Titre : Bone, T3 : RĂȘves et cauchemars
Scénariste : Jeff Smith
Dessinateur : Jeff Smith
Parution : Septembre 1996
« Bone » a Ă©tĂ© lâune de mes plus grandes surprises de lecture. Ce comics mĂ©langent autant les codes graphiques que les genres dans une fusion de trĂšs grande qualitĂ©. On y retrouve des bones, personnages de cartoon exilĂ©s de Boneville, qui arrivent dans une vallĂ©e teintĂ©e dâhĂ©roĂŻc-fantasy. Le dĂ©but de lâhistoire est trĂšs lĂ©gĂšre, pleine dâhumour, bien que dĂ©jĂ les rats-garous sĂšment le trouble. Le tout est publiĂ© chez Delcourt. Je prends ici pour rĂ©fĂ©rence la premiĂšre version publiĂ©e en noir et blanc.
Smiley et Phoney, suite aux paris truquĂ©s, sont obligĂ©s de travailler pour Mamie Ben, puis pour Lucius. Les voilĂ donc Ă la ferme pour reconstruire le tout aprĂšs lâattaque des rats-garous. Si Smiley est toujours de bonne humeur, Phoney cherche Ă tout prix un moyen de repartir Ă Boneville couvert dâor. ProblĂšme : Fone Bone est amoureux de la belle Thorn et sa motivation de retour dâexil est toute relativeâŠ
L’ambiance est encore Ă la « bone » humeur
Dans ce troisiĂšme tome, lâambiance est encore Ă la bonne humeur. Les trois bones sont ensemble et les situations cocasses sont lĂ©gions. Mais les rĂȘves sâinvitent aussi bien chez Thorn que chez Fone Bone. Les enjeux rĂ©els restent ici encore flous mais le mystĂšre sâĂ©paissit et titille notre curiositĂ©. Ce tome reste lâun des plus courts parus, lâhistoire avance donc peu. A la fin de lâouvrage, les bones sont une nouvelle fois sĂ©parĂ©s, laissant prĂ©sager de nouvelles pĂ©ripĂ©ties.
Clairement, le dĂ©but de cette Ă©popĂ©e est la partie que je prĂ©fĂšre. MĂȘlant humour, suspense et aventure, câest un cocktail dĂ©tonnant ! Câest toujours le cas ici oĂč, aprĂšs des passages trĂšs drĂŽles, une scĂšne vient nous rappeler que lâheure est Ă lâinquiĂ©tude⊠Ce sont les derniers moments dâinsouciance avant que les problĂšmes nâarriventâŠ
Concernant le dessin, ce tome est particuliĂšrement beau. En effet, une bonne partie de lâhistoire se passe en pleine averse et en pleine nuit, donnant lieu Ă des planches en noir et blanc de toute beautĂ©. Jeff Smith est ici au sommet. Son trait au pinceau est une merveille. Lâenvironnement est pourtant trĂšs simple (la forĂȘt et la fermeâŠ), mais parfaitement rendu. Et surtout, lâauteur parvient Ă mixer dessin cartoon et rĂ©aliste avec une aisance stupĂ©fiante. Du grand art.
Jeff Smith a pris son rythme de croisiĂšre avec ce « RĂȘves et cauchemars ». Les enjeux ne sont pas encore trĂšs clairs pour le lecteur, mais la tension monte lentementâŠ
Note : 19/20