Les Forêts d’Opale, T5 : Onze Racines – Christophe Arleston & Philippe Pellet

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Titre : Les Forêts d’Opale, T5 : Onze Racines
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Philippe Pellet
Parution : Mai 2007


« Onze racines » est le cinquième tome de « Les forêts d’Opale ». Cette série de fantasy est le fruit de la collaboration de Christophe Arleston et Philippe Pellet. C’est la présence du premier cité qui m’avait attiré vers cette nouvelle aventure il y a une dizaine d’années. Je le connaissais par mes lectures de « Lanfeust de Troy » ou « Les maîtres cartographes ». Depuis, je m’offre chaque nouvelle parution de cette saga. L’apparition de « Onze racines » chez Soleil date de deux mille sept. L’ouvrage est de qualité et nous offre une couverture qui attire l’œil. Elle nous présente le héros en train de tenir une épée à deux mains et s’apprêtant à achever le corps d’une femme allongée à terre. En arrière-plan, apparait des grands éclairs de feu.

Pour ceux qui n’auraient pas lu mes critiques précédentes ou pour qui « Les forêts d’Opale » est une histoire inconnue, je vous cite le texte ornant la quatrième de couverture de l’album : « Opale est le monde des forêts. Le clergé de la Lumière y fait régner un pouvoir assis sur la puissance des Pierres Magiques. Mars Darko est celui qui doit réaliser la Prophétie et faire revenir les Titans pour libérer les Cinq Royaumes… Aidé du barde Urfold, de la jolie jongleuse Sleilo et du monstrueux Ghörg, Darko est plongé dans une aventure où se joue le destin du monde… »

Pour les adeptes du genre, ils retrouveront les codes de la fantasy. La lutte entre le bien et le mal, la notion d’élu, le parcours initiatique, un groupe hétéroclite dans un combat type « David et Goliath »… La recette est un classique. Néanmoins, quand elle est bien exécutée, elle peut offrir un festin de qualité. Les débuts de la série étaient agréables et dynamiques. On prenait plaisir à suivre des personnages sympathiques. La maladresse de l’un, les charmes de l’autre, la roublardise d’un troisième ou la bestialité du dernier rendait notre voyage haut en couleur. Mais l’avancée de la trame avait tendance à ralentir et le quatrième tome était décevant. J’étais donc curieux de savoir si les choses allaient repartir dans le bon sens dans « Onze racines ».

Le scénario possède une épaisseur qu’il avait tendance à perdre.

Mes attentes ont été globalement comblées. Le fil conducteur de la quête principale retrouve une place de choix dans l’histoire. Je ne vais évidemment pas vous conter les différents événements qui accompagnent notre lecture, mais on n’a pas le sentiment de faire du surplace. Le scénario possède une épaisseur qu’il avait tendance à perdre. On rencontre des personnages secondaires qui semblent posséder un rôle qui ne se restreint pas à l’album qu’on est en train de lire. Leur destin devrait se prolonger dans les opus suivants. Cela coupe la sensation que chaque tome était un épisode qui tendait de plus en plus à être indépendant du précédent et du suivant. « Onze racines » redonne un sens à la saga « Les forêts d’Opale ». J’espère que cette ampleur grandira dans les albums suivants et que le soufflet ne retombera pas.

Cette amélioration a pour conséquence que notre attrait pour le devenir des héros voit sa flamme ravivée. Notre curiosité ainsi ranimée découvre donc avec plaisir une évolution importante des relations entre nos héros. Même si cette évolution apparaissait prévisible, c’est avec plaisir qu’on voit certains sentiments se révéler et offrir à la trame un nouvel aspect à développer. Le scénariste arrive à mêler cette apparition à un événement important de l’histoire. Cette toile d’araignée ainsi tissée densifie ainsi l’intrigue et rend la lecture d’autant plus passionnante. Même si l’album se conclue sur quelques pages plutôt calmes et apaisée, cela ne nous empêche d’espérer nous plonger au plus vite dans le sixième tome intitulé « Le sortilège du pontife ».

Les dessins de Pellet suivent également une courbe croissante. Ils ne m’ont jamais gêné, je tiens à être clair. Par contre, longtemps, je trouvais qu’ils servaient essentiellement de support à l’histoire sans réellement la transcender. Je trouve que le retour de flamme de mon attrait pour la série est mis en valeur par le trait du dessinateur. Je trouve que ses personnages apparaissent plus vivants, plus expressifs. Les décors sont très réussis. Les forêts, lieux récurrents de l’histoire, sont mises en valeur et participent à l’atmosphère de la lecture qui se veut dépaysant. Au final, la réussite est au rendez-vous à ce niveau-là.

En conclusion, « Onze racines » est une agréable surprise. J’avais peur de voir « Les forêts d’Opale » devenir, à l’image d’autres séries, une saga à épisode qui négligerait sa trame au profit d’événements gadget. J’ai donc hâte de découvrir « Le sortilège du pontife » en croisant les doigts pour que cette poussée de qualité ne soit pas sans lendemain. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 15/20

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