Marzi, T2 : Sur la terre comme au ciel


Titre : Marzi, T2 : Sur la terre comme au ciel
Scénariste : Marzena Sowa
Dessinateur : Sylvain Savoia
Parution : Avril 2006


Après un premier tome réussi, Marzi revient pour « Sur la terre comme au ciel ». La petite fille polonaise nous raconte les anecdotes de son enfance en Pologne alors communiste. Marzena Sowa s’occupe du scénario et Sylvain Savoia du dessin. Tout cela est publié aux éditions Dupuis. 

Comment résister à ses grands yeux bleus ?

Marzi est une petite fille qui sert de narratrice dans l’ouvrage. L’histoire nous est racontée par sa voix, sous la forme d’une narration dense et systématique, laissant les dialogues de côté la plupart du temps. Cette narration est le point fort et l’originalité de « Marzi ». En effet, elle parvient parfaitement à adopter le point de vue d’une jeune enfant, mais aussi à sous-entendre beaucoup de choses que, nous, lecteurs, comprenons des évènements (contrairement à Marzi).

Avant tout, Marzi voudrait pouvoir s’amuser et que l’on lui explique le monde. Hélas, dans le pays où elle vit, les enfants n’ont aucun droit à la parole ou à l’attention. Ainsi, les anecdotes finissent souvent de la même façon : Marzi se fait admonester par sa mère… Dans ce tome, on parle de la guerre de 1981, l’entretien du jardin à la compagne, la première communion… A chaque fois, c’est l’occasion de découvrir à la fois la société polonaise de l’époque (le communisme, la religion…), mais aussi la place de l’enfant dans cette même société. Ce mélange, bien dosé, fait toute la saveur de cette série. 

Marzi ne grandit pas bien vite. Difficile de voir une grande différence avec le premier tome. Cependant, quelques détails, rares mais marquants, montre des évolutions légères chez la petite fille. Certaines anecdotes font grandir Marzi. Là encore, les auteurs gèrent bien cela. Il faut dire que le procédé d’empathie pour l’héroïne fonctionne à pleins tubes. Comment ne pas résister à ses grands yeux bleus à ses aspirations somme toutes légitimes ?

Au niveau du dessin, c’est du beau travail. Sylvain Savoia possède un trait parfaitement adapté à l’univers. Un côté enfantin (mais pas trop) qui se révèle plus riche qu’il n’y paraît. Sa capacité à enchaîner les cases muettes (la narration mise de côté bien sûr) et à représenter Marzi dans presque toutes les cases sans que l’on ressente une quelconque lassitude est une belle performance. Cela joue parfaitement sur le procédé d’identification du lecteur.

Flirtant à la fois avec l’autobiographie, l’étude sociologique ou même la nostalgie de l’enfance, « Marzi » est une œuvre pleinement réussie. Ce deuxième tome transforme l’essai et se termine en nous donnant envie de lire la suite le plus vite possible. C’est donc que c’est réussi, non ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *