Titre : Donjon Antipodes, T1 : L’armée du crâne
Scénaristes : Joann Sfar & Lewis Trondheim
Dessinateur : Grégory Panaccione
Parution : Janvier 2020
Le retour de la série Donjon est un événement dans le petit monde de la bande-dessinée. À cette occasion, Sfar et Trondheim lancent une nouvelle sous-série, appelée « Antipodes ». Elle se passe 10 000 tomes avant le Donjon. Le dessinateur choisit pour lancer cette série est Grégory Panaccione qui s’était fait remarquer par « Un océan d’amour » ou « Chronosquad ». Le tout paraît chez Delcourt.
Un premier tome déconnecté de l’univers de Donjon
Si les sous-séries de « Donjon » avait toujours pour but de parler de ce dit Donjon et des personnages qui leur peuplent (Herbert, Marvin, le gardien, etc.), créant toute une série d’événements qui se répondaient les uns aux autres, ce n’est pas du tout le cas de cet « Antipodes ». C’est même très étonnant puisqu’il présente un monde d’héroïc fantasy ultra-classique peuplé d’orcs et d’elfes. Ainsi, il est complètement déconnecté de la galaxie « Donjon ».
Malgré cet écueil assez étonnant, « L’armée du crâne » possède son originalité. Ainsi, les personnages principaux sont des chiens. L’un est chien d’orc, violent, agressif et pourtant très attaché à son maître. L’autre est un chien d’elfe, bien élevé et raffiné. Ils vont former un duo surprenant et partir en quête du cadavre du maître du premier.
Si on ne retrouve pas « Donjon » dans l’univers de cet « Antipodes », on y retrouve le ton. Le fonctionnement du duo des deux chiens que tout oppose est un régal pour Sfar et Trondheim. Les dialogues fonctionnent et au fur et à mesure des rencontres, l’univers s’étoffe et s’écarte (un peu) des bases elfe/orc du début. Ce premier tome se tient sans que l’on sache vraiment ce que pourra nous réserver la suite.
Au niveau du dessin, je ne suis pas un fan de celui de Grégory Pannacione sur « Chronosquad ». Je trouve son trait dynamique, mais exagéré et j’ai trouvé que cette série était très complaisante sur sa pagination. En s’adaptant au style graphique de « Donjon » et à sa pagination en 48 pages, son dessin se fait plus efficace, toujours aussi dynamique. Mention spéciale à la couverture qui est très bien pensée et composée.
Ce « Donjon Antipodes » se lit avec plaisir. Hélas, déconnecté (pour le moment ?) de l’univers de « Donjon », on perd un peu le sel qui fait que toutes les séries sont interconnectées. Si cet « Antipodes » parvient à rejoindre les autres séries afin d’ajouter un peu à la mythologie de l’univers, ce serait parfait !