Tyler Cross – Fabien Nury & Brüno

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Titre : Tyler Cross
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Brüno
Parution : Août 2013


Tyler Cross est, à mes yeux, un des événements de cette année bédéphile. Le simple fait d’être le fruit d’une nouvelle collaboration de Fabien Nury et de Brüno est suffisant pour attirer tout afficionado du neuvième art. Leur précédent travail, Atar Gull ou le destin d’un esclave modèle, est un véritable bijou. Ce nouvel opus est un grand format édité chez Dargaud. Sa couverture fascine. Elle est découpée et nous présente un homme un fusil  la main, une voiture qui file dans le désert, un inquiétant serpent et une femme qui crie. Tout cela est accompagné des mots suivants : « Un jour, Tyler Cross paiera pour ses crimes. En attendant, il en commet d’autres. » Le programme est alléchant…

La quatrième de couverture voit un homme marché dans le désert. Le ciel rouge sang découpe sa silhouette. Il est accompagné des mots suivants : « Tyler Cross transporte 17 kilos de came, d’une valeur d’un demi-million à la revente au détail. Et il a exactement 21 dollars et 81 cents en poche. Il note l’ironie de la chose et se met en marche. »

Un polar aride…

Cet ouvrage de quatre-vingt-dix pages est un polar aride. Son époque pourrait être celle des années cinquante. Il s’adresse incontestablement aux adeptes du genre. Le propos est dur. Certaines scènes sont rudes. Les lecteurs sensibles à l’immoralité risquent de vivre quelques moments difficiles. Néanmoins, certaines appréhensions ne doivent empêcher personne de se plonger dans cette histoire à l’atmosphère envoutante, à l’intrigue dense et aux personnages qui ne laissent pas indifférents.

Tyler Cross est avant tout une ambiance. Elle m’a envahi dès que j’ai tenu l’objet dans les mains. La couverture et la quatrième de couverture transpire le thriller noir haut de gamme. Je ressentais quasiment la sueur qui habite les zones désertiques du continent américain. Dès les premières pages, le voyage dans cet univers est immédiat et intense. J’ai eu le sentiment d’avoir été tiré par le col et plongé au côté de ce braqueur au sang froid. Je n’ai pu reprendre mon souffle qu’une fois l’album refermé et posé sur ma table de nuit. L’action se centre autour d’une ville perdue au milieu de nulle part régie par une famille tyrannisant la population locale. Le dessin de Brüno génère une atmosphère malsaine et oppressante qui m’a procuré un vrai plaisir de lecteur. Je ne vous en dévoilerai pas davantage sur ce plan mais sachez que la tension ne diminue jamais.

Cet univers habite une intrigue haut de gamme. Initialement Tyler est embauché pour faire foirer un deal de drogue. Il doit récupérer la came. L’opération échoue et amène donc Tyler à se retrouver dans un trou du Texas avec la dope et pas un sou en poche. Il n’a plus de voiture et les autochtones n’aiment pas trop les étrangers. Les jalons sont posés pour un enchainement d’événements tous liés plus ou moins directement au tueur. Je n’ai pas l’intention de vous révéler les nombreux rebondissements qui agrémentent l’histoire. A la manière de Tyler, le lecteur n’a jamais le temps de se reposer. A chaque que tout semble s’arranger, un grain de sable enraye la machine fragile qu’est le quotidien de Cross. Le sang, la mort, la drogue, le sexe… Tous les ingrédients sont de sortie pour offrir un polar prenant.

Une ambiance ensorcelante et une trame captivante étaient déjà deux arguments de poids pour vous inciter à découvrir Tyler Cross. Mais les éloges ne s’arrêtent pas ici. Le scénario met en scène une galerie de personnages aux personnalités variées et travaillées. Tout d’abord le personnage principal est splendide. C’est un braqueur qui tue de sang froid. Il apparaît amoral. Et malgré cela, il m’a fasciné. A tout moment, j’étais à ses côtés souhaitant de tout cœur qu’il s’en sorte. Le côté monolithique du héros participe à son aura. Le travail graphique de Brüno fait de chacune de ses apparitions un moment fort. Toutes les rencontres qu’il fait au cours de ses pérégrinations sont également hautes en couleur. Il me semble inutile de vous en faire le listing. Par contre, je peux vous dire que j’ai été tour à tour touché, apeuré, dégouté. Certains protagonistes m’ont fait pitié d’autres m’ont fait froid dans le dos. Le spectre des émotions est large et cela rend la lecture particulièrement intense.

Au final, Tyler Cross est le chef d’œuvre que j’espérai. Le travail d’écriture des dialogues de Nury ajoute la cerise sur un gâteau déjà bien appétissant. Je ne peux que le conseiller à tous les lecteurs adeptes du genre ou plus généralement sensibles à l’univers du neuvième art. Vous ne regretterez pas le voyage !

