Titre : No sex in New-York
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf
Parution : Juillet 2004
« No Sex in New York » est un ouvrage écrit et dessiné par Riad Sattouf. J’ai découvert cet auteur par la série « Pascal Brutal » que je trouve remarquable. Edité chez Dargaud dans la collection « Poisson Pilote », « No Sex in New York » date de deux mille quatre. D’un format classique, son prix avoisine douze euros. La couverture nous présente trois personnes dans une rue qu’on suppose new-yorkaise. Ils se trouvent au pied d’un gratte-ciel correspondant parfaitement à l’image qu’on peut se faire de la mégalopole américaine.
Un décor anecdotique.
La quatrième de couverture nous présente l’album de la manière suivante : « New York est une ville qui vous fait fantasmer ? Vous ne seriez pas contre avoir des rapports amoureux et/ou sexuels là-bas ? Achetez cet album ». Le moins qu’on puisse dire est qu’elle se montre quelque peu racoleuse mais dans la lignée de ce titre. En découvrant le bouquin, j’ai appris que cette histoire est à la base parue dans « Libération ». Il s’agissait d’un feuilleton estival pour le quotidien. « No Sex in New York » n’est qu’une édition a posteriori du reportage.
Je n’avais vraiment aucun a priori sur cet ouvrage. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Ce genre de récit autobiographique peut offrir tout le spectre des qualités. Cela peut aller de quelque chose de lourd, prévisible et bâclé à quelque chose de subtil, touchant, drôle et passionnant. L’histoire s’étale sur soixante-dix. C’est plus long que la moyenne et offre donc d’autres possibilités narratives. De plus, le fait que cet ouvrage devait paraître dans « Libération » fait que son écriture devait être rythmé pour que les différents épisodes parus dans le quotidien soient attrayants.
Le fil conducteur du livre est que le personnage de Riad raconte son quotidien new-yorkais avec les français locaux. On découvre finalement un petit nombre de personnages. En plus de Riad, on découvre Sébastien, un de ses amis et Lucie, une ravissante copine. Cela a pour conséquence qu’on ne quitte jamais le microcosme des français émigrés. Je vous avoue que j’ai un sentiment de gâchis. En effet, j’ai l’impression que la même histoire aurait pu avoir lieu dans n’importe quelle grande ville occidentale. L’immersion reste relativement anecdotique. C’est assez dommage surtout vu le titre du bouquin.
Maintenant que j’avais accepté le côté anecdotique du décor, j’espérais donc beaucoup des aventures du quotidien qu’allaient vivre nos trois loulous. Leur contact aux autochtones pouvait donner lieu à des gags. En effet, de manière générique, le touriste à l’étranger peut être un thème très drôle. Je vous avoue que la réussite n’est pas vraiment au rendez-vous. Je n’ai jamais ri et rarement souri. On se demande vraiment si Sattouf ressent un intérêt pour son reportage. Il n’y a aucune surprise. Les dialogues sont plats. Les scènes sont prévisibles et sans grand attrait. Leurs rencontres avec d’autres personnages ne font jamais rebondir notre intérêt. Bref, à mon grand désarroi, je m’ennuie en lisant cet album et espère secrètement que le dénouement ne tardera pas trop. Il suffit de lire Trondheim dans « Les petits riens » pour savoir qu’un voyage n’est qu’une succession d’aventures mémorables. Mais n’est pas Lewis qui veut. La dimension humoristique de « No Sex in New York » est faible et son côté documentaire sans intérêt. Bref, c’est un bide…
Riad Sattouf possède un style de dessin très simple. Je vous avoue que je n’en suis pas grand fan. Je le trouve assez moyen. Je trouve qu’il a davantage de talent de scénariste que de dessinateur. Néanmoins, quand les dialogues et l’histoire sont de qualité, son trait peut malgré tout accompagner correctement le plaisir de la lecture. Le problème est que la faiblesse de la narration fait que la faiblesse du dessin nous saute aux yeux. Les lieux ne semblent pas habités. Les expressions des personnages ne possèdent pas une grande variété. Bref, les illustrations ne sauvent pas l’ensemble sans pour autant l’enfoncer néanmoins.
En conclusion, je suis loin d’être tombé sous le charme de cet ouvrage. Je le trouve sans intérêt. Je n’ai jamais quitté mon statut de lecteur. Le quotidien de Riad et ses amis m’a laissé complètement indifférent. Je ne devais pas correspondre au public visé car cet album a quand un même eu un certain succès chez les libraires. En conclusion, je ne vous conseille pas de vous y plonger. Le paysage bédéphile est suffisamment large pour que vous y trouviez de plus agréables lectures. Néanmoins, je suis curieux de connaitre l’attrait qu’aurait trouvé à cet opus certains d’entre vous. Je compte sur vous pour me faire partager vos réflexions sur ce thème…