Le siĂšcle des ombres, T4 : La sorciĂšre – Eric Corbeyran & Michel Suro

lesiecledesombres4


Titre : Le siĂšcle des ombres, T4 : La sorciĂšre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2013


Les Stryges sont des bestioles imaginĂ©es par Eric Corbeyran il y a un petit peu plus de dix ans. Tout a commencĂ© par la sĂ©rie originale « Le chant des stryges ». Par la suite, sont apparues « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimĂšres ». La derniĂšre naissance dans cet univers est celle de « Le siĂšcle des ombres » en 2009. Son quatriĂšme opus est paru au dĂ©but du mois de janvier. Son titre est « La sorciĂšre ». EditĂ© chez Delcourt dans la collection Machination, son prix avoisine quatorze euros. Pour cette saga, le cĂ©lĂšbre scĂ©nariste s’est associĂ© Ă  Michel Suro pour les dessins et Dimitri Fogolin pour les couleurs.

lesiecledesombres4bAvant d’entrer pleinement dans la critique de cet album, je vais expliquer rapidement aux nĂ©ophytes ce qu’est un stryge. Il s’agit de grandes bĂȘtes ailĂ©es qui vivraient dans l’ombre de l’humanitĂ© depuis toujours. Elles sont le garant de toutes les connaissances de l’univers. Elles ont Ă©tĂ© amenĂ©es Ă  confier une partie de leur savoir Ă  Sandor Weltman. Devenu immortel, ce dernier s’exonĂšre de leur domination. On dĂ©couvre donc Cylinia et Abeau, dĂ©couverts dans « Le clan des chimĂšres » partir Ă  sa recherche en tant qu’alliĂ©s des Stryges


Je ne vous cache qu’il me parait plutĂŽt intĂ©ressant d’avoir lu les diffĂ©rentes sĂ©ries prĂ©cĂ©demment citĂ©es pour profiter pleinement de cette aventure. PostĂ©rieur Ă  « Le clan des chimĂšres » et antĂ©rieur Ă  « Le chant des stryges », « Le siĂšcle des ombres » est Ă  un croisement intĂ©ressant pour les adeptes de cet univers. L’immersion dans l’histoire Ă©tait relativement rapide dans les premiers opus. Le rythme de narration Ă©tait soutenu et les Ă©vĂ©nements se succĂ©der Ă  un rythme effrĂ©nĂ©. NĂ©anmoins, j’étais curieux de savoir oĂč nous menait cette sĂ©rie. Pour l’instant, on assiste uniquement Ă  une course poursuite parsemĂ©e de rĂ©vĂ©lation. J’aimerais voir s’éclaircir l’objectif final de tout cela.

Les scÚnes se succédent de maniÚre quasiment indépendante.

lesiecledesombres4cIl s’est dĂ©roulĂ© quinze ans depuis le dĂ©nouement du tome prĂ©cĂ©dent. Weltman est obsĂ©dĂ© par la rĂ©vĂ©lation que lui a faite Cylinia. Elle attendait un enfant de lui et suite Ă  son accouchement, elle a confiĂ© le petit au monde des fĂ©es. On dĂ©couvre Ă©galement davantage la jolie Donessa, dĂ©vouĂ© Ă  Weltman et Ă  peine entrevue jusqu’alors. L’attrait de la narration rĂ©side Ă©galement dans une quantitĂ© relativement importante de flashback. Ce n’est pas dĂ©sagrĂ©able car cela dĂ©sassombrit certaines choses. Cela densifie Ă©galement le propos. A contrario, cela nous donne l’impression de peu voir avancer l’histoire. De plus, l’intrigue voit naĂźtre un sentiment brouillon. On voit les scĂšnes se succĂ©der de maniĂšre quasiment indĂ©pendante. Je regrette un certain manque de liant entre tout cela. Par contre, la quantitĂ© d’informations  contenues dans cet ouvrage laisse prĂ©sager une accĂ©lĂ©ration de l’histoire au cours des prochains Ă©pisodes.

La lecture offre un plaisir intĂ©ressant en nous immergeant dans le siĂšcle des LumiĂšres. On dĂ©couvre cette Ă©poque avec un plaisir certain. Le personnage de Weltman se trouve au centre de ce mouvement. Il participe Ă  la rĂ©daction de l’EncyclopĂ©die, il cĂŽtoie Diderot ou Rousseau. Cet aspect fait du fugitif un personnage aux multiples facettes qui ne laisse pas le lecteur indiffĂ©rent. Au grĂ© des Ă©vĂ©nements, notre cƓur balance entre les suiveurs et le suivi. Les dessins de Suro sont d’une qualitĂ© correcte. On n’a aucun mal Ă  s’approprier les personnages. Les dĂ©cors sont suffisamment travaillĂ©s pour qu’on n’ait aucun mal Ă  se sentir dĂ©paysĂ©. NĂ©anmoins, je ne peux pas dire que son trait transcende la narration. Elle l’accompagne avec talent, ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal.

lesiecledesombres4a

En conclusion, « La sorciĂšre » poursuit avec honnĂȘtetĂ© les quĂȘtes des uns et des autres. Les stryges et le monde des fĂ©es apparaissent davantage et offre une dimension Ă  l’ensemble. Il faudra espĂ©rer que la suite fasse pleinement pousser ces graines plantĂ©es. Pour cela, il faudra attendre la parution du cinquiĂšme tome. Mais cela est une autre histoire


gravatar_eric

Note : 13/20

Le SiĂšcle des Ombres, T3 : Le Fanatique – Eric Corbeyran & Michel Suro

lesiecledesombres3


Titre : Le SiĂšcle des Ombres, T3 : Le Fanatique
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2012


« Le Fanatique » est le troisiĂšme tome de « Le siĂšcle des ombres ». Cette sĂ©rie est scĂ©narisĂ©e par Eric Corbeyran et dessinĂ©e par Luca Malisan. Elle s’inscrit dans l’univers des Stryges comme « Le chant des Stryges », « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimĂšres ». Je possĂšde l’intĂ©gralitĂ© des tomes parus dans ce monde et guette chaque nouvelle arrivĂ©e dans les librairies. « Le Fanatique » est sorti rĂ©cemment dans les bacs. EditĂ© chez Delcourt, il est d’un format classique et l’histoire se dĂ©roule sur presque cinquante pages. La couverture nous prĂ©sente le baron d’Olbach en train de fuir un navire en flamme. Pour cela il pĂ©nĂštre dans une espĂšce de sous-marin sphĂ©rique. Il restait donc Ă  se plonger dans la lecture pour connaitre les mĂ©saventures qui arrivent Ă  ce cher baron


La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente la sĂ©rie avec les mots suivants : « 1751. Quelques dĂ©cennies avant la RĂ©volution française, un vent d’idĂ©es nouvelles souffle Ă  travers l’Europe. Un vent de progrĂšs et de liberté  Mais au cƓur de ce siĂšcle des lumiĂšres, la dĂ©couverte d’une Ă©trange mĂ©tĂ©orite Ă  l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’OrciĂšres, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopĂ©diste Ă©clairĂ©, qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre l’insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnĂ©e pour la possession de cette pierre aux mystĂ©rieux pouvoirs
 »

lesiecledesombres3aL’histoire se dĂ©roule au dix-huitiĂšme siĂšcle. Il s’agissait d’un des attraits de la sĂ©rie car j’ai rarement lu des aventures se dĂ©roulant Ă  cette Ă©poque-lĂ . L’originalitĂ© est d’autant plus forte que rare est l’insertion du fantastique dans cet univers. Cet apport est savamment dosĂ© et offre une intrigue bien construite. Il me parait assez intĂ©ressant d’avoir lu au moins « Le chant des stryges » pour maĂźtriser les tenants et les aboutissants de la trame. Quelques prĂ©requis m’apparaissent nĂ©cessaires pour maĂźtriser les sous-entendus entre certains des personnages principaux.

“La richesse du personnage prend une rĂ©elle ampleur dans cet ouvrage.”