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note5

Le révérend, T2 : Chasse à l’homme – Lylian & Augustin Lebon

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Titre : Le révérend, T2 : Chasse à l’homme
Scénariste : Lylian
Dessinateur : Augustin Lebon
Parution : Avril 2015


Le premier tome du « Révérend » avait marqué les esprits par une histoire ménageant ses surprises (scénarisé par Lylian) et son dessin très réussi (réalisé par le novice Augustin Lebon). On avait craint que la deuxième partie du diptyque ne montre jamais le bout de son nez, mais voilà que la fin de l’intrigue débarque enfin en librairie. Le tout pèse une cinquantaine de pages et est publié chez Emmanuel Proust Media.

« Le révérend » est une histoire de vengeance. Le cadre du western est choisi pour mettre en place l’intrigue. Angus cherche à se venger des personnes responsables de la mort de sa mère. On l’avait laissé abattu à la fin du premier tome. Deborah et Angus, on les retrouve alors qu’ils sont encore jeune, au moment où le garçon devient le révérend. Deborah lui intime alors de renoncer à sa vengeance. Pas si simple…

Vengeance au far west.

LeReverend2bCe tome se révèle rapidement décevant par rapport au premier. Ce second opus narre une histoire de vengeance classique et donc sans surprise. Le scénario se contente donc d’une chasse à l’homme, comme l’indique si bien le titre. Le livre se lit alors avec plaisir, mais sans retenir notre attention plus que ça. Les gimmicks du genre s’accumulent sans passionner. L’ouvrage est plein de référence. Mais si le premier tome proposait son lot de surprises, il n’y en a plus ici. Dommage.

Au-delà de ce défaut, « Le révérend » semble hésiter entre violence et tout public. Car le scénario oscille entre les deux. On dirait que les auteurs appuient sur le frein en permanence. Là où « Bouncer » assume pleinement l’horreur, « Le révérend » est bien plus sage. Derrière une dureté de façade, on voit bien que le tout reste finalement plus lisse qu’il n’y paraît.

Augustin Lebon confirme en revanche ses aptitudes de dessinateurs. Son dessin est un plaisir pour les yeux. Le trait est classique et classieux, tant dans les personnages que dans les lieux et décors visités. Les cases sont larges, laissant la place aux grands espaces de l’ouest sauvage. Les couleurs sont réussies et mettent bien en valeur le trait de l’auteur. Malgré tout, ces couleurs assez vives manquent un peu d’ambiance. Sur ce point-là également, le choix a été fait de ne pas assombrir l’ouvrage.

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Ce deuxième tome du « Révérend » ne convainc pas réellement. Trop référencé et sans surprise, il se lit comme une bonne bande-dessinée et nul doute que vous y prendrez du bon temps. Mais il n’est pas dit qu’il vous laissera un souvenir impérissable. Un bilan mitigé, donc.

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note3

Pierre Tombal, T31 – Peine de mort – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T31 : Peine de mort
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2015


« Pierre Tombal » est une série qui occupait une place importante dans la bibliothèque de mes parents. Cela m’a permis, depuis que je suis en âge de lire, de me plonger dans la vie de ce sympathique fossoyeur. Au fur et à mesure des années, les aventures de ce personnage né de la collaboration de Cauvin et Hardy m’ont toujours fait rire. Cela fait que lorsque j’ai quitté le foyer familial, j’ai continué à m’offrir chaque nouveau tome. Le dernier en date, trente et unième du nom, n’a pas échappé à la règle. Sa parution date du mois d’avril dernier. Il s’intitule « Peine de mort ». En couverture, on y découvre la Mort complètement hilare alors que sa faux est couverte de sang. Cela rend Pierre perplexe. Personnellement, cela me donne envie de commencer la lecture au plus vite !

Pour ceux qui n’auraient encore jamais rencontré Pierre Tombal, je vais rapidement vous le présenter. Il travaille dans un cimetière. Chaque nouveau tome nous permet de découvrir les aventures vécues de son quotidien. Le moins que je puisse vous dire est que ce n’est pas une sinécure ! Nous sommes loin du lieu de recueillement apaisé et calme que nous pouvions imaginer. Nos zygomatiques ne s’en plaindront pas !

Les morts : des locataires comme les autres avec leurs petits soucis…

PierreTombal31a« Pierre Tombal » est une série grand public. Elle s’adresse vraiment à tous les publics. Malgré le lieu original dans lequel elle se déroule, elle ravira un grand nombre de lecteurs. La bonne idée est vraiment de rire la Mort. Le scénario de Cauvin démystifie la grande faucheuse et tout ce qui l’entoure. Je trouve la performance remarquable. Les sagas construites autour d’un corps de métier sont nombreuses : les profs, les pompiers, les psys, les policiers… Tous ont leur bande dessinée. Je dois vous dire qu’elles me paraissent moins avant-gardistes que celle qui traite d’un fossoyeur ! Comme beaucoup d’œuvres de Cauvin, l’album se compose d’une succession de gags s’étalant chacun sur une à trois pages.

