Titre : Marzi, T3 : Rezystor
Scénariste : Marzena Sowa
Dessinateur : Sylvain Savoia
Parution : Avril 2007
« Marzi » est une série racontant l’enfance de la scénariste, Marzena Sowa. Sous le trait de Sylvain Savoia, on découvre la vie de cette petite fille dans les années 80, en Pologne. Evidemment, les régimes communistes ayant étés ce qu’ils ont étés, l’aspect documentaire de l’ouvrage est non-négligeable. Une fois Tchernobyl passé, voilà que notre Marzi va être confronté à des évènements bien plus concrets : la création de Solidarnosc. Et cela va marquer la petite fille car son père est cette fois-ci impliqué… Ce troisième tome, intitulé « Rezystor » est toujours édité chez Dupuis.
Un équilibre des souvenirs, entre légèreté et gravité.
C’est un savoureux mélange que nous proposent les deux auteurs. A la fois grave pas son documentaire, « Marzi » est également capable de plus de légèreté. Car quand la petite fille nous raconte des anecdotes de sa vie, elle y met la même gravité. Une copine qui lui tourne le dos a autant d’importance que les grèves dans les usines du pays.
On retrouve donc les thèmes préférés de Marzi : elle adore son père, elle a beaucoup de mal avec sa mère et elle se sent seule, car enfant unique. Et surtout, elle supporte mal d’être une enfant que l’on n’écoute jamais et à qui on n’explique rien.
Dans ce troisième tome, la machine est bien huilée. Le tome précédent apportait un peu plus de gravité et de profondeur, celui-ci garde la même tendance. Alors certes, l’équilibre est toujours fragile entre les récits sur la vie de Marzi, légers, et les récits sur la Pologne, bien plus graves. Il va sans dire que certains regretteront l’un ou l’autre, mais je trouve que la balance est bien maîtrisée. La narration exclusive par Marzi nous touche, que ce soit par ses mots ou simplement son incompréhension. L’empathie fonctionne à plein régime.
Le fonctionnement par anecdotes est une bonne chose. Ainsi, chaque phrase, chaque dialogue a son utilité. Les anecdotes font plusieurs pages, faisant régulièrement des digressions. On a vraiment l’impression de suivre des souvenirs.
Le dessin aide à cela en effet. Le trait de Sylvain Savoia est très agréable, simple et riche à la fois. Les grands yeux de Marzi auront bien du mal à vous laisser indifférent. Malgré l’usage d’un gaufrier très strict, la variété est de mise. Du beau travail.
Ce troisième tome n’apporte rien de plus à cette série. On est dans la pleine continuité. Marzi grandit tranquillement, les anecdotes s’enchaînent et la situation du pays amène régulièrement un suspense non-négligeable. Résultat : on se jette sur la suite…