Les deux premiers albums se dĂ©roulaient en grande partie en AmĂ©rique du Sud. On y avait trouvĂ© une pierre aux vertus intrigantes. Les pĂ©rĂ©grinations des protagonistes nous avaient amenĂ© Ă  faire des dĂ©couvertes qui ne laissaient pas indiffĂ©rent. A la fin du prĂ©cĂ©dent opus, il Ă©tait l’heure de rentrer en Europe. La consĂ©quence est que « Le fanatique » se dĂ©roule sur le Vieux Continent. Cet opus se construit essentiellement autour du personnage du baron d’Holbach. C’est assez passionnant pour le lecteur que je suis lesiecledesombres3bpour une raison simple. D’Holbach est un personnage obscur dans « Le chant des stryges ». Il existe parce qu’il est Ă©voquĂ© mais on ne le voit jamais. On a Ă©tĂ© frustrĂ© de ne jamais le croiser pendant des pages et des pages. Le fait de le cĂŽtoyer aussi aisĂ©ment dans « Le SiĂšcle des ombres » fait qu’on est vraiment curieux de tout ce qu’il peut nous apprendre. La richesse du personnage prend une rĂ©elle ampleur dans ce troisiĂšme ouvrage. On le dĂ©couvre en bienfaiteur des sciences vivant pour un idĂ©al humaniste. On partage bon nombre de ses pensĂ©es et de ses rĂ©flexions. On est curieux de se sentir de son cĂŽtĂ© aprĂšs l’avoir considĂ©rĂ© comme un mĂ©chant depuis des annĂ©es. Ce revirement est original et subtilement dosĂ©.

Les illustrations de Michel Suro sont de bonne qualitĂ©. J’ai dĂ©couvert ce dessinateur dans cette sĂ©rie et je ne le regrette pas. Les personnages sont assez classiques mais ils s’avĂšrent assez dynamiques. Je trouve que le trait n’est pas figĂ© et cela correspond parfaitement Ă  cette quĂȘte Ă©sotĂ©rique. Les diffĂ©rents dĂ©cors sont bien construits et on n’a aucun mal Ă  diffĂ©rencier les diffĂ©rentes destinations que nous font dĂ©couvrir ces aventures. Chaque lieu est habitĂ© d’une ambiance et d’une atmosphĂšre et c’est toujours agrĂ©able. Les couleurs sont appliquĂ©es par Luca Malisan qui offrent une lecture agrĂ©able et divertissante.

En conclusion, « Le Fanatique » offre une suite de qualitĂ© Ă  l’histoire qu’on suit depuis quelques temps maintenant. Le scĂ©nario n’est pas diluĂ©. En effet, on apprend toute une sĂ©rie d’informations intĂ©ressantes. Cela donne une dimension plus bavarde et moins active que dans l’opus prĂ©cĂ©dent. Ce changement de rythme n’est pas gĂȘnant du fait de l’attrait des discours qu’on dĂ©couvre. Je suis donc curieux de connaitre la suite pour savoir jusqu’oĂč ira le jeu du chat et la souris entre d’Holbach et ses chasseurs. Mais cela est une autre histoire
  

gravatar_eric

Note : 14/20

Le SiĂšcle des Ombres, T2 : L’Antre – Eric Corbeyran & Michel Suro

lesiecledesombres2


Titre : Le SiĂšcle des Ombres, T2 : L’Antre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Octobre 2010


« L’antre » est le deuxiĂšme tome de la sĂ©rie de bandes dessinĂ©es intitulĂ©es « Le siĂšcle des ombres ». Cet album a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© chez Delcourt en octobre deux mille dix. L’histoire se dĂ©roule sur une cinquantaine de pages. Cette saga s’inscrit dans l’univers des Stryges crĂ©Ă© par Eric Corbeyran. Ce dernier est le scĂ©nariste de toutes les sĂ©ries s’y dĂ©roulant : « Le chant des stryges », « Le maĂźtre de jeu », « Le clan des chimĂšres » et donc « Le siĂšcle des ombres ». Pour la rĂ©alisation de cette derniĂšre, il s’est associĂ© Ă  Michel Suro pour les dessins et Ă  Luca Malisan pour les couleurs. La couverture nous prĂ©sente un groupe d’hommes en train de rejoindre la plage Ă  pied avec au second plan un navire en flamme. Le ton rouge de la couverture est original et attire l’Ɠil.