Pierre Tombal est présent sur chaque planche mais il n’est pas le personnage central de chaque histoire. Les protagonistes sont nombreux. Nous rencontrons bon nombre de visiteurs venus se recueillir sur la tombe d’un proche. Nous croisons également des collègues de Pierre qui permet de faire vivre la concurrence dans le milieu. Evidemment, les auteurs n’hésitent pas à faire parler les morts qui nous font alors part de tous leurs soucis de locataire du cimetière. Enfin, Hardy et Cauvin matérialisent la Mort et la Vie. Tout ce petit monde cohabite et permet d’offrir une large palette de gammes humoristiques.

PierreTombal31bCette grande variété d’intervenants permet une diversification intéressante des gags. Les disputes entre la Vie et la Mort, les problèmes pratiques de Pierre dans son métier, la fascination des humains pour la Mort, les soucis de ses « locataires », l’originalité de certains passages de vie à trépas… Les idées ne manquent et sont exploitées avec talent. Cela fait que la lecture ne souffre d’aucun temps mort. Aucune planche n’est moyenne. Cauvin, après toutes ses années, fait toujours preuve d’une grande imagination. La nouveauté prend les jolis traits et les ravissantes courbes de la cousine de Pierre qui a décidé elle-aussi de se lancer dans le métier. Je vous laisserai la découvrir. Je peux néanmoins vous que son personnage peut avoir un potentiel intéressant car elle jour sur le glamour, thématique peu utilisée jusqu’alors.

Au final, « Peine de mort » est un excellent cru. J’ai bien rigolé du début à a la fin. La densité et la variété des gags est importante et ravira les adeptes de ce type d’humour. J’ai également retrouvé avec beaucoup de plaisir le trait de Marc Hardy dont j’apprécie énormément le style. IL permet à cette série de se démarquer graphiquement de ses acolytes. Bref, je vous conseille de vous y plonger si vous souhaitez vous divertir et muscler vos zygomatiques. Vous ne serez pas déçu…

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Pierre Tombal, T28 : L’amour est dans le cimetière – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T28 : L’amour est dans le cimetière
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2012


Il y a quelques semaines je me suis offert le vingt-huitième des aventures de « Pierre Tombal ». Il s’agit du dernier opus des aventures du plus célèbre fossoyeur apparu dans les rayons des librairies. J’ai découvert cette série il y a une vingtaine d’années quand certains de ses albums se trouvaient dans la bibliothèque de mes parents. J’ai toujours pris plaisir à m’y plonger et me suis donc fait ce petit plaisir de découvrir de nouvelles anecdotes se déroulant dans le cimetière de ce cher Pierre. Cauvin s’occupe toujours du scénario et Hardy des dessins. Edité chez Dupuis, cet ouvrage coûte environ onze euros et se compose de presque cinquante pages.

Pierre Tombal est fossoyeur. Il travaille donc dans un cimetière et nous fait partager son quotidien. On y suit les enterrements, l’entretien des tombes ou les visites des proches venus se recueillir. Mais cet album possède deux stars qui prennent le premier rôle aux vivants : la Mort et à la Vie. Ces deux-là ont évidemment bien du mal à s’entendre particulièrement dans tel lieu qui marque le passage de l’une à l’autre…

Une thématique des plus originales.

Comme je le signalais en introduction, cela fait très longtemps que je suis le quotidien de Pierre Tombal. La thématique de cette série est quand même originale. Alors que les sagas centrées sur un métier poussent comme des champignons dans le neuvième art, Cauvin était assez avant-gardiste avec « Pierre Tombal » ou « Les femmes en blanc ». Mais au-delà de ce côté historique, le choix du métier de gardien de cimetière était loin d’être évident. On y a associe le deuil, la tristesse, le noir, le silence ou l’angoisse. Et pourtant, cette série est à l’opposé de tout cela. Et ça commence à durer !

Le bouquin se décompose en plusieurs gags. Dans la majorité des cas, ils se composent d’une seule page. Certains en nécessitent deux ou trois. Ce format fait que cet album peut se feuilleter à tout moment. On n’est pas obligé de tout lire d’une traite. On peut s’offrir cinq minutes de rigolade à tout moment. La quasi-totalité des histoires se déroulent dans le cimetière. Il y a deux schémas narratifs principaux. Le premier voit Pierre Tombal vivre une anecdote du quotidien. On le voit donc gérer une situation surprenante, originale et parfois ubuesque. La seconde voie scénaristique voit Pierre conter une histoire qui a déjà eu lieu à une tierce personne et au lecteur en parallèle. Le ton ressemble davantage à une fable qu’on raconterait à un enfant. Néanmoins, ces deux optiques utilisent les mêmes ingrédients. Une situation nous est présentée au début sans qu’on sache réellement comment elle doit évoluer. On suit son avancée pour aboutir à dénouement surprenant et souvent drôle. La recette est plus que classique. Néanmoins, quand elle est bien exécutée, elle est redoutable d’efficacité.

