Conquistador, T1

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Titre : Conquistador, T1
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Philippe Xavier
Parution : Avril 2012


« Conquistador » une nouvelle aventure née de l’imagination de Jean Dufaux. J’ai découvert et apprécié cet auteur en lisant « Murena » ou « Barracuda ». Depuis, je suis attentif à chacune de ses nouvelles parutions. « Conquistador » est apparu dans les rayons de librairie au mois d’avril dernier. Je me suis empressé de me l’offrir. Pour réaliser cet opus, le célèbre scénariste s’est associé à Philippe Xavier pour les dessins et à Jean-Jacques Chagnaud pour les couleurs. Dufaux et Xavier ont déjà travaillé ensemble sur la série « Croisades » que je n’ai pas encore eu la joie de découvrir. La couverture de cet ouvrage édité chez Glénat nous présente un soldat qu’on suppose être un des soldats espagnols chargés par le royaume de conquérir l’Amérique il y a cinq cents ans. L’illustration m’a beaucoup plu et m’a incité à partir à la découverte de cet univers et de l’histoire qu’il abrite.

Conquistador1bLe site BDGest propose le résumé suivant : « On ne s’attaque pas impunément au trésor aztèque… Depuis leur débarquement en Amérique, Hernán Cortés et son armée sont considérés comme des divinités par l’empereur aztèque Moctezuma. Cela fait bien longtemps que Cortés œuvre davantage pour son compte que pour la lointaine couronne d’Espagne. Tandis qu’il part à la rencontre d’une expédition punitive montée pour lui rappeler son allégeance, Cortés missionne un groupe hétéroclite, mêlant soldats et mercenaires, afin de voler l’inestimable trésor de Moctezuma. Parmi eux, le loyal soldat Hernando Royo. Le groupe d’aventuriers sera bientôt décimé par une mystérieuse entité qui les poursuit dans la jungle. Créature mythique ou tueurs tout ce qu’il y a de plus humains ? On ne s’attaque pas impunément aux ancestrales et puissantes légendes aztèques. »

Une immersion dans la culture aztèque.

Au-delà du nom de son scénariste, cet ouvrage m’a intrigué par l’époque à laquelle elle se déroule. Cette immersion dans la culture aztèque durant la conquête espagnole peut donner lieu à des aventures passionnantes. D’une part, l’univers géographique se prête à générer une atmosphère prenante. D’autre part, le fantasme d’un trésor maya n’est pas à négliger. Enfin, une touche fantastique est envisageable du fait des croyances des autochtones. Bref, le choix scénaristique offre beaucoup d’ingrédients aptes à faire naitre une histoire passionnante et prenante. Le fait que « Conquistador » soit un diptyque laisse supposer que l’intrigue sera dense et rythmée. Quand on ajoute que Jean Dufaux chapeaute tout cela, il y a toutes les raisons d’être optimiste.

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Du côté de l’atmosphère, on ne tarde pas à être dans le vif du sujet. La première page est un modèle d’introduction. On est plongé au beau milieu d’une nature sauvage et plutôt inquiétante. On n’y trouve aucune trace humaine. On se contente de profiter d’une « voix off ». On est tout de suite scotché à notre lecture. On se laisse envouter avec un consentement coupable. L’intensité oppressante de l’environnement ne cessera de monter en puissance tout au long de l’histoire. On ressent la présence de cette forêt hostile et des personnes qui y naviguent. L’intensification de ces sentiments fait que l’ouvrage génère une frustration lors qu’on en termine la lecture.

L’ambiance si réussie qui se dégage de la lecture est le fruit d’une harmonie parfaite entre un scénario savamment construit et des dessins le mettant particulièrement bien en valeur. Concernant le scénario, le savoir-faire de Dufaux est évident. Il nous présente une galerie de personnages dense et variée. Sans tomber dans de grands monologues, on n’a aucun mal à s’approprier le profil psychologique de chacun. Aucun ne nous laisse indifférent. Ils déclenchent de l’empathie, de la sympathie, du rejet, de la peur ou du malaise mais aucun ne Conquistador1claisse froid. Ce casting de qualité se trouve immergé dans une histoire de vol de trésor maudit qui bien que classique dans ses grandes lignes possède une vraie intensité de narration. Chaque étape de l’aventure nécessite chez le lecteur une vraie intensité de lecture. C’est agréable. Je ne vous en dis pas plus quant à l’intrigue car le plaisir réside aussi dans la découverte.

Les dessins de Philippe Xavier accompagnent parfaitement l’histoire. Sa capacité à faire naitre un décor oppressant et réaliste est remarquable. Que ce soit dans un temple des plus inquiétants ou dans une forêt génératrice de malaise, le dessinateur emmène le lecteur dans son univers. Mais son talent ne se cantonne pas aux décors. Ses personnages sont également habilement tracés. Dans un style réaliste, il arrive à donner une identité propre à chacun dès leur première apparition. Le travail sur les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud est au diapason et amène la dernière touche à un ouvrage de qualité. 

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En conclusion, « Conquistador » est un album très agréable à découvrir. Malgré sa trame classique, il se découvre avec plaisir. Dufaux maitrise parfaitement ce type de narration et son association avec Philippe Xavier s’avère une réussite. Je suis donc curieux de voir ce que donnera le second tome de la série. Mais cela est une autre histoire… 

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