La quatriĂšme de couverture prĂ©sente la sĂ©rie avec les mots suivants : « 1751. Quelques dĂ©cennies avant la RĂ©volution française, un vent d’idĂ©es nouvelles souffle Ă  travers l’Europe. Un vent de progrĂšs et de liberté  Mais au cƓur de ce SiĂšcle des lumiĂšres, la dĂ©couverte d’une Ă©trange mĂ©tĂ©orite Ă  l’autre bout du monde ravive les vieux antagonismes. Au service du cardinal d’OrciĂšres, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopĂ©diste Ă©clairĂ©, qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnĂ©e pour la possession de cette pierre aux mystĂ©rieux pouvoirs »

lesiecledesombres2aComme dit prĂ©cĂ©demment, cet ouvrage s’inscrit dans une Ɠuvre assez importante tournant autour de personnage ailĂ©s mystĂ©rieux : les Stryges. Pour ceux qui voudraient dĂ©couvrir cet univers, je vous conseille de commencer vos lectures par « Le chant des stryges » qui est la sĂ©rie au centre de tout l’ensemble. Cela vous permettra de profiter pleinement de « Le siĂšcle des ombres ». Ce prĂ©requis n’est pas indispensable mais nĂ©anmoins recommandĂ© pour maitriser tous les tenants et les aboutissants de certains personnages. Cylinia et Abeau naissent dans « Le clan des chimĂšres » et rĂ©apparaissent dans « Le chant des stryges ». D’Holbach est un personnage central bien que longtemps mystĂ©rieux de « Le chant des stryges ».

“L’aspect mystique et Ă©sotĂ©rique intĂšgre le courant philosophique des LumiĂšres.”

Le fait que des personnages apparaissent dans trois sĂ©ries qui s’étalent sur plusieurs siĂšcles ou que des crĂ©atures ailĂ©es soient au centre des histoires font que la dimension fantastique de la trame ne vous a pas Ă©chappĂ©. Je trouve d’ailleurs intĂ©ressant de voir apparaitre cette dimension dans une trame qui se dĂ©roule au dix-huitiĂšme siĂšcle. La cohabitation entre ce genre et cette Ă©poque est rare et donc attise la curiositĂ©. De plus, les auteurs intĂšgrent l’aspect mystique et Ă©sotĂ©rique dans le courant philosophique apparu Ă  l’époque des LumiĂšres. Je trouve cet aspect trĂšs intĂ©ressant. Cette sĂ©rie possĂšde ainsi une identitĂ© propre et arrive Ă  se dĂ©marquer des autres pendants de l’univers des Stryges.

lesiecledesombres2b

Au-delĂ  de cet aspect scĂ©naristique original et attrayant, la richesse de l’album rĂ©side dans son exil en AmĂ©rique du Sud. Nos hĂ©ros sont Ă  la recherche d’une mystĂ©rieuse pierre trouvĂ©e au fond d’une mine exploitĂ©e. Suite Ă  un concours de circonstance, Cylinia, Abeau et d’Holbach se trouvent tous Ă  partir en quĂȘte de ce mystĂ©rieux rocher. Mais, il a disparu et voilĂ  tout ce beau monde en train de s’aventurer au beau milieu de la jungle locale en quĂȘte de cette curieuse mĂ©tĂ©orite. On dĂ©couvre alors bon nombre d’autochtones qui apportent chacun une part non nĂ©gligeable Ă  l’intĂ©rĂȘt de la lecture. On voit se prĂ©senter devant nous un grand nombre de piĂšces et le puzzle n’est pour l’instant pas encore prĂȘt d’ĂȘtre complĂštement assemblĂ©e. La trame est donc dense et passionnante. On se laisse porter avec une joie certaine d’une page Ă  l’autre. Le dĂ©nouement est rĂ©ussi et alimente notre curiositĂ© en attendant de se plonger dans le troisiĂšme opus.

Le dĂ©paysement passe aussi par les dessins de Suro. Je dĂ©couvre ce dessinateur par cette sĂ©rie. J’ai un sentiment plutĂŽt positif Ă  son Ă©gard. Je trouve qu’il arrive vraiment Ă  crĂ©er des ambiances trĂšs diffĂ©rentes dans un mĂȘme ouvrage. Les longues marches dans la jungle amazonienne sont bien retranscrites. On ressent la moiteur et le cĂŽtĂ© oppressant de ses territoires inconnus. A d’autres moments, on se retrouve aux plus profondeurs de la Terre dans des grottes lesiecledesombres2cimmenses et angoissantes. On ressent sincĂšrement l’impression de ne pas ĂȘtre oĂč on devrait ĂȘtre. La peur gĂ©nĂ©rĂ©e par ses lieux obscurs dont chaque recoin semble cacher un gros problĂšme est bien transmise et participe Ă  notre plaisir de lecture.