Lors des premiers tomes de la série, l’essentiel des albums se concentrait sur le monde des vivants. On découvrait les soucis du quotidien de Pierre. On rigolait de sa concurrence avec son collègue du crématorium et avec celui qui organisait les immersions. Au fur et à mesure que la série se développait, il faisait parler les morts. On commençait donc à voir le cimetière comme une immense résidence dont Pierre Tombal était le gestionnaire et les personnes décédées les locataires. Cette idée a donné une ampleur humoristique énorme à mes yeux. Ensuite, au bout d’un moment, la Mort s’est matérialisée. Elle offre à son tour une autre corde à l’arc du scénariste. Voir cette dernière faire son boulot comme n’importe quel employé est drôle. Elle possède des états d’âmes et s’avère de temps à autre maladroite. Bref, elle est bien plus humaine qu’on pouvait le penser. Puis c’est adjoint la Vie qui prend les traits d’une petite fille qui sautille en permanence. Elle est évidemment l’ennemie intime de la Mort. C’est cette dernière recette qui est particulièrement exploitée dans « L’amour est dans le cimetière ». Elle est souvent utilisée à bon escient. L’imagination de Cauvin fait souvent mouche. Néanmoins, je regretterais presque que le scénariste mette de côté les autres aspects de son univers. En effet, la diversité des gags fait partie de la réussite de cette série. C’est dommage.

Concernant les dessins, le trait est reconnaissable. Pierre Tombal a subi relativement peu d’évolution à ce niveau-là depuis sa naissance. Ce n’est pas désagréable car cette dimension graphique fait partie intégrante de l’univers de « Pierre Tombal ». Malgré un aspect assez brouillon, le style de Hardy s’avère dynamique. Les personnages ne sont jamais statiques et sont particulièrement expressifs. Les personnages masculins ont parfois des visages « cartoonesques » alors que les femmes sont  plutôt classiques. Cet aspect excessif participe à la bonne humeur qui se dégage de cet album.

En conclusion, je n’ai pas regretté de m’être procuré « L’amour est dans le cimetière ». J’y ai trouvé tout ce que j’étais venu y chercher. La qualité est la même que dans les premiers tomes. Ce n’est pas toujours le cas dans ces séries au long cours et je tenais à le signaler. Je pense même que je craquerai pour le vingt-neuvième opus dès son apparition dans les bacs. Mais cela est une autre histoire… 

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note3

Pierre Tombal, T29 – Des os et des bas – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T29 : Des os et des bas
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2013


Le cinq avril dernier est apparu dans les librairies le nouvel opus des aventures de Pierre Tombal. Il s’intitule « Des os et des bas » et est le vingt-neuvième acte des pérégrinations du célèbre fossoyeur. L’album se distingue des autres par un cahier graphique de seize pages offerts. Ce dernier marque les trente ans de la série. On découvre d’ailleurs sur la couverture notre héros, une coupe de champagne à la main, s’appuyait sur une immense pile de bouquins. Toujours édité chez Dupuis, ce tome est toujours scénarisé par Raoul Cauvin et dessiné par Marc Hardy. Les couleurs ont été confiés à Studio Cerise.

Je vais commencer par présenter ce cher Pierre Tombal pour les lecteurs qui ne le connaîtrait pas encore. Il est le plus célèbre fossoyeur du neuvième art. Cela fait trente que les bédéphiles suivent les aventures se déroulant dans son cimetière. On y côtoie les vivants, les morts, la Vie, la Mort et tout ce petit monde cohabite pour le plaisir de nos muscles zygomatiques…

Les auteurs arrivent encore à nous surprendre et à nous faire sourire.

Les auteurs n’ont jamais cherché à modifier la construction de leurs productions. Les différents événements vécus par le héros nous sont contés sur un petit nombre de pages. Entre une et quatre pages sont suffisantes pour faire naître, évoluer et conclure chaque gag. Le changement n’existe pas dans la forme narrative. Mais cela n’a pas empêché l’univers de la série de se développer. Dans les premiers opus, les morts étaient évoqués mais ne s’exprimaient pas. En faisant parler les fantômes et les squelettes par la suite, Cauvin offre une nouvelle corde à son arc. De plus, l’apparition par la suite de la Mort en tant que personne densifie la variété des histoires. Logiquement la Vie la rejoignit et l’aida ainsi à former ainsi un duo haut en couleur.

Malgré le fait que « Des os et des bas » soit le vingt-neuvième épisode de la série, les auteurs arrivent encore à nous surprendre et à nous faire sourire. En créant de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux ou de nouvelles thématiques, ils relancent en permanence le quotidien de Pierre Tombal. Finalement, seule l’unité de lieu perdure. En effet, une immense majorité des gags se déroulent dans un cimetière. Certes, certaines planches ressemblent à des plus anciennes ou certaines astuces sont prévisibles. Néanmoins, l’ensemble reste sympathique. Les albums se sont dilués par rapport aux premiers de la saga. C’est appréciable. A l’opposé des séries comme « Les Bidochon » n’ont pas gardé la densité des premiers opus.

