Maki, T2 : Bravo la famille


Titre : Maki, T2 : Bravo la Famille
Scénariste : Fabrice Tarrin
Dessinateur : Fabrice Tarrin
Parution : Février 2011


Fabrice Tarrin avait réussi avec le premier tome de « Maki » à développer une galerie de personnages attachants et hauts en couleur, empêtrés dans les péripéties d’une colonie de vacances qui tournait mal. Il remet ici le couvert avec « Bravo la Famille », suite des « aventures » du petit lémurien, de retour à Paris. 

Cruel & drôle.

Contrairement à la première impression que peut donner « Maki », cette bande-dessinée n’est pas destinée qu’aux enfants, loin de là. La dureté du propos parfois n’est d’ailleurs pas toujours adaptée à un public jeunesse. Ainsi, Maki se voit mettre un couteau sous la gorge, son grand-père, malade, crache dans un pot de yaourt en permanence, sa mère perd un œil et fréquente une secte… Autofiction de la jeunesse de Tarrin, cette BD sent le vécu. 

Un des points forts de la BD est qu’elle se situe à Paris et non plus en colonie de vacances. Or, le principe des colonies est que l’on ne revoie jamais les personnes après coup. Tarrin développe alors toute une série de nouveaux personnages, notamment dans sa famille. On le retrouve ainsi souvent chez ses grands-parents. Mais petit à petit l’auteur réinjecte d’anciens personnages, donnant un véritable lien entre les deux tomes, pas forcément si évident à la lecture des premières pages. Cela lui permet d’approfondir les relations entre Maki et les autres.

Encore une fois, l’humour est fortement présent, malgré la dureté du propos. Je pense notamment à cette scène complètement kafkaïenne dans la Fnac où se mêlent vols, mensonges et agression et où l’on rit de bon cœur.

Avec ce deuxième tome, le personnage de Maki s’affine, donnant de plus en plus l’impression d’être spectateur de ce qui lui arrive. Non seulement il semble attirer les ennuis, mais paraît aussi terriblement normal comparé aux excentricités des autres. D’où d’ailleurs le titre de ce tome…

Au niveau du dessin, on retrouve le trait de Tarrin, très dynamique avec ce côté enfantin donné par les petits animaux. Encore une fois, les cases ne sont pas délimitées. Cependant, l’abondance de décors (beaucoup plus que pour le premier tome) fait que cette BD se rapproche beaucoup plus d’un damier classique. On se croit vraiment à Paris ! Le travail sur la ville est impressionnant, de même que pour les intérieurs (notamment chez ses grands parents). La contrepartie est que le dessin est plus chargé que pour le premier tome.

Avec ce deuxième tome de « Maki », Fabrice Tarrin confirme le potentiel de sa série, reposant sur des personnages hauts en couleur, avec un mélange d’humour et de cruauté. Encore une fois, entre le propos et la densité des textes, cette BD semble tout à fait adapté à un public plus âgé, capable de voir derrière un aspect enfantin un contenu plus mature qu’il ne veut bien le laisser croire.

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