Djinn, T5 : Africa


Titre : Djinn, T5 : Africa
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : Ana Mirallès
Parution : Octobre 2005


« Africa » est le cinquième tome de « Djinn ». Cette saga est actuellement composée de dix albums scénarisés par Jean Dufaux et dessinés par Ana Miralles. Les quatre premiers composaient le cycle ottoman. Avec « Africa », c’est un deuxième cycle qui démarre. Il est toujours édité chez Dargaud. D’un format standard, le bouquin est composé d’une petite cinquantaine de pages. Son prix tourne autour de douze euros. 

En route vers l’Afrique.

L’histoire nous faire à nouveau découvrir le ménage à trois formé de Lord Nelson, de son épouse et de Jade, héroïne des précédents albums et ex-favorite du harem d’un sultan. Il se retrouve maintenant en rouge vers l’Afrique. Leur embarcation est attaquée par des indigènes qui semblent vouer un respect énorme à Jade du fait de sa boucle d’oreille composée d’une perle noire. Parallèlement, la révolte semble gronder dans ces régimes coloniaux du début de vingtième siècle…

J’avais apprécié la lecture du premier cycle mais sans forcément être complètement fasciné par son univers. En effet, « Djinn » est une série qui a été rééditée plusieurs fois. Néanmoins, je me suis décidé à poursuivre la découverte jusqu’au bout en découvrant ce nouveau voyage de Jade. Dans les albums précédents, on suivait une double trame. L’une était celle de Jade, l’autre celle de Kim, sa petite-fille. Dans « Africa », la trame est d’apparence plus simple puisqu’elle ne concerne plus que Jade. Mais le fait de ne suivre plus qu’une héroïne fait que l’intrigue peut être davantage travaillée et développée. 

Cela a eu pour conséquence que je me suis immergé beaucoup plus facilement dans l’histoire. Je trouve les premières pages plus prenantes. Dès les premiers événements, notre curiosité est attisée. Le fait de rencontrer de nouveaux personnages fait que notre intérêt est relancé. Dans cet album, on découvre une galerie de personnages intéressantes qui, on s’en doute, sont amenés à se rencontrer. Pour certains, on en est encore au stade de l’observation. La lecture se termine en nous laissant un sentiment assez fort de vouloir découvrir la suite au plus vite. C’est le gage d’une certaine qualité.

La richesse de cet album réside dans l’univers dans lequel se construit son histoire. Le fait de construire la trame dans cette Afrique coloniale m’a intéressé. J’ai rarement eu l’occasion de lire des séries se déroulant à cette époque et dans ce milieu. J’ai donc pris énormément de plaisir à m’y plonger. Je trouve cet aspect plutôt bien travaillé. On est loin des clichés de « Tintin au Congo » et l’apparence semble réaliste. Les personnages prennent rapidement une certaine ampleur même les tenants et les aboutissants de leurs actes ne sont pas encore toujours clairs.

Malgré le fait qu’il s’agisse du cinquième tome de la série, la distance qu’il opère avec les premiers opus fait qu’on a parfois le sentiment de découvrir une nouvelle série. Le fait que la nouveauté se mêle à un sentiment familier ressenti vis-à-vis de certains protagonistes est agréable. On n’a aucun mal à rentrer dans l’histoire du fait des prérequis des albums précédents mais on ressent également une curiosité certaine de partir dans l’inconnu. Quelque part, on a le beurre et l’argent du beurre.

Côté dessins, je n’ai pas trouvé de franches différences avec les quatre premiers bouquins. C’est logique dans le sens où la dessinatrice est toujours la même. Je ne suis pas un grand fan du style de Mirallès que j’ai découvert en même temps que « Djinn ». Dans « Africa », les personnages sont plus variés par leurs traits ou leurs physiques. Cela a pour conséquence de rendre le trait de l’auteur moins froid. J’ai l’impression de voir davantage de diversité et l’expression des sentiments m’apparait moins neutre. Est-ce dû à mon adaptation à son trait ou au changement de décors ? Le fait est que je trouve que les dessins de Mirallès habitent davantage la narration.

En conclusion, « Africa » est mon album préféré de « Djinn ». Je suis donc optimiste quant à la découverte de ce deuxième cycle qui semble être composé de cinq tomes. En tout cas, la série trouve un second souffle intéressant quand tant de série s’essoufflent en ne sachant pas s’arrêter. Ce n’est ici pas le cas et j’ai donc hâte de lire le sixième opus intitulé « La perle noire ». Mais ceci est une autre histoire…

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