Titre : Djinn, T6 : La perle noire
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Ana Mirallès
Parution : Novembre 2006
« La perle noire » est le sixième tome de « Djinn ». Sa parution date d’un petit peu plus de cinq ans. Edité chez Dargaud, il est scénarisé par Jean Dufaux et dessiné par Ana Miralles. Cette série se décompose en cycle. Le premier, l’ottoman, comprenait les quatre premiers tomes. Le deuxième, l’africain, a débuté lors du cinquième album. Le bouquin dont je vous parle aujourd’hui est donc le deuxième de ce nouveau cycle qui s’étalera sur cinq ouvrages. J’avais été attiré vers cette saga pour deux raisons principales. La première était le nom du scénariste. Dufaux est un auteur référencé dont j’avais lu avec un plaisir intense « Murena ». La seconde est les critiques positives et enthousiastes qui accompagnent cette œuvre depuis de longues années.
Une notion de Djinn plus développée.
Dans le cycle ottoman, la narration se construisant sur le montage parallèle deux biographies. La première concernait Jade, favorite préférée d’un sultan. La seconde concernait Kim, sa petite fille, partie en recherche du passé de sa grand-mère. Cet aspect avait disparu dans le cinquième tome. En effet, on ne découvrait plus que Jade et ses pérégrinations qui l’ont mené en Afrique. On la voit alors subir une attaque de la part d’une tribu locale du fait de la présence à son oreille d’une mystérieuse perle noire. C’est donc logiquement que j’ai découvert que ce bijou donnait son nom au nouvel opus. En effet, le précédent se terminait par l’image d’une idole à qui on attribuait cette fameuse perle. Quelle ne fut pas ma surprise, agréable, de voir Kim réapparaitre. En effet, cette dernière continue de suivre les traces de son aïeule et sa présence montre que les femmes restent intimement liées malgré les années qui séparent leurs aventures…
J’avais trouvé le précédent album le plus réussi jusqu’alors de la saga. Je trouvais son intrigue plus dense. Elle ne souffrait d’aucun temps morts en comparaison du premier cycle qui manquait parfois de souffle. En voyant revenir Kim, je me suis fait une réflexion. Si ce retour est bien exploité, elle donne une autre ampleur à l’histoire pour notre plus grand bonheur. Par contre, il existait le risque d’un doublon avec le destin de Jade. Ce qui pouvait apparaitre comme une bonne idée scénaristique offrait quelques aspects répétitifs dans les autres albums. Ce sentiment ne nait pas une nouvelle fois dans « La perle noire ». Au contraire, je trouve que la vision de Kim apporte réellement un attrait à notre lecture. Elle comble quelques vides concernant son parcours et celui de Jade. Elle développe davantage la notion de « djinn » qui restait jusqu’alors avec floue.
Mais sa seule arrivée dans la première page du bouquin ne suffit pas à rendre tout l’ouvrage passionnant. Toute graine doit germer pour donner lieu à un bel arbre. Elle fera la rencontre d’un personnage ambigu qui décide de l’accompagner dans sa quête. Elle s’associera à un curieux couple de frères. Bref, les personnages sont nombreux et possèdent des personnalités intéressantes. Ils ne nous laissent pas indifférents. Cela nous implique davantage dans notre lecture, ce qui la rend d’autant plus agréable.
Au niveau de la trame, comme toute quête, elle se construit en suivant des pistes issues d’indices ou de révélations plus ou moins fiables. Les recherches ne se font pas en gant blanc et certaines informations peuvent mettre mal à l’aise quant à la manière avec laquelle on les obtient. Je trouve que la mission que s’est fixée Kim est riche car complexe, spirituelle et à l’issue obscure. En tout cas, je me sens bien plus impliqué dans l’histoire dans ce cycle que dans le précédent. J’ai hâte de découvrir la suite de tout cela pour savoir si le rythme va se maintenir ou non.
En conclusion, « La perle noire » me permet de comprendre un petit peu mieux les raisons pour lesquelles « Djinn » est une série à succès. Le destin de Kim et Jade possède un attrait certain. On est vraiment curieux de connaitre la suite. Les dessins de Miralles accompagnent plutôt les aventures de nos héroïnes. Voilà une saga qui ne baisse pas en qualité bien au contraire. C’est suffisamment rare pour être signaler. J’ai donc une certaine impatience de découvrir « Pipiktu », septième album de la série. Mais ceci est une autre histoire…