En conclusion, « L’antre » est un ouvrage de qualitĂ© qui est dans la lignĂ© du premier tome et qui fait de « Le siĂšcle des ombres » une sĂ©rie de qualitĂ©. Elle possĂšde un vrai attrait et apporte quelque chose Ă  l’univers des Stryges. Ce n’est pas un spin off sans intĂ©rĂȘt comme le prĂ©sente de temps en temps les auteurs quand il possĂšde une sĂ©rie Ă  succĂšs. J’ai donc hĂąte de me plonger dans le troisiĂšme tome paru rĂ©cemment et intitulĂ© « Le fanatique ». J’espĂšre qu’il possĂšdera le mĂȘme rythme et la mĂȘme ambiance que ses deux prĂ©dĂ©cesseurs. Mais cela est une autre histoire


gravatar_eric

Note : 15/20

Le SiĂšcle des Ombres, T1 : La Pierre – Eric Corbeyran & Michel Suro

lesiecledesombres


Titre : Le SiĂšcle des Ombres, T1 : La Pierre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Mai 2009


Mon avis d’aujourd’hui porte sur le premier opus d’une nouvelle sĂ©rie de bandes dessinĂ©es intitulĂ©e « Le siĂšcle des ombres ». Le premier tome, Ă©ditĂ© chez Delcourt, se nomme « La pierre ». Il est scĂ©narisĂ© par Eric Corbeyran et dessinĂ© par Michel Suro. Les couleurs sont l’Ɠuvre de Luca Malisan. Il est vendu au prix de 12,90 euros. Mon intĂ©rĂȘt Ă©veillĂ© pour cette sĂ©rie est nĂ© de son lien avec les l’univers des Stryges. Je m’explique. Corbeyran est Ă  l’origine de cet univers fantastique dans lequel notre rĂ©alitĂ© se voit confrontĂ©e Ă  des crĂ©atures ailĂ©es, angoissantes et mystĂ©rieuses. Trois sĂ©ries s’y dĂ©roulent dĂ©jĂ . « Le clan des chimĂšres » et « Le maitre de jeu » se sont clos Ă  la fin de leur sixiĂšme opus. Quant Ă  « Le chant des stryges », son douziĂšme album est sorti. Je suis un grand adepte de ce monde. Je guette depuis des annĂ©es chacune des sorties d’album y Ă©tant liĂ©. Ceci expliquait mon agrĂ©able surprise en tombant sur « Le siĂšcle des ombres » dans les rayons.

« Le chant des stryges » et « Le maitre de jeu » ont lieu dans notre monde contemporain. « Le clan des chimĂšres » se dĂ©roulait au Moyen-Ăąge. « Le siĂšcle des ombres » coupe la poire en deux en voyant son histoire Ă©clore en 1751 aux confins du BrĂ©sil comme l’annonce la premiĂšre case de l’album. On y dĂ©couvre des esclaves travailler dans une mine sous des ordres de deux officiers. Mais leur travail est interrompu par la dĂ©couverte d’un Ă©norme rocher qui semble intriguer au plus haut point l’un des deux protagonistes qui dĂ©cident de rentrer immĂ©diatement en France pour Ă©voquer cette dĂ©couverte avec qui de droit


lesiecledesombres_1aL’intĂ©rĂȘt d’un premier tome est de chercher Ă  nous faire pĂ©nĂ©trer un nouvel univers. C’est un sentiment agrĂ©able de dĂ©couvrir de nouveaux personnages, de nouveaux mondes, de nouvelles questions
 On est toujours plein d’espoirs en dĂ©couvrant de nouvelles pages. Est-on tombĂ© sur une nouvelle pĂ©pite ? Attendra-t-on avec impatience la suite ? Comme je vous l’ai expliquĂ© prĂ©cĂ©demment, cette sĂ©rie possĂ©dait Ă  mes yeux un a priori trĂšs favorable. NĂ©anmoins, cet Ă©tat de fait Ă©tait Ă  double tranchant. La dĂ©ception pouvait n’en ĂȘtre que plus grande. Ce n’est pas le cas. J’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir cette nouvelle histoire. Le fait qu’il se trouve Ă  l’intersection chronologique de tout ce qui Ă©tait paru avant fait qu’on essaie inconsciemment de faire le lien avec ce qu’on sait dĂ©jĂ . On a mĂȘme un sentiment assez original. On a l’impression d’en connaĂźtre bien plus que les personnages dans le sens oĂč un pan de leur avenir lointain nous a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© contĂ©. C’est assez anachronique comme aspect mais pas inintĂ©ressant.