Les dessins sont d’un style assez unique. Beaucoup de séries de ce genre comme « Les femmes en blanc » ou « Les Profs » sont construites sur des illustrations appliquées mais relativement neutres en termes d’identité. Ce n’est absolument pas le cas de « Pierre Tombal ». Le style de Hardy est moins « familial ». Je me rappelle que lorsque j’ai découvert la série enfant, j’avais été gêné par le dessin qui se démarquait énormément de mes habitudes. Mais rapidement j’ai apprécié ce trait qui participe au final activement à l’originalité de la série.

En conclusion, « Des os et des bas » est un cru honnête de « Pierre Tombal ». Il est évident avec les années qui passent, on est moins surpris et moins enthousiaste à pénétrer dans ce fameux cimetière. La passion n’est plus aussi intense qu’aux débuts. Néanmoins, le plaisir existe toujours et chaque nouvelle parution est l’occasion de m’immerger dans cette atmosphère que j’associe aux années durant lesquelles j’allai farfouiller dans la bibliothèque parentale. Et cette sensation vaut largement le détour…

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note2

Une histoire d’hommes – Zep

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Titre : Une histoire d’hommes
Scénariste : Zep
Dessinateur : Zep
Parution : Septembre 2013


La sortie d’un album de Zep est toujours un événement, même lorsque ce n’est pas un nouveau « Titeuf ». Depuis des années, l’auteur a bien réussi a se démarquer de son héros à la mèche blonde avec des livres pour adultes comme « Les filles électriques », « L’enfer des concerts » ou le best-seller « Happy Sex ». J’avoue beaucoup aimer cette partie de l’œuvre de l’auteur. Mais le véritable évènement est que le nouvel album de Zep, intitulé « Une histoire d’hommes » n’est pas destiné (avant tout) à faire rire. C’est une histoire plus sérieuse qui nous est présentée là et avec un style de dessin plus réaliste. Un vrai défi pour le Suisse et c’est peu de dire qu’il était attendu au tournant. Cet ouvrage sert de lancement pour la nouvelle maison d’édition Rue de Sèvres (on a vu pire comme médiatisation !). Ce livre fait une soixantaine de pages et coûte pas moins de 18 euros.

Zep connaît bien le milieu de la musique puisqu’il a lui-même joué dans des groupes. C’est l’histoire des Tricky Fingers. Ce groupe de rock, alors en pleine ascension va exploser en plein vol. La plupart des musiciens feront leur vie loin de la musique, à l’exception de Sandro qui deviendra une star. C’est ce dernier que les autres vont rejoindre, près de vingt ans après, dans sa somptueuse villa. L’occasion de se remémorer des souvenirs et de régler des comptes…

Des tensions et des non-dits

Le titre « Une histoire d’hommes » est parfaitement choisi. Tout est ici question d’hommes (et donc de femmes, forcément !) et de leurs rapports humains. Zep nous construit donc un groupe classique : un batteur rigolo, un chanteur charismatique, un guitariste introverti mais au talent brut et un bassiste discret. Vingt ans après, rien n’a fondamentalement changé et les discussions fonctionnent presque en automatique. C’est clairement le point fort de l’album : des mecs qui ont presque vécu ensemble et qui se vannent à tout va, chacun jouant son rôle. Les tensions et les non-dits sont également présents et l’histoire finit par les dévoiler au fur et à mesure.

Zep construit son ouvrage selon un principe de flashbacks. On suit donc à la fois les musiciens allant retrouver leur pote star que l’ascension du groupe Tricky Fingers. La narration est fluide, même si les surprises apportées par l’histoire laissent un peu indifférent. C’est ce qui manque ici : de l’émotion. Clairement, le but de l’album est d’émouvoir, mais je n’ai pas été touché plus que ça par le destin de ces musiciens. C’est dommage, car l’aspect humain est plutôt réussi. Un petit bilan en demi-teinte en quelque sorte.

Concernant le dessin, le passage en réaliste de Zep est une réussite. Ce n’est pas transcendant, mais il possède la vivacité nécessaire aux passages sur scène, les personnages sont bien identifiés. Là-dessus, on ne peut qu’être satisfait du travail de l’auteur. Je suis plus critique sur le choix de coloriser le tout par monochromie. Chaque scène possède sa couleur. Cela aide la narration mais rend le tout un peu froid.

Je tiens à noter que l’ouvrage est vraiment de belle facture. Le papier est très épais, presque cartonné. Le problème est le prix, franchement excessif pour une bande-dessinée de 60 pages… Visiblement, Rue de Sèvres souhaite entrer dans les librairies avec des « beaux » livres. Mais attention à l’inflation des prix des ouvrages. Pour ma part, j’ai lu le livre en bibliothèque et il y a peu de chance que je l’achète, entre grande partie à cause du prix. Dommage.

