Titre : Là où vont les fourmis
Scénariste : Frank Le Gall
Dessinateur : Michel Plessix
Parution : Septembre 2016
« Là où vont les fourmis » est un one-shot qui a tout de suite suscité mon intérêt. Non seulement il est dessiné par l’un de mes dessinateurs préférés, Michel Plessix, auteur des géniaux « Vent dans les saules » et « Vent dans les sables », mais Frank Le Gall en est le scénariste. Or, Le Gall a scénarisé un tome des aventures de Lapinot, « Vacances de printemps », qui est l’une de mes bande dessinées préférées. L’attente était donc forte pour cet ouvrage paru chez Casterman pour une soixantaine de pages à passer dans le désert !
Un conte oriental plein d’humour.
Saïd se demande où vont les fourmis. Il aimerait les suivre mais voilà qu’il tombe sur un vieil homme. Il doit le suivre, apprend que c’est son grand-père et se voit ordonner de garder un troupeau de chèvres au milieu de nulle part le temps que son patriarche fasse son pèlerinage…
« Là où vont les fourmis » doit être lu comme un conte. Les questions philosophiques, dans le désert, sont légions. Le bonheur, la solitude, la place dans l’univers, l’interprétation des rêves… On a le temps de se poser des questions ! Le tout est amené avec la naïveté de Saïd, qui est encore un enfant, et l’humour apporté par… une chèvre qui parle !
Assez lent à démarrer, « Là où vont les fourmis » prend son envol tranquillement, dévoilant son scénario avec parcimonie. L’humour est omniprésent, notamment dans les dialogues, tout comme le fantastique. Personne ne semble trop se soucier que de la magie vienne interférer régulièrement. L’univers est très réussi, mélangeant intelligemment ses ingrédients.
Le scénario est magnifié par le dessin de Michel Plessix. Ce n’est pas une surprise, mais son découpage est particulièrement inventif. Pleines pages, cases longues, cases hautes… Toute sa mise en page sert le texte ! Il parvient sans peine à mettre en valeur les dialogues par des expressions des personnages subtiles. Curieusement, malgré tout son talent pour la couleur, c’est Sébastien Orsini qui s’en occupe cette fois-ci. Un choix payant tant la colorisation est réussie, mettant en valeur le trait de Plessix et donnant de belles ambiances aux planches.
« Là où vont les fourmis » est une belle réussite. Les auteurs travaillent au diapason et s’accordent parfaitement. L’univers développé, sous forme de conte oriental, à la fois philosophie, fantastique et plein d’humour est également un modèle du genre en termes d’équilibre. À lire !
J’adore Plessix, il a l’air somptueux cet album !
Il est toujours aussi bien dessiné en tout cas ! 😉
Ce titre-là, il me le faut ! J’adore Plessix et j’ai failli craquer lors de mon récent passage en librairie.
Je n’ai pas aimé autant que Le Vent dans les Saules, mais le dessin reste d’une grande intelligence et d’une grande beauté.