Titre : Les ForĂȘts d’Opale, T1 : Le Bracelet de Cohars
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Philippe Pellet
Parution : Mars 2004
Mes premiĂšres aventures dans la fantasy ont eu lieu lors de ma rencontre avec « Lanfeust de Troy ». Je garde dâailleurs toujours une affection particuliĂšre pour cette sĂ©rie. Le plaisir quâavait fait naitre cette grande saga mâincitait Ă mâintĂ©resser Ă toutes les sĂ©ries nĂ©es de la plume de son scĂ©nariste, Christophe Arleston. Câest ainsi quâil y a dix ans, jâai assistĂ© Ă la parution du premier tome de « Les forĂȘts dâOpale ». A dĂ©couvrir sa couverture, il Ă©tait Ă©vident que la fantasy serait encore la thĂ©matique de cette nouvelle histoire. EditĂ© chez Soleil, cet ouvrage sâintitule « Le bracelet de Cohars ». Arleston sâest associĂ© au dessinateur Pellin.
La trame nous est prĂ©sentĂ©e de la maniĂšre suivante par la quatriĂšme de couverture suivant : « Opale est le monde des forĂȘts. Le clergĂ© de la LumiĂšre y fait rĂ©gner un pouvoir assis sur la puissance des Pierres Magiques. Mais Darko est celui qui doit rĂ©aliser la ProphĂ©tie et fait revenir les Titans pour libĂ©rer les Cinq Royaumes⊠AidĂ© du barde Urfold, de la folie jongleuse Sleilo et du monstrueux Ghörg, Darko est plongĂ© dans une aventure oĂč se joue le destin dâun monde⊠»
La trame gĂ©nĂ©rale utilise les codes classiques de la fantasy. On dĂ©couvre un adolescent qui se rĂ©vĂšle ĂȘtre lâĂ©lu dâune prophĂ©tie et dont le rĂŽle semble de plus ou moins sauver le monde. Il va sans dire quâil ne maĂźtrise pas parfaitement son pouvoir et que ses aventures vont lui servir de chemin initiatique. Tout cela a Ă©tĂ© utilisĂ© de nombreuses fois de la littĂ©rature mais nâest-ce pas dans les vieilles marmites quâon fait les meilleures soupes⊠JâĂ©tais donc curieux de dĂ©couvrir ce nouvel univers et ses protagonistes.
On ne s’ennuie pas une seconde.
La rĂ©ussite de ce type dâhistoire rĂ©side en grande partie dans la qualitĂ© de son « casting ». Si les personnages sont trop fades, on ne sâimplique pas dans la trame et donc la lecture manque dâattrait. Le groupe que nous nous apprĂȘtons Ă suivre est un trio qui, comme les mousquetaires, accueille parfois un quatriĂšme acolyte. Le personnage central se prĂ©nomme Darko. Il travaillait le verre dans un village perdu dans la forĂȘt jusquâĂ ce que son oncle vienne le rattraper avec son destin. Urfold est un personnage haut en couleur qui semble possĂ©der de nombreuses cordes Ă son arc. Il est accompagnĂ©e de la ravissante et plantureuse Sleilo qui en plus de ses talents de jongleuse et des formes gĂ©nĂ©reuses paraĂźt possĂ©der des savoir-faire traditionnellement peu fĂ©minins. Le dernier loustic est Ghörg est un dĂ©mon, vague cousin dâHĂ©bus pour adepte de « Lanfeust de Troy ».
Le dĂ©faut de nombreux premiers tomes est de ne servir que dâintroduction et de nous offrir quelques informations mais bien peu dâaction. « Le bracelet de Cahors » ne relĂšve pas de ces opus-lĂ . En effet, les Ă©vĂ©nements se succĂšdent Ă un rythme soutenu. On ne sâennuie pas une seconde. La densitĂ© du propos fait quâon nâa aucun mal Ă sâimmerger dans ce nouvel univers. Lorsque l’on termine la lecture, on a lâimpression dâĂȘtre Ă Opale depuis bien plus longtemps que ces quelques pages.
Les dĂ©cors sont plutĂŽt rĂ©ussis. Bien quâassez classiques, ils habillent parfaitement les pĂ©rĂ©grinations de nos hĂ©ros. De plus, mĂȘme si les personnages restent humains, les quelques rencontres originales avec les autochtones sont agrĂ©ables. Le trait de Pellet est sympathique et rend notre lecture assez captivante. Son style est sans rĂ©elle surprise mais est suffisamment soignĂ© pour donner une rĂ©elle existence aux personnages. Les couleurs sont vives et participent Ă la bonne ambiance qui se dĂ©gage des pages de lâalbum.
En conclusion, la dĂ©couverte de ce nouveau monde est positive. « Le bracelet de Cohars » est un premier tome rĂ©ussi et pose des jalons intĂ©ressants. Je me rappelle avoir terminĂ© ma premiĂšre lecture avec une rĂ©elle curiositĂ© de connaitre la suite des aventures de Darko et ses acolytes. Depuis, mes attentes ont eu une rĂ©ponse. Mais cela est un autre histoireâŠ
Note : 14/20