Au final, j’ai bien aimé cette « Histoire d’hommes », mais elle m’a laissé un goût un peu amer dans le sens où je sens que l’ambition de l’auteur était tout autre. Cependant, Zep réussit son coup et la prochaine fois qu’il proposera un ouvrage du même type, je le lirai certainement avec plaisir.

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note3

Blake et Mortimer, T23 : Le bâton de Plutarque – Yves Sente & André Juillard

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Titre : Blake et Mortimer, T23 : Le bâton de Plutarque
Scénariste : Yves Sente
Dessinateur : André Juillard
Parution : Décembre 2014


« Blake et Mortimer » est une série qui a eu la capacité à s’offrir plusieurs vies. En effet, depuis le décès de son fondateur Edgar P.Jacobs, elle a été confiée à bon nombre d’auteurs qui ont eu pour mission de faire perdurer les aventures des deux célèbres britanniques. Même si toutes ses suites ne sont pas de qualité équivalente, je dois bien avouer qu’elles sont un hommage certain à cette grande saga. Je prends toujours beaucoup de plaisir à découvrir les nouvelles pérégrinations d’un des duos légendaires du neuvième art. Ma critique d’aujourd’hui porte sur le dernier épisode en date intitulé « Le bâton de Plutarque ». Il est l’œuvre conjointe d’Yves Sente et d’André Juillard dont c’est la sixième incursion dans cet univers.

La genèse d’une des aventures les plus mythiques du duo.

BlakeEtMortimer23aL’originalité et l’attrait de cet album résidaient dans l’insertion chronologique de son intrigue dans la grande histoire de Blake et Mortimer. L’action de « Le bâton de Plutarque » est antérieure à celle de mythique trilogie « Le secret de l’Espadon ». Je trouvais ce choix particulièrement audacieux et j’ai curieux de découvrir la genèse d’une des aventures les plus mythiques du duo. Ce choix scénaristique permet également à de nouveaux lecteurs de découvrir aisément la série à travers cet album. Les prérequis ne sont pas indispensables à la compréhension globale des enjeux.

« Le bâton de Plutarque » se déroule à quelques mois du débarquement allié en Normandie. Cette immersion au beau milieu de la Seconde Guerre Mondiale est intéressante car elle offre une uchronie originale. Sans être excessive ou maladroite, cette dimension historique apporte un écot positif à la trame. Le climat de guerre est une chape de plomb qui accompagne toute la lecture. Les menaces constantes sont habilement décrites par les auteurs et permettent au lecteur de les ressentir constamment. Dans ce domaine, le travail scénaristique est de grande qualité.

Au-delà de son intérêt historique, le scénario n’est pas dénué de qualité. Comme souvent dans la série, l’intrigue est dense. La toile d’araignée narrative s’étend pendant une grande partie de la lecture. Ce n’est vraiment que sur la fin que les auteurs nous offre un dénouement clair et une vision globale de l’ensemble. L’enchaînement des événements est bien dosé. Les temps morts sont inexistants et l’intensité ne fait que croître au fur et à mesure des pages. Cette plongée dans les services secrets est prenante. Je m’y suis baigné avec joie.

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La trame fait coexister un grand nombre de protagonistes de tout bord et de tout genre. Leurs intégrations se font naturellement. Ils nous sont rapidement familiers et aucun n’est inutile. Yves Sente domine suffisamment son sujet pour ne jamais perdre son lecteur tout en lui amenant à un rythme soutenu un flux d’informations. Les soixante-quatre planches de l’album sont riches. Je ne doute d’ailleurs pas qu’une deuxième lecture me permettrait de saisir davantage les détails de cette mission aux nombreux arcanes. Le trait d’André Juillard facilite la compréhension. Il respecte avec talent le style Jacobs tout en veillant à ne pas égarer le lecteur dans un univers trop nébuleux. Du beau travail.

Pour conclure, « Le bâton de Plutarque » est un très bon cru. Il respecte parfaitement les codes de série tout en lui offrant un passé jusqu’alors inconnu. Le plaisir a été tel que je n’ai qu’une envie : me replonger dans « Le secret de l’Espadon » !

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note4

Litteul Kevin, T8 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T8
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Octobre 2009


« Litteul Kevin » est une de mes séries de bandes dessinées humoristiques préférées. Chaque fois que je plonge dans la lecture d’un des albums, je ne cesse de rire bien que je les connaisse par cœur. Il s’agit incontestablement d’un gage de réussite. J’ai également une tendresse pour son auteur, Coyote dont j’ai eu le plaisir de constater la gentillesse lors d’une rencontre au festival d’Angoulême. Cela faisait quelques années aucun nouvel opus de sa série phare n’était paru. Le manque a été comblé avec la sortie du huitième tome de la saga. Edité chez « Le Lombard », il est vendu au prix de 10,40 euros.

Un grand changement pour la série : l’apparition de la couleur.

