La boîte de petits pois


Titre : La boîte de petits pois
Scénariste : GiedRé
Dessinatrice : Holly R
Parution : Août 2019


J’aime beaucoup Giedré en tant que chanteuse/humoriste. J’ai été très surpris de découvrir qu’elle avait scénarisé une bande-dessinée intitulée « La boîte de petits pois ». Dessiné par Holly R (dont c’était le premier ouvrage), le livre reprend l’histoire de son enfance et plus généralement de sa famille en Lituanie, alors sous occupation au sein de l’URSS. Le tout est un petit format de 100 pages publié chez Delcourt.

Le communisme vu par une enfant.

Je connaissais l’histoire de GiedRé, née en Lituanie et émigrant en France dans sa jeunesse. Mais je n’avais pas fait le compte des années et, en effet, la chanteuse a vécu une partie de son enfance sous le joug de l’URSS. Elle va donc utiliser ses souvenirs et ceux de sa mère pour raconter son histoire à hauteur d’enfant.

Difficile de ne pas faire le lien avec la série « Marzi » qui présente le même procédé, mais en Pologne. Cependant, « Marzi » utilisait une narration faite de petites histoires calibrées et se passaient sur un temps plus long. Ici, Giedré reste plus générale, moins dans l’anecdote. Les faits restent des généralités, sauf au moment d’exil. Si on retrouve des similitudes (la vie sous le communisme vue par des yeux d’enfants), les deux livres sont complémentaires.

« La boîte de petits pois » n’est pas vraiment drôle, ni même plein de pathos. GiedRé garde son ton léger, qui en dit plus qu’il n’y paraît. La lecture est agréable et on se rend compte que l’autrice a tendance à idéaliser une partie de cette histoire, à ne pas la rejeter en tout cas, comme le témoigne cette petite BD en guise de conclusion qu’elle dessine elle-même.

Le dessin est parfaitement adapté à l’ensemble. Holly R choisit un trait enfantin, avec des couleurs façon crayons de couleurs. Le trait est faussement naïf, il s’accorde très bien à la narration. C’est à la fois joli et lisible, une belle synergie image/texte.

« La boîte de petits pois » est un joli témoignage, entre tendresse, nostalgie et dénonciation d’un monde qui n’existe plus. Les deux autrices adoptent un ton faussement naïf, où la dureté transparaît derrière les mots et les dessins d’enfants.

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