“Fantastique, manipulation et quĂȘte en tout genre.”

Au-delĂ  de son cĂŽtĂ© informatif sur l’univers des Stryges, « La pierre » est avant tout un album dans lequel se mĂȘle fantastique, manipulation et quĂȘte en tout genre. On sent que les luttes vont ĂȘtre nombreuses, les dĂ©couvertes pleine de surprises et les combats entre les protagonistes Ăąpres. De plus, l’époque Ă  laquelle se dĂ©roule l’histoire ajoute un aspect intĂ©ressant et dĂ©paysant Ă  l’ensemble. Le dĂ©paysement est d’ailleurs approfondi par le voyage fait par les personnages dans la forĂȘt amazonienne pour comprendre les secrets recelĂ©s par ce fameux rocher. On a l’impression d’assister Ă  une quĂȘte archĂ©ologique et spirituelle dont les consĂ©quences sur le monde semble ĂȘtre immense. C’est un domaine littĂ©raire qui m’a toujours beaucoup plu.

lesiecledesombres_1bDe maniĂšre volontaire, je ne cherche pas Ă  vous dĂ©voiler de maniĂšre trop prĂ©cise la trame. En effet, la grande partie du plaisir de la lecture rĂ©side dans l’excitation de dĂ©couvrir la page suivante. NĂ©anmoins, sachez que les jalons d’une histoire passionnante sont posĂ©s. De nombreuses questions sont posĂ©es, peu de rĂ©ponses sont donnĂ©es. Bref, l’attente du deuxiĂšme opus est intense quand vous refermez l’album. Le problĂšme que vous pourriez apprĂ©hender et le lien de cette sĂ©rie avec les autres prĂ©cĂ©demment citĂ©es. Il est Ă©vident que le fait de maitriser l’univers des Stryges vous offre une double lecture sur certaines scĂšnes ou certaines rĂ©vĂ©lations. MalgrĂ© cela, je pense que « La pierre » peut ĂȘtre lu de maniĂšre indĂ©pendante sans vous empĂȘcher pour autant de maitriser sa trame.

Il est temps de vous parler des dessins. Michel Suro a dĂ©jĂ  travaillĂ© avec Eric Corbeyran dans l’univers des Stryges. C’est en effet sa plume qui avait dessinĂ© les planches de « Le clan des chimĂšres ». De la mĂȘme maniĂšre que lors de la lecture de cette derniĂšre sĂ©rie, je n’ai eu aucun mal Ă  m’habituer Ă  son style. Je le trouve assez agrĂ©able et facile d’accĂšs. De plus, l’ensemble est assez colorĂ© et agrĂ©able au regard. L’expression des personnages est plutĂŽt bien rendue. Quant aux mouvements lors des batailles ou des poursuites sont joliment construits. Je trouve que les dessins se mettent complĂštement au service d’un scĂ©nario et de la narration. Sur ce plan-lĂ , la rĂ©ussite est au rendez-vous.

lesiecledesombres_1c

Pour conclure, j’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir cet album. La joie de retrouver cet univers est un de ses attraits principal pour moi. J’attends nĂ©anmoins la suite pour savoir si la richesse scĂ©naristiques sera Ă  la hauteur des autres sagas. En attendant, je guette avec attention la sortie du prochain opus. Pour ceux qui voudraient connaĂźtre l’univers des Stryges sans forcĂ©ment commencer par « Le siĂšcle des ombres », je vous conseille de commencer par « Le chant des Stryges ». Il s’agit de la trame centrale de l’ensemble. Elle vous permettra d’en apprendre beaucoup sur ces crĂ©atures mystĂ©rieuses. Bonne lecture


gravatar_eric

Note : 14/20