Cette série est construite autour du petit Kevin et de sa famille. Agé d’une dizaine d’année il est fils unique de ses parents, Chacal et Sophie. Son père est un biker émérite qui passe son temps soit dans son repère avec ses potes soit en bossant dans un service de sécurité. Son épouse aux formes généreuses et à la taille de guêpe fait tourner la maison. Elle gère son mari sympathique mais gaffeur et fait en sorte que son fils enthousiaste ne prenne pas son paternel pour modèle dans tous les domaines. Evidemment, on rencontre toute une galerie de personnages secondaires : la belle-mère de Chacal, le groupe de copains de Kevin, sa baby-sitter dont il est amoureux et surtout les membres du fameux club du « Sli-Bar ».

L’album est composé d’une dizaine de petites histoires s’étalant sur environ cinq pages chacune. C’est ainsi qu’est construit chaque opus de la saga. L’énorme différence du tome 8 avec les précédents est l’apparition de la couleur. En effet, jusqu’alors les dessins étaient uniquement en noir et blanc. Ce n’est ici pas le cas. Coyote s’est adjoint la compagnie d’un coloriste nommé Mikl. Ca ne gâche rien à l’ensemble, cela rend la lecture un petit peu différente. Par contre, je vous rassure l’humour fuse toujours autant. Et il fuse dans de nombreuses directions. D’une part l’humour de situation est présent mais d’autres parts les textes sont remarquables. Plusieurs lectures sont nécessaires pour en retirer toutes les vannes et les jeux de mots. De plus, les personnages font que les thèmes sont nombreux. Cela va de la vie de couple des deux parents à l’éducation de leur fils en passant évidemment par les aventures du club des bikers. Tout ce beau monde s’en donne à cœur joie pour nous chatouiller les zygomatiques.

Sur le plan humoristique, cet album se montre à la hauteur de ses prédécesseurs, ce qui est, à mes yeux, une énorme marque de qualité. Une fois celui-ci terminé, je me suis empressé de me plonger à nouveau dans les autres opus de la saga. Les dessins sont toujours aussi réussis. En effet, le style de Coyote m’a conquis pleinement. Le côté excessif de certains personnages et de leurs expressions participent activement à la bonne humeur générale. Je vous assure que c’est le genre de lecture qui vous redonne la patate après une journée difficile ! Je ne peux donc que vous conseiller de découvrir cette série. Les albums peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Mais, à mon avis, à peine vous en aurez un entre les mains que l’envie de découvrir les autres vous envahira. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une agréable lecture ! 

 

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note3

Litteul Kevin, T9 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T9
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Décembre 2010


Récemment est sorti le 9ème tome de « Litteul Kevin » par Coyote. Après un tome se terminant par l’apparition du père de Chacal, on était en droit d’espérer de nouveaux rebondissements dans la vie de notre petite famille.

« Litteul Kevin », c’est l’histoire de Kevin, jeun garçon, de son père biker Chacal et de sa plantureuse mère Sophie. Ce qui m’a marqué d’emblée, c’est le retour au noir et blanc. Coyote maîtrisant parfaitement cette technique, c’est une heureuse nouvelle. Les effets de matière, les ombres, tout est remarquablement reproduit à l’encre de chine, dans un style très caricatural. L’auteur fait fi des proportions et des poses naturelles. Tout est exagéré, du nez de Chacal, à la poitrine de Sophie. Le dessin colle parfaitement à l’esprit de la série car tout y est excessif. L’esprit de farce de la série est parfaitement conservé. Cet esprit, c’est la famille et les amis, le tout saupoudré d’une bonne pincée d’immaturité.

Un retour bienvenu au noir et blanc.

L’album se présente sous forme d’histoires de 3 à 9 pages, chaque histoire présentant une chute à la fin. Un des reproches faits à la série est son essoufflement. Il est vrai que depuis quelques tomes, on rigole de façon moins franche aux blagues de l’ami Coyote. Les chutes sont moins évidentes, les jeux de mots moins fréquents. Le tout reste très sympathique et il n’est pas rare de rigoler un bon coup devant l’attitude de nos bikers préférés. On lit cette BD avec le même plaisir que l’on aurait à retrouver de vieux amis. Il y a une vraie tendresse de la part de Coyote dans le traitement de ses personnages.

On retrouvera donc avec plaisir toute la panoplie des personnages secondaires : Cacahouète, Hulk, Vanessa, le voisin, Frida… L’apparition du grand-père permet d’ajouter quelques histoires, mais sans excès. Sa trop grande similitude avec son fils Chacal le cantonnera forcément à un rôle orienté « tel père, tel fils ». Son intégration est en tout cas réussie et donne lieu à des scènes sympas, sans pathos excessif. Chez Coyote, quand on pleure dans une case, c’est que l’on va donner une baffe dans la suivante…

Si vous ne connaissez pas « Litteul Kevin », je vous conseille de vous orienter vers les tomes les plus anciens. Bien que ce dernier opus puisse être lu indépendamment des autres, il est nécessaire de connaître les protagonistes afin d’en profiter un maximum. Ce tome, sans être indispensable, continue la série avec qualité. On a tendance à sourire plus qu’à rire qu’à l’accoutumée, mais peut-être est-ce seulement le destin des séries qui durent. Il est à signaler que ma conjointe m’a m’interdit de lire ce tome le soir au lit, mes rires l’empêchant de dormir… Un gage de qualité ?

