Titre : La grande Odalisque, T2 : Olympia
Scénaristes : Florent Ruppert, Jérôme Mulot & Bastien Vivès
Dessinateurs : Florent Ruppert, Jérôme Mulot & Bastien Vivès
Parution : Octobre 2015
« La grande odalisque », qui présentait un trio de femmes cambrioleuses, ne m’avait pas emballé. C’était déjanté, plein d’actions improbables et l’histoire ne présentait pas une fin valable. Mal terminé, le one-shot se transforme en série avec une deuxième tome. Et après avoir volé La grande odalisque, le trio se voit chargé de voler l’Olympia, au Petit Palais. Le tout est réalisé à six mains, par Vivès, Ruppert et Mulot, et publié dans la collection Aire Libre de Dupuis pour 130 pages d’aventure.
Un clone de Cat’s Eye ?
On va commencer par ce qui fâche : à aucun moment sur l’ouvrage il est écrit que c’est un tome 2. C’est clairement le cas, puisque l’histoire reprend là où elle s’était terminée et qu’aucun rappel réel n’est fait sur ce qu’il s’est passé avant. La politique éditoriale de Dupuis est pour le coup critiquable. Bien évidemment, si on a lu « La grande Odalisque », on ne peut pas se tromper : le titre et la couverture montre une évidente suite. Mais présenter un deuxième opus comme un one shot, c’est très moyen.
Au niveau du scénario, on a toujours ce clone de « Cat’s Eye », le manga des années 80. Trois nanas, super canons, une blonde, une rousse et une brune font des vols spectaculaires d’œuvres d’art dans des musées. Le caractère de l’une d’elles font que rien ne se passe comme prévu et font la part belle à des événements improbables.
On a quand même tendance à tiquer un peu sur ce livre un peu pollué par les fantasmes/délires adolescents. D’un côté, les auteurs cherchent à créer un univers adulte, avec des personnages complexes, de l’autre ils cassent tout avec des facilités scénaristiques. Le bouillonnement de genres de l’ouvrage ne permet pas de tout passer. La côté polar/aventure/humour ne fonctionne qu’à moitié. Si l’humour est plutôt réussi dans cet « Olympia », avec des dialogues surréalistes et improbables mais qui fonctionnent, la partie action est assez ridicule (mention spéciale à la fuite finale…).
Au niveau du dessin, c’est moderne, plein de petits traits auquel la couleur donne vie. Les planches sont parfois un peu inégales. On est étonné par certaines erreurs laissées par les auteurs. Le fait qu’ils soient à trois dessus pourrait l’expliquer. Mais dans l’ensemble, le style est personnel, riche en détails et en dynamisme. C’est clairement l’un des atouts du bouquin.
J’ai bien du mal à pleinement adhérer à la démarche des auteurs. Mais en mettant en retrait la partie action débridée, ils ont fait de cet « Olympia » un ouvrage bien plus intéressant que le premier. Le bouquin se lit avec plaisir d’un bout à l’autre. Dommage que certaines situations nous fassent encore un peu tiquer.