes lectures habituelles m’a plu. J’envisage d’ailleurs de découvrir les autres productions de l’auteur mais cela est une autre histoire…