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Litteul Kevin, T10 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T10
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Octobre 2013


Fin octobre dernier, j’ai eu l’agréable surprise de découvrir qu’un nouveau tome de Litteul Kevin était apparu dans les rayons de librairie. Toujours écrit par Coyote, cet ouvrage nous présente une couverture fidèle à l’esprit de la série. Chacal et sa charmante épouse sont en très de faire des grimaces au côté de leur grosse moto pendant que leur fils les regarde avec compassion assis sur son casque agrémenté d’une tête de mort. Cet opus est édité chez Le Lombard et est vendu pour douze euros.

Certains d’entre vous ne sont peut-être pas des familiers de la famille de Kevin. Chacal est un biker dont le boulot est d’être agent de sécurité avec ses potes du club. Il est marié à une ravissante femme dont les courbes défient les lois de la nature et de la pesanteur. Ce couple de choc est les parents du sympathique Kevin, jeune enfant à la célèbre coupe au bol.

Le ton se veut léger et drôle. La vraie star est Chacal. Il s’agit d’un personnage haut en couleur qui possède une gouaille fascinante. Ses répliques cultes associées à son comportement d’adolescent qui n’a jamais grandi offre de vrais moments de rigolade. Cela fait vingt ans que je guette chacune de ses réparties pour voir mes muscles zygomatiques être ardemment sollicités. Pour vous donner un exemple, vous cite un dialogue entre Chacal et sa belle-mère adorée : « Vous êtes sûr qu’ils ne vous ont pas implanté un récepteur Rire et Chanson dans le cerveau à votre dernière lobotomie – Et vous, avec toutes ces vannes, c’est étonnant que vous fassiez autant de rétention d’eau !!! »

Au milieu d’un groupe de bikers

Comme d’habitude l’album de quarante-cinq pages se décompose en plusieurs histoires. Il y en a ici sept. Chacun fait entre quatre et huit pages. Comme souvent lors des derniers tomes, il y a ici une thématique commune à l’ensemble. Ce dixième opus est centré sur le mariage de Hulk, meilleur acolyte de Chacal. On suit donc l’enterrement de vie de garçon, des séances de sport pour rentrer dans son costume, le repas de mariage, etc. Seule la dernière aventure diffère d’univers en nous plongeant dans les Highlands écossais. La quatrième écossais annonçait le voyage en nous présentant un Kevin en kilt au visage peinturluré à la manière d’un William Wallace dans Braveheart.

Du fait du choix scénaristique, l’essentiel des intrigues se fait au milieu du groupe de bikers. Cela donne donc lieu à beaucoup de vannes entre ces grands enfants. Les voir exploiter un électro-simulateur pour se fixer de nouveaux défis est très drôle. Je vous laisse imaginer sur quels endroits ils envisagent rapidement de l’essayer. Malgré tout, je regrette qu’il n’y ait pas davantage de scènes « at home » de Kevin et ses parents. Cela génère des moments très drôles différents de ceux qui se déroulent au local. Malgré tout, cela n’empêche pas Coyote de nous offrir des dialogues bien écrits remplis de jeux de mots. Ils sont mis en valeur par son style graphique très caractéristique. Je suis un grand fan de son trait. Les planches sont en noir et blanc. Il offre une galerie de personnages particulièrement réussis. Les expressions sont excessives et collent parfaitement au caractère déluré des situations. L’auteur confirme que l’univers de sa saga possède encore un bel avenir.

Malgré tout, cet opus n’est pas mon préféré de la série. Tout au long de ma lecture, je n’ai jamais été pris de fous rires comme j’ai pu l’être au cours des épisodes précédents. J’ai souvent souri. J’ai trouvé les idées très drôles et ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans cet univers délirant. Mais je pense que mes réserves résultent du fait que la densité de vannes est moindre qu’à l’habitude. J’ai eu le temps de souffler entre deux répliques cultes. D’habitude, Coyote offrait un enchaînement sans temps mort qui à force solliciter les zygomatiques déclenchait de vrais fous rires.

Pour conclure, ce nouveau tome de Litteul Kevin ravira les adeptes de la série. En effet, c’est toujours un vrai plaisir de retrouver tout ce beau monde qui gravite dans l’univers de Kevin. Le casting est complet. Je ne me lasse pas de leurs aventures, de leurs bêtises de leurs disputes et de leurs réconciliations. L’empathie que je ressens à l’encontre des protagonistes fait que je n’ai aucun mal à passer sur les quelques bémols que j’évoquais précédemment. Une chose est sûre et certaine, il ne me reste plus qu’à attendre avec une certaine impatience la parution du prochain opus. Mais cela est une autre histoire

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