Il était une fois en France, T2 : Le Vol Noir des Corbeaux


Titre : Il était une fois en France, T2 : Le vol noir des corbeaux
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Sylvain Vallée
Parution : Octobre 2008


« Le vol noir des corbeaux » est le deuxième tome de la série « Il était une fois en France ». Scénarisée par Fabien Nury et dessinée par Sylvain Vallée, cette saga est actuellement composée de cinq tomes. Edité chez Glénat, chaque sortie d’un nouveau tome est accompagnée d’un succès certain. L’opus que j’évoque date de deux mille huit. Il est d’un format classique. Son prix avoisine les treize euros. 

L’histoire est construite autour du personnage de Joseph Joanovici. La quatrième de couverture de l’album nous le présente sous les traits suivants : « Orphelin. Immigré. Ferrailleur. Milliardaire. Collabo. Résistant. Criminel pour certains, héros pour d’autres… Joseph Joanovici fut tout cela, et bien plus encore. » Voilà tout un programme qui s’annonce. Le tome initial nous présentait l’arrivée de Joseph en France. Immigré d’Europe de l’Est, il devient un homme qui compte grâce à ses talents avec le métal et malgré son illettrisme. Mais l’Histoire prend un tour particulier quand l’Allemagne occupe la France. Joseph est juif. Comment va-t-il gérer cette situation ?

Une juif en France occupée

« Il était une fois » nous conte la France de cette époque à travers le parcours d’un homme exceptionnel. La complexité du héros et les multiples facettes de sa personnalité et de ses intérêts font que la narration couvre un large spectre de l’histoire de la France occupée. Il apparait indispensable d’avoir lu le premier opus intitulé « l’Empire de Monsieur Joseph » pour comprendre les tenants et les aboutissants qui se tissent sous nos yeux. En effet, la trame est dense et n’a pas le temps de nous faire une piqure de rappel. Les prérequis sont indispensables. C’est pourquoi je découvre une nouvelle les quatre premiers albums avant de me plonger dans le dernier paru.

A l’image du tome précédent, l’intrigue est remarquable. La densité est grande. Les événements se multiplient. Les personnages sont nombreux et interagissent. Tout ce beau monde gravite autour de ce Joseph dont on n’arrive pas à se faire une idée précise. Il est incarnation du précepte qui dit que rien n’est blanc ou noir. Notre curiosité est sans cesse attisée. On est captivé par chaque page, par chaque case, par chaque bulle. Le travail est splendide.

Les dessins se mettent à la hauteur du scénario. Ce n’est pas le moindre des compliments. C’est à travers cette série que je découvre son travail. Le moins qu’on puisse dire que je vais être attentif à ses futures parutions. Je trouve les personnages très réussis. Leurs physiques leur donnent à tous une vraie personnalité et leurs émotions subtilement montrées nous touchent bien souvent. Cela a pour conséquence de nous faire ressentir une grande variété d’émotion. La période est dure et Joseph parcourt des étapes difficiles avec son statut de juif alors que les allemands s’installent à Paris. Ils fréquentent des personnes dont on ne connait pas forcément les véritables pensées et objectifs. Ces moments de rencontre dans l’ombre sont particulièrement bien rendus par le trait du dessinateur.

En conclusion, « Le vol des corbeaux » est un petit chef d’œuvre. Il confirme que « Il était une fois en France » est amené à être une œuvre majeure du neuvième art traitant de la Seconde Guerre Mondiale. Le travail de Nury et Vallée est splendide. Il s’agit incontestablement d’une série à côté de laquelle il est impossible de passer. En tant que bédéphile, il s’agirait d’une grosse erreur. Bonne lecture…

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