Titre : La vérité nue
Scénariste : James
Dessinateur : James
Parution : Septembre 2020
J’ai toujours eu de la sympathie pour les bande-dessinées de James. C’est un auteur avec beaucoup d’humour qui sait traiter les travers de la société, notamment ceux de l’entreprise. C’est sans surprise qu’on le retrouve chez Pataquès avec une série de strips sur… le monde d’aujourd’hui ? C’est une centaine de traits d’humour qui nous sont proposés en format carré. Au programme : un démontage de nos travers actuels par l’absurde.
Notre société actuelle traitée par l’absurde
Dans « La vérité nue », pas d’histoire ou de personnages récurrents. Chaque strip est indépendant et peut être lu séparément. C’est d’ailleurs ainsi que j’avais découvert cette série, parfaitement adapté à une publication sur Instagram avec ses cases carrées. James intègre quand bien même de rares situations récurrentes. Au programme, un peu de tout. Si certains strips sont hors du temps, la plupart sont bien ancrées dans notre présent. James se délecte notamment de tout le vocabulaire actuel. Beaucoup de situation détournent ainsi par l’absurde les expressions que l’on entend à l’excès. Ainsi, la convergence des luttes se fait avec des lutteurs gréco-romains…
Cette absurdité est très bien menée et fait mouche. La plupart des strips sont réussis et font sourire le lecteur. Il y a une belle qualité d’ensemble dans l’humour, ainsi qu’une cohérence, une personnalité dans ce qui est proposé. Il est rare qu’un strip tombe à plat. Pour tout dire, en feuilletant le bouquin en librairie, il ne m’a fallu que de quelques pages pour comprendre que j’allais l’acquérir.
Là où les ouvrages d’humour absurdes basées sur des conversations pullulent avec des dessins très limités (voire franchement mal dessinés), James fait le choix d’un dessin élégant. Son dessin anthropomorphique, tendant vers le « réalisme » (si on peut parler de réalisme pour de l’anthropomorphisme !) est maîtrisé. S’il n’y a pas de copier-coller, on repère certains strips plus statiques. Mais il n’y a jamais d’économie dans le dessin. Du coup, dans la galaxie des ouvrages du genre, c’est un véritable plus. Les couleurs sont aussi un bon exemple de travail bien fait : chaque strip a son ambiance colorée différente. En soit, quand on prend le livre, c’est beau. Un plus indéniable. On regrettera juste quelques animaux ratés, aux têtes qui semblent collées sur un corps (pour les vaches par exemple), mais c’est assez rare.
« La vérité nue » est un livre réussi. Drôle, bien dessiné, avec un humour personnel qui tient d’un bout à l’autre, il est remarquable de qualité. À lire pour tout ceux qui aiment relever l’absurdité de notre monde actuel. On espère une tome deux, c’est tout dire.